JACQUES LE TANNEUR.
Jacques Le tanneur né le 6 décembre 1887 à Bordeaux et mort le 20 janvier 1935 à Bordeaux était un illustrateur et journaliste français.
Jacques Le Tanneur a beaucoup séjourné au Pays Basque dont il se fera un ambassadeur à
travers nombre de ses oeuvres.
Après avoir régulièrement passé ses vacances, enfant, à Biarritz, il loue dès le début des années
1920 une maison à Bidart. Puis il y fait construire la villa Pantxika-Baïta, achevée en 1929.
Il collabore avec le commandant William Boissel et le peintre Philippe Veyrin, fondateurs du
Musée basque de Bayonne en 1924, et a publié en 1932 A l'ombre des platanes, chronique des
provinces basques.
Nombre de ses oeuvres ont été reproduites sur des cartes postales, et sur la vaisselle de la
faïencerie Henriot.
ACCIDENT AU PAYS BASQUE PAR JACQUES LE TANNEUR |
Jacques Le Tanneur a été l'ami de Ramiro Arrue, Francis Jammes, Pierre Loti, Rosemonde
Gérard, Edmond Rostand.
Voici ce que rapporta à son sujet le programme officiel de la Fédération Française de Pelote
Basque, en 1928, sous la plume de Georges Planes-Burgade :
"Jacques Le tanneur.
Les Basques constatent avec une surprise, mélangée d’orgueil et aussi d'une sage ironie, que leur pays est, depuis quelques années, l’objet de l’engouement général. Comme le flot de l’Océan bat leurs rivages, l’afflux des touristes déferle sur leurs routes. Tout le long du golfe étincelant, les chalets poussent comme des champignons. Autour des frontons où les pilotaris rivalisent d’adresse et de force ; le long des rues de la vieille ville où défilent derrière une statue écrasée d’ornements, des cohortes de jeunes hommes en pantalons blancs et bérets rouges qui tirent des feux de salve vers le ciel ; devant l’estrade où des danseurs aux vestes chamarrées bondissent droits et graves, avec une telle légèreté qu’on cherche au bas de leurs mollets ronds les ailes de mercure ; partout où les traditions locales s’affirment, on voit accourir la foule des curieux extasiés... Chez les hôtes d’une saison qui roulent dans leurs limousines, comme chez les voyageurs d'un jour secoués dans les autocars, ce n'est qu’un cri "que ce pays est beau et que nous l’envions".
Quand un vieux Basque, assis dans sa cheminée, sous le jambon et la guirlande de piments rouges, recueille les échos de cette enthousiasme, je ne serais pas surpris que ce fût avec un haussement d’épaules, car il a conscience que ces passants trop pressés n'ont rien compris... Le Pays Basque livre à tout venant ses montagnes d’améthyste, ses gorges où chantent les eaux vives, ses coteaux couronnés de chênes, ses plaines que le blé et le maïs revêtent d’un manteau d’or ; il ne cache rien de sa vie extérieure, mais il garde jalousement le secret de son âme...
FÊTE AU PAYS BASQUE PAR JACQUES LE TANNEUR |
Le Peuple Basque a résisté à toutes les invasions, même pacifiques. Il ne se hérisse pas, il ne résiste pas ; il laisse passer, confiant dans sa forte personnalité ; il se contente de rester lui-même en conservant sa foi, ses mœurs, ses usages, sa langue.
Un tel peuple, un tel pays, avaient de quoi tenter la curiosité des littérateurs, et des artistes. Beaucoup sont venus.
Quelques-uns ont tiré un heureux parti des spectacles qui avaient enchanté leurs yeux. Mais combien sont-ils qui aient su voir et reproduire autre chose que la couleur, les lignes, l’apparence des êtres et des choses ?...
Pour déchiffrer et exprimer l'âme basque, il faut être Basque soi-même où y suppléer par un miracle d’amour et de patience.
Le cas de Jacques Le Tanneur pourrait nous en fournir la preuve.
Jacques Le Tanneur est né à Bordeaux, mais ses ancêtres maternels portaient le nom, très répandu en Eskual-Herria, de Larre, ce qui l’autorise à supposer qu’il a du sang basque dans les veines.
