LE "SABOTAGE" DU RAVITAILLEMENT DE BIARRITZ EN 1918.
Après la fin de la Première Guerre mondiale, des difficultés de ravitaillement existent au Pays Basque Nord, et en particulier à Biarritz.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-
Luz, le 8 décembre 1918, sous la plume d'E. Seitz :
"Le sabotage du ravitaillement de Biarritz.
V. Le Charbon (suite).
La Préfecture avait mis du temps à se rendre aux raisons irréfutables invoquées par M. Forsans. Une dernière lettre avait été adressée par notre sénateur au Préfet, le 19 mai 1918 ; il n'y fut pas fait réponse, ou plutôt on n'y répondit que 4 mois après, en Septembre, par une circulaire imprimée adressée à tous les maires du département. Le Préfet demandait à ces derniers d'établir une liste nominative de tous les ménages de leur commune faisant réellement usage du charbon, annonçant que c'est sur le vu de ces états que serait faite dorénavant toute répartition de ce combustible, au prorata des quantités disponibles.
Le jour où eut lieu, à la sous-préfecture de Bayonne, la réunion des maires, en vue de cette répartition, tous, sauf un, apportèrent leurs dossiers bien en règle ; pour Biarritz, le travail avait eu une importance toute particulière. M. Forsans était accompagné de deux porteurs chargés des dossiers et des états récapitulatifs ; un recensement et une enquête consciencieux avaient abouti à cette constatation que 3 500 familles environ avaient besoin de charbon.
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DOCKERS USINE ST GOBAIN BOUCAU PAYS BASQUE D'ANTAN |
Si la ville de Bayonne avait apporté de même les résultats du travail réclamé par M. le Préfet, on eut pu établir dès ce moment une juste répartition. Mais le représentant du chef-lieu avait estimé inutile de faire comme les autres ; il avait 7 000 ménages et ne s'inquiétait pas de déterminer combien, parmi ces 7 000 ménages, avaient besoin de charbon.
C'était donc inutilement que les autres mairies s'étaient livrées à un long travail ; les protestations qui s'élevèrent à la réunion de la sous-préfecture restèrent sans résultat et sans sanction et, malgré la circulaire préfectorale, on persévéra dans les mêmes errements que par le passé.
Il fut cependant convenu que l'attribution faite à Biarritz serait équivalente ou même supérieure à celle de Bayonne, en raison de besoins plus grands, qui n'étaient plus contestés.
Or, tout récemment, Bayonne a reçu 300 tonnes de charbon, au lieu de 230 qui lui étaient attribués, et Biarritz est resté à la portion congrue.
DOCKERS QUAI DE LESSEPS BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le Maire de Biarritz s'est vu dans l'obligation d'adresser au représentant de l'Administration, à la date du 30 novembre 1918, une nouvelle lettre ainsi conçue :
Le Maire de Biarritz, à Monsieur le Sous-Préfet de Bayonne.
Je n'ai cessé, depuis un an, de protester contre un système de répartition du charbon n'offrant aucune garantie et qui, basé uniquement sur les chiffres des populations, sans tenir compte de leurs besoins, a eu dans la pratique cette conséquence scandaleuse que le consommateur de telle commune a pu recevoir une attribution quatre fois plus élevée que celle du consommateur de la même catégorie dans la commune voisine.
Tenant compte de mes réclamations incessantes, M. le Préfet, par une circulaire en date du 27 septembre, a décidé que désormais les répartitions entre communes seraient faites au prorata des besoins réels des consommateurs et à cet effet, les maires ont été invités à produire les déclarations signées par les intéressés après en avoir contrôlé la sincérité, en ne faisant figurer sur les listes que les seuls ménages consommant réellement du charbon.
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DEBARQUEMENT DU CHARBON BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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