LA COMMUNE DE MACAYE AU 18ÈME SIÈCLE.
En 1793, la commune de Macaye compte 861 habitants.
Voici ce que rapporta à ce sujet le bulletin de la Société des Sciences, Lettres & Arts de Bayonne,
le 1er juillet 1933, sous la plume de Michel Etcheverry :
"Une paroisse Basque au XVIIIe siècle : Macaye.
... Marie Renée Thérèse qui n'avait pas eu ou en tout cas n'avait pas conservé d'enfants de son premier mariage donna à Pernaton au moins deux fils et une fille. Le seul de ces personnages qui nous intéresse ici parce qu'il continua les vicomtes de Macaye est l'aîné, Jean Pierre de Haraneder.
Celui-ci épousait le 27 Février 1753 Marie Josèphe d'Aizpurua, originaire de St-Sébastien. Et les embarras d'argent — au moins momentanés — semblent avoir recommencé. C'est ainsi que le 13 Décembre 1766 le vicomte et Marie Renée Thérèse empruntent 6 000 livres à Noble Pierre Belça d'Eliçabelar, écuyer, châtelain d'Iholdy et Dame Marguerite de Casalar, veuve de Noble Jean-Louis d'Eliçcabelar, sa mère. (Ces Casalar d'Hasparren sont encore un curieux spécimen de bourgeoisie atteinte de mégalomanie et intronisée par l'argent dans d'authentiques manoirs de Basse-Navarre dont Iholdy et Lantabat). Il est vrai que le 25 Septembre suivant la dette était acquittée. Mais nous ne serions pas éloigné de croire que ces difficultés renaissaient périodiquement et c'est peut-être pour y parer ou tout au moins pour y trouver remède en famille que le vicomte fit nommer à la cure de Macaye le 18 Août 1778 sont beau-frère Jean-Baptiste d'Aizpurua, natif, comme sa soeur, de St-Sébastien. Cet ecclésiastique (il avait alors 43 ans) ne venait-il pas d'être récemment favorisé d'une double aubaine ? Le 3 Mars 1773 Maîtres Miguel de Remon et José Anton de Arrieta, curés de St-Sébastien, le nommaient à la prébende St-Eloy de la paroisse Saint-Vincent de St-Sébastien et le 2 Avril suivant Dona Maria Ignacia de Valenceguy l'investissait de la prébende appelée la "Chapellenie de Notre-Dame" de l'église paroissiale de la même ville. Et ce n'est que le 21 Février 1785 qu'il se démettait de ces deux bénéfices.
Jean-Pierre de Haraneder eut un fils, Nicolas Dominique, et une fille, Jeanne-Baptiste. Et c'est le 18 Mai 1785 la réédition de l'alliance entre le blason et l'épargne et comme pour la grand-mère celle-ci vient encore de St-Jean-de-Luz : ce jour-là en effet Jeanne-Marie Betbeder, fille d'un armateur aisé de Saint-Jean-de-Luz entrait par mariage dans le castel de Macaye.
La fin du siècle valut à Pierre et Nicolas un rôle politique assez important. Le 4 Mars 1690 M. de Macaye père était nommé avec le Baron d'Uhart, M. de Pinsun, M. de Boucheporn, membre de la Commission Royale pour la formation du Département des Basses-Pyrénées. Le fils avait été élu député suppléant de la noblesse le 20 Avril 1789 et, sur le refus du titulaire M. de Caupenne, était parti accomplir son mandat à Versailles, puis à Paris. Son titre vicomtal disparut dans la suppression de toutes les appellations féodales décrétée par la Constituante.
Quelles étaient les relations des seigneurs de Macaye avec leurs compatriotes ? Jadis on s'était violemment heurté et durant près d'un siècle et demi — fin XVe siècle à la première moitié du XVIIe — ce fut une série ininterrompue d'escarmouches ou d'âpres conflits. A l'époque où nous sommes et malgré de menues assignations devant la justice faites de part et d'autre et de loin en loin, les passions paraissent bien apaisées. C'est semble-t-il, dans une atmosphère de calme sagesse que s'est faite en 1684 la cession de certains droits seigneuriaux contre une rente annuelle de 600 livres. Je trouve une preuve de ce revirement dans une affaire de cette même époque et, bien que cet épisode n'entre pas dans le cadre chronologique de mon étude, vous excuserez, je l'espère, la digression à cause de certains détails savoureux.
Marie d'Iron de Hélette était créancière de 2 500 livres sur Macaye. Le 20 Août 1674 elle transporta cette somme sur la prébende de Notre-Dame de Hélette et nomma prébendier Jacques de Garat. Ce transfert mécontente les jurats et habitants de Macaye. La dame d'Iron se fâche, dénonce à la justice les protestataires et le 25 Novembre 1675 elle obtient du tribunal de St-Palais un mandat d'amener contre Insaurgarat sieur d'Ourthe. On pense bien que cette immixtion d'un organe judiciaire qui n'avait nulle juridiction sur Macaye porte à son comble l'exaspération des compatriotes du détenu. Devant cet abus de pouvoir quel parti adopter ? En appeler à un parquet qui eût Macaye dans son ressort ? Etait-ce possible ? Etait-ce sage ? En tout cas le maire de Macaye, Jean de Hiriart, notaire, estima la recours à l'Intendant préférable. Cela n'allait pas d'ailleurs marcher tout seul. Le 12 Février 1676 Hiriart écrivait à M. Drouet, secrétaire de M. de Sèze, Intendant de Guienne, la pittoresque lettre suivante : "Monsieur, je vous prie de m'envoyer par le retour de ce messager ou courrier une ordonnance aussi sévère et rude qu'elle puisse estre contre le sénéchal de St-Palais et Marie d'Iron nostre partie et pour l'exécution d'icelle il faut envoyer des gens de guerre chez eux car à moins que de cela toutes vos ordonnances seront inutilles.
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BLASON DE LA FAMILLE DE SEZE |
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