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samedi 31 décembre 2022

PROVERBE BASQUE DU JOUR ET FÊTE DU 31 DÉCEMBRE 2022 SAINT SYLVESTRE ET SAINTE COLOMBE ET SAINTE MÉLANIE - ZORIONE

  

PROVERBE DU 31 DÉCEMBRE 2022 (SAINT SYLVESTRE) (SAINTE COLOMBE) (SAINTE MÉLANIE) (PALOMA) (ZORIONE).


SYLVESTRE : Sylvestre 1er (ou Silvestre 1er), naît à Rome, à une date inconnue.


religion catholique saint sainte sylvestre
31 DECEMBRE SAINT SYLVESTRE

Ce prêtre romain devient le 33ème pape, le 31 janvier 314, au temps de l'empereur Constantin le Grand, à l'ombre duquel il pontifie sans éclat particulier.

L'épiscopat de Sylvestre va durer 22 ans.

Ses délégués participent au concile de Nicée qui voit la condamnation de l'arianisme.

Sylvestre est célébré comme saint le 31 décembre dans l'Eglise catholique romaine et le 2 janvier dans l'Eglise orthodoxe.



religion catholique saint sainte sylvestre
31 DECEMBRE SAINT SYLVESTRE


COLOMBE : Colombe de Sens, naît en 257 à Caesaraugusta (Saragosse) et meurt en 274 à Saint-Clément, près de Sens (Yonne).



31 DECEMBRE SAINTE COLOMBE DE SENS

C'est une sainte martyre célébrée par l'Eglise catholique et honorée à ce titre le 31 décembre.

Elle aurait été décapitée pour avoir refusé de se convertir afin d'épouser le fils de l'empereur romain Aurélien.



MELANIE : Mélanie la Jeune naît en 383 à Rome et meurt en 439 à Jérusalem, en Palestine.



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31 DECEMBRE MELANIE LA JEUNE


C'est une sainte chrétienne, faisant partie des Mères du désert, comme sa grand-mère Mélanie l'Ancienne.

Mariée, dès l'âge de 14 ans, avec son cousin Pinien (Valerius Pinianus), elle donne naissance à deux enfants, morts en bas âge.

Mélanie continue de vivre avec son mari dans la chasteté, la dévotion aux pauvres et l'aide aux malades.

Mélanie et son mari vendent leurs immenses propriétés de la Bretagne à l'Hispanie, de la Maurélanie romaine à la Sicile, et la vente se fait au profit de nombreux monastères et églises.

Mélanie affranchit en plus ses 8 000 esclaves.

En 410, lors de l'invasion des Goths d'Alaric 1er, Mélanie et Pinien fuient et se rendent en Italie du nord, puis en Sicile et enfin, en Afrique, à Tagaste.

Après 7 ans passés en Afrique, ils partent pour la Terre sainte, où elle rencontre saint Cyrille de Jérusalem.

En 417, ils arrivent donc à Jérusalem, où ils passent leurs journées dans la pauvreté et la prière.

Mélanie décide de se retirer dans une cellule du mont des Oliviers en ne voyant son mari qu'occasionnellement.

Son mari meurt en 432 et elle tombe malade, en 439, lors de la fête de la Nativité, avant de mourir quelques jours plus tard le 31 décembre.

Mélanie est canonisée en 1908 par le pape Pie X.




ZORIONE : Gabon zaharreko zoriontasunaren festa. Gabon zahar. Erre.

Zorion izen arruntetik sortu da hau, S. Aranaren lanaren ondorioz zabaldu den -(n)e bukaera femeninoa erabiliaz.




Un décès du 31 décembre : Gustave Courbet.


peintre sculpteur france réalisme
GUSTAVE COURBET
PHOTO DE NADAR

Né le 10 juin 1819 à Ornans (Doubs) - Mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz (Vaud, Suisse).

C'est un peintre et sculpteur français, chef de file du courant réaliste.

Gustave Courbet est issu d'une famille relativement aisée de propriétaires terriens.

En 1831, il entre comme élève externe au petit séminaire d'Ornans et il montre rapidement des dispositions artistiques, en particulier en dessin.

Il fait son premier autoportrait , à l'âge de 14 ans.

Courbet entre ensuite au Collège royal de Besançon.

Il part pour Paris en novembre 1839, où il commence des études de droit, mais en 1840 il délaisse le droit pour la peinture.

Il se fait réformer du service militaire en juin 1840.

Début 1841, il présente au Salon une toile qui est refusée et ses débuts en peinture seront difficiles, avec beaucoup de refus.

Il rencontre alors un des amours de sa vie Virginie Binet, avec laquelle il entretient une relation pendant une dizaine d'années.

Les années 1850 vont voir ses premiers succès et ses premiers chefs d'oeuvre.

Vers 1853, le mécène Alfred Bruyas commence à lui acheter des toiles.



peintre france réalisme
GUSTAVE COURBET

A partir de 1855, Courbet construit à Paris son "Pavillon du réalisme", présentant des dizaines de ses oeuvres.

Durant les années 1860, il voyage en province et également à l'étranger, en Allemagne, Belgique et Suisse.

Début 1869, il frôle la ruine car son principal galeriste, Delaroche, fait faillite. 

Elu républicain, acteur de la Commune de Paris en 1871, il est accusé d'avoir fait renverser la colonne Vendôme, et condamné à 6 mois de prison fermes et à 500 francs d'amende.

Courbet retourne à Ornans fin mai 1872 où il peint de nombreuses toiles.

