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lundi 21 juillet 2025

LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (septième et dernière partie)

 

LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE.


Durant la Seconde Guerre mondiale, la chasse au filet des palombes a été maintenue au Pays Basque, et en particulier à Sare.



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CHASSE AUX PALOMBES AU FILET SARE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale dans plusieurs éditions :



  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 16 février 1940 :

"Les permissionnaires pourront-ils chasser la palombe de retour ?



Les chasseurs et tout particulièrement les permissionnaires ont accueilli avec satisfaction l'arrêté de M. le Préfet des Basses-Pyrénées, autorisant la chasse au gibier d'eau, qui s'est montré très abondant par suite de la température.



Malheureusement, beaucoup de chasseurs, s'autorisant de cette permission sont portés, lorsqu'ils rencontrent d'autre gibier que celui... d'eau, non plus à baptiser la carpe lapin, mais la bécasse, la grive, le merle, etc... gibier d'eau ; aussi l'on nous signale que quelques-uns se sont laissés prendre par les gendarmes ; ceux-ci ayant été invités à redoubler de vigilance et puisqu'il n'y a pas moyen de faire autrement, nos nemrods feront bien, de leur côté, de redoubler de prudence et de s'en tenir strictement aux prescriptions de l'arrêté préfectoral.



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BECASSE


Signalons, en passant, que nos permissionnaires en chasseurs se préoccupent d'avoir en ce moment, des précisions sur les intentions que l'on a en haut lieu, au sujet de l'autorisation de brûler quelques cartouches sur les palombes de retour.



Si certains permissionnaires ont eu la bonne fortune de s'amuser pendant quelques jours avec le passage du gibier d'eau, ceux qui viendront en février et mars, seraient bien heureux à leur tour, de marquer leur passage chez eux.



Aussi, nous savons nous faire leur interprète, pour dire qu'ils seraient très heureux si M. le préfet voulait leur faire autant de plaisirs qu'aux chasseurs de gibier d'eau."



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CHASSE AU GIBIER D'EAU



  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 28 février 1940, sous la plume de 
Pierre-André :

"... Nous nous sommes fait l'écho ces jours derniers des doléances de chasseurs et plus particulièrement des mobilisés venus en permission.



Ils demandaient qu'on leur donnât l'autorisation de chasser la palombe de retour.



Hélas ! il paraît que ce n'est pas possible.



On apprend, en effet, que M. Lannepouquet, maire d'Hendaye et conseiller général étant intervenu auprès de M. Angelo Chiappe, préfet de notre département a reçu une réponse défavorable.



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ANGELO CHIAPPE 
PREFET BASSES-PYRENEES
DE JUIN 1939 A SEPTEMBRE 1940



Dans sa lettre, M. Angelo Chiappe dit avoir appuyé d'une manière très pressante la demande de notre maire et conseiller général auprès du ministre de l'Agriculture, mais que ce dernier, n'autorisant le port et l'emploi du fusil de chasse que pour permettre la destruction des animaux nuisibles, d'une part, et la chasse au gibier d'eau, d'autre part, il ne paraissait pas possible, dans ces conditions d'autoriser la "chasse à la palombe" qui n'est pas classée dans cette dernière catégorie de gibier. Seule, dans notre département, peut être détruite par les propriétaires, possesseurs, fermiers, etc... la palombe classée animal malfaiteur et nuisible."



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CHASSE A LA PALOMBE
LANDES D'ANTAN



  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 6 mars 1940 :

"Chasse à la palombe.



M. le Ministre de l'Agriculture n'ayant pas accordé l'autorisation qui lui avait été demandée de chasser la palombe en cabane, la destruction des animaux nuisibles ne peut être effectuée qu'en se conformant à l'arrêté préfectoral du 30 novembre 1939. C'est dire, par conséquent, que, sauf autorisation préfectorale donnée pour une chasse collective (battue), les chasseurs de palombes ne pourront essayer de tirer leur oiseau favori qu'au hasard d'une promenade le long des cours d'eau de la région. Et à condition d'avoir en poche leur permis de chasse, cela va sans dire."




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HENRI QUEUILLE
MINISTRE DE L'AGRICULTURE
DU 10 AVRIL 1938 AU 21 MARS 1940





  • Le Midi Socialiste, le 1er octobre 1940 :

La chasse est autorisée.



