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lundi 24 février 2020

SCANDALES À LA MAIRIE DE BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1938 (première partie)


SCANDALES À BIARRITZ EN 1938.


En 1938, deux détournements de fonds à la Mairie de Biarritz éclatent au grand jour.


pays basque autrefois 1938
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son édition 

du 24 novembre 1938 :


"Les vols de la Mairie indignent l'opinion publique.


L’émotion causée parmi la population de Biarritz par la découverte des détournements de fonds de Pierre Bourtayre était à peine calmée et voici qu’éclate la nouvelle des déclarations du receveur municipal, s'accusant d’avoir lui-même détourné 12 000 francs à son profit. Consternation de Biarritz: Il y a de quoi. L’ancienneté du vol, dit-on, met le coupable à l’abri de la loi, soit, mais le public n’entre pas dans ces considérations d’ordre judiciaire. Le vol est là. Il s’alarme à juste raison. Il se demande si véritablement le fonctionnaire indélicat s’en est tenu là. Et il a raison. Un grand malaise règne dans ce public. Il faut le soulager au plus vite. 



Pourquoi le receveur municipal n’a pas arrêté les 400 000 francs de vols de son subordonné le comptable ? Sans doute parce qu’il avait lui-même un vol sur la conscience. Dans quelle mesure il s'est fait son complice ? Voilà ce qu’il est intéressant de savoir. De la lumière sur tout ceci est nécessaire et au plus vite. L’opinion publique est indignée. 



pays basque 1938 plage
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN



L’Affaire Sadargues.




L’enquête de la police de Biarritz, sur la nouvelle affaire que l'on appellera désormais l’affaire Sadargues, a été terminée hier, assez tard dans la soirée. 




Elle porte sur un détournement d’un mandat de 12 000 francs avoué par le receveur lui-même en premier lieu à M. Hirigoyen, ensuite devant M. Arburu, commissaire de police, qui a procédé aux formalités qui incombent à sa charge et notamment à un premier interrogatoire. M. Sadargues a précisé que le détournement dont il s’accuse remonte à une douzaine d’années. La prescription pour ces sortes d’affaires est de dix ans ; seule la mise en disponibilité du receveur pouvait donc être prononcée et immédiatement appliquée. Quant à l’affaire elle-même elle appartient aujourd’hui au domaine de l’instruction. 


pays basque autrefois plage
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN


Au cours de l’interrogatoire qui s’est déroulé dans le bureau du commissaire de police, M. Sadargues a sorti précipitamment un revolver de sa poche dans l’intention évidente de mettre fin à ses jours ; il en a été immédiatement empêché. 




On est profondément étonné ici de l’acte délictueux commis par le receveur municipal dont les émoluments atteignaient la somme de annuelle de 50 000 francs. M. Sadargues avait succédé à son père il y a environ douze ans. Il était alors chef comptable et c’est Bourtayre qui lui succéda à ce poste. Possédant deux maisons au quartier Saint-Charles il a toujours mené une vie paisible, partagée entre son service, sa famille et la chasse. Ceux qui l’approchaient souvent ne manquent cependant pas de faire remarquer qu’il n’était généralement pas d’un commerce agréable ; ils ajoutent qu’il en est trop à la mairie qui lui ressemblent étrangement sous ce rapport et qu’on n’y trouve pas souvent des visages souriants. 




Bref, en ce qui concerne les détournements, il faut attendre, pour être complètement éclairé sur leur montant et sur leur durée, le rapport des experts à qui va être confié un travail long et minutieux. Un journal régional déclarait, ce matin, que plusieurs fonctionnaires municipaux qui étaient sous les ordres de Bourtayre venaient d’être inculpés. Renseignements pris à bonne source, nous pouvons affirmer que cette information est parfaitement inexacte.


pays basque autrefois musee
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN


Prescription ou pas prescription



A ces renseignements, nous croyons être en mesure d’ajouter que M. Sadargues est inculpé de faux et d’usage de faux. 




Nous venons d’indiquer que les faits à lui reprochés étaient couverts par la prescription. Cependant personne ne pourra nous contester l’existence d'un arrêt de la Cour de Cassation en date du 4 janvier 1935, si nos souvenirs sont précis, et qui vise tous les actes délictueux, quels qu’ils soient, de la nature de ceux dont s’est rendu coupable M. Sadargues. 




La prescription ne joue pas ou du moins ne peut pas jouer. 




Il est certain, en effet, que l’arrêt auquel nous nous référons pertinemment, prononce que les "bienfaits" de la prescription ne sont acquis à l’inculpé qu’à partir du moment où la victime a été amenée à constater les dégâts commis à son préjudice. 




La victime est ici la Ville de Biarritz




Les faits se situent certes à une époque qui les couvre de la prescription à condition que les constatations aient été faites dans les limites de cette même prescription. 


pays basque autrefois labourd 1938
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN


Mais la ville vient de s’apercevoir maintenant seulement des actes reprochés à M. Sadargues, lesquels sont distincts de ceux reprochés à Bourtayre. 




La conclusion qui s’impose, si l’on s’en tient aux certitudes, de l’arrêt de la Cour de Cassation, sont donc absolument différentes de celles qui semblaient découler des premières appréciations. 




Et de plus...en supposant que des examens minutieux aient été faits de la comptabilité fraudée, le blanc-seing n’aurait pu être accordé au fonctionnaire indélicat qu’en vertu, si l’on peut dire, d’une négligence dans les examens précités ou d’un maquillage habile des objets mêmes de ces investigations."



A suivre...







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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