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jeudi 3 avril 2025

L'HISTOIRE DU FANAL OU PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE EN LABOURD AU PAYS BASQUE (quatrième partie)

L'HISTOIRE DU FANAL OU PHARE DE BIARRITZ.


Le fanal était un feu qu'on allumait autrefois durant la nuit sur des tours, à l'entrée des ports et le long des plages maritimes, pour indiquer aux navires la route qu'ils devaient tenir afin d'être en sécurité.



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PHARE DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Je vous ai déjà parlé de ce phare dans plusieurs articles : le 2 avril 2017, le 19/05/2018, le 

4/12/2018, le 3/01/2025, le 3/02/2025 et le 3/03/25.



Voici ce que rapporta à ce sujet le chanoine J.-B. Daranatz, dans  la Gazette de Bayonne, de 

Biarritz et du Pays basque, le 8 mars 1940 :



"Le Fanal ou Phare de Biarritz de Henri IVLouis XIII et Louis XIV à nos jours (Suite).



A ces causes requeroient lesd. suppliants qu'il peut à Sa Majesté en continuant les mêmes grâces du deffunt Roy, père de Sa Majesté, leur permettre et lever vingt sols sur chacun tonneau de sidre, et quarante sols sur chacune barrique de vin d'Espagne qui se consommeront et débiteront en lad. paroisse au lieu de huit solz qu'ils avoient accoustumé d'y percevoir afin de subvenir auxd. despenses publiques et leur donner moyen de s'acquitter d'une partie de leurs debtes puisqu'ils n'ont aucun autre fonds ny deniers communs, et que cette levée ne va au préjudice que d'eux mesmes, de quoy ils sont tous consentans.



Veu lad. requête, signée : Daudignier, avocat au Conseil ; lesd. lettres de confirmation dud. octroy dud. jour XII juin 1636, acte de délibération fait par lesd. suppliants pour demander et consentir aud. octroy du XVII juillet dernier, ouy le rapport de Sr Poncet, commissaire à ce députté et tout considéré.



Le Roy en son Conseil ayant aucunement esgard à lad. requête a permis et permet aux suppliants de prendre et lever vingt sols sur chacun tonneau de sidre et trente sols sur chaque barrique de vin et charge de vin d'Espagne qui se consommeront et débiteront en lad. paroisse pour être les derniers employés tant à l'entretien d'un feu dans la tour dud. lieu et réparation de l'église, qu'autres dépenses nécessaires pour la Communauté dud. lieu et ainsy que lesd. suppliants en ont cy devant jouy avant la cessation dud. octroy et qu'à cet effet toutes lettres nécessaires leur en seront expédiées.


Séguier De Mesmes Poncet Daligre Barrillon Bordier du XI Décembre 1649, à Paris.

Le Camus.



Comment s'appelaient ces malheureux suppliants, abbé et jurats de Biarritz, réduits "à une extrême nécessité et pauvreté", saisis par leurs créanciers, "contrainctz d'abandonner lad. paroisse ?" Le Docteur Joseph Laborde nous l'apprend dans Le Vieux Biarrit... Recherches historiques. (Biarritz-Bayonne. Lamaignère. 1905. p. XII) ; "1649. Joannis de Marithurry (abbé), Pierre de Jaulerry (premier jurat), Adam Duhalde, Estienne de Hiribeity, Laurens de Challa, jurats : Estienne de Menault, dit Marticot, Michau de Sansco, Jean de Hiriart, députés".



La concession de Louis XIV, en dehors de "l'entretien d'un feu dans la tour", prévoyait la "réparation de l'Eglise". Le même docteur Laborde nous dit que "de tous temps, les habitants de Biarritz ont tenu à honneur d'entretenir le mieux possible leur chère église ; aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreux travaux ont été faits attestant ce soin pieux et jaloux. Dès 1664 et jusque vers 1753, il est question de pose et de refonte de cloches. Cf Biarritz. La paroisse Saint-Martin (Biarritz-Bayonne. Lamaignère. 1902. p. 15 ;) Encore le Vieux Biarritz. Nouveaux documents sur la paroisse Saint-Martin. (Bayonne. Lamaignère. 1908. p. 9).



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BLASON DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Les Archives communales de Biarritz ne nous ont pas livré d'autre document sur le fanal du XVIIe siècle, cause déterminante de la supplique des Biarrots à Louis XIV.



Dans la section HH (Agriculture-Commerce-Industrie. 1647-1776) on peut glaner notamment une "Ordonnance de Louis XIV défendant à ses sujets "du pays de Basque" d'entretenir aucun commerce, société ni trafic de morues, baleines ou autres avec ses ennemis d'Espagne, sans passe-ports et permissions, à peine de punition exemplaire ; et ce, en vue des déchargements de morues, faits directement dans les ports espagnols ; et des armements de dix à douze baleiniers et terre-neuviers, projetés entre les bourgeois de Saint-Jean-de-Luz, Ciboure, Saint-Sébastien et Bilbao. (A Paris, 25e de janvier 1647. Imprimé)."



Après lecture de cette Ordonnance, reconnaissons que l'Administration royale fit bien les choses en faveur de Biarritz : les défenses de 1647 ne furent pas un obstacle aux concessions de 1649.



Il ne nous déplaît pas de consigner ici comment Biarritz, dont le docteur Laborde déclare, dans ses publications, que "le Gascon était le langage universellement parlé et écrit à Biarritz et dans toute la région", s'intéressait à la langue Basque et aux publications basques. "En septembre 1677, le 14, le lit-on dans ses Archives communales, Reg. 7, l'abbé va au Bilsar de 1600 II. faicte sur le Pais de Labourt par le Révérend Père Videgaray pour imprimer un livre en langue basque par luy composé".



Au dire de M. l'abbé Silhouette, vicaire de Biarritz (Etudes historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne, 1894, p. 181), "la population de Biarritz avait diminué dans la seconde moitié du 17ème siècle. La pêche de la baleine donnait chaque année moins de résultat. La dernière baleine fut prise le 2 ou 3 mars 1686. Un grand nombre d'habitants émigra. Beaucoup de pêcheurs se rendirent avec leurs bateaux au Passage de Saint-Jean (Pasajes, en Espagne), où "ils fondèrent une colonie parlant gascon".



Vers cette époque, une délibération de l'Ayuntamiento de Pasajes décide de ne pas recevoir une pinasse de Biarritz, avec son équipage, parce que les gens de Biarritz ont augmenté le nombre des pêcheurs.



Le port de Biarritz ne servit plus désormais qu'à abriter quelques pinasses et barques de pêcheurs, se livrant à la pêche du poisson frais.



Une digression s'imposerait ici ; qu'est-ce que cette colonie parlant Gascon ? A quelle époque remonte l'implantation de l'idiome gascon en Guipuzcoa ?



Une étude spéciale a répondu à cette double question dans notre dernier fascicule."




A suivre...









Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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