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lundi 8 septembre 2025

LA MORT DU PEINTRE BAYONNAIS LÉON BONNAT EN SEPTEMBRE 1922 (première partie)

LA MORT DE LÉON BONNAT EN 1922.


Léon Joseph Florentin Bonnat, né le 20 juin 1833 à Bayonne (Basses-Pyrénées) et mort le 8 septembre 1922 à Monchy-Saint-Eloi (Oise), est un peintre, graveur et collectionneur d'art français.



pays basque peintre labourd musée
PEINTRE LEON BONNAT
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta la presse locale et nationale dans diverses éditions :



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 8 septembre 1922 :

"Mort de Léon Bonnat.



Voici une triste nouvelle qui causera dans tout le Pays basque et particulièrement à Bayonne, une émotion profonde : Léon Bonnat est mort.



C'est que non seulement Bonnat était un des grands artistes de ce temps, c'est que non seulement il était le fils aimé et admiré de la ville de Bayonne mais encore c'est qu'il fut un bienfaiteur toujours attentif, c'est qu'il dota, c'est qu'il enrichit le musée de sa ville natale ; c'est que dernièrement encore ce musée et où figuraient de belles oeuvres des maîtres, voyait, grâce à lui, augmenter sa collection de tableaux et de dessins d'une valeur inestimable. Il nous fut donné de parcourir, avant l'ouverture, les nouvelles galeries et nous en sortions à la fois émerveillés et émus de la sollicitude du fils de la cité, dont un si grand talent a guidé le pinceau.



pays basque peintre labourd musée
MUSEE BONNAT BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Léon Bonnat a atteint un âge avancé. Mais si verte se maintenait sa vieillesse, qu'on espérait encore le conserver longtemps à la reconnaissance des Bayonnais.



Il n'est plus. Ceux qui furent, à Bayonne, ses élèves, et parmi lesquels compte M. Bergès, conservateur du Musée, auront été le plus profondément touchés. Mais la population tout entière de notre ville s'associe à la douleur de la famille du grand peintre et témoigne de l'admiration qu'elle avait pour lui.



La "Gazette de Biarritz-Bayonne" s'y associe profondément.



Voici le texte de la dépêche qui nous apprend la mort de Léon Bonnat :


"On annonce la mort à 89 ans, de Léon Bonnat, Directeur de l'Ecole des Beaux-Arts, membre du Conseil de la Légion d'Honneur, Grand-Croix de la Légion d'Honneur, Membre d'Honneur de l'Académie Royale d'Angleterre.


Il était né à Bayonne en 1833.


Il est mort dans une propriété où il villégiaturait, dans le département de l'Oise.


Léon Bonnat était doyen de l'Académie des Beaux-Arts. Il avait été élu en 1881, en remplacement de Léon Cogniet, dont il avait été l'élève.


Au Salon des Artistes Français, il exposait encore. L'an dernier, trois portraits : ceux du général Dubail, de l'abbé Sicard, du bâtonnier Henri Roberts.


Pour la première fois, il n'avait fait aucun envoi au Salon de 1922.



Il y a quelques semaines, puis plus récemment encore, la "Gazette de Biarritz-Bayonne" exprimait le voeu qu'au milieu du quartier neuf qui va remplacer les remparts abattus s'élève la statue du Maître. Nous espérions encore qu'il pourrait assister à l'hommage que lui rendrait sa ville natale.



pays basque peintre labourd musée
STATUE LEON BONNAT BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



La mort inexorable ne l'a pas voulu.



Du moins Bayonne qui le lui doit impérieusement ne saurait le lui faire longtemps attendre et il ne pourrait lui être rendu nulle part ailleurs que dans ce quartier qui sera celui de Bayonne embellie, de Bayonne cité artistique."



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 9 septembre 1922 :


"Bayonne en deuil.



Nous l'avons dit : la mort de Bonnat a causé à Bayonne une surprise douloureuse. Rien ne l'avait fait prévoir. On lira, d'autre part, des notes biographiques très complètes sur le noble et grand artiste. Mais ce que nous voulons faire ici, c'est rendre hommage au grand talent du Maître. N'est-ce pas la meilleure façon de célébrer sa mémoire et de lui témoigner un peu de la reconnaissance que lui doit Bayonne ? Nous ne saurions mieux y réussir qu'en citant un extrait de l'article que, dans le Temps, consacre à Léon Bonnat, un critique très autorisé, M. Thiébault-Sisson :


"La plupart des soi-disant novateurs qu'un service de propagande et de réclame organisé avec une merveilleuse habileté nous présente comme autant de génies auront disparu de la mémoire des hommes et seront rentrés depuis longtemps dans leur néant initial, que Courbet et Puvis de Chavannes, Théodule Ribot et Henner, Harpignies et Fantin-Latour continueront d'être honorés et goûtés comme de très beaux peintres et des artistes hautement personnels.


La postérité rendra à Léon Bonnat le même hommage. Elle verra en lui le dessinateur scrupuleux et hardi dont l'admirable conscience et le savoir nous ont légué de vivantes et parlantes effigies, non seulement des plus réputées de nos mondaines, mais de nos grands penseurs, de nos grands poètes et de nos grands hommes d'Etat. Plus encore que les portraits de Mmes Bischoffsheim, Paul Christofle, Rosita Mauri et Pasca ou des comtesses Polocka et de Mailly-Nesle, ceux de M. Thiers, de Jules Grévy, de Jules Ferry, de Victor Hugo, d'Ernest Renan, de Léon Cogniet, de Puvis de Chavannes et du comte de Montalivet plaideront en sa faveur et le feront regarder comme un des observateurs les plus patients, un des plus nerveux traducteurs de la figure humaine. 



Et cette satisfaction suffira à sa gloire."



M. Thiébault-Sisson écrit encore :


"Il a été, pendant la seconde moitié du dix-neuvième siècle, ce que Paul Delaroche, Robert Fleury et Léon Cogniet avaient sous la monarchie de Juillet, un des interprètes les plus fermes, les plus sûrs et les plus véridiques de l'homme et de la femme de son temps.


Il aura en même temps contribué par l'intransigeante verdeur de son naturalisme (voir le Christ en croix et le Job), à rappeler la peinture française, dans l'observation de la vie, à une sincérité plus exacte et plus âpre, et poursuivant ainsi, parallèlement à Courbet, la même tâche, à débarrasser notre école des fadeurs et des parti-pris qui la retardaient obstinément dans sa marche".



pays basque peintre labourd musée
JOB
PAR LEON BONNAT


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LE CHRIST
PAR LEON BONNAT




Nous ne saurions rendre à Léon Bonnat, un plus sincère et plus complet hommage. Mais nous tenons encore à nous faire ici l'interprète des sentiments de reconnaissance de Bayonne envers son illustre enfant qui se dépouillait pour l'enrichir."



A suivre...








Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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