UNE EXPOSITION DE PEINTRES BASQUES À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1906
UNE EXPOSITION DE PEINTRES BASQUES À BAYONNE EN 1906.
L’histoire de l’école de Peinture à Bayonne au cours du 19ème siècle reste mal connue et il faut
attendre 1871 pour que l’école municipale de Dessin et de Peinture de Bayonne prenne toute son
envergure.
TABLEAU LEON BONNAT ET SES ELEVES DE MARIE GARAY De gauche à droite :
Hubert-Denis Etcheverry (debout),
Léon Bonnat (assis au premier
plan), Henri Zo et Georges Bergès
(debout derrière Léon Bonnat),
Eugène Pascau, Marie Garay,
Daniel Saubès, Henry CaroDelvaille
(debout à l’arrière-plan),
Benjamin Gomez ; en médaillon,
portrait d’Achille Zo.
Les relations des directeurs de l’École
Julien avec Bonnat favorisent la naissance d’une
"école bayonnaise", réunissant toute une
génération d’artistes natifs du Pays Basque.
Plusieurs des peintres qui se forment à l’école de dessin entre 1871 et 1900 suivent un
parcours similaire.
Après avoir acquis les fondamentaux à l’École Julien, les jeunes gens
intègrent l’atelier
de Léon Bonnat à l’École des Beaux-Arts de Paris sur la recommandation
d’Achille Zo puis
de Philippe Jolyet.
Selon le cursus honorum traditionnel, leurs œuvres sont
présentées au Salon de peinture et
de sculpture de Paris.
La reconnaissance de la qualité de l’école
bayonnaise de peinture se traduit par les
achats réalisés par l’État à cette occasion et par les
récompenses octroyées aux artistes.
Léon Bonnat fait figure de mentor et de protecteur pour les
plus méritants de ces peintres.
Dans une certaine mesure, la position occupée par celui-ci au sein de
la Société des
Artistes français dans les années 1890, d’abord comme membre du jury puis comme
président,
a pu influer sur le succès de l’école bayonnaise.
Daniel Saubès, Denis Etcheverry ou
encore Henri Zo sont parrainés par Bonnat pour
leur nomination à l'ordre des Chevaliers de la
Légion d'honneur, et réclament que les insignes
leur soient remis par leur maître.
Ce dernier
dédicace et distribue son autoportrait gravé à ses élèves, touchant témoignage
de leurs relations.
Dès 1902, les peintres "Bayonnais" commencèrent à exposer certaines de leurs oeuvres dans les
salons de l'Hôtel de Ville de Bayonne.
Voici ce que rapporta le Journal des débats politiques et littéraires, dans son édition du 8
octobre 1906, au sujet de l'exposition de 1906 :
"Un Salon provincial.
La Société des Amis des arts de Bayonne-Biarritz donne, cette année, dans les salles de l'Hôtel de Ville de Bayonne, la quatrième de ses Expositions ; ainsi que plusieurs groupements provinciaux similaires, cette Société se propose d'encourager les artistes en leur assurant le moyen de présenter leurs œuvres au public, et en acquérant des objets d'art, qui sont répartis par le sort entre les membres souscripteurs. Placée sous la présidence d'honneur de Léon Bonnat, administrée par un comité vigilant d'hommes de goût, elle est aujourd'hui extrêmement prospère et compte près de 400 membres ; internationale aux termes de ses statuts, elle a recruté bon nombre d'adhérents parmi les hôtes étrangers de nos plages du Sud-Ouest. Ses achats, pour l'année en cours, dépassent 7 000 francs, somme très notable si l'on pense que les prix offerts par des Sociétés de ce genre sont ordinairement très inférieurs à ceux que consentent les amateurs isolés... et l'Etat. Il y a là un effort intelligent et particulièrement utile, en un coin de France qui devient, il n'est pas excessif de le dire, un des rendez-vous des deux mondes.
