L'ARRESTATION DE MARGA D'ANDURAIN EN 1946.
Marga d'Andurain, née Jeanne Amélie Marguerite Clérisse le 29 mai 1893 à Bayonne (Basses-Pyrénées) et morte le 5 novembre 1948 dans la baie de Tanger (Maroc), est une aventurière française.
Source de nombreux fantasmes, elle fut tour accusée d'espionnage, de meurtres, de trafic de drogue, de perles ou de diamants, mais elle a surtout marqué son temps pour avoir tenté d'être la première européenne à pénétrer dans la cité sainte de la Mecque. Elle fut assassinée à bord de son yacht, le Djéïlan, à 55 ans.
Voici ce que rapporta au sujet de son arrestation la presse nationale dans plusieurs éditions :
- Qui ?, le 9 janvier 1947 :
"L'affaire d’Andurain a pris, par la publicité qui lui a été donnée, des proportions extravagantes et la liste des crimes qui étaient tout d'abord imputés à la vicomtesse tend, comme une peau de chagrin, à se réduire de notable façon. Ii semble bien que la seule affaire qui tienne et qui, d’ailleurs, a provoqué un supplément d’information, est la mort étrange, mystérieuse et tragique de Raymond Clérisse.
Les invraisemblables mémoires de Mme d’Andurain, qui semblent être, de sa part, une sorte de provocation, sont moins une défense qu’un appel au désir impérieux de faire parler d’elle. A tout prix. Le goût du scandale et l’imagination la plus désordonnée paraissent la guider. Nous ne la suivrons pas sur ce terrain. Le seul qui nous occupe est le terrain judiciaire et celui-là échappe au roman ; il appartient aux faits.
Les 15 "crimes" de Mme d’Andurain se situent dans le temps et dans l’espace, hors de toute vérification. Il semble difficile de les pouvoir établir. Le moins qu’on puisse dire, c’est, en tout cas, que la vicomtesse ne porte pas chance à ceux qui l’entourent.
Un homme qui a longtemps vécu en Syrie, un homme très informé des luttes et des manoeuvres de nos services secrets dans le Moyen-Orient, un homme qui a eu de nombreuses occasions d’approcher la vicomtesse et de suivre ses évolutions a bien voulu tracer, pour les lecteurs de QUI ?, le vrai visage de Marga d’Andurain.
Voici, vu et rapporté par lui, le récit des aventures de la vicomtesse en Syrie.
Il arrive parfois que des événements nécessitent une mise au point. Le cas de Marga d’Andurain rentre dans cette catégorie. De l’affaire criminelle, je ne dirai rien ; un des meilleurs et des plus impartiaux juges d’instruction s’en occupe : M. Gollety est un homme à qui l’on peut faire confiance pour la recherche de la vérité judiciaire.
Une fois pour toutes, le faux mystère de Mme Marga doit être décortiqué, il n’est pas utile de laisser une femme tenter de se parer de persécutions mystérieuses n’existant que dans son imagination.
En cette Syrie, où elle vécut, des fantômes hantèrent ses nuits. Elle rêva de s’identifier à eux, elle voulut être la grande aventurière possédant des secrets de vie et de mort ; elle campa un personnage né de sa seule imagination et dont elle fut la victime consentante. Ce personnage, on le retrouve dans les articles parus ces jours derniers ci dont les signataires n’ont qu’un souvenir fort vague des tragiques luttes, au grand jour ou clandestines, qui ravageaient le Proche-Orient alors que Marga y vivait.
On a fait de cette hôtelière mal préparée à sa profession, de cette inventrice de la perle Arga, de cette chercheuse d’amoureux bédouins, une espionne de classe, une maîtresse du "double jeu" ; on a même été jusqu'à écrire que la loi du silence contraindrait des services hvper-secrets à ne pas s’occuper de ce bon serviteur parce qu’il était "grillé". Tout cela est de la plaisanterie.
