Libellés

jeudi 17 novembre 2022

LES CÔTES DE BISCAYE AU PAYS BASQUE EN 1863 (huitième et dernière partie)

 

LES CÔTES DE BISCAYE EN 1863.


La province de Biscaye, en Hego Alde, a environ 150 kilomètres de côtes.



pais vasco antes vizcaya cuestas
ABRA DE BILBAO BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le journal les Annales Hydrographiques, le 1er janvier 1864 :



"Routier de la Côte Nord d'Espagne (suite).

Chapitre V (suite). 

De la Pointe de Onton à la Pointe Santurraran.



"... Le port d’Ea. 

— Les barques de pêche du pays et les lanches peuvent seules entrer dans ce petit port à marée haute ; elles s’abritent derrière le petit môle qui est en dedans de la barre. L’entrée de cette dernière est très étroite et dangereuse lorsqu’il y a un peu de mer.



pais vasco antes vizcaya puerto
VILLAGE D'EA BISCAYE 1907
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le village d’Ea qui contient 1 167 habitants est divisé par le port dans lequel coule un petit ruisseau.



Les environs de l'entrée du port d’Ea sont encombrés de roches, parmi lesquelles la plus remarquable est la Callu-Arrijaga qui gît à 1/2 mille dans sa partie Est ; mais elle est à petite distance de la terre.


L’îlot Cacharri git à 1/2 mille dans l'E. de la roche ci-dessus et à 1 encablure environ dans le N. O. de la pointe Apiquel ; il est escarpé, plat au sommet et il forme un canal de 50 mètres de largeur dans lequel il y a du fond pour les barques.


Toute la côte que nous venons de décrire depuis le cap Machichaco est élevée, accidentée et interrompue par des coupures et par des vallées que l’on voit d’une grande distance au large, avec des escarpements vers la mer dont quelques-uns sont très élevés. Le bord de l’eau est de roche en général, mais les roches qui bordent la terre sont toutes à très petite distance.

Les plus extérieures sont celles qui entourent la pointe Apiquel et qui s'étendent sous l'eau à plus de 1 encablure.


La pointe Apiquel, nommée aussi cap Monténégro, est escarpée et saillante ; elle sépare la baie d’Ea de celle de Oguella ; elle git au S. 66° E. du phare de Machichaco, et au N. 69° O. de celui de Santa Catalina de Lequeitio. Lorsque la mer est grosse il faut donner un bon tour à la pointe, parce que les brisants qui déferlent sur ces récifs s’étendent beaucoup au large.



pais vasco antes vizcaya
SANTA CATALINA DE MUNDACA BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN


La baie de Oguella.

— Après la pointe de Apiquel la côte s’infléchit au S. et forme la baie de Oguella qui se termine à la pointe de Santa Catalina de Lequeitio ; elles assez profonde et bordée de roches. Il n’y a qu’un point accessible auquel accostent les barques qui viennent en été charger du bois à bruler et des tuiles qu’on prend dans une fabrique située à petite distance. Lorsque la mer est grosse elle déferle considérablement dans les environs de la baie à cause de l’inégalité du fond qui est presque parlent de roche.


Dans les environs de la pointe Santa Catalina s’élève le mont Otoyo, nommé plus généralement Alto de Lequeitio ; il est escarpé du côté de la mer et il est terminé par des pics bien prononcés qui le font distinguer des montagnes environnantes. Il a plus de 543 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la mer et il forme un bon point de reconnaissance pour aller à Lequeitio. Toute la plage est bordée de rochers avec quelques plateaux de sable.


Un prolongement de la base du mont Otoyo dans le N. E. forme la pointe Santa Catalina de Lequeitio, qui est escarpée de tous les côtés, haute de 42 mètres au-dessus du niveau de la mer et remarquable par l’ermitage et par le phare qui sont sur son sommet, ce qui permet de la reconnaître de quelque côté qu’on en approche. On peut passer auprès de cette pointe qui est saine ; il faudra l’écarter seulement lorsqu’il y aura beaucoup de mer.



Phare de Lequeitio.