En mai 1873, le nouveau président de la République, Mac Mahon décide de faire reconstruire la colonne Vendôme aux frais de Courbet, qui est complètement ruiné.

En juillet 1873, il s'exile en Suisse, où il peint, sculpte, expose et vend ses oeuvres.

Courbet meurt, épuisé, en Suisse le 31 décembre 1877, trois avant une amnistie générale, à l'âge de 53 ans. 

Sa dépouille sera transférée à Ornans en juin 1919.

Durant sa vie, Courbet aura peint plus d'un millier de toiles, dont les deux tiers représentent des paysages. Il aura fait également quelques sculptures.



peintre france réalisme
GUSTAVE COURBET


L'ENFANT AU PAYS BASQUE EN 1897 (première partie)

L'ENFANT AU PAYS BASQUE EN 1897.


A partir de 1895, Mme Virginie d'Abbadie d'Arrast (femme d'Antoine) écrit plusieurs articles sur le Pays Basque dans le journal bimensuel La Femme.




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QUARTIER DES ECOLES BARCUS
PAYS BASQUE D'ANTAN






Voici ce que rapporta à ce sujet le journal bimensuel La Femme, le 15 mars 1897, sous la plume 

de Mme d'Abbadie d'Arrast :



"L'enfant dans le Pays Basque.



Nos modestes études sur la Basquaise nous amènent, par une transition naturelle, à dire quelques mots des enfants du pays basque. En réalité, nous ne changerons pas de sujet, car parler des enfants, c'est encore s'occuper de la femme.



Nous comparions, dans un précédent article, le sort de l'habitante des libres vallées pyrénéennes à celui des ouvrières de nos villes : la comparaison était tout à l'avantage de la femme de la campagne. Lorsque c'est de l'enfant qu'il s'agit, les bienfaits apparaissent encore plus évidents. Les grandes agglomérations urbaines, les centres ouvriers sont devenus les enfers de l'enfance : corruption et criminalité infantiles ; martyres d'enfants, abandons, exploitation, rachitisme, tuberculose, alcoolisme, hôpitaux et prisons forment autour de l'enfant, dans les cités populeuses, un sinistre cortège.



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PETITS PAYSANS
PAYS BASQUE D'ANTAN



Rien de ces fléaux à la campagne, à moins que l'usage de l'alcool, en y pénétrant, n'ait préparé la voie aux crimes contre l'enfance. Chez les cultivateurs, on aime l'enfant : les petits sont heureux; c'est là qu'il faut les faire émigrer et les installer. C'était la pensée dont s'inspirait Madame de Barrau lorsqu'elle fondait le Sauvetage de l'Enfance. Elle cherchait à placer à la campagne les enfants qu'elle recueillait. Son projet était de choisir dans ce but les villages où la simplicité des moeurs offre les garanties d'une éducation saine et morale.



Le frêle organisme de l'enfant, comme celui de la plante, puise sa vigueur dans l'air et dans la lumière ; pour son développement normal comme pour celui du jeune animal, il faut l'espace et la liberté. Et le corps n'est pas, dans l'ensemble de l'être humain, ce qui bénéficie le plus d'un contact immédiat avec la nature ; les âmes qui croissent y puisent également la matière première de la vie. A ces esprits qui se forment, la campagne donne ce que la ville refuse : des images saines pour peupler l'imagination naissante ; des choses vraies et fortes pour façonner l'intelligence à ses débuts.



La curiosité de rechercher, à propos de l'enfant basque, jusqu'aux moindres vestiges d'une civilisation antique qui agonise, n'est pas l'unique motif qui nous encourage à continuer notre étude. Nous savons que parmi nos lectrices, on compte de vrais apôtres des champs; nous voudrions apporter à ces amies, selon notre pouvoir, quelques arguments agrestes et de franc parfum. Nous serions enchantée de fortifier leur apostolat dont sont nées, à Paris et en province, des oeuvres bienfaisantes que nous appelons : le Nid, la Brise-de-Mer, les Colonies de vacances, l'Oeuvre des trois semaines, oeuvres qui ne sont ni assez connues, ni assez populaires et qu'il faudrait étendre, et généraliser d'autant qu'elles viennent répondre à une des préoccupations à l'ordre du jour, préoccupation de décentraliser, qui n'est pas une des moindres par son importance.




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GYMNASE OEUVRE DE SAINT-PIERRE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



M. Nogaret, le saint pasteur de l'Eglise de Bayonne, avait beaucoup vécu dans le commerce immédiat de la nature ; il l'aimait avec passion; il se plaisait à rappeler son premier ministère en Béarn, lorsque tout jeune homme, forcé de renoncer à l'étude par le mauvais état de sa vue, il avait, disait-il, fait à pied et à cheval une année de Faculté, et suivi les cours de son Ecole de théologie en évangélisant de ferme en ferme parmi les paysans. Il avait la vocation d'un véritable apôtre des champs. Dans une de ses lettres, si précieuses à conserver, si belles à relire, en 1888, il écrivait avec la grande simplicité qui était le trait dominant de son caractère : "La bonne Providence de Dieu a, je crois, attaché au séjour de la campagne une bénédiction particulière. La vie des grandes cités n'est pas naturelle ; et il me semble que l'intention de Dieu, en recommandant à l'homme de peupler la terre, était qu'elle fût toute habitée et cultivée; ce qui n'a pas encore eu lieu. L'avenir de l'humanité, même à ce point de vue restreint, serait bien triste, si nous n'avions pas, par la Parole, l'assurance de temps meilleurs."



