LE GUIPUSCOA ET L'ALAVA EN 1834.
En 1834, la population de la province du Guipuscoa est d'environ 135 000 habitants.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Réformateur, dans plusieurs éditions :
- le 30 novembre 1834 :
"Organisation Municipale et Provinciale de l'Espagne (Suite).
Les deux provinces de Guipuzcoa et d'Alava jouissent des mêmes libertés que la Biscaye. Elles ont chacune leurs juntes séparées et tout à fait indépendantes. Les différences qu'il y a entre elles sont sans importance. Ainsi les deux premières portent le titre de provincias tandis que la Biscaye est un Señorio. Du reste la population, les moeurs, le langage des trois sont les mêmes. La province de Guipuzcoa est sur la frontière de France, dont elle n'est séparée que par la Bidassoa. Elle renferme deux villes, Saint-Sébastien et Tolosa, soixante-cinq villes plus petites et villages, environ deux cents paroisses et cent trente-cinq mille habitants. Elle possède quelques ports commodes ; celui du Passage est un des plus beaux de l'Espagne. Les Guipuzcoans ont été de tous temps d'excellents marins ; ils monopolisèrent la pêche de la morue jusqu'au traité d'Utrecht qui leur enleva cette grande branche de commerce. On leur doit la découverte des Canaries, des Philippines et des Marianes. Le pays est montagneux ; il y a des mines de fer dont quelques unes sont exploitées.
Il fut un temps où la province de Guipuzcoa reconnaissait les rois de Navarre pour suzerains : mais Alonzo VIII de Castille ayant conquis la province d'Alava, dans ses guerres contre les rois de Navarre, celle de Guipuzcoa se soumit volontairement à son pouvoir. Alonzo confirma ses anciennes libertés, ses fueros et ses coutumes, dont les textes furent recueillis plus tard en un volume, qui fut présenté à Henri II de Navarre et sanctionné par lui.
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ALPHONSE VIII DE CASTILLE ET ALIENOR D'ANGLETERRE |
Guipuzcoa se divise en cités et villages appelés universidades et alcadias : chacune de ces divisions envoie un procurador à la junta, qui s'assemble une fois chaque année. La junta nomme quatre députés généraux, dont l'un exerce le pouvoir exécutif ; mais ils se réunissent tous les quatre deux fois par an, afin de délibérer ensemble sur les affaires publiques. Le corrégidor ou chef suprême de la justice est nommé par le roi, il s'entremet entre lui et les autorités locales ; il préside la junta ; mais il n'y vote point ; sa nomination n'est valable que pour trois ans. le corrégidor et les quatre députés résident alternativement à Saint-Sébastien et à Tolosa. Les alcades, qui jugent les affaires en première instance, sont élus par les Ayuntamientos ou conseil commun de chaque ville ou village : les appels sont portés de leur tribunal à celui du corrégidor. Les chemins y sont bien entretenus de même qu'en Biscaye. La grande route de Bayonne à Madrid traverse la province. La police y est bien faite et crimes rares.
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BLASON DU GUIPUSCOA |
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