LES PLANTATIONS À HENDAYE EN 1931.
Dès 1909, Henri Martinet a introduit et planté, à Hendaye, des espèces de conifères adaptées au climat de la Côte Basque.
Après vous avoir parlé dans des articles précédents des mimosas et des eucalyptus, puis des
palmiers, et enfin des orangers, des citronniers et des oliviers plantés par Henri Martinet à
Hendaye, voici d'autres plantations effectuées et rapportées par Henri Martinet dans la revue
hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 15 mars 1931 :
'Le pays basque Touristique et économique.
Plantations.
Les Conifères.
Le Pin pignon, ou Pin parasol, (Pinus Pinea) n’est pas pour nous tout à fait un inconnu, mais alors qu’il pare magnifiquement les environs de Cannes, à la Bocca surtout, qu’il triomphe en Italie, où l’on consomme ses graines ou pignons, donnant un caractère si particulier, si séduisant aux paysages, il n’existe chez nous qu’en de trop rares exemplaires.
PINUS PINEA |
Il est vrai que sa croissance est assez lente, mais quel beau décor il crée, lorsqu’il atteint l’âge adulte, surtout planté sur les hauteurs et autour des habitations !
Le Pinus Laricio, fragile dans le nord de la France, est tout indiqué chez nous, comme essence forestière et décorative. Qui n’a pas vu la forêt d’Aïtone, en Corse, ne peut se faire une idée des dimensions gigantesques que peut atteindre ce bel arbre.
FORÊT D'AITONE CORSE |
Le Pin noir d’Autriche (Pinus austriaca) est surtout recommandable dans l’intérieur du pays.
Les Pinus longifolia, sabiniana, Lambertiana, Coulteri, canariensis, ce dernier dans les coins bien exposés, sont également à répandre dans les parcs et jardins.
Le Cyprès de Lambert (Cupressus Lambertiana, également appelé C. macrocarpa), dont je n’ai pas besoin de vanter les qualités déjà bien connues, pourrait, néanmoins, être planté en plus grande abondance encore, dans tous les endroits exposés aux vents du large. Il forme, en effet, planté en lignes serrées, un abri très utile, indispensable même, pour les jardins et les cultures, remplissant ici le même rôle que les lignes de Cyprès (C. Sempervirens) répandues dans la vallée du Rhône, pour protéger les cultures. Il atteint de grandes dimensions et produit de beaux effets décoratifs, planté en grandes masses.
CUPRESSUS SEMPERVIRENS |
Le Cyprès des cimetières (Cupressus funebris) ne convient pas qu’aux nécropoles, ainsi qu’on peut le constater en Italie. D’ailleurs, les Cyprès à forme pyramidale sont de plus en plus utilisés dans les jardins modernes, au tracé géométrique.
L'Araucaria imbricata, le Monkey-tree des Anglais, qui aime notre climat, est un des arbres les plus décoratifs que nous puissions posséder. Un exemplaire que j’ai planté petit, dans mon jardin, il y a une quinzaine d’années, atteint maintenant 4 mètres de haut. Il ne résiste pas aux sécheresses de la Riviera et de l’Algérie et constitue ainsi un exemple à l’appui des comparaisons que j’ai faites précédemment entre les flores de la Côte d’Azur et de la Côte Basque.
ARAUCARIA IMBRICATA |
Par contre, l'Araucaria excelsa, cette jolie petite plante cultivée en pot pour les appartements, où on l’affuble souvent de nœuds roses ou bleus, atteint une grande taille sur les bords de la Méditerranée, alors qu’au pays basque elle ne résistera que dans les endroits chauds et secs.
L'Araucaria Bidwillü serait plus rustique que le précédent.
Les Casuarinas, dont l’espèce la plus connue est le Casuarina tenuissima, très répandue sur la Côte d’Azur, où l’on en fait parfois des coupe-vents, peuvent être également cultivés chez nous. J’en ai planté à Hendaye, il y a vingt ans, des exemplaires qui ont résisté ; mais je dois reconnaître que bien que s’étant développés et ayant atteint une hauteur de 6 à 7 mètres, ils ne paraissent pas se plaire particulièrement dans la situation, en bordure d’une rue un peu éventée, où je les ai mis. Leur rusticité, en tous les cas, est prouvée.
A la liste des arbres à feuilles persistantes que j’ai déjà donnée, il convient d’ajouter les essences suivantes :
Le Laurier d’Apollon, appelé encore Laurier-sauce, et dont le nom scientifique est Laurus nobilis. Cette plante, que l’on ne voit généralement que sous forme d’arbuste, ou encore cultivée en bac, taillée en pyramide ou en boule sur de petites tiges, pour orner les parterres réguliers et les devantures des restaurants et marchands de vins, est susceptible d’atteindre les dimensions d’un bel arbre de 6 à 8 mètres de hauteur. J’en ai admiré autrefois une véritable forêt aux environs d’Abbazia, ville qui appartenait alors à l’Autriche et est redevenue italienne. Cette forêt, qui doit être maintenant plus belle encore, s’étendait autour du village de Lovrana, qui en avait sans doute tiré son nom et où la Cie internationale des Wagons-Lits avait projeté de construire un hôtel à voyageurs, que d’autres ont d’ailleurs édifié depuis, ce qui était logique, la Côte nord du golfe du Quarnero bien abritée et exposée au soleil constituant une véritable petite Riviera, un peu moins chaude que la Méditerranéenne, mais appréciée quand même des populations de l’Europe Centrale. Or, le Laurier d’Apollon étant rustique dans toute la moitié méridionale de la France, et résistant même aux froids de la région parisienne, lorsqu’il est abrité par des constructions, devrait être beaucoup plus cultivé dans tout notre Sud-Ouest. Il est très facile de le former en arbre à tige et il peut être utilisé comme tel, pour la plantation des avenues. Planté en masse, il formera de magnifiques bosquets toujours verts.
LAURUS NOBILIS |
Le Caroubier (Ceratonia siliqua), très répandu autour de la Méditerranée, surtout en Algérie et en Tunisie, où l'on utilise en grand ses siliques pour la nourriture et l’engraissement du bétail, supporte admirablement nos hivers. Il peut atteindre de belles dimensions et son beau feuillage vert lustré, persistant, en fait un très bel arbre que l’on n’apprécie pas assez.
CAROUBIER 06 MENTON |
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