On peut dire que, dans une certaine mesure, le pays basque réalise le voeu de M. Nogaret. Partout où l'on peut habiter et cultiver, on habite et on cultive ; les maisons clairsemées un peu partout dans les vallées, le long des cours d'eau, sur les pentes des montagnes, sont rares, très espacées les unes des autres ; on ne voit nulle part de grosses agglomérations ; plusieurs petits quartiers de 15, de 20 feux au plus, qui sont éloignés les uns des autres de 10 et 12 kilomètres, composent une même commune dont l'église, l'école et la mairie constituent le centre ; sur cette étendue relativement considérable, on ne compte que quinze cents à deux mille habitants. Grâce à ces dispositions particulières du pays, chaque maison, même la plus pauvre, peut posséder un jardin, et il n'y a pas de famille si misérable qui n'habite sa maison ou sa chétive masure, soit comme propriétaire, soit comme locataire. Un chez-soi pour chacun et chacun maître chez soi, le chez-soi fût-il dénué au dernier point de tout confort, est un élément de bonheur et de moralité, un luxe en comparaison de la promiscuité des logements en ville, caravansérails dans lesquels fourmillent les locataires, où les ménages sont imparfaitement séparés des ménages voisins par la mince cloison mitoyenne des chambres, où jour et nuit l'on se coudoie, où l'idéal de l'architecte est devenu la maison à huit étages.



Eparpiller autour des villes, dans des banlieues aérées, les familles des ouvriers et des employés, à présent que les facilités de la locomotion l'ont rendu possible, est le résultat que doit travailler à atteindre une des branches de l'apostolat des champs ; car il ne suffit pas que les enfants sortent des villes ; les parents ont autant besoin d'air respirable que leurs enfants. L'Oeuvre des trois semaines, dans sa généreuse charité, emmène quelquefois à la campagne la mère avec les enfants. Quel bonheur pour toute la couvée ! Il paraît que, de tous ces émigrés, la mère est celle qui profite le plus et le plus vite, qui engraisse à vue d'oeil, et qui, en même temps qu'elle revient à la santé, se sent renaître au courage de vivre et de travailler.



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JEUNES ENFANTS PORT ST-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Pour le premier développement psychique de l'enfant, quelle école primaire prétendrait pouvoir rivaliser avec les leçons du plein air et de la libre campagne ? L'adaptation de l'enfant au monde dans lequel il vit est merveilleuse : au sortir du berceau, le petit paysan damerait le pion au petit bourgeois. A cinq ou six ans, la fillette de la ferme pourrait se placer comme nursery governess chez la petite demoiselle des gens riches : l'une a déjà appris à vivre, à travailler, à se débrouiller ; l'autre grandit comme une plante de serre chaude, dans une chambre dont volontiers on capitonnerait les murailles pour éviter les moindres heurts.



Pas de capitonnage, ni de bourrelets pour notre petit Basque ; on l'a laissé dans l'obscurité pendant les premières semaines, afin d'être sûr de le préserver des mystérieuses malchances ; maintenant qu'il offre de la résistance, qu'il paraît mieux affermi, on le retire de sa cachette, on l'enlève de son maillot. Il est admis dans le cercle de la famille, auprès du feu, dans la cuisine. On y place son berceau ; on ne suspend pas le nourrisson comme une petite momie, par un clou, à la muraille, à la mode de certains de nos paysans. Quand on estime qu'il est devenu assez fort pour supporter une aussi périlleuse opération, à un an et un jour, on lui coupe les ongles qu'on n'a pas encore osé toucher ; on se garde de lui laver la tète : on est convaincu que la calotte épaisse et malpropre qui recouvre les cheveux est la trace laissée par le baptême et que l'enlever serait s'exposer au mauvais sort.



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JEUNE FEMME SE RENDANT AU MARCHE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ce n'est pas la seule superstition dont les enfants aient à pâtir. Tombent-ils malades, on n'appelle pas le médecin. A quoi bon, puisqu'il y a des gens qui ont des pouvoirs inexpliqués et inexplicables pour guérir tous les maux ? C'est à eux qu'on a recours. Ce sont souvent des rebouteurs ; on vient de loin les consulter. Leurs conseils sont suivis avec une exactitude scrupuleuse ; quelqu'absurde que soit le remède qu'ils prescrivent, on l'applique. L'enfant a-t-il un mal de gorge, une esquinancie ? On appelle une vieille femme, dont ces sortes de soins sont les fonctions spéciales, quasiment le sacerdoce ; elle apporte une amulette dont elle se sert pour faire le tour de la tête du petit malade. Elle fait compter par la mère plusieurs fois neuf grains de sel, frotte les extrémités des bras, frictionne les poignets. Heureux l'enfant à qui elle n'introduit pas dans la gorge un poireau par la racine, au risque de l'étouffer."



A suivre...



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vendredi 30 décembre 2022

PROVERBE BASQUE DU JOUR ET FÊTE DU 30 DÉCEMBRE 2022 SAINT ROGER - ONORI

 

PROVERBE DU 30 DÉCEMBRE 2022 (SAINT ROGER) (ONORI).


ROGER Roger est né vers 1060 à Cannes (Houilles, Italie).



religion catholique saint sainte roger
30 DECEMBRE SAINT ROGER

Roger aurait été évêque, en Italie, au Moyen Âge, à Cannes, là où Hannibal gagna une bataille contre les Romains.

Roger a vécu et subi les ravages de la guerre, lors des nombreuses rébellions des barons normands refusant l'autorité de Robert Guiscard.

Roger se montra serviable envers la population de la cité de Cannes, ravagée et rasée en 1083.

Roger est décédé le 30 décembre 1129 et est enterré dans la cathédrale de Cannes.

Ses reliques sont maintenant vénérées dans la ville voisine de Barletta, qui annexa Cannes en 1303.




ONORI : Gaztelaniazko "Honorio"ren parekoa.

Honorio (es), Honorius (fr), Honorius (en), Honorius (la).



Un décès du 30 décembre : Romain Rolland.



écrivain france prix nobel littérature
ECRIVAIN ROMAIN ROLLAND
PRIX NOBEL DE LITTERATURE 1915


Né le 29 janvier 1866 à Clamecy (Nièvre) - Mort le 30 décembre 1944 à Vézelay (Yonne).

C'est un écrivain français, lauréat du prix Nobel de littérature de 1915.

Issu d'une famille de notaires, Romain fréquente le collège de Clamecy, de 1873 à 1880, date à laquelle s'installe à Paris.

Il suit alors les cours du lycée Saint-Louis puis du lycée Louis-le-Grand.

En 1886, il est reçu à l'Ecole normale supérieure, om il se lie d'amitié avec André Suares et Paul Claudel.

Romain est agrégé d'histoire en 1889.

De 1889 à 1891, il passe 2 ans à Rome, comme membre de l'Ecole française de Rome, où il rencontre Malwida von Meysenburg, amie de Nietzsche et de Wagner, qui sera très importante pour la construction de sa pensée.

Il revient en France en 1892, s'installe à Paris, épouse Clotilde Bréal et rassemble de la documentation pour ses thèses de doctorat.

Les années suivantes, il enseigne l'histoire aux lycées Henri-IV et Louis-le-Grand.

Romain obtient, en 1895, son doctorat de lettres, en soutenant une thèse sur "Les origines du théâtre lyrique moderne, Histoire de l'opéra en Europe avant Lulli et Scarlatti".

Il est chargé de cours d'histoire de l'art à l'Ecole normale supérieure.

En 1900, il organise à Paris le premier congrès d'histoire de la musique.

Il divorce en 1901.

A partir de 1904, Romain enseigne l'histoire de la musique à la Sorbonne et dirige brièvement en 1911 la section musicale de l'Institut français de Florence.

Son roman-fleuve Jean-Christophe, publié de 1904 à 1912, lui apporte la notoriété.

En 1912, il démissionne de la Sorbonne pour se consacrer uniquement à son oeuvre littéraire.

Entre 1910 et 1940, Romain entretient une correspondance suivie et intense (près de 1 000 lettres) avec Stefan Zweig.

Lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il est en Suisse.

Au début, Romain se déclare en faveur de la guerre contre l'Allemagne, avant de changer et de devenir pacifiste.

En novembre 1916, il reçoit le Prix Nobel de littérature de 1915, "comme un hommage à l'idéalisme de sa production littéraire et à la sympathie et l'amour de la vérité avec laquelle il a décrit les différents types d'êtres humains."

Il devient une figure du mouvement pacifiste international, mais aussi du mouvement de la Troisième internationale.

En avril 1922, Romain s'installe en Suisse et à compter de 1923 jusqu'en 1936, il entretient une discussion avec Sigmund Freud sur le concept de sentiment océanique.

A partir du milieu des années 1920, il s'engage en faveur de la défense de l'Urss.

En 1934, il épouse Maria Cuvillier (Koudacheva), citoyenne russe et il accomplit avec elle un voyage à Moscou, en 1935, à l'invitation de Gorki.

Il est aussi un compagnon de route des débuts du Front populaire, en 1936.

En mai 1938, Romain quitte la Suisse pour s'établir à Vézelay, en Bourgogne.

En 1939, il préside le Comité mondial contre la guerre et le fascisme avec Paul Langevin.

Il meurt le 30 décembre 1944, à 78 ans.


écrivain france prix nobel littérature
ECRIVAIN ROMAIN ROLLAND
PRIX NOBEL DE LITTERATURE 1915




écrivain france prix nobel littérature
ECRIVAIN ROMAIN ROLLAND
PRIX NOBEL DE LITTERATURE 1915



Voici le proverbe du vendredi 30 décembre 2022 :


EZ DA ZAZPI ETXETAKO HERRIAN GALDUKO DEN HETARIK.

Il n'est pas de ceux qui se perdraient dans un village de sept maisons.



macaye pays basque autrefois ganiche
GANICHE DE MACAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN






(Source : https://www.herodote.net/ et WIKIPEDIA et https://www.euskaltzaindia.eus/)





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L'ARRESTATION DE LA COMTESSE MARGA D'ANDURAIN "LA MATA-HARI" BASQUE EN 1946 (cinquième partie)

 

L'ARRESTATION DE MARGA D'ANDURAIN EN 1946.


Marga d'Andurain, née Jeanne Amélie Marguerite Clérisse le 29 mai 1893 à Bayonne (Basses-Pyrénées) et morte le 5 novembre 1948 dans la baie de Tanger (Maroc), est une aventurière française.


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MARGA D'ANDURAIN
PAYS BASQUE D'ANTAN



Source de nombreux fantasmes, elle fut tour accusée d'espionnage, de meurtres, de trafic de drogue, de perles ou de diamants, mais elle a surtout marqué son temps pour avoir tenté d'être la première européenne à pénétrer dans la cité sainte de la Mecque. Elle fut assassinée à bord de son yacht, le Djéïlan, à 55 ans.



Voici ce que rapporta au sujet de son arrestation la presse nationale dans plusieurs éditions :




  • Qui ?, le 9 janvier 1947 :


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MARGA D'ANDURAIN
QUI ? 9 JANVIER 1947

"L'affaire d’Andurain a pris, par la publicité qui lui a été donnée, des proportions extravagantes et la liste des crimes qui étaient tout d'abord imputés à la vicomtesse tend, comme une peau de chagrin, à se réduire de notable façon. Ii semble bien que la seule affaire qui tienne et qui, d’ailleurs, a provoqué un supplément d’information, est la mort étrange, mystérieuse et tragique de Raymond Clérisse.


Les invraisemblables mémoires de Mme d’Andurain, qui semblent être, de sa part, une sorte de provocation, sont moins une défense qu’un appel au désir impérieux de faire parler d’elle. A tout prix. Le goût du scandale et l’imagination la plus désordonnée paraissent la guider. Nous ne la suivrons pas sur ce terrain. Le seul qui nous occupe est le terrain judiciaire et celui-là échappe au roman ; il appartient aux faits.



Les 15 "crimes" de Mme d’Andurain se situent dans le temps et dans l’espace, hors de toute vérification. Il semble difficile de les pouvoir établir. Le moins qu’on puisse dire, c’est, en tout cas, que la vicomtesse ne porte pas chance à ceux qui l’entourent.



Un homme qui a longtemps vécu en Syrie, un homme très informé des luttes et des manoeuvres de nos services secrets dans le Moyen-Orient, un homme qui a eu de nombreuses occasions d’approcher la vicomtesse et de suivre ses évolutions a bien voulu tracer, pour les lecteurs de QUI ?, le vrai visage de Marga d’Andurain.



Voici, vu et rapporté par lui, le récit des aventures de la vicomtesse en Syrie.



Il arrive parfois que des événements nécessitent une mise au point. Le cas de Marga d’Andurain rentre dans cette catégorie. De l’affaire criminelle, je ne dirai rien ; un des meilleurs et des plus impartiaux juges d’instruction s’en occupe : M. Gollety est un homme à qui l’on peut faire confiance pour la recherche de la vérité judiciaire.



Une fois pour toutes, le faux mystère de Mme Marga doit être décortiqué, il n’est pas utile de laisser une femme tenter de se parer de persécutions mystérieuses n’existant que dans son imagination.



En cette Syrie, où elle vécut, des fantômes hantèrent ses nuits. Elle rêva de s’identifier à eux, elle voulut être la grande aventurière possédant des secrets de vie et de mort ; elle campa un personnage né de sa seule imagination et dont elle fut la victime consentante. Ce personnage, on le retrouve dans les articles parus ces jours derniers ci dont les signataires n’ont qu’un souvenir fort vague des tragiques luttes, au grand jour ou clandestines, qui ravageaient le Proche-Orient alors que Marga y vivait.



On a fait de cette hôtelière mal préparée à sa profession, de cette inventrice de la perle Arga, de cette chercheuse d’amoureux bédouins, une espionne de classe, une maîtresse du "double jeu" ; on a même été jusqu'à écrire que la loi du silence contraindrait des services hvper-secrets à ne pas s’occuper de ce bon serviteur parce qu’il était "grillé". Tout cela est de la plaisanterie.



Des noms ont été jetés au hasard avec un aimable mépris pour les faits et une gracieuse indifférence pour les dates. Tel celui du major anglais S... dont la vie et la mort ne furent pas du tout ce qu’on en a écrit. Il fut mêlé à des "incidents techniques" ; s'il quitta la terre, ce ne fut pas à cause des beaux yeux trahissant de la vicomtesse de l'hôtel Zénobie, mais parce qu’il fut une des causes précises de la disparition, par massacre, de 1 400 officiers français, impeccables serviteurs de ces affaires indigènes qui firent la grandeur coloniale de notre pays ; jamais C... et G... n’eurent vis-à-vis de la vicomtesse Marga d’autre sentiment que l’énervement déterminé, chez des hommes responsables de la sécurité d’un secteur sensible, par la présence d’êtres générateurs de "tuiles".



Poussant le grotesque un peu loin, on a été jusqu’à parler du "chaste du désert", ce colonel Lawrence dont les goûts physiques et moraux étaient certainement la meilleure barrière entre les femmes et lui. Jamais il ne s'intéressa à aucune d’elles, à plus forte raison ne les utilisa-t-il jamais.



Par un beau soir de Damas.



Quatre officiers des A.I. causaient un soir de Marga à Damas. Il y avait là un général fort doué pour le véritable S.R., un sableur de légende, le capitaine C... qui devait mourir général après la libération de la France comme chef militaire de la région de Toulouse, et deux autres, obscurs. Ils tombèrent d’accord, au cours de la conversation, sur le fait que la "comtesse" avait des nuits torturées d’insomnies dangereuses durant lesquelles elle rêvait, les yeux ouverts, d’être une Rosita Forbes ou une Gertrude Bell française, une réelle châtelaine du Liban. On décida que l’on ferait tout pour la neutraliser, mais, comme le souligna l’un des présents :


— Ce sera difficile, car elle est envahissante comme une maladie contagieuse.



L’un des deux obscurs résuma le débat ; il avait quelque teinture de médecine :


Marga d’Andurain, dit-il, présente un cas typique de mythomanie. Elle prend ses désirs pour des réalités. Ce n’est même pas une aventurière, elle n’en possède pas l’étoffe. C’est une petite bourgeoise retorse, douée d’un aplomb infernal, égarée par ses lectures et ses rêveries, voulant à tout prix vivre une vie hors série pour épater la galerie.



Le recoupement des informations des agents, ou agences bénévoles des A.I., à cette joyeuse époque où l’on s’assassinait à longueur de journée au Moyen-Orient, se faisait sérieusement. Après discussion, on décida de "sacquer" définitivement la trop imaginative Marga.



Quant au reste, il est fort peu probable que l'I.S. anglais l’ait utilisée, car il avait autant de sévérité dans ses travaux que les A.I.. Les deux services, fort souvent en délicatesse, ne pouvaient se permettre la moindre bévue et se guettaient l’un l’autre.



Autour de cocktails, amicalement bus aux bars des hôtels de Damas, on s’espionnait dur et, dans ce jeu spécial, générateur de morts violentes, on se gardait d’introduire autre chose que des éléments baroudeurs sûrs : Tcherkesses pour la France, Druses pour les Anglais. C’est-à-dire du recrutement sur place, le tout dûment encadré par des hommes ayant fait leurs preuves et qui n’étaient pas tout à fait des enfants de chœur... Jamais, au grand jamais, l’un de ces deux services n’aurait confié une mission à une femme, être trop nerveux, trop vite "matraqué" par le soleil, trop vite lanciné par des appétits sexuels au contact des vigoureux Arabes.



L’hôtel de la reine Zénobie fut toujours un aimable sujet de plaisanteries grâce à sa bonne hôtesse recherchant de solides Bédouins et son directeur, homme lunaire, perdu dans ses livres, ne sortant de sa rêverie que pour reprocher à sa femme de "déroger" en se livrant au négoce des chevaux, des fausses perles, des armes hors d’usage, et, ajoutait-il, à l’usure à la petite semaine.



Cet homme, avant de mourir obscurément de dix-sept coups de couteau, un vilain soir, avait connu, grâce à son épouse, de nombreuses vicissitudes. En ses jours de découragement, il les contait. Quand il retrouvait sa vie de garçon, entre deux mariages avec sa femme, il parlait de ses pérégrinations en Amérique du Sud et autres pays avec la trépidante Marga...



S. R. français et I. S. anglais, en avez-vous fait rêver des jeunes femmes !... Marga, en tous pays où elle passait, fut votre victime consentante, mais non ravie, puisqu’elle n’atteignit jamais le Saint des Saints où elle pensait que devaient se trouver les grands chefs de la guerre au masque noir...



Il n’y a pas de romantisme de fiches et Marga, une fois pour toutes, avait été classée.



L’aventure avec Souleiman, marchand de lait de chamelle, n’est pas une histoire où le bel Arabe s’éprend de la roumi, abandonne son harem pour elle, vit en extase à ses pieds. uniquement du désir d’"épater" les officiers de Palmyre ne prenant pas au sérieux l’hôtesse de Zénobie ; elle tenta, par Souleiman, de leur faire croire qu’elle irait à la Mecque. Le bon mari, peu jaloux, négocia lui-même le départ de sa volcanique moitié et la remit aux mains du marchand de lait de chamelle devenu son successeur sur le plan marital. Elle partit ; on négligea même de la signaler aux surveillants des caravanes de pèlerins, preuve que l’on attachait peu d’importance à son voyage ; on était surtout heureux de la voir s’éloigner des environs du Haut Commissariat, non à cause de sa curiosité d’agent, mais, plus prosaïquement, du fait que son petit commerce commençait à énerver les tribus.



Elle n’alla pas à la Mecque ; son périple se termina dans la prison de Djeddah ; elle fut accusée d’avoir collaboré à la mise hors service de son marchand de lait de chamelle... Elle se tira de cette assez mauvaise affaire grâce à la conquête, in extremis, du fils d'un haut fonctionnaire français, le jeune M..., homonyme d’un héros des romans de Simenon.



Des sourires et des hommes.



Voyagea-t-elle même dans le Moyen-Orient et l’Orient ?... Rien n’est moins sûr ; elle fit des voyages classiques en des villes où les communications étaient faciles. Tout en rêvant de caravanes chamelières, elle prenait tranquillement le tram.



Des hommes passèrent curieusement dans la vie de Marga d’Andurain-Clérisse, comme ce berger arabe, Olib, qui l'accuse des pires forfaits tout en prenant le petit air fat du monsieur à qui elle n’a rien refusé ; comme Rakam, le patron du fameux Souleiman, chef d’une tribu ; tel aussi El Haddiddi qui fut accusé du meurtre de M. d’Andurain, puis remis en liberté malgré les protestations de la créatrice de la perle Arga,



Des femmes aussi passèrent dans la vie syrienne de Mme Marga, telles ces deux Anglaises, Mmes B... et M..., qui, hélas ! se montrèrent aussi, à l’usage, exactement de la même classe d'énervées, passionnées de mystères inexistants... car ils en ont aussi, en Angleterre...



Tout ce que nous écrivons ici replace la vie, en Moyen-Orient, de Marga sur son vrai plan.



Au reste, celle qui avoue : "J’ai été exorcisée toute jeune parce que ma famille me croyait possédée du diable" et qui mentionne "qu’elle partit, déguisée en homme, en sous-lieutenant, pour suivre un jeune officier de hussard" paraît avoir perdu, fort jeune, son "point fixe".



Une seule question se pose pour M Gollety : Raymond Clérisse a-t-il été empoisonné ?


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RAYMOND CLERISSE 
QUI ? 9 JANVIER 1947


Tous les amis de Marga sont unanimes. 


— C’est une femme au style de vie extravagant.



