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vendredi 21 février 2020

INAUGURATION D'UN MONUMENT COMMÉMORATIF À IRUN EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN AOÛT 1913


INAUGURATION D'UN MONUMENT À IRUN EN 1913.


Cent ans après la bataille de San-Marcial à Irun, en 1813, un monument commémoratif est inauguré par la France et l'Espagne.


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PLAQUE COMMEMORATIVE BATAILLE IRUN 1813
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Matin, dans son édition du 31 août 1913 :


"31 Août 1813 - 31 Août 1913.



Les descendants de ceux qui s'entre-tuèrent il y a cent ans inaugurent aujourd'hui, à la frontière franco-espagnole, un monument commun aux morts des deux pays "En signe d'admiration pour leur courage et comme témoignage d'affection et de fraternité entre les deux nations soeurs, l'Espagne et la France".



Il y a cent ans, l'épopée impériale touchait à sa fin sanglante. Le rêve de folie ambitieuse, qui, un instant, donna à Napoléon l'illusion de la conquête de l'Europe et de la domination du monde sous son génial et despotique pouvoir, s'achevait dans la défaite. Les aigles vaincues se repliaient vers les Pyrénées après une campagne atrocement meurtrière, se défendant pas à pas, avec un courage admirable que la mauvaise fortune ne pouvait abattre. L'empire expiait cruellement une de ses plus lourdes fautes la guerre d'Espagne.




Sitôt après la bataille de Vitoria, le 21 juin 18l3, un désastre pour nos armes, le généralissime de l'armée anglo-hispano-portugaise, Wellington, résolut de s'emparer de San-Sebastian, que le général Rey occupait à la tête d'une garnison française de 3 300 soldats. 


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SIEGE DE ST SEBASTIEN 1813
PAYS BASQUE D'ANTAN


Un soir de la mi-août, la ville fut prise, malgré l'énergie de ses défenseurs, dans un assaut formidable des troupes alliées, qui se livrèrent sur les malheureux habitants à de pénibles scènes d'atrocités et de cruautés, auxquelles l'orage, l'incendie et la nuit vinrent ajouter plus d'horreur. A l'aube, la première cité espagnole de la frontière n'était plus que ruines fumantes où, pêle-mêle, gisaient morts, blessés et mourants ; rien cependant ne justifiait un traitement aussi rigoureux des alliés envers une population inoffensive qui se contenta de subir la loi du vainqueur sans jamais applaudir à ses succès !




Avant les dernières phases de l'assaut final, le maréchal Soult, campé sur la rive française de la Bidassoa, voulut secourir la ville infortunée. Plein de cette confiance que donne une nomination récente à un commandement élevé, pénétré de la nécessité de ne pas perdre San-Sebastian, le maréchal entreprend cette guerre qui consiste à traverser une rivière sous la mitraille lancée de hauteurs escarpées et d'engager le combat en avant d'un fleuve dont les eaux grossies par l'orage peuvent compromettre la retraite.




Wellington avait prévu l'attaque. Ses brigades anglaises se tenaient prêtes à appuyer une armée de 14 000 Espagnols placés an sommet du mont San-Marcial.




Le 31 août, au point du jour, les troupes françaises se mettent en mouvement. Elles passent la Bidassoa, au gué de Biriatou, entre Vera et Irun, et toujours sous le feu de l'ennemi, elles tentent de forcer le camp espagnol. Un orage formidable, une pluie torrentielle rendent plus pénibles les efforts d'escalade des divisions françaises décimées par le feu plongeant de l'infanterie espagnole, placée dans d'admirables positions de tir, sur les hauteurs de San-Marcial.


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SAN MARCIAL IRUN 1813
PAYS BASQUE D'ANTAN


L'armée française dut repasser la Bidassoa. Plus de 3 000 des nôtres et plus de 2 000 alliés restèrent sur le champ de bataille les pertes furent considérables de part et d'autre. 



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SAN MARCIAL IRUN 1813
PAYS BASQUE D'ANTAN



Peut-être engagée légèrement, la bataille de San-Marcial s'explique par le désir de tenter un suprême effort elle fut, sur la terre d'Espagne, le dernier et sanglant combat livré par l'armée des Pyrénées, qui, ensuite retranchée derrière la Nivelle, disputa pied à pied aux soldats de Wellington le sol de la patrie envahie !