Des noms ont été jetés au hasard avec un aimable mépris pour les faits et une gracieuse indifférence pour les dates. Tel celui du major anglais S... dont la vie et la mort ne furent pas du tout ce qu’on en a écrit. Il fut mêlé à des "incidents techniques" ; s'il quitta la terre, ce ne fut pas à cause des beaux yeux trahissant de la vicomtesse de l'hôtel Zénobie, mais parce qu’il fut une des causes précises de la disparition, par massacre, de 1 400 officiers français, impeccables serviteurs de ces affaires indigènes qui firent la grandeur coloniale de notre pays ; jamais C... et G... n’eurent vis-à-vis de la vicomtesse Marga d’autre sentiment que l’énervement déterminé, chez des hommes responsables de la sécurité d’un secteur sensible, par la présence d’êtres générateurs de "tuiles".
Poussant le grotesque un peu loin, on a été jusqu’à parler du "chaste du désert", ce colonel Lawrence dont les goûts physiques et moraux étaient certainement la meilleure barrière entre les femmes et lui. Jamais il ne s'intéressa à aucune d’elles, à plus forte raison ne les utilisa-t-il jamais.
Par un beau soir de Damas.
Quatre officiers des A.I. causaient un soir de Marga à Damas. Il y avait là un général fort doué pour le véritable S.R., un sableur de légende, le capitaine C... qui devait mourir général après la libération de la France comme chef militaire de la région de Toulouse, et deux autres, obscurs. Ils tombèrent d’accord, au cours de la conversation, sur le fait que la "comtesse" avait des nuits torturées d’insomnies dangereuses durant lesquelles elle rêvait, les yeux ouverts, d’être une Rosita Forbes ou une Gertrude Bell française, une réelle châtelaine du Liban. On décida que l’on ferait tout pour la neutraliser, mais, comme le souligna l’un des présents :
— Ce sera difficile, car elle est envahissante comme une maladie contagieuse.
L’un des deux obscurs résuma le débat ; il avait quelque teinture de médecine :
— Marga d’Andurain, dit-il, présente un cas typique de mythomanie. Elle prend ses désirs pour des réalités. Ce n’est même pas une aventurière, elle n’en possède pas l’étoffe. C’est une petite bourgeoise retorse, douée d’un aplomb infernal, égarée par ses lectures et ses rêveries, voulant à tout prix vivre une vie hors série pour épater la galerie.
Le recoupement des informations des agents, ou agences bénévoles des A.I., à cette joyeuse époque où l’on s’assassinait à longueur de journée au Moyen-Orient, se faisait sérieusement. Après discussion, on décida de "sacquer" définitivement la trop imaginative Marga.
Quant au reste, il est fort peu probable que l'I.S. anglais l’ait utilisée, car il avait autant de sévérité dans ses travaux que les A.I.. Les deux services, fort souvent en délicatesse, ne pouvaient se permettre la moindre bévue et se guettaient l’un l’autre.
Autour de cocktails, amicalement bus aux bars des hôtels de Damas, on s’espionnait dur et, dans ce jeu spécial, générateur de morts violentes, on se gardait d’introduire autre chose que des éléments baroudeurs sûrs : Tcherkesses pour la France, Druses pour les Anglais. C’est-à-dire du recrutement sur place, le tout dûment encadré par des hommes ayant fait leurs preuves et qui n’étaient pas tout à fait des enfants de chœur... Jamais, au grand jamais, l’un de ces deux services n’aurait confié une mission à une femme, être trop nerveux, trop vite "matraqué" par le soleil, trop vite lanciné par des appétits sexuels au contact des vigoureux Arabes.
L’hôtel de la reine Zénobie fut toujours un aimable sujet de plaisanteries grâce à sa bonne hôtesse recherchant de solides Bédouins et son directeur, homme lunaire, perdu dans ses livres, ne sortant de sa rêverie que pour reprocher à sa femme de "déroger" en se livrant au négoce des chevaux, des fausses perles, des armes hors d’usage, et, ajoutait-il, à l’usure à la petite semaine.
Cet homme, avant de mourir obscurément de dix-sept coups de couteau, un vilain soir, avait connu, grâce à son épouse, de nombreuses vicissitudes. En ses jours de découragement, il les contait. Quand il retrouvait sa vie de garçon, entre deux mariages avec sa femme, il parlait de ses pérégrinations en Amérique du Sud et autres pays avec la trépidante Marga...
S. R. français et I. S. anglais, en avez-vous fait rêver des jeunes femmes !... Marga, en tous pays où elle passait, fut votre victime consentante, mais non ravie, puisqu’elle n’atteignit jamais le Saint des Saints où elle pensait que devaient se trouver les grands chefs de la guerre au masque noir...
