LES DANSES BASQUES EN 1927 (deuxième et dernière partie)
DANSES BASQUES EN 1927.
Les danses Basques constituent une partie très importante de la culture Basque et la base de son folklore.
DANSES BASQUES DESSIN DE LE TANNEUR
Voici ce que rapporta Hervé Lauwick, dans le journal Les Annales Politiques et Littéraires, le 15
juillet 1927 :
"Loin du Charleston.
...Qu'est-ce donc que cette école de danse d'opéra au milieu d'un village de montagne ?
La plupart de ces gens sont des menuisiers. Un est un forgeron, un autre, que je connais, un maréchal ferrant. Ils n'ont jamais reçu de leçons d'un professionnel, ils ont été enseignés par leurs pères et leurs grand-pères, le soir, à la veillée, à la lueur fumeuse des chandelles de campagne.
Ils dansent, ils dansent éperdument. Ils s'envolent, et touchent à peine terre, légers... Un de leurs airs s'appelle arin-arin, et cela veut dire : léger, léger...
Leur maître, le seul, eh oui ! ce fut Vestris.
Ils n'en ont pas connu d'autre. Ils dansent, en 1927, sur des airs du XVIIIe siècle, qu'ils se sont transmis comme des airs populaires, et l'un des "pas" favoris de leurs fêtes de village, c'est la gavotte !..
L'imperméabilité du peuple basque, dont la langue est unique au monde, dont les jeux ne ressemblent pas à ceux des voisins, dont la religion solide n'a jamais été entamée, et où la Révolution est restée sans effet sur la liberté de tester, cette imperméabilité ne se montre nulle part mieux que dans ses danses. Certains de ces vieux airs furent joués au château de Pau ; les motifs des danses viennent directement de Vestris ; le rite spectaculaire était observé, tel qu'il est actuellement, sous Louis XIV, et ni Valencia ni Viens, Poupoule ne sont jamais montés aux sommets des Pyrénées...
— Mais, me direz-vous, et le charleston, et le tango ?
Le Basque les a ignorés, et mourra sans savoir qu'ils ont existé. Le charleston et le tango seront défunts qu'il continuera à plonger et à échanger des saluts en de nobles pavanes. Il y a quelque temps, à Bayonne, ville des jolis sourires, on avait organisé une fort belle fête, qui devait mettre en présence les meilleurs danseurs de la Soule et un public extrêmement distingué ; l'Espagne, l'Angleterre et la meilleure société de Bayonne avaient envoyé là ce qu'elles ont de plus élégant. Des Anglaises, des Espagnoles, et les jolies Bayonnaises; de ma vie je n'ai vu plus de ravissantes personnes dans deux cents mètres carrés...
Eh bien ! quand le spectacle fut fini, j'observai les danseurs de la Soule qui avaient terminé leur petit numéro, et qui venaient "voir le charleston".
Il était évident que l'effet sur leur esprit était nul. Jamais, sous aucun prétexte, ils n'en seraient influencés dans l'avenir.
Les jolies femmes, dans les plus belles robes de Biarritz, tournoyaient devant les Satans, mais les diables n'accordaient aucune importance à ce spectacle satanique. Un de ces hommes était venu de la montagne, il avait marché quatre heures pour prendre le train ; il retournerait chez lui le soir même, et coucherait dans la montagne, pour rentrer chez lui au jour levant.
Que des dames à cheveux courts, — toutes les Basquaises ont, chose inouïe !... les cheveux longs, — que des dames à cheveux courts eussent dansé devant lui des danses tortillantes, quelle importance cela pouvait-il bien avoir ? Il n'en continuera pas moins à dessiner en l'air les entrechats de Vestris. II y a des siècles que cela dure, on ne voit pas pourquoi cela devrait cesser. Ses pères l'ont fait avant lui, et les enfants de cinq ans s'y exercent déjà. C'est pour toujours !... Les Basques, dans cent ans, danseront la gavotte, que nous aurons déjà changé de mode trente-six fois.
Il est permis d'avoir de la sympathie pour ce peuple si énergique, si libre, si fier. Moralement, là-haut, dans de l'air frais, au sommet clair de vertes montagnes, sans rien qui hâte, trouble ou paralyse leur coeur puissant et pur, ces gens-là sont plus haut que nous !..."
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
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