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vendredi 4 avril 2025

LE GAZ ET LE CHARBON À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN MAI 1918 (première partie)

 

LE GAZ ET LE CHARBON À BAYONNE EN 1918.


C'est à partir de 1844 que la société du gaz, avec des actionnaires lyonnais, fournit l'éclairage public de la ville de Bayonne.





pays basque autrefois économie gaz labourd
ATTENTION AU BEC DE GAZ BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 7 mai

1918, sous la plume d'E. Seitz :



"Gaz et charbon.


Où il est prouvé qu'à force de volonté on peut assurer le fonctionnement normal d'une usine à gaz, faire des économies, abaisser le prix du gaz en pleine guerre et favoriser les familles nombreuses par des tarifs de faveur.


Rapport sur la situation financière de la régie du gaz par la Ville de Bayonne.


Proposition de réduction du prix du mètre cube consommé.



Messieurs,



Les excellents résultats de la régie du gaz par la Ville me permettent de vous proposer la réduction des prix du mètre cube consommé.



L'ancienne compagnie exploitait depuis près d'un siècle. Il résulte d'un rapport d'expertise dont vous avez conservé le souvenir qu'elle débuta en 1844 avec un capital initial de 300 000 fr., et qu'à la fin de 1915 le total de ses bénéfices atteignit 9 069 558 francs.



Habitué à de si gros bénéfices, le groupe restreint d'actionnaires étrangers à notre région ne voulut pas se résigner — non point à perdre — mais à moins gagner.



Le 18 septembre 1916, la compagnie abandonna sa gestion sous le prétexte de manquer de fonds et de combustible. Or, l'examen de ses livres et comptes, qu'elle tenta vainement de soustraire à nos investigations, indique que du 30 avril au 30 septembre 1916 elle eut comme disponibilités financières la somme de 233 228 fr. 50 et comme charbon à sa disposition au moment de la fermeture de l'usine 3 365 420 k. lui permettant d'assurer une exploitation de 5 mois environ.



Malgré tout, elle cessa brusquement sa gestion, au cours d'un procès intenté par elle à la ville, au mépris de la plus élémentaire déférence pour la justice qu'elle avait saisie et qui quelques jours après, rendit un arrêt défavorable à ses prétentions.




pays basque autrefois économie gaz labourd
JETON COMPAGNIE DU GAZ BAYONNE
1849



L'attitude de la Compagnie ne peut qu'être sévèrement jugée. Le moins que l'on en puisse dire est qu'elle a méconnu ses engagements. A la vérité, ses dirigeants ont obéi à un blâmable esprit de lucre qui a obscurci en eux la notion du devoir ; ils n'ont pas hésité à laisser sans éclairage, ni chauffage, au début de l'hiver, des milliers de modestes foyers, à supprimer le service public de l'éclairage dans une ville dont elle était concessionnaire depuis presque cent ans, à jeter le désarroi dans une population qui, sou à sou, a édifié sa grosse fortune. Sa façon de faire a d'ailleurs été appréciée dans les termes suivants par l'arrêté du Conseil de Préfecture qui a prononcé sa condamnation :


"Il est à considérer qu'aux moyens de droit et d'équité qu'elle a inscrits dans son mémoire et fait soutenir à l'audience la Compagnie a joint la menace par la voie de la presse et par des écrits distribués à profusion faisant savoir que si la ville ne lui donnait pas satisfaction, elle fermerait son usine ; qu'en agissant ainsi, elle essayait de peser sur l'esprit des personnes chargées de la sauvegarde des intérêts publics et tendait à créer un état de trouble dans la population ; que de pareils actes d'intimidation, qui eussent étonné en temps normal prennent un caractère plus sérieux étant donné la gravité de l'heure ; qu'ils démontrent que la Compagnie voulait arriver à ses fins par tous les moyens, au lieu d'attendre la décision de la justice."



La Ville a pris la gestion de la Compagnie défaillante.



Un deuxième arrêté du Conseil de préfecture l'a déclaré déchue du bénéfice de sa concession. Nous avons le ferme espoir que le Conseil d'Etat confirmera la juste sanction du Tribunal de première instance et rappellera ce groupe de financiers au respect des contrats.



La Compagnie n'a rien négligé pour gêner l'initiative de la ville ; elle voulut nous empêcher de prendre en mains les livres, les comptes et les locaux indispensables à l'exploitation. Une décision du Tribunal des conflits, le 19 mai 1917, est venue encore une fois donner tort à ses prétentions.



Nous prenions en charge l'exploitation du gaz dans les conditions et les circonstances les plus désavantageuses, en pleine crise de transports maritimes et de charbon, au moment d'une hausse constante de toutes les matières, sans aucune réserve de fonds, ni de combustible ; la Compagnie avait tout emporté.



Aidés par le personnel et tout particulièrement par M. Faure, directeur et M. Valentin, contremaître, grâce à une administration vigilante, nous avons obtenu un résultat qui a dépassé nos espérances ; quelques chiffres suffiront à le démontrer.



Dans une période de 14 mois, l'exploitation de l'usine a donné un bénéfice général de 260 944 francs.



Nous avons pu obtenir de pareils bénéfices tout en ne négligeant pas le relèvement des traitements et salaires de tous les employés et ouvriers de l'usine. Pour citer un exemple, les chauffeurs qui touchaient 7 francs par jour, reçoivent actuellement 10 fr. 50. La majoration a été proportionnelle pour tous les autres appointements.



En outre, nous avons procédé à diverses réfections de matériel, reconstruction de fours, améliorations de différentes sortes dans l'intérêt de l'exploitation qui ont nécessité une dépense approximative de 15 000 francs.



Il n'y a pas de raison de supposer que toutes condition restant les mêmes, les bénéfices pendant l'année à venir ne seront pas analogues.




pays basque autrefois économie gaz labourd
JETON COMPAGNIE DU GAZ BAYONNE
1849



Nous estimons devoir tenter un essai en nous appuyant sur les conséquences nettement déterminées de la gestion de la ville qui compte plus d'un an de durée. Fort de cette expérience nous croyons que le moment est venu de réaliser la réduction du prix du gaz vers lequel tendent tous nos efforts.



L'étude des comptes d'exploitation suggère cette remarque, d'un puissant intérêt pour la suite du procès : la ville, depuis le début, a tenté d'aplanir le différend ; elle s'est heurtée à l'intransigeance de la Compagnie et à ses appétits démesurés. Au seuil même du litige, dans un but de conciliation, nous avons offert une augmentation de 0 fr. 07 par mètre cube qui n'a pas été acceptée. C'était la base sur laquelle avait traité la ville de Pau, pourtant dans une situation moins favorable que celle de Bayonne au point de vue de la facilité des transports de charbon.



Or, nous pouvons affirmer, avec en mains tous les éléments d'appréciation, que si la Compagnie avait appliqué le prix proposé par la ville, son exploitation lui aurait encore laissé un bénéfice rémunérateur.



Nous vous proposons, depuis le 1er mai, de réduire le prix du gaz de 0 fr. 35 à 0 fr. 26 pour tous les consommateurs, nous vous proposons un traitement spécial pour les familles nombreuses de 4 enfants et au-dessus qui paieraient seulement 0 fr. 20 le mètre cube de gaz consommé.



Votre Municipalité vous tiendra au courant de la gestion du gaz en s'inspirant de la politique économique que nous n'avons cessé de poursuivre et qui consiste à réfréner les tendances fâcheuses de certaines compagnies concessionnaires de majorer les prix et d'accroître encore la cherté de la vie.



Bayonne, le 6 mai 1918.

J. Garat"



A suivre...



(Source : https://www.cgb.fr/)








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