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jeudi 29 avril 2021

UN GUIDE POUR LE VOYAGEUR EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN 1877 (première partie)

GUIDE DE VOYAGE EN 1877.


Vers la fin du 19ème siècle, apparaissent des guides de voyage pour les voyageurs désirant se rendre en Hego-Alde, dans les  provinces Basques du Sud.




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LIVRE GUIDE DU VOYAGEUR EN GUIPUZCOA 1877


Voici ce que rapporta à ce sujet, M. L. Capistou, en 1877 :



"Province du Guipuzcoa.



Description. — Statistique. — Industrie. — Langue. — Coutumes. — Administration. — Services publics. — Etablissements thermaux. — Renseignements.



Cette province, dont le nom signifie en vieux basque puits de montagnes, est la plus petite des quarante-neuf provinces espagnoles. Son étendue territoriale ne dépasse pas 188 000 hectares et sa population est d'environ 162 000 habitants.



Elle est bornée : au Nord, par le golfe de Gascogne ; à l'Est, par la Bidassoa, frontière française ; au Sud-Est et au Sud, par la chaîne des Pyrénées qui sépare les versants de la Méditerranée et de l'Atlantique ; à l'Ouest, par la Biscaye.



Les principaux cours d'eau qui arrosent la province sont : la Bidassoa, qui prend son origine en Navarre et débouche à Fontarabie dans l'Océan ; l'Urumea, qui descend des hautes montagnes de Leiza et Goizueta, passe à Hernani et se jette dans la mer à Saint-Sébastien ; l'Oyarsun, qui naît dans les contreforts du Haya et débouche dans le port de Passages ; l'Oria, dont les trois sources principales ont leur origine à Cégama, à Idiazabal et à Zumarraga, et qui a son embouchure près du village de Orio ; la Deva, qui naît à Salinas et court du Sud au Nord, en passant par Vergara, Plasencia, Elgoibar et Deva ; enfin l'Urola, qui prend son origine à Legazpia et se jette dans l'Océan, près de Zumaya, après avoir traversé les territoires de Zumarraga, Villaréal, Azcoitia, Azpeitia et Cestona. Ces cours d'eau suivent le fond de délicieuses vallées et distribuent partout sur leur parcours une puissante force motrice, dont les industrieux habitants de ce pays ont su tirer grand profit.

BAIE DE ST SEBASTIEN GUIPUSCOA 1867



Ce n'est pas sans raison que l'on a qualifié les provinces basques du titre de petite Suisse ; en effet, en trouve dans ces provinces des sites pittoresques, des endroits enchantés où la nature a donné libre cours à ses caprices, et des contrastes sans nombre, qui sont bien faits pour mériter l'attention et la curiosité des voyageurs.




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CARTE DE GUIPUZCOA 1877
PAR L CAPISTOU



Le climat y est généralement fort doux. L'hiver ne se fait jamais sentir dans les vallées, où les plus grands froids ne font descendre le thermomètre qu'à 5 ou 6 degrés au-dessus de zéro.



L'été est tempéré par le voisinage de la mer et par les brises du Nord-Est, qui se font sentir à chaque marée.



Les plus hautes montagnes de la province du Guipuzcoa sont les suivantes :

Aralar, dont l'élévation est de 1 475 mètres au-dessus du niveau de la mer, et qui fait partie de la chaîne cantabrique située aux confins de la Navarre et du Guipuzcoa ;



Araiz, mesurant en hauteur 1 450 mètres environ, située à la limite de l'Alava ;



Larrunari, haute de 1 400 mètres, qui fait partie de la Sierra d'Aralar ;



Aloña, de 1 300 mètres d'altitude ;



La Sierra de Zaraya, qui divise la vallée de Leniz et le territoire de l'Alava, est haute de 1 150 mètres ;



L'Udalaiz, qui lui fait face, mesure 1 080 mètres ;



Le Hernio, qui sépare Tolosa et Azpeitia, a  une hauteur de 1 070 mètres à son point culminant ;



Le Haya, ou Trois-Couronnes, situé entre la vallée d'Oyarsun et la frontière française, ne mesure pas moins de 900 mètres d'élévation.



Puis, l'on peut citer les monts Itzarraiz, Jaizquibel, Ulia, Igueldo, etc., etc., dont les cimes se perdent dans les nues.



Depuis la création des chemins de fer, l'industrie s'est beaucoup développée dans les provinces basques, particulièrement dans le Guipuzcoa, et l'on a vu, dans une période de quinze années, s'élever des usines et des fabriques sur tous les points de cette contrée privilégiée.



