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mercredi 3 janvier 2024

L'AFFAIRE PORTAGO AU PAYS BASQUE EN FÉVRIER ET MARS 1938 (cinquième et dernière partie)

 


L'AFFAIRE PORTAGO EN FÉVRIER ET MARS 1938.


En février 1938, en pleine guerre civile espagnole, éclate au Pays Basque Nord "l'affaire Portago".



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MARQUIS DE PORTAGO 1938


Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Populaire, dans plusieurs éditions :


  • le 15 février 1938sous la plume de Jean-Maurice Herrmann :



"Le marquis de Portago continue à nier, cependant qu'Arana et Escorriaza maintiennent leurs accusations.


Bayonne, 14 février. 


Le juge Bannel a interrogé cet après-midi Arana et Escorriaza. Les deux hommes sont restés sur leurs positions, ne variant que sur certains points de détail et persistant à accuser le marquis de Portago.



Confrontés avec eux, cet après-midi, le marquis de Portago a continué à nier, affirmant être la victime d'une machination montée par des agents provocateurs. 



Interrogatoires et confrontation n'ont donc rien apporté de nouveau.



Le juge entendra demain, toute la journée, Neila.



M. Bannel a reçu le résultat de l'analyse de la première ampoule, qu'Escorriaza affirme avoir reçu du marquis de Portago. Elle ne contient ni toxines, ni bacilles. Le juge attend toujours le résultat de l'analyse de la deuxième ampoule. Le flacon également saisi contenait du chloroforme et un tampon-masque y était joint. Si l'analyse de la seconde ampoule est négative, l'affaire se réduirait donc à une affaire de faux passeports et n'aurait pas l'importance qu'on lui a attachée.



Le docteur Corrèges a visité, à la prison, le marquis de Portago qui souffre d'une sciatique et d'un reste de pleurésie.



Le médecin a conclu au transfert à l'hôpital, mais le marquis a refusé de bénéficier de ce régime de faveur, ne voulant pas laisser supposer, dit-il, qu'il veut se soustraire à l'instruction dont il n'a rien à craindre.



On découvre des cartouches cachées dans la montagne.



Un inspecteur du commissariat spécial d'Hendaye a découvert et saisi ce matin dans la montagne basque, entre Sare et Olhette, un sac contenant de 1 500 à 2 000 cartouches, dissimulé dans un buisson.



Après enquête, les policiers sont parvenus à établir qu'il s'agit d'un des ballots de munitions abandonnés par des contrebandiers. 



Le gouvernement Basque n'a rien à voir avec Neila.


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ARRESTATION DE NEILA FEVRIER 1938
PHOTO POLICE MAGAZINE


La délégation du gouvernement Basque à Paris nous prie d'insérer la note suivante :


Quelques journaux de Paris ont dit, par erreur, que Neila était commissaire du gouvernement basque.


Santander est une province castillane qui n'a rien à voir avec le territoire d'Euzkadi. Le gouvernement basque, par conséquent, n'a jamais exercé de juridiction sur la province de Santander. Le commissaire Neila appartenait à la police de Santander, et ses fonctions étaient donc complètement étrangères au gouvernement basque qui régissait le territoire."



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MARQUIS DE PORTAGO
PAYS BASQUE D'ANTAN


  • le 9 mars 1938 :

"A Bayonne, on "amuse le tapis".


Le marquis de Portago est inculpé de détention et de distribution d'armes de guerre.


Bayonne, 8 mars. 


M. Bannel, juge d'instruction, a procédé, cet après-midi, à là confrontation du marquis de Portago avec son frère, le marquis de Moratalla ; avec Escoriaza, inculpé, lui aussi, et avec Abad, l'ancien policier du gouvernement basque, actuellement au service de la délégation de ce gouvernement à Bayonne.



L'interrogatoire a porté sur les trois pistolets qui furent remis à Escoriaza, pour faciliter l'enlèvement de Neila et le transfert de celui-ci en. Espagne nationaliste où il devait être mis en jugement.



Ces armes étaient contenues dans une boîte que le marquis de Portago confia à son frère. Celui-ci l'avait remise à Escoriaza et Abad, venus la chercher. à la villa "Le Rêve". Ces derniers s'empressèrent de la porter au Consulat d'Espagne, à Bayonne.



A la suite de cette confrontation, M. Bannel a Inculpé le marquis de Portago de détention et distribution d'armes de guerre, et de détention d'armes sans déclaration préalable.



Mais sur la contrebande d'armes et sur les puissants personnages qui la patronnaient et payaient les "passages", toujours pas un mot. Pourtant on affirme que le dossier en dit long..."



  • le 24 mars 1938 :

"Le marquis de Portago et son complice sont condamnés par le tribunal de Bayonne.


Un arrêté d'expulsion leur a été signifié ainsi qu'à un comparse.


Bayonne, 23 mars.


Le tribunal correctionnel de Bayonne a rendu son jugement dans l'affaire du marquis de Portago, arrêté le 9 février dernier, à Biarritz, sous la double inculpation de falsification de passeports et de détention d'armés de guerre sans déclaration préalable.



Le marquis de Portago a été condamné, pour falsification de passeports, à trois mois et un jour de prison, et pour détention d'armes de guerre, à deux mois de la même peine.



Son complice Escoriaza a été condamné à deux mois de prison.



Le tribunal a ordonné la confusion des deux peines prononcées contre M. de Portago. 



Les deux complices sont expulsés.



On apprend que les deux condamnés viennent de se voir signifier un arrêté d'expulsion. Ils auront à quitter le territoire français dès qu'ils auront purgé leur peine.



D'autre part, un arrêté d'expulsion a, été pris contre l'Espagnol Arana, impliqué dans la même affaire.



Un délai de 24 heures a été accordé à l'intéressé pour repasser la frontière."




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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