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vendredi 4 août 2023

IRUN EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN AOÛT 1913

IRUN EN 1913.


Cent ans après la bataille de San-Marcial à Irun, en 1813, un monument commémoratif est inauguré par la France et l'Espagne, en août 1913.


pais vasco antes guerra napoleon monumento irun
MONUMENT DU CENTENAIRE DE LA BATAILLE DE SAN MARCIAL IRUN 1813
INAUGURE EN 1913



Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, le 26 août 

1913, sous la plume de Stéphan :


"La France aux fêtes d'Irun.



Le 31 du présent mois, la municipalité de la ville frontière espagnole d’Irun célébrera le centenaire de la bataille de San-Marcial, où l’armée franco-hispano-portugaise fut victorieuse des troupes françaises, que commandait le maréchal Soult. C’est le droit des Espagnols de fêter l’anniversaire de leurs victoires et même, si nous nous plaçons à leur point du vue, nous pouvons convenir que c’est leur devoir : en effet, dans le temps ou nous vivons, la menace de la guerre étant sans cesse suspendue sur la tête de tous les peuples, les nations exposées à ce terrible péril ont raison de ne laisser échapper aucune occasion d’exciter la fibre patriotique et de glorifier la vertu militaire en évoquant le souvenir des victoires qu'elles ont remportées et des soldats qui sont morts pour la cause du pays. 



Mais la municipalité d’Irun a invité M. Eugène Etienne, ministre de la guerre, le gouverneur militaire de Bayonne, le préfet des Basses-Pyrénées, les sénateurs et les députés de ce département à prendre part aux fêtes qu'elle organise. Il ne semble pas que cette municipalité ait fait preuve de tact en adressant cette invitation aux personnalités officielles que l’on vient de dire, et même on pourrait avancer qu’elles ont manqué de goût et tout au moins de délicatesse quand elles ont pris cette initiative ; mais, en tout cas, ces personnalités commettraient une faute grave et compromettraient fâcheusement la dignité de notre pays si elles acceptaient de s’associer à cette commémoration d’une défaite française. Car ces fêtes d’Irun ne sont pas autre chose puisqu’il ne s’agit point du tout d’élever un monument à la mémoire des soldats tombés de part et d’autre à San-Marcial. 



guerra pais vasco antes napoleon
SAN MARCIAL IRUN 1813
PAYS BASQUE D'ANTAN


C’est à ce titre seulement que le gouvernement de la République française a pu, l’année dernière, participer officiellement, par l’envoi d’une mission spéciale, aux cérémonies célébrées en Russie â l’occasion de la guerre francorusse de 1812. La Russie, évidemment, célébrait bien sa victoire sur Napoléon Ier, mais elle la célébrait sans éclat, je veux dire sans ostentation, car, en fait, les solennités consistaient principalement en inauguration de monuments élevés en l’honneur des soldats de l’armée et de ceux de l’armée française et, d’un musée de souvenirs de la guerre. 



Pourtant, quoique cette participation de la France à la commémoration de la guerre de 1813 pût se justifier par cette raison que je viens d’exposer, j’estime quelle était regrettable. Même alors que la Russie est devenue notre alliée il est humiliant pour nous que notre pays soit représenté officiellement à des cérémonies sur lesquelles plane le souvenir d’un désastre terrible d’où date le déclin de notre puissance militaire. En outre, il ne pouvait être que très blessant pour les représentants de la France d’assister à l’inauguration d’un musée où sont recueillies les dépouilles de notre armée trouvées sur le champ de bataille, ou plutôt abandonnées dans ces campagnes couvertes alors d’une neige qui pour tant de nos soldats fut un linceul. 



L’Allemagne, qui célèbre cette année les batailles de Leipzig, de Lutzen et de Baulzen, où elle fut victorieuse des armées de Napoléon, n’a pas eu l’indiscrétion d’inviter la France à s’associer à ces commémorations, pas plus qu'elle ne songe à l’inviter à cette fête de la capitulation de Sedan - le Sedantag - qui est devenu de l’autre coté des Vosges une seconde fête nationale. 



guerre histoire allemagne fêtes sedan
SEDANTAG BERLIN 1914



L’année dernière, à propos de la participation de la France aux fêtes de Moscou, je faisais remarquer ici qu’il était singulier et même scandaleux, que le gouvernement de la République, qui a volontairement oublié de commémorer le centenaire des victoires napoléoniennes, même de victoires telles que Marengo, Iéna, Austerlitz, Ulm et Wagram, eût jugé bon de s'associer à la défaite que les armées françaises se virent infliger en 1812, et non point par l’armée ennemie, mais par la neige el le froid. Encore y avait-il, pour ce cas particulier, l’excuse ou, tout au moins, la circonstance atténuante que j’ai indiquée. Il n’y en aurait aucune dans le cas où elle participerait aux fêtes d'Irun, et, il serait honteux, alors que le gouvernement de la République n’a pas célébré le. centenaire des victoires de la France en Espagne qu’elle célébrât celui de sa défaite. Il se peut que le gouvernement de la République n’aime pas Napoléon, son régime et sa conception de la liberté, mais la France de 1913 est solidaire de celle de 1813, et nous devons aujourd'hui, que nous soyons royalistes, bonapartistes ou républicains, être fiers des victoires des armées françaises, qu'elles soient celles de la République, celles de l’Empire ou celles de la Monarchie, et nous attrister au souvenir de leurs défaites. 