A part les mines de fer, de plomb argentifère, de cuivre, de zinc et de houille, on y exploite de vastes carrières de granit, de pierres meulières, d'ardoise et de marbre.



Les fabriques de chaux hydraulique, de tissus en lin et en coton, de feutre, de bougies, de papier, d'allumettes, d'armes à feu, d'armes blanches, de bérets, de chaussures et de drap ; les filatures de coton, les fonderies de métaux, les ateliers de construction, les brasseries, les tanneries, etc., etc., sont répandues en Guipuzcoa et donnent la vie et le mouvement à la majeure partie de la population. On établit en ce moment aux portes de Saint-Sébastien, quartier de l'Antigua, une importante verrerie à feu continu, la première qui se soit construite en Espagne, d'après les plans d'un ingénieur français, M. Ulysse Mantrant.



Les habitants de la côte se dédient surtout à la pêche et à la fabrication des conserves de poisson, dont il se fait un grand commerce avec l'intérieur de la péninsule.



Dans certaines parties de la province on élève des bestiaux, entr'autres des moutons, des bœufs et des chevaux. On y cultive du blé, du maïs, de l'avoine, du lin, des pommes de terre, des haricots et des pois chiches qu'on désigne sous le nom de garbanzos. La vigne réussit médiocrement dans cette partie de l'Espagne, mais, en revanche, les pommiers donnent chaque année une grande récolte de fruits qui servent à la fabrication du cidre. Excepté sur les crêtes abruptes des montagnes, les Guipuzcoanos tirent parti de leur sol, qu'ils cultivent avec une persévérance et un soin admirables. Les femmes surtout se font remarquer par leur ardeur au travail.



La chasse est abondante en Guipuzcoa. Les lièvres et les lapins se trouvent surtout dans les vallées, tandis que sur la montagne on rencontre des sangliers (jabalis), des renards et même des loups. Le gibier à plume ne manque pas non plus à toutes les époques de l'année.



Sous le rapport de l'instruction publique, la province de Guipuzcoa est l'une des plus avancées de l'Espagne. L'enseignement au premier degré y est gratuit depuis un demi-siècle, et l'on peut le considérer comme obligatoire dans les villes, où la police urbaine ramasse les enfants vagabonds et les conduit dans les écoles.



L'Université d'Oñate fut fondée en 1540. Le collège de Vergara date de 1764. Il existe à Saint-Sébastien un Institut provincial, où l'on prépare les jeunes gens pour les écoles spéciales. Grâce au zèle des municipalités, tous les villages de la province, toutes les aldeas les plus retirées sont pourvues de maîtres d'école et d'institutrices qui, au contraire de ce qui se passe dans bien des provinces du Centre et du Midi de l'Espagne, reçoivent régulièrement leur traitement mensuel.



Comme conséquence d'un tel état de choses fort louable, on ne connaît pas la criminalité dans cette heureuse province. On peut la parcourir dans tous les sens, de nuit comme de jour, sans la moindre crainte des détrousseurs de grand chemin si communs dans les contrées situées au Sud de l'Ebre. Les délits étaient représentés, dans la dernière statistique du ministère de la justice, par 0,062 pour cent habitants, c'est-à-dire qu'il existe par an, en terme moyen, 62 délits pour cent mille habitants. Ces chiffres parlent avec éloquence en faveur de l'honorabilité du peuple basque.



Les établissements de bienfaisance, hôpitaux, refuges, etc., ne manquent pas en Guipuzcoa. La mendicité étant interdite d'après le fuero, presque toutes les localités de la province possèdent des Casas de Misericordia, où les pauvres et les vagabonds sont admis, sous la surveillance de l'autorité. Tolosa, Azpeitia, Saint-Sébastien et Irun possèdent des hôpitaux de premier ordre.



Le Vascuence ou Euskara est la langue que l'on parle usuellement en Guipuzcoa, bien que le castillan soit adopté dans les actes publics et dans la haute société, sans doute pour faciliter l'entendement des étrangers.



Cette langue est, sans contredit, le monument le plus antique de l'Espagne. Nul ne sait d'où elle procède, ni quels peuples la parlèrent autrefois. Les études faites à ce sujet n'ont donné aucun résultat, et c'est bien inutilement que certains auteurs modernes cherchent à reconstituer les cinq dialectes de l'Euskara pour les comparer avec les langues mortes de l'Orient ou du Nord de l'Europe."



A suivre...


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