Il n’y a pas de romantisme de fiches et Marga, une fois pour toutes, avait été classée.
L’aventure avec Souleiman, marchand de lait de chamelle, n’est pas une histoire où le bel Arabe s’éprend de la roumi, abandonne son harem pour elle, vit en extase à ses pieds. uniquement du désir d’"épater" les officiers de Palmyre ne prenant pas au sérieux l’hôtesse de Zénobie ; elle tenta, par Souleiman, de leur faire croire qu’elle irait à la Mecque. Le bon mari, peu jaloux, négocia lui-même le départ de sa volcanique moitié et la remit aux mains du marchand de lait de chamelle devenu son successeur sur le plan marital. Elle partit ; on négligea même de la signaler aux surveillants des caravanes de pèlerins, preuve que l’on attachait peu d’importance à son voyage ; on était surtout heureux de la voir s’éloigner des environs du Haut Commissariat, non à cause de sa curiosité d’agent, mais, plus prosaïquement, du fait que son petit commerce commençait à énerver les tribus.
Elle n’alla pas à la Mecque ; son périple se termina dans la prison de Djeddah ; elle fut accusée d’avoir collaboré à la mise hors service de son marchand de lait de chamelle... Elle se tira de cette assez mauvaise affaire grâce à la conquête, in extremis, du fils d'un haut fonctionnaire français, le jeune M..., homonyme d’un héros des romans de Simenon.
Des sourires et des hommes.
Voyagea-t-elle même dans le Moyen-Orient et l’Orient ?... Rien n’est moins sûr ; elle fit des voyages classiques en des villes où les communications étaient faciles. Tout en rêvant de caravanes chamelières, elle prenait tranquillement le tram.
Des hommes passèrent curieusement dans la vie de Marga d’Andurain-Clérisse, comme ce berger arabe, Olib, qui l'accuse des pires forfaits tout en prenant le petit air fat du monsieur à qui elle n’a rien refusé ; comme Rakam, le patron du fameux Souleiman, chef d’une tribu ; tel aussi El Haddiddi qui fut accusé du meurtre de M. d’Andurain, puis remis en liberté malgré les protestations de la créatrice de la perle Arga,
Des femmes aussi passèrent dans la vie syrienne de Mme Marga, telles ces deux Anglaises, Mmes B... et M..., qui, hélas ! se montrèrent aussi, à l’usage, exactement de la même classe d'énervées, passionnées de mystères inexistants... car ils en ont aussi, en Angleterre...
Tout ce que nous écrivons ici replace la vie, en Moyen-Orient, de Marga sur son vrai plan.
Au reste, celle qui avoue : "J’ai été exorcisée toute jeune parce que ma famille me croyait possédée du diable" et qui mentionne "qu’elle partit, déguisée en homme, en sous-lieutenant, pour suivre un jeune officier de hussard" paraît avoir perdu, fort jeune, son "point fixe".
Une seule question se pose pour M Gollety : Raymond Clérisse a-t-il été empoisonné ?
RAYMOND CLERISSE QUI ? 9 JANVIER 1947 |
Tous les amis de Marga sont unanimes.
— C’est une femme au style de vie extravagant.
Aussi bien, on se demande comment Jeanne-Claire-Marguerite-Amélie Clérisse, vicomtesse d’Andurain, pourra un jour se défaire de son passé. Et, ces jours-ci encore, Marga s’est retrouvée à nouveau prisonnière de ses vingt-cinq années d’aventures dont une bonne partie se déroula en Moyen-Orient.
Mais cette légende fabuleuse construite par la vicomtesse au milieu des vestiges de Palmyre est malgré tout un bien mauvais conte des Mille et Une Nuits. Ce qui n’empêche nullement Marga de le narrer à l’envi dans les salons parisiens.
MARGA D'ANDURAIN PAYS BASQUE D'ANTAN |
Seules, les enluminures qu’elle apportait à sa vie réelle en faisaient un conte oriental où le merveilleux le disputait à l’irréel.
Ce halo de mystère qui l’enveloppait d’une sorte d’auréole s’est brusquement déchiré l’autre dimanche, sur le quai de la gare de Lyon, à l’arrivée du train 60 bis.
Avant de gagner la camionnette qui devait l’emmener au Dépôt, Marga avait eu le temps de lancer à la cantonade :
— Aujourd’hui, je suis plus en forme que jamais. Ma famille veut me confondre, mais je la confondrai.