 — Le 15 novembre l862, on a allumé un nouveau feu dans une tour récemment construite sur l’extrémité de l'escarpement qui termine la pointe de Santa Catalina de Lequeitio. Le feu de Lequeitio est fixe blanc, élevé de 45 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer, et avec une atmosphère claire on pourra le voir d’une distance de 10 milles. Il éclaire tout l’horizon en mer. L’appareil d’éclairage est catadioptrique ou à lentilles et du quatrième ordre. La tour, qui est légèrement conique, a 13 mètres de hauteur ; elle est en pierres, de couleur bleu clair, et la lanterne est peinte en vert. L’habitation des gardiens, qui est de la même couleur que la tour, avec des fenêtres sur ses faces Est et Ouest, est adossée à la partie intérieure de la tour. Tout l’édifice git au S. 66° E. du phare du cap Machichaco, et à 1 mille 2/l0 au N. 50° O. de l'embouchure de la crique de Lequeitio.



pais vasco antes vizcaya faro
PHARE DE LEQUEITIO BISCAYE
Par Ketari — http://ketari.nirudia.com/2075, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9751325


Après la pointe Santa Catalina, la cote est extraordinairement escarpée et se dirige au S. S. E., avec une légère inflexion au S. O. jusqu’à la pointe de Amandarri qui forme le côté Ouest de l’entrée de Lequeitio. Elle est terminée par un récif sur lequel on voit quelques têtes de roches hors de l'eau à mer basse. Un banc de roche qui découvre à mer basse, grandes marées, gît à 33 mètres dans le N. O. de la pointe, sur laquelle on voit l’ermitage de San Juan et la caserne des carabiniers.


La crique Lequeitio.

Elle est comprise entre la pointe de Amandarri et l'extrémité Ouest de l’île San Nicolas qui restes à 1 encablure 1/2 dans le S. 75° E. de la précédente. Elle s’enfonce dans le S. S. O. pendant 2 encablures et elle se termine par une plage de sable saine qui s’étend depuis le village jusqu’à l’embouchure de la rivière de Lequeitio. Les sables de la plage sont mobiles comme tous ceux que l’on rencontre dans la crique. Les fonds varient partout de  1m 13 à 4m 24 et de 5m à 5m 66 à l’entrée, mais quelques plateaux de roches sont répandus dans toute la crique.


On peut rester au mouillage de la crique lorsqu’il lait beau temps, mais quand il y a de la mer, il faut entrer dans le port ou dans la rivière, parce que les vents du N. à l’O. et du N. à l’E. y soulèvent une grosse mer.


On peut aller facilement au mouillage avec les vents du S. O. par le N. jusqu’au S. E. ; mais pour entrer avec les vents de S. O., il faut approcher de Santa Catalina et rester sous la côte jusqu’au mouillage.


Dans l’angle S. O. de la crique gît la rivière de Lequeitio qui se dirige dans le S. ; son embouchure est étroite et elle est presqu'à sec de mer basse. Il y a sur la rivière un pont en dedans duquel on trouve une fosse où cinq ou six lanches restent à flot à marée basse. Les petits caboteurs de la côte s'amarrent dans la rivière pour hiverner.


La barre ou entrée de Lequeitio est entre la pointe de Amandarri et la roche la Barra située auprès de l’île San Nicolas. Sa largeur est de 112 mètres, et sa plus grande profondeur de 5 mètres à marée basse dans les grandes marées. Il faut passer au milieu pour naviguer par les plus grands fonds.


pais vasco antes vizcaya puerto
LEQUEITIO BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Le port de Lequeitio

— On nomme ainsi l’espace renfermé par un môle polygonal et d’une capacité à peu près égale à celui de Mundaca avec une ouverture à l’E. S. E. Il est presque entièrement à sec de mer basse grandes marées, mais le fond y est de roches couvertes d’une légère couche de sable ; il peut contenir, outre les barques du pays, quelques petits bateaux et quelques caboteurs. Le ressac est très fort quand il y a grosse mer au large et les bateaux fatiguent considérablement. Pour aller à Lequeitio, il suffira de mettre le cap sur le palais et de passer à 25 ou 35 mètres de la pointe de Amandarri.



Marées. 

— La mer est haute à 3 heures du soir les jours de nouvelle et de pleine lune ; sa plus grande hauteur est de 3m 11 à 3m 39 dans les circonstances ordinaires. Sa plus petite élévation est de 1m 69. Le flot est peu sensible, le jusant l’est davantage, surtout dans le canal que forme l’île San Nicolas. Le courant n'est fort que lorsqu’il y a grosse mer ; il est occasionné par le ressac qui fatigue beaucoup les bâtiments.



Pilotes.

