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mercredi 3 mai 2017

MADELEINE DE JAUREGUIBERRY : UNE VIE POUR LA DÉFENSE DU PEUPLE BASQUE


MADELEINE DE JAUREGUIBERRY FONDATRICE DU PREMIER MOUVEMENT DE FEMMES AU PAYS BASQUE NORD.


Née le 13 octobre 1884 à Alos (Soule), elle créa dans les années 1930 le premier mouvement de femmes : Begiraleak ("Les Gardiennes") (de la foi, de la langue et des traditions).


pays basque avant
MADELEINE DE JAUREGUIBERRY



Elle manifesta toute sa vie une grande indépendance d'esprit et resta pour cela toujours d'une 

étonnante modernité.





Ce mouvement Begiraleak se situait dans la sensibilité du mouvement eskualerriste et du 

mensuel Aintzina, tous deux créés à la même époque (1932) par l'abbé Lafitte.




Les 20 juillet et 17 août 1934, Mlle Augusta Larralde, dans l'hebdomadaire Eskualduna

paraissant en langue basque, écrivit deux articles et lança un appel à toutes les femmes basques 

pour qu'elles se regroupent afin de travailler ensemble autour du programme "la foi, la langue, 

les traditions".




Cet appel était  à l'adresse de Gure Herria à Ustaritz (Basses-Pyrénées).

Or, cette Mlle Larralde n'était  en réalité que l'abbé Lafitte lui-même.

Madeleine de Jaureguiberry fut la première mais aussi la seule femme à répondre à cet appel.

Elle était  alors âgée de 50 ans.




MADELEINE DE JAUREGUIBERRY EN 1975

L'abbé Lafitte connaissait l'existence du mouvement de femmes nationalistes du Pays Basque 

Sud Emakume Abertzale Batza (E.A.B.), créé à Bilbao en 1922 et qui comptait environ 20 000 

membres.

Certaines de ces femmes intervenaient même en qualité d'oratrices dans les meetings politiques 

du Parti Nationaliste Basque.




Pour bien comprendre ce que ce projet avait de novateur, il convient de rappeler quelques 

étapes de l'émancipation des femmes :


  • 1907 : la femme mariée pourra disposer de ses revenus

  • 1919 : le pape Benoit X se déclare favorable au vote des femmes

  • 1919 : création du baccalauréat féminin

  • 1920 : la femme a le droit d'adhérer à un syndicat sans l'autorisation de son mari

  • Dans les années 1930, en France, la femme  n'a pas encore le droit de vote, alors que ce droit 
est déjà  accordé aux femmes dans les Pays scandinaves, en Urss, en Allemagne, en Espagne etc...



Un groupe de Begiraleak se forme à Saint-Jean-de-Luz dès le début de l'année 1935 et organise 

des cours de langue basque, des séances de théâtre basque et des conférences sur des sujets 

ayant trait au Pays Basque.

Les jeunes femmes basques, membres de Begiraleak, se veulent actives et dynamiques et 

certainement pas passéistes et conservatrices.




L'idée étant que la transmission se faisant par les femmes, c'est elles qu'il faut éveiller à la 

mission.

Madeleine de Jaureguiberry l'avait  compris en regardant la vie autour d'elle : ce sont les 

femmes qui s'occupent des enfants, leur parlent constamment, même pendant les travaux 

ménagers.

La langue maternelle c'est elles.




Il faut qu'elles transmettent tout, sans rien détourner ni retenir au passage.

Elle organisa un cours d'enseignement post-scolaire chez les soeurs d'Alos (Soule) mais ce 

n'était pas seulement l'enseignement ménager qui pouvait former ces jeunes filles.

Elle comprit l'instrument culturel que pouvaient être toutes les fêtes et le théâtre.

Elle fit traduire en Basque des fables de La Fontaine et Molière par Fabien Hastoy, instituteur 

à Tardets (Soule).

Elle monta aussi pour la première fois une pastorale uniquement jouée par les femmes.

Quelle modernité que cette Madeleine de Jaureguiberry !!


On peut lire dans Aintzina, en juin 1936 :

"Nous ne sommes pas des conservatrices, nous sommes des amies de l'action basque...Par contre, nous sommes jeunes : et la jeunesse, quoi qu'on dise, c'est l'heure de la joie, de l'entrain, des initiatives hardies. Et c'est pourquoi, on ne gémit pas chez les Begirale : on vit, on chante, on danse au milieu des travaux."



Madeleine de Jaureguiberry n'oublie pas pour autant que les Begiraleak se situent dans la 

mouvance eskualerriste ; elles se doivent donc d'aider financièrement le mensuel Aintzina.

Elle élabora un brouillon de statuts qu'elle adressa fin 1934 à l'abbé Lafitte.




Les principes adoptés étaient les suivants : organisation souple et indépendance de chaque 

groupe local (Gure Etchea); parfaite égalité entre les groupes locaux ; l'organisme central est un 

secrétariat général qui "aura pour mission de coordonner l'action de tous les groupements du 

Pays Basque".




La mission assignée aux Begiraleak était centrée sur la culture (langue basque, culture, 

traditions).

Dans les années 1934-1937, Begiraleak réalisa un gros travail.

Des groupes se constituèrent : on en compta 31 en mars 1937 (quinze en Labourd, huit en 

Basse-Navarre et huit en Soule).




En 1975, Madeleine de Jaureguiberry, pour son travail de défense du peuple Basque, sera 

nommée membre d'Honneur de l'Euskaltzaindia (Académie de l'Académie de la Langue 

Basque).




BEGIRALEAK DIRECTION JUAN URTEGA ANNEES 1970




pays basque avant
OLDARRA ET BEGIRALEAK 1972


(Source : http://www.euskonews.com et http://www.euskomedia.org)



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