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samedi 2 août 2025

LA MORT DE LA DANSEUSE "LA ARGENTINA" À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JUILLET 1936 (première partie)

LA MORT DE LA DANSEUSE "LA ARGENTINA" EN 1936.


Antonia Mercé y Luque, née à Buenos Aires le 4 septembre 1890 et morte à Bayonne le 18 juillet 1936, plus connue sous son nom de scène La Argentina, est une danseuse et chorégraphe espagnole.



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DANSEUSE ET CHOREGRAPHE "LA ARGENTINA"



Voici ce que rapporta la presse dans diverses éditions :



  • Le Matin, le 20 juillet 1936 :

"La danseuse Argentina est morte subitement à Bayonne.


Bayonne, 19 juillet. — Téléph. Matin. — La danseuse Argentina est morte, hier soir, à Bayonne, d'un arrêt subit du coeur.



Après ses représentations de l'Amour sorcier, à l'Opéra, Argentina, fatiguée avait quitté, il y a dix jours, Paris pour Bayonne, où elle habitait la villa Miraflores.



Hier matin, elle alla à Saint-Sébastien assister à un festival de danse basque, donné en son honneur. Vers 21 heures, elle venait de regagner sa villa, enthousiasmée du spectacle de ces danses, quand soudain elle porta ses mains à la gorge et s'abattit sur un divan. Elle avait cessé de vivre.



Argentina — de son vrai nom Antonia Merced — était née à Buenos-Aires, de parents espagnols. Son père avait été le premier danseur du théâtre de Cordoue et, dès son plus jeune âge, Argentina apprit les rudiments de l'art chorégraphique.



Elle fit ses études de danse classique et devint première ballerine de l'Opéra Royal de Madrid. Mais les variétés infinies des danses espagnoles l'attiraient et elle résilia son engagement. Ella allait se consacrer aux danses sévillanaises, andalouses, gitanes et même aux pas cubains ou créoles."




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DANSEUSE ET CHOREGRAPHE "LA ARGENTINA"



  • Le Monde illustré, le 25 juillet 1936, sous la plume de Denis Lucas :

"Argentina.



Comme un feu de joie s'éteint d'autant plus brusquement que sa flamme a été plus vive, Argentina est morte, dévorée sans doute par la passion avec laquelle elle s'était donnée à son art. Il y avait en elle tant d'exaltation et d'ardeur qu'elle rayonnait et communiquait à tous les spectateur un peu de cette ferveur. Argentina ! elle fut toute la danse dans ce qu'elle a de plus populaire et aussi de plus raffiné. Elle avait trouvé en elle même l'accord entre ces rythmes élémentaires, gestes instinctifs et violents, et les plus idéales transpositions.



L'histoire de sa vie, — au moins ce qu'on en connaît se résume en quelques mots, car, si beaucoup de danseuses et d'actrices, doivent leur séduction sur le public en partie à des faits curieux ou scandaleux de leur vie privée, Argentina au contraire était trop absolument possédée par son art pour que rien d'extérieur puisse le dépasser.



Sa vie : elle était née par hasard à Buenos-Ayres, d'où le nom qu'elle avait adopté, "Argentina" ; par hasard, car son père était danseur à l'Opéra de Madrid et avait été conduit en République Argentine par une tournée.



L'enfant — elle s'appelait réellement Antonia Mercé — était donc bien et purement espagnole par son père castillan et sa mère andalouse.



Très jeune, le génie — ou le démon de la danse — fut en elle. Elle avait quatre ans à peine, lorsque, sous la direction de son père, elle commença ses études de danse classique. A onze ans elle était première danseuse à l'Opéra Royal. Ce qu'on pratiquait alors dans ces spectacles, c'était la traditionnelle danse italienne où Argentina sentait bien que ne pouvait pas s'exprimer convenablement l'instinct de sa race.



L'histoire de sa vie est donc en fait l'histoire de son art, son effort d'adaptation des danses nationales transposées dans le spectacle classique.



Par elle, la danse espagnole est devenue une des hautaines et plus nobles expressions de l'art chorégraphique. Avant elle, lorsque la danse espagnole intervenait dans le ballet classique, elle y était adoucie, édulcorée, gentiment arrangée au point de perdre tout ce qui fait l'essentiel de son caractère. Quand, au contraire, les danses espagnoles voulaient garder leurs passions, elles devenaient exhibitions de music hall.



Argentina, par la noblesse de son style, par la pureté de sa ferveur, a réussi à faire passer la danse espagnole du plateau du music hall à la scène de l'Opéra, voire à la salle de concert. Ses diverses créations marquent nettement cet acheminement : spectacles au Jardin de Paris, ballets au Moulin Rouge, à l'Olympia, tournées en Angleterre, en Russie, en Amérique, au Mexique, nouveaux séjours à Paris et enfin création à l'Opéra Comique de ces ballets espagnols parmi lesquels l'Amour Sorcier est un sommet, un triomphe pour la magnifique artiste.



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BALLET "L'AMOUR SORCIER"
AVEC LA ARGENTINA



Malgré la grandeur et la ferveur qui l'animent, jamais une création d'Argentina ne fut aussi austère. Elle a trop ce sens de la vie et de l'enthousiasme. Au contraire, son répertoire est infiniment multiple et va du drame le plus poignant à l'ironie la plus spirituelle. Le visage, extrêmement mobile, regard vif, frémissant de sentiment et d'intelligence, ne sont pas plus significatifs que le corps lui-même qui sait tout exprimer.



Tout en elle se traduit en mouvements et en rythmes, au point qu'elle a réussi à faire des castagnettes un instrument merveilleux. Dans ce domaine, aussi, elle a complètement innové avec un instinct prodigieux. De ces castagnettes qui ne servaient qu'à souligner une cadence, elle a tiré des sonorités et des nuances prodigieusement subtiles, car avec n'importe quoi, avec l'objet le plus banal, une artiste de cette classe peut encore créer de l'émotion."



(Source : Wikipédia et https://www.andalucia.org/listing/la-argentina/21101102/)



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