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vendredi 4 juillet 2025

LE GAZ ET LE CHARBON À BAYONNE ET À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN MAI 1918 (quatrième partie)

  

LA RÉGIE DU GAZ À BAYONNE ET À BIARRITZ EN 1918.


C'est à partir de 1844 que la société du gaz, avec des actionnaires lyonnais, fournit l'éclairage public de la ville de Bayonne.



pays basque autrefois économie gaz labourd
ATTENTION AU BEC DE GAZ BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

plusieurs éditions :



  • le 16 mai 1918, sous la plume d'E. Seitz :

"Visite de l'usine à gaz (suite).


... M. Faure nous a montré les fours en activité, en nous faisant voir les six qui ont été réparés depuis moins d'un an pour améliorer leur fonctionnement ; — les cloches d'épuration, dont les terres filtrantes après avoir servi sont ventilées, utilisées de nouveau et enfin livrées à l'industrie des matières colorantes, lorsqu'elles sont saturées ; — les services photométriques de la qualité et de la pureté du gaz ; les appareils enregistreurs, appareils servant à régulariser la pression, les fosses qui servent à obtenir les sulfates d'ammoniaque destinés à l'agriculture, les réserves de coke, etc...



Au sujet du coke, si nécessaire pour certaines petites industries, M. Garat fait connaître que sur les 170 à 200 tonnes produites par mois et réquisitionnées par le ministère de l'armement, il a pu obtenir de réserver 30 tonnes par mois pour les besoins de la population. Il ajoute que, d'une façon générale, les relations entre l'Armement et la Régie Municipale du Gaz comportent des échanges de fournitures avantageux des deux parts ; l'armement utilise l'usine notamment en acide sulfurique ; l'usine livre un grand nombre de sous-produits.



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JOSEPH GARAT MAIRE DE BAYONNE
DE 1908 A 1919 ET DE 1925 A 1934


De plus en plus d'ailleurs, le rendement des sous-produits de l'usine est devenu très rémunérateur et contribue à augmenter les bénéfices de l'exploitation des usines à gaz.



Le directeur et le contremaître de l'usine ont confirmé que la pression et la qualité du gaz fourni ont constamment, jour et nuit, maintenues à un degré de force calorique et éclairante et à une pression telle que jamais, même dans les bas quartiers, personne n'a eu à se plaindre. Cela n'empêche de diminuer la pression ou de l'augmenter à certaines heures, suivant l'importance de la consommation ; on réalise ainsi une économie sur les pertes inévitables, déperditions et fuites qui représentent de 10 à 13 p. 100 de la dépense totale du gaz ; mais la pressions est néanmoins toujours et partout suffisante pour que ni l'industrie ni les ménages n'aient à en souffrir. L'usine à gaz alimente d'ailleurs pour la force motrice, diverses usines de guerre où il est nécessaire que cette pression soir régulière et constante.



Pour finir, M. Faure met sous les yeux du Maire et des visiteurs que cela intéresserait, une comptabilité dont la clarté... et l'éloquence méritent tous les éloges ; nous y avons vu entre autres que les salaires ont été augmentés en moyenne de 50 pour 100.



Avant de quitter l'usine à gaz, M. Garat a vivement félicité M. Faure et tout le personnel si dévoué qui a su assurer la prospérité de cette régie municipale."



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JETON COMPAGNIE DU GAZ BAYONNE
1849



  • le 17 mai 1918, sous la plume d'E. Seitz :



"Bayonne.

A propos de la Régie du Gaz à Bayonne.

Une interview de M. Garat.



Nous mettons à profit notre visite à l'usine à gaz pour interviewer M. Garat. La Municipalité et le Conseil Municipal sont au grand complet. M. Lacombe, les Conseillers, M. le Sous-Préfet, différentes personnalités du Commerce et de l'Industrie, M. Marty, procureur de la République.



M. Garat se prête volontiers à nos interrogations ; il connaît à fond son sujet et au cours de la visite à travers les dépôts et les stocks, devant les cornues et les alambics, il sut mettre de l'intérêt aux détails même les plus techniques.



Le directeur de l'usine, est M. Faure, un modeste dont l'intelligence et l'activité ont eu raison des difficultés très grandes de l'affaire et le contremaître, M. Valentin, type de l'artisan bayonnais, habitué de l'usine, qui en connaît les tours et les détours et s'exprime d'une façon précise et imagée.



La Compagnie, âpre au gain, le 16 Septembre 1916, a abandonné, on le sait, l'exploitation du gaz ; elle a tout emporté, argent, charbon, papiers ; elle n'a laissé que ce qui était trop lourd pour être enlevé, le matériel, les cuves, les fours. Conséquence, la Ville a dû tout organiser ou refaire.



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JETON COMPAGNIE DU GAZ BAYONNE
1849


Le résultat financier, on le connaît par des chiffres publiés dans ce journal, il est excellent. En 14 mois, un bénéfice de 260 944 francs !



Ici une question. Nous la posons à M. Garat :


Certains ! lui disons-nous, prétendent que ce résultat est la suite d'une erreur, quelques-uns même prétendent d'un bluff, parce que vous n'auriez pas tenu compte de l'amortissement du capital engagé dans l'affaire.



M. Garat sourit.



— J'entends bien, répond-il, que pour quelques personnes, très rares d'ailleurs, une régie ne peut pas donner des résultats satisfaisants. Ceux-là, je n'essaye pas de les convaincre, ils ne peuvent pas l'être. Mais les autres, ceux qui sont animés de bonne foi ne peuvent pas contester le rendement indiqué dans mon rapport. Vous me parlez de l'amortissement du capital engagé ? Suivez-moi bien sur les évolutions de ce capital, vous verrez vite que la question de l'amortissement est liquidée depuis longtemps. La compagnie du gaz s'est installée en 1844 à Bayonne, au capital initial de 300 000 francs. Les affaires ont prospéré à merveille, le petit capital de 300 000 francs est devenu pendant presqu'un siècle avec les gains accumulés une grosse fortune : Neuf millions et demi ! La guerre survenue, la Compagnie n'a pas voulu se résoudre à ne plus gagner autant. Mais à ce moment là le capital de 300 000 fr. avait été amorti autant de fois qu'il est compris dans le bénéfice de 9 millions et demi. Si vous divisez ce chiffre par 300 000 fr. vous obtenez un quotient qui est de 31. 66. Donc, en chiffre rond le capital de la Compagnie risqué par elle dans cette fructueuse entreprise a été amorti 32 fois ! Je ne comprends pas qu'il y ait des gens qui se préoccupent d'amortir encore. Mon souci va ailleurs, la Compagnie, je dirai les Compagnies ont assez gagné, il est temps de penser au public. Bayonne d'ailleurs n'est pas la seule ville qui ait tenté l'aventure. Un de mes collègues m'écrit ce matin, à Dôle, dans le Jura, que la ville se trouve dans une situation analogue. En pleine guerre, l'usine à gaz y a été municipalisée et la municipalité n'a eu qu'à s'en féliciter.



— Mais, objectons-nous encore, la ville de Bayonne, dans sa régie de l'usine à gaz ne se trouve-t-elle pas dans des conditions plus avantageuses d'exploitation que d'autres usines similaires ?


— Au contraire, nous répond M. Garat ; d'abord nous avons commencé à travailler dans des conditions déplorables qui constituaient un vrai gaspillage ; nous y avons mis ordre peu à peu. Puis, comme nous sommes tenus de fournir aux usines de guerre et comme nous voulons donner aux particuliers un gaz irréprochable avec pression constant et richesse indiscutable de la force d'éclairage et de chauffage, la dépense est forcément supérieure à celle des compagnies qui ne donnent ni la même qualité ni la même constance de pression. Nous ne faisons pas il est vrai, à des directeurs intéressés des situations équivalent à des fortunes, mais notre sollicitude s'applique à tous nos collaborateurs qui tous ont eu leur salaire progressivement augmenté."


A suivre...



(Source : https://www.cgb.fr/)











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