LE CENTENAIRE DU "COURRIER DE BAYONNE" EN 1929.
En 1829, paraît le premier numéro du journal "Courrier de Bayonne et de la péninsule" et il disparaît définitivement en novembre 1947 sous le nom de "Le Courrier".
Ce journal a paru sous diverses titres de 1829 à 1940 :
- De 3 octobre 1829 au 3 avril 1852 : Le Courrier de Bayonne et de la Péninsule
- Du 4 avril 1852 au 31 janvier 1909 : Le Courrier de Bayonne
- Du 1er février 1909 au 30 avril 1911 : Le Courrier de Bayonne et du Pays basque
- Du 1er mai 1911 au 11 août 1912 : Le Courrier de Bayonne, Biarritz et Pays basque
- Du 12 août 1912 au 31 mars 1913 : Le Courrier de Bayonne et du Pays basque
- Du 1er avril 1913 au 18 novembre 1913 : Le Courrier de Bayonne et du Pays basque et
L'Echo des Basses-Pyrénées
- Du 19 novembre 1913 au 31 mai 1922 : Le Courrier de Bayonne et du Pays basque
- Du 1er juin 1922 au 19 janvier 1925 : Le Courrier de Bayonne, de Biarritz et Pays basque
- Du 20 janvier 1925 au 31 décembre 1938 : Le Courrier de Bayonne, Biarritz et du Pays
basque
- Du 3 janvier 1939 au 1er juillet 1940 et du 11 septembre 1944 à novembre 1947 : Le Courrier.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien national Le Figaro, le 24 septembre 1939, sous la
plume de Hubert Morand :
"Le centenaire du "Courrier de Bayonne".
Notre confrère le Courrier de Bayonne vient de fêter son centenaire. Son premier numéro a paru le 3 octobre 1829, sous le titre de Courrier de Bayonne et de la Péninsule. Il paraissait alors le mardi et le samedi, "immédiatement après l'arrivée du courrier d'Espagne", et ses bureaux étaient rue du Bourg-Neuf, dans le quartier du Petit-Bayonne, tout près de la rue Jacques-Laffitte où le Courrier est installé actuellement. Il appartenait à un groupe de républicains bayonnais ; son premier gérant fut M. Lavigerie, père du futur cardinal, et son premier rédacteur, un juif portugais, Brutus Mendez, que l'on croit avoir été un oncle de Catulle Mendès. Les opinions du Courrier alarmèrent le gouvernement de Charles X, qui lui fit un procès, et le journal disparut à la fin de juillet 1830, en même temps que la monarchie des Bourbons.
Un ancien directeur du Courrier, M. Foltzer vient de publier un très intéressant historique du journal, dont voici le résumé.
Après la Révolution de Juillet, quand les esprits furent revenus au calme, le journal reparut, en août 1831, sous le titre de la Sentinelle de Bayonne, laquelle devint, en 1833, la Sentinelle des Pyrénées. Le plus important de ses rédacteurs était Bernard Lamaignère, révolutionnaire de 1789 et de 1830, supportant la royauté de Louis-Philippe à la condition que le Souverain consentit à n'être qu'un "roi-soliveau", et protestant contre le déploiement des processions à travers la ville. Comme lui, ses collaborateurs se déclaraient démocrates et écrivaient avec passion des articles de politique avancée. Aussi la Sentinelle se vit-elle intenter plusieurs procès politiques pour délits d'attaque contre l'inviolabilité de la personne du Roi, d'excitation à la haine et au mépris du gouvernement ou de certaines classes de personnes telles que les magistrats. Toutes les fois que ces procès furent portés devant le jury, la Sentinelle fut acquittée, mais le tribunal civil de Bayonne condamna le journal à une très forte amende pour avoir inséré une note considérée comme diffamatoire envers deux magistrats d'Orthez, et le jugement fut confirmé par la cour d'appel et par la cour de cassation. Quelque temps après, en septembre 1848, la Sentinelle des Pyrénées expira. Le rédacteur en chef, Jean Lamaignère, fils de Bernard, mourut quelques jours plus tard.
LE COURRIER DE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
L'Eclaireur des Pyrénées naquit presque aussitôt des cendres de la Sentinelle et suivit une politique semblable. Il eut pour rédacteur en chef un avocat parisien, Capo de Feuillide, que Lamartine honorait de son amitié. Il soutint la candidature du poète à la présidence de la République, mais Lamartine n'obtint que 174 voix dans les arrondissements de Bayonne contre 3 296 voix au prince Louis-Napoléon. Capo de Feuillide attira plusieurs procès à son journal par ses articles imbus de l'esprit démocratique ; le dernier de ces procès fut suspendu, le 3 décembre 1851, au milieu de violentes manifestations au conseil municipal et dans la rue, et le lendemain, l'Eclaireur avait vécu.
Le 4 avril 1852 paraissait le premier numéro du Courrier de Bayonne, qui ne devait plus changer de titre jusqu'à nos jours. Le journal appartenait alors à la Veuve de Jean Lamaignère, qui dirigeait en même temps une imprimerie, et qui trouva un collaborateur du plus grand dévouement nommé Moncla. L'aîné de ses fils, Alfred Lamaignère, dirigea ensuite le journal jusqu'à sa mort, en 1906. Sous le Second Empire, le Courrier fut nettement bonapartiste, puis il fit partie des journaux dits conservateurs, avec certaines tendances plébiscitaires ; il s'adapta enfin, avec les directeurs qui suivirent, MM. Pouzac et Roger de Cardenal, à la politique des républicains modérés. Avec M. Foltzer, il devint libéral, et il l'est resté sous la direction de M. Jean de L'Espée, qui est à sa tête de puis 1925.
LE COURRIER DE BAYONNE BIARRITZ ST JEAN DE LUZ 1939 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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