L'HISTOIRE DE M. HIPOLITO YRIGOYEN EN 1929.
Hipolito Yrigoyen, né le 12 juillet 1852 à Buenos Aires (Argentine) et mort le 3 juillet 1933 à Buenos Aires (Argentine) et grande figure de l'Union civique radicale, a été président de la Nation, à deux reprises, du 12 octobre 1916 au 12 octobre 1922 et du 12 octobre 1928 au 6 septembre 1930.
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| HIPPOLYTE YRIGOYEN PRESIDENT REPUBLIQUE ARGENTINE |
Voici ce que rapporta à son sujet la presse dans plusieurs éditions, locale et nationale :
- La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 26 décembre 1929 :
"M. Irigoyen a été victime d’un attentat.
Il y a heureusement échappé.
Histoire d’un Basque argentin.
Cet attentat a été commis mardi dernier, à Buenos-Ayres, contre M. Irigoyen. président de la République Argentine, par un Italien, nommé Marinelli, âgé de 34 ans, et exerçant la profession de coiffeur.
L’attentat a été commis devant le domicile privé du président, au moment où celui-ci montait en automobile pour sc rendre au palais du gouvernement. Un homme, qui se tenait caché dans l’embrasure de la porte d’un magasin, bondit sur la chaussée et tira trois coups de revolver dans la direction du président. M. Irigoyen ne fut pas atteint, mais son chef d’état-major, M. Pila, fut blessé au ventre et un sergent de ville tué.
Les gardes du corps avaient immédiatement riposté et l’agresseur s’était abattu, le corps criblé de balles. La police transporta son cadavre dans un poste.
Le meurtrier avait été chef d’un groupe anarchiste, "l'Ere nouvelle". Né à Ancône, il avait été condamné pour escroquerie.
M. Irigoyen se rendit au poste de police et regarda avec pitié le cadavre. Le président se rendit ensuite au palais du gouvernement où de nombreuses personnalités le félicitèrent.
La presse est unanime à réprouver l’attentat.
A propos de cet attentat, Saint-Brice écrit dans le Journal :
"Le président de la République Argentine, qui vient d'échapper à la mort par miracle, est d'origine française. Son nom, Irigoven, proclame d'ailleurs assez haut l'ascendance basque. De fuit, il est le petit-fils de Dominique Irigoyen, né à Sare, en 1805, qui épousa Jeanne-Marie Etcheverry. Le ménage habitait une demeure très modeste, dont le nom, "Kauka Bouroua" signifie "Au bout des chemins". Il émigra en Argentine vers 1846. Ainsi, Martin épouse Marcelina Alem, sœur de Léandro Alem, leader du parti radical. C'est alors que le jeune Hippolyte Irigoyen a trouvé dans le berceau la carrière où il devait s’illustrer.
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| HIPPOLYTE YRIGOYEN PRESIDENT REPUBLIQUE ARGENTINE |
Elevé par son oncle dans les idées de centralisation à outrance et d’opposition farouche aux partis conservateurs, celui qui devait devenir le patriarche à barbe blanche est entré dans la vie politique avec une âme de fer dans un corps d'athlète. Sobre de paroles, et encore plus d’écrits, c’cst, dans toute la force du terme, un homme d'action.
Chez lui, la simplicité démocratique n’est pas une affectation de politicien, mais le fond même de sa nature. Il a toujours mené une vie simple et digne, il a refusé de loger à la Maison Rouge, qui est le palais présidentiel. Il vit dans un modeste appartement, au fond d'une rue du quartier pauvre, au-dessus d'une boutique, sans autre garde qu'un agent en bourgeois. Cela explique les circonstances de l'attentat auquel il vient d'échapper.
C'est par un contact intime et plein de bonhomie avec l'homme de la rue, et plus encore l'homme de la campagne, qu’il a acquis la popularité éclatante qui l’a porté deux fois à la présidence de la République, et la seconde fois, le 2 avril 1928, par l'acclamation de 80% des électeurs, sans qu'il ait fait aucune campagne. Le résultat est d’autant plus caractéristique que la première présidence Irigoven, de 1916 à 1922, n'avait pas été exempte de déboires.
Le leader radical avait trouvé l'Argentine dans la fortune éclatante acquise par la neutralité au cours de la grande guerre. La réaction ne se fait pas attendre. Il faut croire que le marasme qui a suivi la paix n’a pas été la seule cause de la crise économique et financière, qui s’est développée à partir de 1920 car le retour au pouvoir de M. Irigoven, après la prudente administration de M. de Alvear, se manifeste par un rebondissement de crise.
L’homme n’est d'ailleurs pas de ceux qui s'inclinent devant les leçons de l'expérience, ou qui consentent à recevoir des conseils. Il s'est réservé la plus entière liberté dans le choix de ses ministres. Il commande et il n'y a qu'à obéir.
Au surplus, la bonté même : le plus clair de son traitement passe aux œuvres de charité. On peut s'étonner dès lors qu'il se soit trouvé un browning pour se lever contre lui, si on ne savait qu'il a toujours été exécré par les socialistes comme par les conservateurs. C’est qu'il n'a pas hésité à employer les moyens les plus rudes contre les mouvements ouvriers.
Pendant sa première présidence, le port de Buenos-Ayres était paralysé par les grèves. Hippolyte Irigoyen a décidé que l’affaire devait être réglée dans les vingt-quatre heures. Elle l’a été, mais à coups de mitrailleuse, et après que le sang eût coulé.
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