UN FAKIR À BIARRITZ EN 1925.
Tahra-Bey, né vers 1900 et mort à une date inconnue, de son véritable nom Krikor Kalfayan, est un homme de spectacle, prestidigitateur d'origine arménienne se présentant comme fakir égyptien, célèbre dans les années 1920-1930.
FAKIR TAHRA BEY |
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 14
septembre 1925, sous la plume de Robert Boussac :
"Le fakir à Biarritz.
Ceux qui n'ont pas vu et même ceux qui ont vu opérer le Fakir Tahra Bey au Pavillon Royal, ne manqueront pas de lire la très intéressante étude de Robert Boussac à ce sujet dans le prochain numéro de "Je Sais Tout", qui sera mis en vente le 15 septembre :
Les physiologistes occidentaux sont portés au scepticisme en ce qui concerne les soi-disant phénomènes provoqués par les fakirs. Mais voici qu'un de ces ascètes sacrés, aux mystérieux pouvoirs, se déplace et vient à nous : Tahra Bey va s'exposer au contrôle des savants. Sera-t-il — illusionniste et charlatan — confondu par la science ; ou bien, au contraire, réussira-t-il à convaincre les docteurs de la réalité de ses pratiques ?
Tahra Bey vient d'étonner Constantinople, Athènes et Rome. Stupéfiera-t-il Paris ? La séance qu'il y donne est publique . mais sur l'estrade a pris place un jury composé de personnalités médicales, — les docteurs Javorski, Kornhold, Walker, Rosenthal, Vachet, Kirkorian et Barré — qui ne seront ni complices ni dupes.
FAKIR TAHRA BEY PARIS JUIN 1926 |
Tout d'abord, le professeur Bardez, manager de Tahra Bey. présentant son sujet, explique que la fameuse insensibilisation est une conséquence des exercices de volonté et de l'entrainement psycho-physiologique entrepris dès le jeune âge par l'"apprenti fakir". Auto-suggestion, catalepsie, impassibilité, oui ; charlatanisme, non !
En donnant le compte rendu de l'exhibition qui suit, nous laisserons de côté les épreuves de transmission de pensée, d'une pratique assez courante, pour nous en tenir à celles qui sont particulières aux fakirs.
Première expérience. — Après s'être mis lui-même en état cataleptique, le fakir est étendu sur deux tréteaux constitués par deux lames de faux, les jambes et le dos reposant sur le tranchant de ces lames, le reste du corps étendu dans le vide. Une énorme pierre est placée sur la poitrine du patient, où une personne requise à cet effet vient la briser à grands coups d'un marteau de forge, (Cette expérience a pour but de montrer la rigidité absolue du corps en catalepsie).
FAKIR TAHRA BEY |
Deuxième expérience. — Le fakir a repris conscience, mais il se trouve dès lors, affirme-t-il, dans un état nerveux tel qu’il peut supporter sans souffrance les différentes blessures qu'il s‘inflige. On le voit se transpercer, sans truquage possible, au moyen de longues aiguilles : le front, les joues, la gorge, le bras.
Troisième expérience. — On étend le fakir de tout son long sur une planche garnie de pointes acérées ; et une personne d'un poids moyen le piétine sur ce lit de douleur.
Après ces expériences, le patient indique et prouve qu'il peut ad libitum laisser couler son sang ou en suspendre le flux.
FAKIR TAHRA BEY |
Quatrième expérience. — Enfin, on procède à l’ensevelissement du fakir. Il se remet en état de catalepsie ; on le couche dans un cercueil qu'on referme et qu'on recouvre d'une couche de sable. L'ascète reste dans cette position — sans air respirable — le temps requis par le public (douze minutes dans le cas présent).
FAKIR TAHRA BEY |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire