LES CHIENS DE GUERRE AU PAYS BASQUE EN AVRIL 1915 (première partie)

 LES CHIENS DE GUERRE EN 1915.

En 1915, Alexandre Millerand, ministre français de la guerre, conscient de leur importance, crée le Service des chiens de guerre avec plus de 3 000 animaux, principalement pris dans les fourrières.

CHIEN DE GUERRE 1915

Le Pays Basque fut sollicité, comme les autres régions françaises, pour fournir des chiens à 

l'armée.

Voici ce que rapporta à ce sujet, la presse, dans plusieurs éditions :

• La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 13 avril 1915 :

"La présentation des chiens de guerre. 

— L’appel lancé par la voie de la presse et adressé aux propriétaires de chiens susceptibles d’être utilisés sur le front a été entendu, tant à Biarritz que dans les environs, à en juger par le choix des animaux qui, ce matin, à partir de onze heures, étaient amenés au square de la Grande-Plage. 

Et c'est en présence de deux cents curieux, — intrépides, sous la pluie battante, — que les opérations se poursuivirent, dirigées par M. le capitaine Tolet, chef du service des chiens du 18e corps d’armée, assisté de M. Esgaris, délégué de l’administration préfectorale. La Commission s’était adjointe, comme secrétaire, notre collaborateur, M. Georges-F. Hennequin. 

Sur les 37 chiens présentés, la Commission en a refusé 18, à raison de la couleur claire de la robe de ces animaux qui ne pourraient être utilisables la nuit, pour le service de vigilance auquel on les destine. 

Voici les détails relatifs aux opérations de ce matin et qui intéresseront, outre le public, en général, les propriétaires intéressés : 

"Negro", au brigadier de police Chrysostome. (Accepté.) 

"Louks", à Mme la princesse Narichskine. (Accepté.)

 "Sultan", à M. E. Seitz. 

"Papillon", à M. Etchepare, d’Ahetze. (Accepté.) 

"Labrit", à M. Erdozio, d’Arbonne. (Accepté.) 

"Labrit", à Mme Marie Salle, d’Arbonne. (Accepté). 

"Lorino", à M. Duranto, d’Ahetze. (Accepté). 

"Waburno", à M. Marcel Irustaguerria, d’Arbonne. (Accepté). 

"Phanor", à M. J.-B. Ayçaguerre, d’Arbonne. (Accepté.) 

"Kelb", à M. Pierre Biscayar, de Biarritz. (Accepté). 

"Tayau", à M. Borda, d’Arbonne. (Accepté.) 

"Diamant", à M. Héguy, d’Ahetze. 

"Sultan", à M. Ourkia, d’Ahetze. (Accepté.) 

"Porthos", à M. Redonnet, d’Anglet. 

"Turco", à M. Borotra, d'Ahetze. 

"Diamant", à M. Urruty, d’Arbonne. 

"Carnot", à M. Zazava, d’Ahetze. 

"Sultan", à M. Dumas, de Biarritz. 

"Toby", à M. Isidore Braderas, de Biarritz. (Accepté.) 

"Zinc", à MM. Etchart et Boué, de Biarritz. (Accepté.) 

"Finette", à M. Lasserre, d'Arbonne. (Accepté.) 

"Belcha", à M. Iturria, d’Ahetze. 

"Potzo", à M. Etchegoven, d’Arbonne. (Accepté.) 

"Bijou", à M. Lefort, d’Arbonne. 

"Dick et Vick", à Mme Ferdinand, de Biarritz. 

"Fidèle", à M. Léon Etcheberry, de Bidart. 

"Picard", à Mme Chibau, de Bidart. 

"Pataud", à M. Etrusquin Martin, de Bidart. 

"Béquille", à Mme Saxo, de Bidart. 

"Lunette", à M. Narp, de Bidart. 

"Loulou", à M. Moussière, de Biarritz. 

"Turco", à M. Borotra, d’Ahetze. (Accepté.) 

"Perno"», à M, Lataillade, de Biarritz. 

"Youyou", à M. Sartuque, de Biarritz. (Accepté.) 

"Bistor", à M. Léon Concile, de Bidart. (Accepté.) 

"Toby", à M. Hontebry, à Biarritz. (Accepté.) 

Les propriétaires des chiens qui ont été acceptés par la Commission, au cours de la séance du 12 Avril, sont prévenus que la mairie de leur commune leur fera savoir, en temps et lieu, l’époque à laquelle ils auront à faire remise des animaux qu’ils ont si généreusement mis à la disposition de l’autorité militaire."

• Le Petit Journal, le 18 avril 1915, sous la plume d'Ernest Laut :

LES CHIENS SANITAIRES
LE PETIT JOURNAL 18 AVRIL 1915

Les chiens de guerre.

Les chiens ambulanciers. Le bouvier des Flandres.— Estafettes et sentinelles à quatre pattes. Ce qu'il y a de meilleur dans l'homme c'est le chien. 

Tout le monde commit la phrase liminaire du célèbre ouvrage de Toussenel : l'Esprit des Bêtes : 

"Dieu créa l'homme, et, le voyant si faible, il lui donna le chien." 

Le chien, en effet, dès l'aurore des civilisations fut non seulement l'ami, mais le collaborateur et le défenseur de l'homme. Depuis que le monde est monde, il travaille avec lui, pour lui, il le sert avec fidélité, le défend, le préserve du danger et lui donne la joie d'être aimé. Toussenel dit encore que, "sans le chien l'homme était condamné à végéter éternellement dans les limbes de la sauvagerie", et il rappelle cette parole du Vendidad, le livre sacré des anciens Parsis : "Sans le chien, point de sociétés humaines." 

Le chien, depuis les temps les plus anciens, fut le gardien des troupeaux. Plus tard, il fut associé par l'homme à ses travaux : il tourna la meule, il tourna la broche, il porta des fardeaux, il fut attelé comme le cheval ; puis on le dressa au sauvetage à la mer et à la montagne ; à la frontière, il veilla contre la fraude. Puis il fut appelé a aider la police dans la poursuite des bandits : quand l'homme est impuissant contre l'homme il a recours au chien.  

Enfin, voici qu'on lui confie la plus haute mission militaire, et qu'il est devenu, à la guerre, l'auxiliaire des brancardiers et des ambulanciers à la recherche des blessés sur le champ de bataille.."

A suivre...

(Source : Wikipédia)

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