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BATAILLE DE LA NIVELLE 1813
PAYS BASQUE D'ANTAN



Aujourd'hui, 31 août 1913, cent ans après, une cérémonie commémorative aura lieu sur le mont San-Marcial. 




Irun, petite ville espagnole, qui reflète dans le clair miroir de la Bidassoa la grâce de ses jolies filles et le charme de ses miradores, est pavoisé aux couleurs françaises et espagnoles. Le mont San-Marcial, avec les souvenirs héroïques qu'il rappelle, est situé sur son territoire. Sa municipalité a décidé d'y élever un mausolée aux morts de 1813. 




Dans un geste amical, elle a convié les villes voisines de la frontière française, Bayonne et Biarritz, à assister à l'inauguration ; celles-ci ont répondu favorablement et envoient des délégations qui déposeront des fleurs sur le monument.




Une inscription gravée dans la pierre montre nettement les sentiments d'amitié qui unissent les riverains de la frontière pyrénéenne. 

En voici le texte :



Aux héroïques soldats français et espagnols tombés sur ce champ de bataille il y a cent ans en signe d'admiration pour leur courage et comme témoignage d'affection et de fraternité entre les deux nations sœurs, l'Espagne et la France.




Un souvenir aux braves de 1813 et un souhait d'union et de paix entre les deux pays ; un hommage rendu à l'héroïsme du passé en même temps qu'une espérance exprimée pour l'avenir, voilà ce que sera cette cérémonie. Dans l'ardeur du combat, il arrive parfois que suivant les lois de la guerre, les belligérants consentent à cesser les hostilités et à signer une trêve momentanée afin de donner une sépulture à leurs morts. A plus forte raison, des peuples voisins et amis obéissent-ils à une noble et heureuse inspiration quand après une longue et féconde période de paix ils s'unissent pour célébrer le passé glorieux de leurs ancêtres et affirmer leur sincère désir de concorde.




Comme le disait dans son invitation le distingué alcade d'Irun, "devant ce monument il ne s'agit point de rappeler des souvenirs de victoire ou de défaite, mais de fêter des héros dignes de leurs grandes traditions nationales et de l'admiration universelle".




Les faits mémorables de 1813 appartiennent à l'Histoire ; s'il convient de les évoquer dans des circonstances comme celles-ci, c'est afin de mieux faire ressortir les bienfaits de la paix. Au reste, l'Espagne comme la France ont connu à travers les vicissitudes de leur histoire, des heures de gloire et de tristesse. L'héroïsme de leurs soldats n'a pas à se jalouser : jadis il entra violemment en conflit. Mais leurs rivalités ne connurent jamais de ces conséquences déplorables, de ces mutilations de territoires qui laissent dans le cœur des peuples des ferments de haine, des meurtrissures douloureuses et des rancunes inoubliables.




Sous le brûlant soleil d'août, la fougeraie rougeoie comme symbole du sang vermeil qui, jadis, empourpra le mont San-Marcial, un jour de bataille. 




Mais les souvenirs historiques n'enlèvent pas à cette fête son véritable caractère ; elle est la manifestation simple et grandiose de l'amitié de deux peuples qui veulent vivre unis dans ce coin pittoresque du pays basque, berceau de l'alliance franco-espagnole. Les cimes altières de l'Aragon et de la Navarre semblent tout à coup s'être abaissées à cet endroit comme pour faciliter l'échange de leurs sympathies. C'est là qu'un de nos plus grands rois vint, à l'île des Faisans, mettre un terme à des luttes séculaires par son mariage avec une princesse espagnole.




La nature a placé un trait d'union entre la douce France et la chevaleresque Espagne. Leur union n'est pas une chimère, sur ces monts habités par des Basques de même race, de même langue, de coutumes identiques ; où les sentiers et les routes de l'un et de l'autre pays se confondent. On pourrait leur appliquer ces deux vers de Lamartine :


Des frontières an ciel voyez-vous quelque trace ?

La route a-t-elle un mur, une borne, un milieu ?




J. Garat,

député, maire de Bayonne."



(Source : https://veteranosescoltadecaballeria.com/alarde-de-san-marcial-de-irun-cuadro-de-la-batalla-de-1813/ et https://www.diariomilitar.es/batalla-de-san-marcial-un-cuadro-guipuzcoa-y-espana/)





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