LE MUSÉE VICTOR HUGO À PASAJES.
Victor Hugo séjourna à Pasajès, en Guipuscoa, en 1843 et il aima beaucoup cette ville, y rédigeant de nombreux écrits et réalisant des gravures.
MAISON VICTOR HUGO PASAJES PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Petit Parisien, dans son édition du 24 mai 1914 :
"Le Musée Victor-Hugo à Pasajès.
Les membres de la Société Victor Hugo célébreront aujourd'hui, au Panthéon, l'anniversaire de la mort du grand poète des Châtiments et de la Légende des siècles. Ainsi, chaque année, le souvenir populaire se recueille-t-il devant cette grande mémoire, dont la gloire, d'année en année, semble plus haute, plus éclatante et plus pure. Rien de ce qui touche au génial écrivain ne laisse le public indifférent. En conséquence, on lira avec plaisir l'étude que M. Léon Riotor, président de la Société des poètes français, membre du comité de la Société Victor Hugo, consacre au musée que la piété de deux Français, éleva, en terre espagnole, à la gloire du poète national.
A peine franchi le pont international de la Bidassoa, le Guipuzcoa basque vous accueille de son parler guttural et chantant. Un littoral convulsé abrite Fontarabie, dont l'originale splendeur s'abîme dans les efforts d'une édilité très moderne. Quelques collines assez hautes bordent l'océan, livrant passage à des lacs intérieurs. En voici un, presque aussitôt, à quelques kilomètres d'Irun, entre Renteria et l'admirable baie de Saint-Sébastien. Cette lagune rejoint la mer par un étroit chenal bordé de rocs, entre deux escarpements. C'est un port bien abrité. On le dénomme Pasajès. II y avait sans doute là un passage et aussi un droit de péage.
Au fond du lac, un tramway électrique réunit Irun, Renteria, Pasajès et Saint-Sébastien. C'est une bourgade sans caractère, avec de vastes entrepôts de commerce, des distilleries, des hangars. Seul un petit bâtiment prétentieux et rococo se campe au bord de la route pour abriter je ne sais quoi, peut-être les postes, et détonne étrangement. Des femmes offrent au touriste leur barque pour traverser sur l'autre bord, vers le goulet. C'est là que s'étagent, contre les collines littorales qui les protègent du vent du nord, San Juan et San Pedro, aux massives églises jaunes, aux étroites ruelles lépreuses, les villes du passé. C'est d'elles que parla Victor Hugo dans son livre de voyage : Alpes et Pyrénées. Et c'est dans cette maison robuste, à trois étages, à balcon de bois, avec sa placette au bord de l'eau, qu'il en écrivit un des chapitres.
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Elle porte le numéro 59, de la calle San Juan, elle porte aussi une plaque de pierre avec cette inscription :
En 1843
Ici vécut
Victor Hugo
Hommage de deux Français
1902
Les phrases sont en français, en basque et en espagnol. Ces deux Français sont Paul Déroulède, accompagné de Marcel Habert, qui fut député, aujourd'hui conseil\er municipal de Paris.
Déroulède vivait alors à Saint-Sébastien. Il avait lu le chapitre d'Alpes et Pyrénées, il voulut retrouver et commémorer le logis de Victor Hugo à Pasajès de San Juan. Il vit l'alcade J.-B. Icela, celui-ci appela le vieux curé José B. de Segurola. Voici le raide escalier de bois qui gravit l'étage occupé par le vicaire de la paroisse, et, passé la chambre à coucher de celui-ci, les deux pièces carrelées ouvrant sur le port, avec leur balcon de bois. Aujourd'hui, c'est un musée, où une bonne femme accorte reçoit le visiteur. Elle parle peu, ne demande rien, mais un tronc de tôle peinte avec inscription suppliante parle pour elle.
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