PEINTRE LEON BONNAT BAYONNE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN
PEINTRE LEON BONNAT BAYONNE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN
Bonnat, toujours fidèle à sa ville natale, préside l'Exposition avec un vigoureux portrait d'homme autour de lui, beaucoup de peintres, classés et arrivés, n'ont pas dédaigné de répondre à l'appel des organisateurs : voici une Nature morte de Bergeret, minutieuse et fine comme d'un maître hollandais, des scènes intimes, enlevées de verve, d'Albert Guillaume, des chiens de Gélibert, merveilleux de mouvement et de vérité, des falaises embuées d'embruns de Guillemet ; le prestigieux coloriste espagnol Sorolla Bastida ont représenté par deux études où la vie déborde, en pleine lumière.
NATURE MORTE DE PIERRE-DENIS BERGERET
LES CHIENS DE GELIBERT
Une attention particulière est due aux peintres que l'on pourrait appeler de l'école bayonnaise, tous plus ou moins exactement compatriotes de Bonnat, et presque toujours ses élèves : Georges Bergès a des couleurs flamboyantes, qu'il manie avec autant d'audace que de facilité ; Denis Etcheverry, à côté de libres pochades, expose un beau portrait de femme, très dessiné, bien en place, un peu trop sage peut-être ; Daniel Saubès fait jouer habilement la lumière dans une scène d'intérieur ; les Fiançailles basques, de Pascau, qui déjà figurèrent à Paris, ce printemps, nous laissent le regret que l'artiste n'ait pas choisi des types plus esthétiques d'une race qui n'en manque pas ; Henri Zo, coloriste chatoyant dans sa Chanteuse espagnole, est mieux inspiré encore dans sa Vue de Séville au crépuscule, vraiment admirable de notation rare et délicate ; Caro Delvaille expose des portraits dont les parties achevées sont excellentes, mais qu'il semble, à dessein, ne jamais vouloir dessiner entièrement.
L'AGUADORA A SEVILLE HENRI ZO
PAYS BASQUE D'ANTAN
TEATIME HENRY CARO DELVAILLE
PAYS BASQUE D'ANTAN
Mlle Marie Garay est l'interprète sincère, discrètement émue, de scènes demi-religieuses en pays basque. Charles Aguerragaray fixe adroitement la fluidité lumineuse des grandes vagues, étudiées sur la plage de Biarritz. Lizal pénètre la poésie profonde des landes et Pierre Labrouche, un curieux des procédés nouveaux, a trouvé d'heureux effets de lumière dans ses eaux-fortes en couleur d'Orthez et du littoral guipuzcoan.
CIBOURE DE PIERRE LABROUCHE
PAYS BASQUE D'ANTAN
RUE POCALETTE PIERRE LABROUCHE
PAYS BASQUE D'ANTAN
Nous ne pouvons développer cette courte notice ; nous nous reprocherions cependant de ne pas relever les marines de Guillaume Alaux, de Gustave Colin, de Philippe Matisse - encore un audacieux, les truculences de Léandre, dont le sabbat évoque le souvenir de Goya, la finesse de dessin et de couleur de Philippe Jolyet, la vigueur un peu sombre de William Laparra, la Rêverie gracieuse de Paul de Turgy, les fleurs délicieusement fraîches de Gaston Lecreux ; une mention spéciale pour un tout jeune artiste de la région, Deluc, qui fera certainement honneur à son maître Bonnat. Dans la section de sculpture, moins remplie, Fromont-Meunce expose des bronzes où s'affirment ses qualités d'animalier, et l'italien Emmanuel Rosalès, une danseuse d'un mouvement superbe. Parmi les objets d'art, nous avons remarqué les bijoux en corne et écaille, filés comme du verre vénitien, de Lucien Gaillard, des éventails en corne sculptée et patinée de Charles Hairon, un joli écran en cuir incisé de Mme Salières. En somme, un véritable petit Salon, et un choix d'œuvres dont beaucoup sont distinguées et très peu indifférentes. La saison d'été devrait être, pour toutes nos villes balnéaires fréquentées, l'occasion d'expositions de ce genre : toutes ne seraient peut être pas aussi brillantes que celle de Bayonne-Biarritz, cependant l'éducation artistique du pays y trouverait son compte et ce serait de très méritoire décentralisation. "
(Source : http://www.samb-baiona.net/fr)
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