BOLO PACHA À BIARRITZ EN 1917.
Paul Marie Bolo, plus connu sous le nom de Bolo Pacha ou Bolo-Pacha, né le 24 septembre 1867 à Marseille et exécuté le 17 avril 1918 au fort de Vincennes, était un aventurier français.
BOLO PACHA FEVRIER 1918 |
Voici ce que rapporta à son sujet le quotidien Le Matin, le 5 décembre 1917, dans plusieurs
éditions :
- dans sa 3ème édition :
"Les millions de l'ennemi.
De nouveaux témoignages sur Bolo.
Deux députés déposent.
Lundi après-midi, le capitaine Bouchardon a reçu les témoignages de deux députés, MM. Ajam et d'iriart d'Etechepare.
DEPUTE MAURICE AJAM |
La déposition de M. Ajam a porté sur deux points :
1° L'attitude de Bolo, lors des troubles de Champagne, attitude que le Matin a longuement déterminée ;
2° les origines des relations de l'aventurier avec M. Caillaux.
"Pendant les troubles de Champagne, a déclaré M. Ajam, la Petite Gironde dont j'étais le collaborateur me chargea de faire une enquête sur place. Bolo était alors propriétaire du journal de la Confédération générale des vignerons. Je le rencontrais à Epernay en compagnie des présidents des divers syndicats de vignerons. Je ne cacherai pas qu'il me produisit alors une excellente impression.
De retour à Paris, un de mes amis à qui je parlai de cette affaire, me conseilla d'être prudent, car, disait-il, Bolo est un rasta. Désirant en avoir le cœur net, j'allai prier Bolo de s'expliquer. Celui-ci me déclara qu'il y avait en effet un dossier le concernant à la Sûreté générale mais qu'il démontrerait son innocence si je voulais lui ménager une entrevue avec M. Caillaux, alors ministre de l'intérieur.
J'allai voir M. Caillaux, qui me montra le dossier Bolo. Convaincu, je signifiai à Bolo que je rompais toutes relations avec lui.
Allez voir le président Monier, me dit-il alors, il vous édifiera en vous apprenant que je suis innocent et que c'est un autre homme qui s'est fait condamner sous mon nom.
Je me rendis chez le magistrat indiqué qui me mit sous les yeux une lettre de M. Panon, dans laquelle ce dernier reconnaissait le fait allégué par Bolo. (Cette lettre, nos lecteurs en connaissent l'histoire détaillée moyennant 2 000 francs, Bolo l'extorqua à son ami d'alors, Panon.)
Le président Monnier s'étant porté garant de l'honorabilité de Bolo, j'en fis part à M. Caillaux. Que se passa-t-il ensuite, je l'ignore. Je ne revis plus Bolo ni le président Monier."
Ce que dit M. d'Iriart d'Etchepare.
DEPUTE LOUIS D'IRIART D'ETCHEPARE |
M. d'Iriart d'Etchepare, député des Basses-Pyrénées, ne connut qu'en 1914 le pacha, qui passait chaque année plusieurs mois à Biarritz. Bolo fréquentait en effet chez plusieurs personnes, amies du député de Pau.
A la fin d'août 1914, à Paris, M. d'Iriart d'Etchepare rencontra Bolo qui paraissait fort ennuyé. Aux questions de M. d'Iriart d'Etchepare, Bolo expliqua que le moratorium, auquel d'ailleurs il ne comprenait rien du tout, le gênait sérieusement : bref, il manquait d'argent. Le député essaya de lui préciser les prescriptions du décret ministériel, et l'accompagna jusqu'à la succursale d'un établissement de crédit, située avenue de Villiers. Là Bolo ne put toucher, conformément au moratorium, que le dixième de son compte courant, soit une somme de 7 000 francs.
Dans cette banque, Bolo se fit apporter des titres de rente française 3%, immatriculés au nom de Mme Bolo. M. d'iriart d'Etchepare crut discerner que le capital de ces titres se chiffrait à plusieurs millions. De 1914 à 1916, M. d'iriart d'Etchepare rencontra encore plusieurs fois Bolo qui se vantait de posséder une grande influence auprès de nombreux personnages, parmi lesquels il citait notamment le khédive Abbas Hilmi.
KHEDIVE ABBAS HILMI |
Enfin, en 1917, M. d'îriart d'Etchepare apprit, par M. Coggia, préfet des Basses-Pyrénées, que Bolo était particulièrement surveillé. Vers le mois de mai, M. Coggia prévint 1e gouvernement que Bolo devenait de plus en plus suspect, et conseilla de rappeler à Paris le pacha qui sinon pourrait bien profiter de sa liberté pour franchir la frontière.
Le député de Pau jugeait Bolo un hâbleur il pense encore qu'il n'a pas assez d'envergure pour avoir organisé et dirigé en France les manœuvres de trahison."
- dans sa 4ème édition :
"Les millions de l'ennemi.
Déposition de de M. Maurice Barrés.
Les agissements de Cavallini.
Le capitaine Bouchardon a recueilli hier matin, de 10 h. 30 à 11 h. 40, la déposition de M. Maurice Barrès, député de Paris, au sujet du discours qu'il prononça il y a huit jours à la Chambre.
DEPUTE MAURICE BARRES |
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