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samedi 26 novembre 2022

LE CONGRÈS DU PARTI RADICAL-SOCIALISTE À BIARRITZ AU PAYS BASQUE EN LABOURD EN OCTOBRE 1936 (deuxième partie)

 

LE CONGRÈS DU PARTI RADICAL-SOCIALISTE À BIARRITZ EN 1936.


C'est officiellement, le 21 juin 1901, qu'est créé le Parti républicain, radical et radical-socialiste.




histoire france 1936 politique radical
CONGRES DU PARTI RADICAL ET RADICAL-SOCIALISTE
DU 22 AU 25 OCTOBRE 1936 BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 22 octobre 

1936 :



"Le Congrès du Parti Radical-Socialiste s'est ouvert ce matin à Biarritz.

Les Séances d'aujourd'hui. 

L’organisation des travaux.

Les Commissions.



Bien avant l’heure fixée pour l'ouverture du Congrès, de nombreux Congressistes sont venus sur les lieux ; on peut affirmer que l'impression a été bonne ; les proportions de la salle, les très heureux aménagements que des organisateurs dévoués y ont apporté depuis le début de la semaine, l'organisation elle-même, tout l'ensemble enfin de la présentation de ce grand Congrès a plu infiniment aux délégués.



Dès 9 heures, nombre d'entr'eux ont pris leur place ; comme toujours, en pareil cas, l'installation des journalistes ne se fait pas sans bruit, mais chacun parvient, néanmoins, à se caser sans difficultés ; c'est heureux ! Pensez donc : 180 journalistes. 



Sur l'estrade, plusieurs membres des différents bureaux se sont déjà "casés". 



M. Mazé, secrétaire général ; M. Plaa, président de la Fédération des Basses-Pyrénées, sont très entourés ; leur tâche n'est pas mince. 




histoire politique france 1936 radical
PIERRE MARIE MAZE
DEPUTE FINISTERE DE 1932 A 1936



On annonce que plusieurs ministres sont arrivés ce matin ; on cite M. Yvon Delbos, M. Daladier ; ils sont descendus à l'Hôtel du Palais



Bien entendu, la séance ne commencera pas à l'heure prescrite ; elle ne comporte évidemment que des questions préparatoires. 



La plupart des congressistes le savent bien et le gros de la troupe n’arrive qu'assez tard. 



A 9 h. 30, le Bureau entre et prend place sur l'estrade. 



M. Lorgeré, vice-président sortant, préside entouré de MM. Mazé, secrétaire général ; Fabius de Champville, président de la Commission de vérification des pouvoirs ; Anxionas, secrétaire général adjoint, Jacques Kaiser, vice-président ; Dupuis, vice-président ; de Rosenthal, président de la Commission de politique sociale. 



A 9 h. 50, M. Lorgeté déclare ouvert le 55e Congrès National radical et radical-socialiste. 



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ANDRE LORGERE
DEPUTE CÔTES-DU-NORD DE 1928 A 1936



Avant de passer la parole au Secrétaire général, M. Lorgeré déclare, au nom des Congressistes, sa satisfaction pour l’organisation matérielle de ce Congrès ; il remercie MM. Plaa et Fortin qui ont dépensé beaucoup de temps et de peine pour avoir, très heureusement préparé cette immense assemblée. 



Il salue Biarritz, station accueillante qui vient de faire de gros efforts pour recevoir le Congrès ; le soleil lui-même est de la fête, comme toujours, sans doute, dans cette admirable région, ajoute-t-il. Puis il poursuit : 


"Le Congrès va avoir de grosses questions à discuter ; son programme est copieux ; la France aura, pendant quatre jours, les yeux sur Biarritz.  


Les chefs sauront trouver les formules qui conviennent dans les heures graves que nous traversons. 


J'espère que le Congrès déroulera ses assises dans l’ordre qui est plus que jamais nécessaire. Le radicalisme doit jouer un rôle important, primordial, dans les destinées de la France ; il devra assurer et il assurera l'ordre, le progrès et la sécurité pour tous". 



M. Lorgeré est vivement applaudi. 



Le Secrétaire général va procéder à la nomination de la commission de vérification des pouvoirs des délégués au Congrès et des différentes commissions du Congrès. 



La séance est ensuite levée ; elle n'a pas duré 20 minutes. 



Quatre cents délégués environ y ont assisté. 



La Commission de vérification des pouvoirs va sc réunir immédiatement. Les autres Commissions se réuniront à 11 heures. 



Parmi les délégués à la Commission de politique générale on a retenu les noms de MM. Caillaux, Gasnier-Duparc, Chautemps, A. Bayet, Emile Roche, A. Milhaud ; dans la Commission de politique extérieure figurent : MM. Herriot, Steeg, Guy La Chambre, Jacques Kaiser, Henri Guernut. 



Séance de l’après-midi, à 14 heures, pour entendre tout d’abord le discours de M. Hirigoyen, puis ceux de MM. Plaa et Daladier.



Les deux premiers rapports ont été lus aujourd'hui sur l'Agriculture et l'Enseignement.

L'Agriculture.

Comment revaloriser les produits agricoles par Henri Léculier, ancien député du Jura.



