LA LANGUE BASQUE À PARIS EN 1902.
Le Basque (euskara) est la langue d'Europe occidentale la plus ancienne in situ.
Elle était appelée aquitain, dans l'Antiquité et Lingua Navarrorum (langue des Navarrais).
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Gil Blas, le 5 novembre 1902, sous la plume de
Santillane :
"Le Basque.
Chaque année, au début de l'hiver, le tout Paris littéraire, artistique et mondain est pris d'une véritable rage d'exotisme. Il est convenu qu'on doit adopter un pays et un écrivain étrangers, comme on adopte le raylan et la robe tailleur.
Cette mode prit naissance, il y a quelques années, au théâtre de l'Œuvre, pendant les représentations des pièces d'Ibsen.
Durant tout un hiver, on vit s'entasser, dans la demi-obscurité de la petite salle de l'Œuvre, tout ce que Paris compte de personnalités dans le monde des lettres, des arts, de la politique et de la finance.
L'impulsion était, donnée.
Peu de temps après, notre grande artiste, Sarah Bernhardt, toujours à l'affût d'une entreprise artistique quelconque et qui connaissait de longue date le talent de M. Gabriele d'Annunzio, se mit à interpréter elle-même une œuvre du maître, en son théâtre de la Renaissance.
GABRIELE D'ANNUNZIO
Le grand romancier italien fut tout de suite lancé chez nous.
L'année suivante, tous les suffrages allèrent à la Russie et au grand philosophe Tolstoï.
Après l'Exposition, la vogue passa à l'Allemagne, mais le Parisien, patriote avant tout, ne conserva pas longtemps son admiration pour le peuple de Guillaume II et les représentations en langue allemande de Mme Bartrany, à Marigny annoncées à grand renfort de publicité, échouèrent misérablement.
Puis, ce furent l'Espagne et la Pologne avec Sienkiewicz, qui concentrèrent sur elles, pendant une saison, toute d'admiration des Parisiens.
HENRYK SIENKIEWICZ VERS 1910 |
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