— Il n'y a pas de pilotes désignés pour entrer et mouiller les bâtiments ; tous les marins du pays peuvent piloter.



Lequeitio

— La ville est bâtie autour du port et de la crique. On la voit du large et elle est très remarquable par le palais de Ulibarren qui est isolé, auprès du bord de la plage et N. et S. avec l’entrée.


L’île San Nicolas a une forme irrégulière el 2 encablures 1/2 de longueur du N. E. au S. O. Elle est escarpée dans le N. O. et le N., et elle a 42 mètres d’élévation. Elle est plus basse au S. et elle forme une petite crique dans sa partie Est. Deux maisons à sa base Sud et une batterie en ruine au sommet sont les seuls édifices que l'on voit sur l'île.



pais vasco antes puerto vizcaya
ÎLE SAN NICOLAS LEQUEITIO BISCAYE



L'île San Nicolas est située dans l’E. du port de Lequeitio et elle forme deux passes, l'une au N. O. qui est la plus importante et dans laquelle se trouve la barre décrite ci-dessus, et l'autre à l'E. qui est formée par l'île et par la pointe Bastararria. Celte dernière a plus de 1 encablure de largeur, il y a peu de fond dedans, et à marée basse dans les grandes marées elle assèche presque. Les petites embarcations seules peuvent entrer à mer haute par la passe de l'E. et avec beau temps. 


Une jetée peu élevée qui couvre à mare haute réunit la pointe Ouest de la rivière avec l'île pour empêcher que les sables n’entrent dans la crique.



Reconnaissances. 

— Le mont Otoyo, le phare et l'ermitage de Santa Catalina sont de bons points de reconnaissance pour aller à Lequeitio quand on vient du N. O. ou du Nord. Si on vient du N. E. ou de l'E., l'île San Nicolas aidera à faire reconnaître l'entrée du port, ainsi que la ville que l'on voit de loin, mais surtout le palais de Ulibarren, et le Calvario, monticule conique de 86 mètres d'élévation qui gît à petite distance dans le S. de la ville.



Échouer le navire

— Un bâtiment qui se trouverait affalé sur cette partie de la côte par un coup de vent du large ou par toute autre cause pourra laisser courir sur la plage de Lequeitio où, au dire des pratiques du pays, on aurait le plus de chances de sauver la vie des hommes, pourvu que l'on s’échoue dessus à mer haute. Les secours que l’on recevra immédiatement du village en embarcations et en hommes pourront faciliter beaucoup le sauvetage des équipages des navires qui se trouveraient dans cette position désespérée.


Comme le palais est en face de l’entrée du N. O., et qu’on peut le voir d’une grande distance, il suffira de courir dessus en gouvernant au milieu de la passe et d’aller s'échouer sur la plage le plus à l’O. possible. Le fond mou du sable garantit presque le sauvetage du chargement du navire et de la coque, surtout si l’on a pu s’échouer au moment de la haute mer ou aux environs.



Baie Sausaten. 

— A 3 encablures 1/2 dans le S. 52° E. de l’île San Nicolas gît la Atalaya et la pointe Santa Clara. Celle fraction de côte forme une baie connue sous le nom de Sausaten. Le bord de la mer est d'une élévation moyenne, rocheux et accidenté, mais sain et accore, car à 2 encablures de distance il y a de 33 à 42 mètres, sable vasard. On ne voit à terre d'autres habitations que les maisons Endaidi et Mendeja et deux autres cases de carabiniers.


La mer du N. O. ne fatigue pas beaucoup dans cette baie, à cause de la disposition du fond qui est assez uni et mou. Les pratiques du pays assurent que l’on y trouve un bon abri avec les vents du S. E. à l’O. N. O. parle S. et l’Ouest. La tenue est bonne, mais les ancres s’enterrent beaucoup. Le meilleur mouillage est entre les deux maisons de carabiniers et à moins de 1 mille de la côte par 42 à 50 mètres d’eau.


Les seuls points abordables pour une petite embarcation sont les petites criques de Endaidi, Chantarreca et Barurdo, et les calles de chargement de Portuchiqui el de Portuandi. Toutes ces calles et ces criques ne peuvent être fréquentées que lorsque la mer est belle.


C’est en face de la calle de Endaidi que l’escadre anglaise de sir Home Pophan est restée mouillée en 1812.


