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vendredi 27 juin 2025

LA COMMUNE DE MACAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE AU 18ÈME SIÈCLE (première partie)

LA COMMUNE DE MACAYE AU 18ÈME SIÈCLE.


En 1793, la commune de Macaye, en Labourd, compte 861 habitants.




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BLASON DE MACAYE



Voici ce que rapporta à ce sujet le bulletin de la Société des Sciences, Lettres & Arts de Bayonne

le 1er juillet 1933, sous la plume de Michel Etcheverry :



"Une paroisse Basque au XVIIIe siècle : Macaye.



Macaye était, au XVIIIe siècle, comme aujourd'hui, un modeste village et le chercheur qui s'intéresse à l'histoire générale de notre pays basque n'a pas grand chose à glaner dans son passé. Ustaritz, capitale administrative et judiciaire du Labourd, toute bruissante de la lutte contre les impôts et la Ferme Générale en ces 90 ans, St-jean-de-Luz, entrepôt et artère commerciale aux fortunes si diverses pendant ce même temps, Hasparren, cellule industrielle toute peuplée de duranguiers, de chamoisseurs, d'aubergistes, les uns et les autres dressés contre l'accroissement des taxes. Hendaye, Urrugne, Sare, bastions avancés de la défense nationale, objet de la sollicitude de l'autorité militaire comme de la régie qui y avaient placé celle-là ses invalides, celle-ci ses employés, appelleraient à plus juste titre notre attention. Le choix de Macaye pour sujet de cette communication s'explique avant tout par une aubaine dont je suis redevable au hasard. Un nombre assez considérable de documents inédits m'est tombé entre les mains et vous comprendrez la tentation qu'offraient au conférencier ces papiers jaunis, vous l'absoudrez d'avoir cédé à l'attrait de sources directes et inexplorées. Ce petit travail aura — je l'espère du moins — une autre excuse. C'est qu'à côté d'éléments communs à la plupart des paroisses Labourdines, le tableau de Macaye au XVIIIe siècle présente des traits qui lui constituent une physionomie originale. Nous avons affaire à une population qui vit en contact avec une antique maison seigneuriale, qui lui a sans doute arraché une partie de ses droits féodaux qui n'a pu lui ravir toutes ses prérogatives et, en particulier, l'appellation même de vicomte de Macaye, titre jalousement conservé par la dynastie locale et témoin flatteur de sa grandeur passée. Cette juxtaposition de deux conditions, de deux traditions, de deux esprits donnera peut-être un certain relief à notre étude.



Non pas que la famille vicomtale brillât par son opulence aux premières années du siècle. Elle se ressentait encore de la brèche énorme que Jacques de Castenoles, acquéreur de la vicomté en 1640, avait faite à l'avoir commun. Que ce fût pour élever ses nombreux enfants (Yturbide lui en attribue sept et il faut en ajouter au moins un 8ème, Pierre qui se maria à Ossès maison Arrosagaray) ou pour satisfaire des goûts dispendieux, cet officier gentilhomme avait laissé à sa mort en 1668 une succession lourdement obérée. Son fils aîné, Charles, n'avait d'ailleurs accepté l'héritage que sous bénéfice d'inventaire. Ce qui n'empêcha pas noble sieur Jacques de Brasselay, escuyer, seigneur de Croy et autres places, de vouloir le contraindre le 1er Décembre 1670 au paiement des dettes paternelles. Cette démarche venait trop tard. Les biens du défunt vicomte étaient déjà saisis à la requête des héritiers de feu de Tallemant banquier de Paris. Si nous en croyons Yturbide (Gure Herria, Avril 1922 p. 470) de Brasselay eut son tour sept ans plus tard : le 2 Avril 1677 saisie était faite en nom de la vicomté de Macaye. Le même auteur ajoute que Charles et ses soeurs obtinrent la main levée du décret le 4 Avril 1680. Ce fut sans doute contre espèces sonnantes empruntées ou tout du mois contre reconnaissance d'hypothèque.



Tout cela donne à croire que l'on menait à la gentilhommière de Macaye un train de vie plutôt modeste aux environs de 1700. Il est probable que la gêne diminua quelque peu vers cette époque d'abord par la réduction de la famille. Etienne de Castenoles, successeur de son frère Charles, qui était décédé après 1690, mourut en 1700, ne laissant qu'une fille Marie Renée Thérèse. Des cinq soeurs d'Etienne et de Charles — dont 4 vieilles filles victimes sans doute, de leur médiocrité de fortune — il ne restait plus en 1707 que Sara et Marguerite. Et voici qu'au cours de cette année 1707, et en vertu d'un arrêt du Sénéchal de Bayonne, ces deux respectables demoiselles entraient en possession de sommes à elles dues par les détenteurs de la baronnie d'Espelette, évidemment au titre de légataires de Barbe d'Espelette : celle-ci leur avait en effet réservé une place dans son testament du 27 Août 1689 (V. Jaurgain : La maison d'Ezpeleta). Est-il téméraire afin de supposer que la jeune vicomtesse, Marie Renée Thérèse, orpheline de père depuis 1700 et de mère depuis au moins 1707, recevait quelques gâteries et quelques libéralités de son grand-oncle, Arnaud de Castenoles, nommé curé de Macaye plus de 10 ans auparavant et disposant par suite d'économies qu'il lui était interdit de trop grossir. Ne sait-on pas depuis le Bien-Bon de Mme de Sévigné que la soutane abrite des trésors de bonté et de bienfaisance pour les tendres rejetons de la tige familiale !



Un parti reluisant se présenta en 1711 pour l'héritière de la vicomté de Macaye : c'était Armand II de Belsunce, vicomte de Méharin et bailli royal de Mixe, son cousin au 2e degré. Le mariage se fit le 28 Décembre de cette année. Cette alliance fut-elle aussi avantageuse qu'honorable ? Il est permis d'en douter. A sa mort, survenue le 1er Mars 1718, Armand II laissait bien à sa veuve par testament 24 000 livres. Mais le passif dépassait l'avoir : le défunt avait pas mal emprunté, entr'autres 2 000 livres à David de Camblong, maître-chirurgien du lieu et, le 15 Décembre 1717, 30 000 livres au vicomte J.-B. Gabriel de St-Estevan, récemment marié à Marie de Haraneder, de St-Jean-de-Luz. Peut-être n'avait-il emprunté que pour libérer la vicomté des charges qui pesaient sur elle antérieurement à son mariage : on le voit le 7 Septembre 1715 liquider les intérêts échus les 17 dernières années d'une somme prêtée par Pierre de Hody, docteur en médecine à Hasparren. Avait-il finalement puisé à St-Esteben pour régler Hasparren ?



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ARMOIRIE FAMILLE BELSUNCE


Quoi qu'il en soit, un coup de baguette magique allait relever la fortune de la maison vicomtale. Un riche armateur de St-Jean-de-Luz, Jean Peritz de Haraneder, que le succès de ses affaires avait empli de rêves grandioses et qui avait déjà marié deux de ses filles dans l'authentique noblesse d'épée méditait de nouer de nouvelles alliances avec des familles aristocrates de haute lignée. Non content d'avoir pris pied à Sault et à Garro, non content d'avoir obtenu, en Avril 1718, l'anoblissement de son propre domaine de Jolimont, il aspirait à forcer l'entrée de Méharin et de Macaye. Et le phénomène qui, à deux reprises, avait répondu à son attente, se produisit une fois de plus : les vieux blasons cédèrent à la fascination ou au besoin de l'argent. Le 10 Février 1719, Charles de Belsunce épousait Marianne de Haraneder. Quelques mois plus tard, le 1er Août 1719 un contrat de mariage scellait l'union de Pernaton (diminutif familier de Pierre) de Haraneder, fils puiné de Jean Peritz, avec Marie Renée Thérèse de Castenoles. Un article de ce contrat stipulait que la dit du futur vicomte serait de 50 000 livres, chiffre astronomique lorsqu'on songe à la modicité de la légitime en notre pays. 20 000 livres furent versées au fiancé dès le lendemain 2 Août. Le surplus fut payé le 7 Juin 1720, sous forme de remboursement au vicomte et à la vicomtesse de St-Estevan des 30 000 livres dues par le fief de Macaye, les intérêts seuls des deux ans et demi courus faisant la quote-part des débiteurs.



Et cette constitution dotale n'était encore que la moitié de la manne qui tombait dans la corbeille de noces. Le seigneur de Jolimont et sa femme Etiennette de Bereau n'avaient-ils pas cédé en outre "à titre de pure libéralité" selon l'expression d'un acte notarié, une autre tranche de 50 000 livres payable intégralement avant leur décès ? Une partie importante de cette seconde largesse passa aux mains du destinataire le jour même de la signature du contrat de mariage. C'était une créance de 29 960 livres que Jean Peritz possédait sur le clergé du diocèse de Bayonne. Le reste allait venir peu à peu — et d'ailleurs produisait des intérêts — si bien que le 19 Septembre 1730 dame Etiennette de Bereau, veuve depuis quelques semaines, achevait de verser le reliquat, savoir 2 313 livres, 18 sols, 6 deniers.



C'était donc l'aisance — une aisance au moins relative — qui régnait maintenant à Etchehandia. Bien qu'échancré, l'apport matrimonial du maître constituait un fonds sérieux. On pouvait y ajouter, au titre de recettes désormais nettes, les profits et avantages provenant de la vicomté même : fermage des terres, location de Pagandoure, dîmes des trois quartiers d'Ursuya, Assiots et Lahiolla, moitié des moulandes des deux moulins (ces deux derniers articles rapportant environ 1 900 livres par an et se complétant par l'octroi d'un certain nombre de jambons de 16 livres, de chapons gras et de charretées de paille), redevance de 600 livres à laquelle la communauté s'était engagée lors du rachat, en Avril 1684, de certains droits seigneuriaux."



(Source : Wikipédia)



A suivre...




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