Tout enfant il venait régulièrement passer ses vacances à Biarritz : il reconnaît cependant, que, longtemps il ne sut apprécier de cette villégiature que les agréments futiles, la vie élégante, le luxe brillant et cosmopolite.
La poésie du Pays Basque, son charme profond, son originalité, lui furent révélés de façon assez curieuse, par une vieille maison (une des dernières de Biarritz, restaurée avec beaucoup de goût par M. Larrebat-Tudor, le très aimable architecte biarrot) et surtout par la contemplation des premières œuvres de Ramiro Arrué. Jacques Le Tanneur ne se lasse pas de proclamer l’admiration qu'il a pour le génie (Francis Jammes a prononcé le mot) de Ramiro Arrué et saisit chaque occasion de lui payer le tribut de sa reconnaissance.
PÊCHEURS DEVANT UNE CIDRERIE PAR JACQUES LE TANNEUR |
Notre ami a commencé tout jeune à dessiner...
Les marges de ses cahiers et de ses livres de collégien étaient couvertes de croquis qui témoignaient à la fois de dispositions exceptionnelles et d’une passion précoce pour l’art tauromachique.
Cette passion n’a fait que s’affirmer cependant que son talent ne cessait de se perfectionner.
Notre artiste fut d'abord l’interprète amusé des élégances et des petits ridicules de sa cité natale. Dans de nombreuses estampes que les amateurs se disputaient, comme dans son bel album "Les Heures Bordelaises ", il a non seulement reproduit avec une fidélité et une admirable sûreté de crayon, les silhouettes de quelques-uns de ses plus notables concitoyens, mais saisi sur le vif et pour jamais toute une société, dont le snobisme hautain s’allie d'ailleurs à de solides qualités provinciales.
Mais si Jacques Le Tanneur a trouvé à Bordeaux de quoi satisfaire son goût pour la satire légère et indulgente, c’est au Pays Basque qu’il a pu donner libre carrière à sa sensibilité.
Depuis la guerre, il passe chaque année plusieurs mois à Guéthary. Avec la foi d’un catéchumène, il s’est appliqué à connaître de mieux en mieux cette contrée et cette population vers lesquelles l’a ramené sans doute une hérédité longtemps en sommeil.
Sur le Pays Basque d'aujourd’hui et d’autrefois, il a lu, il a continué à lire tout ce que publient des auteurs compétents. Il n’est aucun point de la côte de Bayonne à Bilbao, aucun village de l’intérieur, de St-Jean-Pied-de-Port à Mauléon, qu’il n’ait exploré. Il a parcouru en tous sens l’Eskual-Herria du côté français comme du côté espagnol, à pied, à cheval, en auto, en avion. Il connaît sa petite patrie d’élection comme un Bordelais sa ville.
AU CABARET PAR JACQUES LE TANNEUR |
Au cours de ses randonnées, il a recueilli d'innombrables notations caractéristiques, pour composer des scènes vécues où, volontairement, les personnages, les animaux, les édifices tiennent une place plus importante que le paysage lui-même.
Son ambition c’est d'être le peintre des mœurs basques.
Certes, il ne s’astreint pas à une copie littérale et chacune de ses œuvres est une synthèse largement conçue, tirée des détails recueillis en maints endroits divers. Mais il tient scrupuleusement à être exact et, pour une erreur qui lui avait été signalée dans le costume d’un danseur souletin, il n’a pas hésité à recommencer une aquarelle.
Il pense, après Ingres, que "le dessin est la probité de l’art".
Trop modeste, il aime à dire qu’il serait satisfait si l’on accorde à ses gouaches et à ses aquarelles une valeur documentaire, si l’on rend hommage à son souci de la vérité.
Cet hommage, Jacques Le Tanneur l’a déjà reçu. Le Musée Basque a voulu posséder plusieurs de ses dessins et la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne l’a chargé de la représenter, après le regretté M. Goyetche, auprès de la Société des Études Historiques de la Gironde.
RETOUR DU MARCHE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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