Aussi bien, on se demande comment Jeanne-Claire-Marguerite-Amélie Clérisse, vicomtesse d’Andurain, pourra un jour se défaire de son passé. Et, ces jours-ci encore, Marga s’est retrouvée à nouveau prisonnière de ses vingt-cinq années d’aventures dont une bonne partie se déroula en Moyen-Orient.



Mais cette légende fabuleuse construite par la vicomtesse au milieu des vestiges de Palmyre est malgré tout un bien mauvais conte des Mille et Une Nuits. Ce qui n’empêche nullement Marga de le narrer à l’envi dans les salons parisiens.


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MARGA D'ANDURAIN
PAYS BASQUE D'ANTAN

Seules, les enluminures qu’elle apportait à sa vie réelle en faisaient un conte oriental où le merveilleux le disputait à l’irréel.



Ce halo de mystère qui l’enveloppait d’une sorte d’auréole s’est brusquement déchiré l’autre dimanche, sur le quai de la gare de Lyon, à l’arrivée du train 60 bis.



Avant de gagner la camionnette qui devait l’emmener au Dépôt, Marga avait eu le temps de lancer à la cantonade :


— Aujourd’hui, je suis plus en forme que jamais. Ma famille veut me confondre, mais je la confondrai.



Au Dépôt, Marga ne se départit pas un seul instant de son calme. Et lorsque le juge d’instruction Gollety, qui redoutait pour la vicomtesse et pour lui-même les photographes, se rendit par le labyrinthe souterrain du Palais dans la cellule de la détenue, celle-ci était d’excellente humeur.



Marga d’Andurain, vêtue d’une douillette robe de chambre, les pieds dans des chaussons fourrés, subit de bonne grâce l’interrogatoire d'identité. Elle faisait même preuve d’un optimisme débordant, assure-t-on.



L’information judiciaire dont Marga fait actuellement l’objet concerne uniquement la mort de son cousin Raymond Clérisse, affaire qui remonte à plus d’un an et demeure toujours aussi troublante.



Querelle pour un bail.



Le 5 novembre 1945, Raymond rendait visite à sa cousine, 1 bis, rue Scheffer, dans le petit studio qu'elle occupait au quatrième étage, studio que Raymond venait de lui restituer. Car, en 1943, Marga d’Andurain, qui avait reçu plusieurs fois la visite de la Gestapo, avait jugé prudent de gagner l’Afrique du Nord.



Avant de se rendre en Espagne, où elle devait connaître, comme tant d’autres, les geôles franquistes, Marga avait cédé à son cousin le bail de cet appartement.


— A mon retour, lui avait-elle précisé, j'entends, au cas où tu voudrais le céder, avoir au moins un droit de priorité.



Raymond Clérisse lui avait donné son accord. 



Lorsqu’elle revint d’Alger, Marga s’installa tout d’abord à Chatou, dans une villa réquisitionnée. Cependant, dans le courant d'octobre, voulant habiter à nouveau Paris, elle s’en vint trouver son cousin et lui demanda alors de s’exécuter. Raymond, à l’époque, pensait partir pour l’Indochine comme chargé de mission par la D.G.E.R.



Il acquiesça. Mais il faut croire que les renseignements recueillis sur son compte n’étaient guère brillants car son engagement fut refusé. On avait appris que le jeune homme, qui ne travaillait pas, faisait un peu de marché noir. S’il n’était qu’un pâle margoulin et un modeste trafiquant à la petite semaine, il n’en avait pas moins d’étranges amis et un singulier penchant pour la boisson. Son engagement refusé, Raymond voulut revenir sur sa décision et réoccuper sa garçonnière. Une discussion éclata entre lui et sa cousine.


— Je l’ai louée meublée à partir du 1er décembre.



Mais Marga ne l’entendait pas de cette oreille. Elle lui aurait même dit :


— Raymond, si tu insistes, tu t’en repentiras.



Le poison, arme de femme.



Le 5 novembre, donc, le jeune homme rend visite à sa cousine.



Il bavarde avec elle pendant plus d’une heure.



Il aime l’entendre raconter ses aventures qu’elle agrémente chaque fois d’un détail pittoresque. Raymond est curieux. Il fait un inventaire détaillé de l’appartement, ouvre des tiroirs et fouille même dans un placard qui se trouve dans le cabinet de toilette. Un petit pot retient son attention. Il veut l'ouvrir, mais Marga intervient :


— Ne touche pas à ça, lui recommanda-t-elle ; c’est du poison : un poison très violent : du cyanure de potassium.


— Du poison ! s’exclame le jeune homme. Pourquoi faire ?



Marga redevient un instant mystérieuse et ajoute, sur le ton de la confidence :


— On peut toujours en avoir besoin pour tuer quelqu’un.



Puis tous deux reprennent le cours de leurs bavardages et, vers 19 h. 15, Raymond prend congé de sa cousine. Comme il se retire, celle-ci l’accompagne.


— Je vais embrasser la cousine Marthe. La vicomtesse prend alors, dans son sac à main, une truffe au chocolat.



Au rez-de-chaussée, devant la porte de l’appartement de Mme Lacarrière, Raymond et Marga vont se séparer. Mais la vicomtesse tend au jeune homme, dont elle connaît la gourmandise, la truffe au chocolat qu’il avale aussitôt. Il s’en va prendre le métro, à la station du Trocadéro, distante de 300 mètres environ. Cependant, à peine est-il arrivé avenue Paul-Doumer qu’il est en proie à un violent malaise. D’horribles douleurs le plient en deux. La phrase de Marga lui revient tout naturellement à l’esprit.


— Du poison. On peut toujours en avoir besoin pour tuer quelqu’un.