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HENRI LECULIER
DEPUTE DU JURA DE 1932 A 1936


Les deux rapports qui sont présentés aujourd’hui à la séance de l’après-midi du Congrès, sont celui de M. Léculier, ancien député du Jura, sur l'Agriculture, et celui de M. Albert Bayet, sur l’Enseignement. Nous les reproduisons ci-dessous : 


"De l'avis unanime, la revalorisation des produits agricole s'impose : facilitant. élargissant la vie des ruraux, elle les maintiendra à la terre, les encouragera à une production plus intelligente, plus rationnelle ; augmentant leur pouvoir d’achat, elle aura pour conséquence première et indiscutable la reprise des affaires, elle ramènera au commerce et à l’industrie cette clientèle rurale extrêmement importante dont la carence se fait durement sentir.


Dans un pays comme la France, la moitié de la population vit du sol. Nous affirmons qu’aucune reprise économique n’est possible, tant que ces vingt millions de producteurs ne seront pas, du fait d'une amélioration agricole, devenus des consommateurs jouissant d'une certaine aisance.


L'augmentation nécessaire du pouvoir d'achat ne peut être obtenue que 

Par une diminution du prix de revient ; 

Par une hausse des prix de vente et une organisation de la production


1° Diminution du prix de revient. 

— Il est certain qu'au cours de la crise actuelle, chaque cultivateur, dans sa sphère particulière, a tenté de comprimer au maximum ses dépenses, ce qui, d’ailleurs, n'a pas empêché bon nombre d’exploitations agricoles de sombrer. 

Que peut, en effet, devant cette crise sans précédent, un cultivateur isolé, réduit à ses propres initiatives ? 

Peut-il faire que les produits nécessaires à l’agriculture aient des prix moins élevés ? 

Peut-il espérer que les machines agricoles lui soient vendues moins cher, alors que les industriels de leur côté, jugent la protection, douanière encore insuffisante ? 

Ici le gouvernement doit agir. 

Agir également, pour cette politique des engrais réclamée depuis si longtemps par l'agriculture et qui doit, indiscutablement, être organisée par le pouvoir. 

De même pour les transports, un aménagement est indispensable et urgent. 

Il est illogique que certaines denrées agricoles soient, par exemple, pour un transport de 100 kilomètres, grevées de frais supérieurs à leur prix d'achat.

Les contrats d’assurances, les contrats d’électricité, qui, pour la plupart, ont été conclus pendant les années prospères et consentis à des tarifs trop élevés, doivent faire l’objet de mesures urgentes amenant leur révision ; il apparaît que, dans bien des cas, les professionnels des Compagnies ont profité de l’inexpérience de nos cultivateurs ; il n’est pas admissible qu’ils continuent à bénéficier des avantages que leur ont valus les circonstances exceptionnellement favorables dans lesquelles ils ont traité. 

Il semble donc indispensable de compléter, à cet égard, l’éducation de nos administrateurs ruraux et de notre paysannerie. 

Nous devons y contribuer, apprendre à nos producteurs par la voie de la presse et de nos comités le moyen d’obtenir des conditions meilleures, de verser des primes moins élevées. C’est là un excellent objet de la propagande rurale. 

Le développement de nos coopératives est aussi un des éléments nécessaires au perfectionnement de la vie rurale. 

Nous n’insisterons pas ici sur ces organismes dont nous aurons l’occasion de reparler.



 Remembrement. 

— Une autre question extrêmement importante est celle du remembrement. 

Dans nos pays de petite polyculture l'éparpillement des propriétés est une cause de moins-value. Le travail est rendu difficile par l'exiguïté des parcelles et leur éloignement les unes des autres. Les haies, les fossés, les sentiers sont nombreux et entraînent une perte de terrain qui, cultivés, pourraient être de bon rapport. 

Les fragilités de l’exploitation en sont diminuées, la production également. 

Ces remaniements permettraient d’abord d’entreprendre, à meilleur compte, certains travaux extrêmement difficiles dans des parcelles de petites dimensions : tels que drainages et irrigations. 

De plus, ils faciliteraient l'emploi des machines que la technique rurale met à la disposition des cultivateurs, beaucoup ne peuvent être y utilisées dans certains champs dont les angles leur sont inaccessibles, alors que des parcelles régulières et de grandes dimensions doivent à leur usage un rendement beaucoup plus grand.

Enfin, grâce au remembrement, il sera facile de vulgariser des pratiques auxquelles on a encore trop rarement recours, mais qui trouvent alors un développement naturel : mise en commun des moyens de labour, de fauchaison, de moisson, dont les avantages sont certains. 

Il serait donc nécessaire qu'à l'exemple des paysans de certaines régions : la Somme, la Marne, la Lorraine entre autres, nos cultivateurs, comprenant leur intérêt, consentent à l’échange de terrains entre propriétaires voisins et envisagent le remembrement de leurs communes. 

Citons le Génie rural de Nancy qui a remembré 75 communes en Meurthe-et-Moselle. Dans une seule d’entre elles pour 527 hectares appartenant à 85 propriétaires, le nombre de parcelles a été ramené de 2 160 à 432. Dix kilomètres de chemins ayant été créés, toutes ont accès à la route. La valeur de la terre s’est accrue de 30 %, la culture est devenue moins pénible et rapporte davantage. 

Nous devons donc nous efforcer de faire comprendre à la population rurale le mécanisme du remembrement, la familiarisation avec les mesures légales qui le réglementent (loi du 27 novembre 1918, décret-loi du 31 octobre 1935) ; lui faire connaître les larges subventions qui le facilitent ; il faut aussi vaincre la vieille sentimentalité — que nous comprenons bien — qui attache le cultivateur à "sa" terre, le persuader que non seulement il ne sera pas lésé, mais qu’il a un intérêt considérable à consentir au remaniement de ses propriétés."



A suivre...





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