Au Dépôt, Marga ne se départit pas un seul instant de son calme. Et lorsque le juge d’instruction Gollety, qui redoutait pour la vicomtesse et pour lui-même les photographes, se rendit par le labyrinthe souterrain du Palais dans la cellule de la détenue, celle-ci était d’excellente humeur.
Marga d’Andurain, vêtue d’une douillette robe de chambre, les pieds dans des chaussons fourrés, subit de bonne grâce l’interrogatoire d'identité. Elle faisait même preuve d’un optimisme débordant, assure-t-on.
L’information judiciaire dont Marga fait actuellement l’objet concerne uniquement la mort de son cousin Raymond Clérisse, affaire qui remonte à plus d’un an et demeure toujours aussi troublante.
Querelle pour un bail.
Le 5 novembre 1945, Raymond rendait visite à sa cousine, 1 bis, rue Scheffer, dans le petit studio qu'elle occupait au quatrième étage, studio que Raymond venait de lui restituer. Car, en 1943, Marga d’Andurain, qui avait reçu plusieurs fois la visite de la Gestapo, avait jugé prudent de gagner l’Afrique du Nord.
Avant de se rendre en Espagne, où elle devait connaître, comme tant d’autres, les geôles franquistes, Marga avait cédé à son cousin le bail de cet appartement.
— A mon retour, lui avait-elle précisé, j'entends, au cas où tu voudrais le céder, avoir au moins un droit de priorité.
Raymond Clérisse lui avait donné son accord.
Lorsqu’elle revint d’Alger, Marga s’installa tout d’abord à Chatou, dans une villa réquisitionnée. Cependant, dans le courant d'octobre, voulant habiter à nouveau Paris, elle s’en vint trouver son cousin et lui demanda alors de s’exécuter. Raymond, à l’époque, pensait partir pour l’Indochine comme chargé de mission par la D.G.E.R.
Il acquiesça. Mais il faut croire que les renseignements recueillis sur son compte n’étaient guère brillants car son engagement fut refusé. On avait appris que le jeune homme, qui ne travaillait pas, faisait un peu de marché noir. S’il n’était qu’un pâle margoulin et un modeste trafiquant à la petite semaine, il n’en avait pas moins d’étranges amis et un singulier penchant pour la boisson. Son engagement refusé, Raymond voulut revenir sur sa décision et réoccuper sa garçonnière. Une discussion éclata entre lui et sa cousine.
— Je l’ai louée meublée à partir du 1er décembre.
Mais Marga ne l’entendait pas de cette oreille. Elle lui aurait même dit :
— Raymond, si tu insistes, tu t’en repentiras.
Le poison, arme de femme.
Le 5 novembre, donc, le jeune homme rend visite à sa cousine.
Il bavarde avec elle pendant plus d’une heure.
Il aime l’entendre raconter ses aventures qu’elle agrémente chaque fois d’un détail pittoresque. Raymond est curieux. Il fait un inventaire détaillé de l’appartement, ouvre des tiroirs et fouille même dans un placard qui se trouve dans le cabinet de toilette. Un petit pot retient son attention. Il veut l'ouvrir, mais Marga intervient :
— Ne touche pas à ça, lui recommanda-t-elle ; c’est du poison : un poison très violent : du cyanure de potassium.
— Du poison ! s’exclame le jeune homme. Pourquoi faire ?
Marga redevient un instant mystérieuse et ajoute, sur le ton de la confidence :
— On peut toujours en avoir besoin pour tuer quelqu’un.
Puis tous deux reprennent le cours de leurs bavardages et, vers 19 h. 15, Raymond prend congé de sa cousine. Comme il se retire, celle-ci l’accompagne.
— Je vais embrasser la cousine Marthe. La vicomtesse prend alors, dans son sac à main, une truffe au chocolat.
Au rez-de-chaussée, devant la porte de l’appartement de Mme Lacarrière, Raymond et Marga vont se séparer. Mais la vicomtesse tend au jeune homme, dont elle connaît la gourmandise, la truffe au chocolat qu’il avale aussitôt. Il s’en va prendre le métro, à la station du Trocadéro, distante de 300 mètres environ. Cependant, à peine est-il arrivé avenue Paul-Doumer qu’il est en proie à un violent malaise. D’horribles douleurs le plient en deux. La phrase de Marga lui revient tout naturellement à l’esprit.