A la station de métro qu’il a pu atteindre à grand-peine, Raymond se fait délivrer un ticket de 1re classe. Les douleurs persistent et un étrange pressentiment l’habite alors.



Aussi écrit-il ces mots au verso de son billet :

"Marga m’a donné un bonbon de chocolat qui avait un drôle de goût."



Un quart d’heure plus tard, il arrive chez des amis, 45, avenue Marceau, qui lui offrent l’hospitalité. Il leur fait part aussitôt de son malaise, puis s’alite. Un médecin l’examine et déclare qu’il souffre d’une crise hépatique. Cependant, dès le lendemain. Mme Gros, la sœur du jeune homme, se présente au commissariat de la Muette où elle signale que Raymond Clérisse vient d’être victime d’un empoisonnement criminel.



Le malade téléphone à Marga: 

— Je suis au lit, et malade. La truffe en est la cause.



Son état s’améliore. Mais, le lendemain, 7 novembre, de nouvelles et violentes douleurs le torturent une fois encore. Le docteur Blamoutier, appelé en hâte au chevet du jeune homme, l’examine et conclut à un empoisonnement, Le praticien le fait alors transporter à l’hôpital Broussais.



Tous ces faits troublants motivent une enquête de la brigade criminelle. Un inspecteur entend le jeune homme sur son lit d’hôpital. Mais Raymond Clérisse qui a déclaré, peu après son admission : "Mourrons-nous donc tous cette année ?" se montre discret, presque réticent.


— Je ne me souviens plus, dit-il au policier. si c’était une boite en métal ou un pot de grès que j’ai trouvé dans le placard du cabinet de toilette. Mais aioute-t-il, je ne peux arriver à croire que Mme d’Audurain ait eu des mobiles suffisants pour me faire disparaître.



Le 23 novembre, Ravmond Clérisse meurt. 



L’examen toxicologue des viscères de Raymond Clérisse révèle la présence de sels de mercure, et l’enquête policière apprend également que le jeune homme se rendait fréquemment chez un médecin qui le soignait pour une maladie spécifique. Ceci est-il suffisant pour expliquer la présence du mercure dans l’organisme de Raymond Clérisse ? C’est un point que l’enquête n’a jamais pu fixer, le praticien n’ayant jamais répondu aux convocations des enquêteurs.



Bagarre de témoins.



La vicomtesse d’Andurain est longuement entendue Quai des Orfèvres et elle raconte toute l’histoire à l’officier de police Casanova.


— J’avais confectionné ces truffes avec mon amie la générale Yvon qui destinait ces friandises à son fils. Pour me remercier de mon obligeance, la générale m’en offrit quelquestures. Le fils de ma concierge, le jeune Guy Joulagen, âgé de 3 ans 1/2, en a du reste mangé sans être le moins du monde incommodé.



"Quant au pot de cyanure, il s’agit d’un plat en terre. J’ai simplement voulu effrayer mon cousin, qui avait la déplorable habitude de fouiner partout. Ce pot contenait un produit de beauté."



Les autres témoins entendus Quai des Orfèvres devaient, à l’exception de Mme Gros, confirmer en tous points ces déclarations. Seule la sœur de Raymond Clérisse déclara :


— Marga est une anormale capable de tout.



Les cousines de la vicomtesse, par contre, infirmèrent ce témoignage.


— Quand Marga est venue s’installer ici, nous lui avons conseillé de ne pas revoir son cousin Raymond. Nous le lui disions constamment, car nous pensions qu’il pouvait lui attirer des ennuis, et, vous voyez, ça n’a pas manqué.



Pas le moindre élément ne permit alors d’établir la culpabilité de la vicomtesse.



Mais l'affaire rebondit...



Toutefois, dès les premières heures de l’affaire, le père du jeune homme, Me Clérisse, notaire à Bayonne, avait le pressentiment que son fils avait succombé à des agissements criminels. Il porta plainte, mais ne voulut pas se constituer partie civile avant que l’enquête ne fût complètement terminée.



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MARGA D'ANDURAIN
PAYS BASQUE D'ANTAN



Et voilà que, sur les instances de Me Larrivoire, le juge d’instruction Goilety, décidant de reprendre l’enquête, vient de délivrer trois nouvelles commissions rogatoires.



Le commissaire Courtant, de la Ire brigade mobile, recueillit à Alger deux témoignages d’officiers qui devaient amener le rebondissement de l’affaire et l’arrestation de l’aventurière.



Cependant, si ces dépositions fixent davantage la silhouette de Marga d’Andurain et précisent ses aventures en Syrie, elles n’ont éclairé d’aucune lueur nouvelle la mort étrange de Raymond Clérisse.



On cherche d’ailleurs, si crime il y a, un mobile.



Il est possible que la vicomtesse et son cousin aient fait ensemble des affaires douteuses.



Elle a raconté celle-ci, entre autres, dans laquelle elle aurait joué le rôle de victime, et dont elle accusait Raymond d’être l’instigateur.



Elle avait fait la connaissance d’un prêtre qui voulait acheter de l’or pour fabriquer un calice. Rendez-vous est pris avec lui dans une église. Le prêtre en surplis vient vers elle. Elle lui remet l’or qu’il va peser à la sacristie. Elle l’attend. Il ne revient pas. A la sacristie, on lui déclare qu’on n’a pas vu ce prêtre, qu’il est inconnu à la paroisse...



Quoi qu’il en soit, prisonnière de son mythe, Marga d’Andurain, à 53 ans, aura ajouté une aventure de plus à sa troublante existence de femme fatale."



A suivre...



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