C'est au 6 octobre, on le sait, qu'a été fixée la date d'ouverture de la chasse, autorisée deux jours par semaine, le dimanche et le jeudi. Tous les fervents du sport cynégétique, nos braves ruraux en tête, ont accueilli avec une satisfaction légitime la décision du ministre de l'Agriculture. Car la chasse, ainsi que nous l'écrivions tout récemment, n'est pas seulement un plaisir, une distraction, elle a un caractère utilitaire que les événements actuels mettent plus encore en relief.



Désormais, nos récoltes pourront être préservées, tout au moins en partie, des graves dégâts que les lapins, notamment, y causaient un peu partout sans ménagement. Par ailleurs, les restrictions  qui nous touchent seront adoucies par l'apport sur le marché de quantités appréciables de gibier.



Pour l'instant considérons la chasse sous l'angle de l'arrêté permanent qui en fixe la réglementation. La question qui se pose, en effet aujourd'hui, est celle de savoir si de nouvelles dispositions sont venues modifier les anciens textes.



Or, il n'en est rien. L'arrêté permanent de la police de la chasse est toujours en vigueur. L'emploi des armes à feu est "seulement interdit dans la totalité des communes limitrophes des lignes de démarcation des parties susvisées du territoire français et le port des dites armes est en tout cas prohibé sur une bande de 5 kilomètres de profondeur le long de ces lignes".



Cette réserve faite, nos nemrods pourront se livrer à leur distraction dans les limites du règlement moyennant un permis délivré par l'autorité administrative.



Disons tout de suite qu'il n'est pas question de reconduire les permis de 1939 non utilisés en raison des circonstances. Pour être en règle devant la loi, les chasseurs doivent donc être titulaires d'un permis nouveau.



Rien n'est changé d'ailleurs dans la filière à suivre pour l'obtenir. Il suffit pour cela d'adresser une demande au maire, une demande sur papier timbré à 6 francs, à laquelle on aura joint la quittance du percepteur à 50 fr. 80 s'il s'agit d'un permis départemental ou de 214 fr. 40 s'il s'agit d'un permis général. La demande est ensuite transmise à la Préfecture qui la renvoie dans un court délai à la mairie où l'intéressé pourra la retirer.



Voilà qui est simple et ne demandera pas une trop grande perte de temps. Des dispositions, nous a-t-on assuré, vont être prises pour donner à tous les services les moyens de satisfaire rapidement les futurs titulaires de permis.


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OISEAU ALOUETTE DES CHAMPS



Ce qui est défendu.



Pour ceux qui pourraient l'ignorer, il nous a paru intéressant d'extraire de la loi les clauses les plus importantes.



Est seule autorisée par la loi la chasse de jour, soit à tir avec chien d'arrêt ou chien courant, soit au moyen de furets ou de bourses pour prendre des lapins.



Sont permises, par ailleurs, toutes les armes propres au lancement de projectiles, sauf les fusils à vent, canne-fusils, pistolets de poche trop faciles à dissimuler. Est interdit l'emploi d'engins autres que ceux prévus pour la destruction des nuisibles. Bien tendu, nul n'a la faculté de chasser sur la propriété d'autrui sans le consentement du propriétaire ou de ces ayants droit. L'autorisation peut être formelle ou seulement tacite en vertu d'une tolérance non révoquée.



Rappelons aussi qu'il est rigoureusement interdit de faire usage d'armes à feu sur les routes, voies et chemins affectés à la circulation publique, ainsi que sur les voies ferrées ou dans les emprises, enclos et dépendances de chemin de fer.



Les sociétés de chasse.



Rien de changé non plus pour les sociétés de chasse qui conservent tous leurs droits. Pour ceux qui auraient l'intention de constituer une nouvelle association, nous croyons utile de leur signaler les formalités qu'ils ont à remplir. Ils doivent adresser une déclaration, sur papier timbré, à la Préfecture du département ou à la Sous-Préfecture de l'arrondissement où l'association a son siège social.



Cette déclaration mentionnera le titre et l'objet de l'association, le siège de ses établissements, les noms, professions et domiciles de ceux qui, à un titre quelconque sont chargés de son administration.



Joindre deux exemplaires des statuts sur papier timbré, certifiés conformes et signés par les déclarants ou le président et un registre ou cahier à couverture cartonnée, avec pages numérotées.



Il ne reste ensuite qu'à trouver un excellent terrain de chasse giboyeux à souhait.



Voilà quelques indications puisées à la meilleure source officielle qui aideront nos amis dans leurs aspirations cynégétiques."







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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