La pointe de Santa Clara est malsaine et terminée par des récifs qui s’étendent au S. E. Entre cette pointe et celle de Mocoa qui est à petite distance dans l’O., le fond est de roche. La pointe de Santa Clara, nommée aussi Peña Mayor, est reconnaissable par l’ermitage de ce nom dont la blancheur tranche bien sur le fond sombre du terrain. C’est, au reste, le seul édifice qu’il y ait sur le versant des terres qui forment la pointe. Plus près de la mer et en dessous de l’ermitage gît l’endroit nommé Atalaya de Ondarroa. Après la pointe Santa Clara, la côte rentre au S. O. pour former la baie de Ondarroa, entourée par une plage ; elle est limitée au N. O. par la pointe Santa Clara et au S. E. par celle de Santurraran qui gisent à 3 encablures de distance. Les récifs qui sont au pied des deux pointes rétrécissent l'entrée de la baie.



pais vasco antes puerto vizcaya
ONDARROA BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Ondarroa :


— Le havre de Ondarroa est dans la partie Sud de la baie ; il s’enfonce un peu au S., puis il tourne à l'O. où il va se confondre avec la rivière Artibas qui se jette dedans. Il est fréquenté par les lanchones et les bateaux caboteurs de 2m 26 à 2m 83 de tirant d’eau. Ces derniers doivent entrer à marée haute et avec très beau temps, parce que le canal de la passe est très- étroit. A 5 encablures 1/2 en dedans de la barre, on arrive au môle de Ondarroa, sur lequel s’amarrent les lanchones et les bateaux de cabotage pour charger et décharger leurs marchandises ; mais ils sont à sec à mer basse et le môle est couvert dans les grandes marées. Les bâtiments qui veulent rester à flot doivent s’amarrer auprès du pont de la ville.


On est en complète sécurité dans le port, on n’y ressent ni la mer du large ni les crues, parce que la rivière Artibas qui coule dedans est peu importante.


La barre, quoique mobile, est bonne et la meilleure, dit-on, de toutes celles qui sont entre Machichaco et San Sébastian. Elle est défendue de la mer du N. O. par la pointe et par le récif de Santa Clara, ce qui permet de la prendre presque toujours à marée haute, et alors même que toutes les autres sont impraticables. La sonde donne de 3m 67 à 9m 96 d’eau dessus à marée haute, grandes marées, et de 0m 28 à 0m 56 à mer basse. Lorsqu’on l'a franchie, le fond diminue de telle sorte que tout le havre est presque à sec à marée basse dans les grandes marées.


La ville d’Ondarroa s'étend sur la côte Ouest du ha\re, et on la voit du S. ; elle contient 1 754 habitants qui sont presque tous pêcheurs ou trafiquants de poisson ; elle communique avec la côte opposée par un pont.


On trouve à Ondarroa des ouvriers pour faire des réparations aux bâtiments, des vivres, des secours en hommes et en bateaux. On y fait un certain commerce maritime et il y a des chantiers où l'on construit des bâtiments.



Instructions. 

— Pour entrer dans le port, on accostera la terre et la plage de l’O., côté où se trouve presque toujours le canal qui ordinairement court du N. E. au S. O. Les grands bâtiments et même les petits qui ne sont pas du pays ne doivent jamais entrer sans un pilote et une lanche de secours, parce que la barre est très variable et le canal étroit.



Pilotes

— Il n’y a pas de pilotes brevetés, mais tous les patrons de lanche sortent aussitôt qu’ils voient un navire, si ce dernier hisse un pavillon pour demander un pilote. Les frais de pilotage sont fixés d’après le tarif de Bilbao.



Marées. 

— La mer est haute à 3 heures du soir les jours de nouvelle et de pleine lune ; la montée de l’eau sur la barre est de 3m 39 aux grandes marées et de 1m 69 aux marées de quartiers.



Reconnaissances

— Le meilleur amer pour reconnaître le port Ondarroa lorsqu’on vient de l'O. est le Alto de Lequeitio, qui avec l’ermitage de Santa Clara permet d’aller chercher la barre facilement. Il suffira de gouverner sur la pointe Santa Clara, remarquable par l’ermitage qui est dessus et le seul édifice de cette nature que l’on rencontre après Lequeitio. Si l’on vient de l’E. on aura un bon amer dans l'île de Guetaria, sur laquelle on se guidera, puis on ira vers Santa Clara, l’ermitage le plus remarquable qu’il y ait dans l’E. d’Ondarroa."




(Source : Wikipédia)





Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 5 600 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire