26 AVRIL 1937 : LE BOMBARDEMENT DE GUERNICA.
Tous les ans, le 26 avril, je vous parle du bombardement de Guernica et du massacre de sa population civile.
Je vous en ai déjà parlé à 6 reprises le 26/04/2017, le 26/04/2018, le 26/04/2020, le 26/04/22, le
26/04/23 et le 26/04/24.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien communiste L'Humanité, le 29 avril 1937, sous la
plume de Gabriel Péri :
"De Guernica il ne reste que cinq maisons !
Et Mola déclare "qu'il rasera Bilbao" !
L'effroyable récit d'un journaliste anglais sur "ce raid sans parallèle dans l'histoire militaire" : malades éventrés dans un hôpital, un prêtre mitraillé au moment où il sauvait un enfant, l'amas des corps déchiquetés de cinquante femmes dans une rue.
On lira plus loin l'hallucinant compte rendu que publie le correspondant du Times en Biscaye, sur la tragédie de Guernica. Le fascisme italien et le fascisme allemand nous avaient habitués à des horreurs sans nom. Se souvenir de Badajoz, se souvenir de Malaga et des descriptions que conte le livre si puissant de M. Arthur Koestler, L'Espagne ensanglantée. Le Times et tous les journaux anglais commentent les événements dans des articles extrêmement sévères dont, hélas, nous ne trouvons pas l'équivalent dans la presse française. Le Times parle des "avions allemands de Mola".
Le gouvernement français sait que les antifascistes du monde entier ont parfaitement discerné les responsables du massacre de Guernica. Le massacre n'a été possible que parce que la politique de la non-intervention a été, en fait, celle de l'intervention fasciste tolérée.
Des femmes et des enfants ont péri dans les flammes parce que la France et la Grande-Bretagne ont laissé Hitler et Mussolini transporter en Espagne des bombes incendiaires.
Et comme le Duce veut venger la défaite de Guadalajara, ces transports se poursuivront. La décision en a été prise formellement ces jours-ci par Goering et Mussolini au cours de leur rencontre. A Guernica, l'ordre de bombardement a été donné par l'état-major allemand. Il a été exécuté par 120 avions allemands.
M. Delbos s'imagine-t-il qu'il lui suffira tout à l'heure, pour justifier sa politique devant la commission des affaires étrangères, de dire que le contrôle fonctionne sur les côtes d'Espagne ?
Le gouvernement français, si tant est qu'il l'ait pu jusqu'ici, ne peut plus plaider l'ignorance.
Mola a annoncé hier que l'armée rebelle et interventionniste était décidée à raser Bilbao comme elle a incendié Guernica.
L'Allemagne hitlérienne veut transformer la Biscaye en un monceau de ruines.
Il y a quinze jours, del Vayo a annoncé — mais M. Delbos et M. Eden ont fait semblant de ne pas entendre — que l'Italie et l'Allemagne utiliseraient les navires contrôleurs et les gaz asphyxiants contre les villes républicaines. Une note du gouvernement espagnol confirme que les hydravions des navires contrôleurs coopèrent ouvertement avec les unités rebelles, et le sous-marin allemand U. 35 arrête les navires gouvernementaux. Très exactement, comme nous en avions avisé par avance M. Delbos !
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| YVON DELBOS MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DU 4 JUIN 1936 AU 13 MARS 1938 |




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