— Du poison. On peut toujours en avoir besoin pour tuer quelqu’un.
A la station de métro qu’il a pu atteindre à grand-peine, Raymond se fait délivrer un ticket de 1re classe. Les douleurs persistent et un étrange pressentiment l’habite alors.
Aussi écrit-il ces mots au verso de son billet :
"Marga m’a donné un bonbon de chocolat qui avait un drôle de goût."
Un quart d’heure plus tard, il arrive chez des amis, 45, avenue Marceau, qui lui offrent l’hospitalité. Il leur fait part aussitôt de son malaise, puis s’alite. Un médecin l’examine et déclare qu’il souffre d’une crise hépatique. Cependant, dès le lendemain. Mme Gros, la sœur du jeune homme, se présente au commissariat de la Muette où elle signale que Raymond Clérisse vient d’être victime d’un empoisonnement criminel.
Le malade téléphone à Marga:
— Je suis au lit, et malade. La truffe en est la cause.
Son état s’améliore. Mais, le lendemain, 7 novembre, de nouvelles et violentes douleurs le torturent une fois encore. Le docteur Blamoutier, appelé en hâte au chevet du jeune homme, l’examine et conclut à un empoisonnement, Le praticien le fait alors transporter à l’hôpital Broussais.
Tous ces faits troublants motivent une enquête de la brigade criminelle. Un inspecteur entend le jeune homme sur son lit d’hôpital. Mais Raymond Clérisse qui a déclaré, peu après son admission : "Mourrons-nous donc tous cette année ?" se montre discret, presque réticent.
— Je ne me souviens plus, dit-il au policier. si c’était une boite en métal ou un pot de grès que j’ai trouvé dans le placard du cabinet de toilette. Mais aioute-t-il, je ne peux arriver à croire que Mme d’Audurain ait eu des mobiles suffisants pour me faire disparaître.
Le 23 novembre, Ravmond Clérisse meurt.
L’examen toxicologue des viscères de Raymond Clérisse révèle la présence de sels de mercure, et l’enquête policière apprend également que le jeune homme se rendait fréquemment chez un médecin qui le soignait pour une maladie spécifique. Ceci est-il suffisant pour expliquer la présence du mercure dans l’organisme de Raymond Clérisse ? C’est un point que l’enquête n’a jamais pu fixer, le praticien n’ayant jamais répondu aux convocations des enquêteurs.
Bagarre de témoins.
La vicomtesse d’Andurain est longuement entendue Quai des Orfèvres et elle raconte toute l’histoire à l’officier de police Casanova.
— J’avais confectionné ces truffes avec mon amie la générale Yvon qui destinait ces friandises à son fils. Pour me remercier de mon obligeance, la générale m’en offrit quelquestures. Le fils de ma concierge, le jeune Guy Joulagen, âgé de 3 ans 1/2, en a du reste mangé sans être le moins du monde incommodé.
"Quant au pot de cyanure, il s’agit d’un plat en terre. J’ai simplement voulu effrayer mon cousin, qui avait la déplorable habitude de fouiner partout. Ce pot contenait un produit de beauté."
Les autres témoins entendus Quai des Orfèvres devaient, à l’exception de Mme Gros, confirmer en tous points ces déclarations. Seule la sœur de Raymond Clérisse déclara :
— Marga est une anormale capable de tout.
Les cousines de la vicomtesse, par contre, infirmèrent ce témoignage.
— Quand Marga est venue s’installer ici, nous lui avons conseillé de ne pas revoir son cousin Raymond. Nous le lui disions constamment, car nous pensions qu’il pouvait lui attirer des ennuis, et, vous voyez, ça n’a pas manqué.
Pas le moindre élément ne permit alors d’établir la culpabilité de la vicomtesse.
Mais l'affaire rebondit...
Toutefois, dès les premières heures de l’affaire, le père du jeune homme, Me Clérisse, notaire à Bayonne, avait le pressentiment que son fils avait succombé à des agissements criminels. Il porta plainte, mais ne voulut pas se constituer partie civile avant que l’enquête ne fût complètement terminée.
MARGA D'ANDURAIN PAYS BASQUE D'ANTAN |
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