tableau peintre salon guerre napoléon russie
TABLEAU L'ARMEE FRANCAISE QUITTE MOSCOU
ABEL MARCELLI SALON 1912



On veut espérer que le gouvernement, tout désireux qu’il doive être en ce moment de ce concilier les sympathies de l'Espagne, pour arriver à conclure avec elle une entente cordiale, premier pas vers une alliance que les deux pays ne peuvent que reconnaître désormais nécessaire, ou veut espérer, dis-je, que le gouvernement comprendra qu’il n'a pas le droit, de s’associer aux fêtes d’Irun, qu'il n’a pas le droit d’aller à Irun humilier la France. 



Dira-t-on que l'Espagne serait froissée d’un tel refus ? A qui, chez nous, l’idée de s’estimer blessé viendrait-elle si, le gouvernement de la République célébrait l'anniversaire d’une des nombreuses et éclatantes victoires que les troupes françaises ont, sous la monarchie, remportées sur les troupes espagnoles et invitant le gouvernement de S. M. le roi Alphonse XIII à y assister, l'Espagne déclinait cette invitation ? Personne, assurément. 



Aussi bien, le gouvernement de la République vient-il de recevoir une leçon méritée ou, tout au moins, de se voir donner un exemple qu’il n’a qu’à suivre, s’il n’a pas encore répondu par un refus poli â l’invitation de la municipalité d’Irun : les sociétés musicales des Basses Pyrénées, invitées par les organisateurs à prendre part à la célébration du centenaire de la bataille de San-Marcial, ont déclaré ne pouvoir se rendre à ces fêtes, qui doivent rester purement espagnoles.


guerra napoleon pais vasco antes
SAN MARCIAL IRUN 1813
PAYS BASQUE D'ANTAN


On dit qu’une musique militaire a été autorisée à participer aux fêtes d’Irun. La population de la frontière française proteste avec raison contre une telle autorisation qui serait, de la part du gouvernement français, une marque de faiblesse et un acte de complaisance qui équivaudrait à une lâcheté. Que les Espagnols, s’il leur plaît, célèbrent leur victoire, c’est, je le répète, leur droit absolu. Mais nous nous refusons à admettre que des musiciens français soient commandés pour aller se faire entendre au cours d’une fête dont l’occasion est une victoire remportée sur des soldats français. On veut espérer que le gouvernement de la République qui, en ce moment, est patriote et qui a, en de récentes circonstances, fait tout son devoir de gouvernement français, ne laissera pas commettre un tel scandale et ne le commettra pas non plus pour son compte. La France ne doit pas aller à Irun."








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jeudi 15 juin 2023

LA CORNICHE DE LA CÔTE DES BASQUES EN 1913 (troisième et dernière partie)

 

LA CORNICHE DE LA CÔTE DES BASQUES EN 1913.


Dès le début du 20ème siècle, existent des projets pour aménager la Côte des Basques.

dimanche 14 mai 2023

LA CORNICHE DE LA CÔTE DES BASQUES EN 1913 (deuxième partie)


LA CORNICHE DE LA CÔTE DES BASQUES EN 1913.


Dès le début du 20ème siècle, existent des projets pour aménager la Côte des Basques.

jeudi 2 mars 2023

LES CHIENS AU PAYS BASQUE AU DÉBUT DU 20ÈME SIÈCLE (deuxième partie)

 

LES CHIENS AU PAYS BASQUE AUTREFOIS.


Au début du 20ème siècle, les chiens, en particulier errants, sont un problème au Pays Basque.



pays basque autrefois fourrière labourd chiens
AGENT BARBACANNE ET FOURRIERE
BIARRITZ 1905



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale, dans plusieurs éditions :



  • La Gazette de Biarritz, le 14 juillet 1912 :


"Les Chiens.


Enfin ! on s’est décidé à prendre quelques mesures contre les chiens errants. Ce n’est pas encore assez : il faut absolument que la voiture de la fourrière des chiens circule dans la soirée, de 8 à 9 heures, et ramasse tous les errants qui sont un véritable danger pour les habitants, résidents ou étrangers qui se trouvent à Biarritz. Il y va du bon renom de la station, car on ne vient pas en villégiature avec la crainte de devenir enragé, faute d’une bonne police."



  • La Gazette de Biarritz, le 21 juillet 1912, sous la plume de Véritas :

"Les chiens.


On nous écrit : 

Monsieur le Directeur de la "Gazette de Biarritz." 


Je lis, avec surprise, dans le numéro de votre journal, portant la date du 14 Juillet 1912, un entrefilet concernant ce que vous appelez "les chiens errants". 



Permettez-moi de vous déclarer que je ne partage nullement vos sentiments au sujet de ces malheureuses bêtes. 



Ces "chiens errants" sont en général de braves bêtes que leurs maîtres, de la classe ouvrière, n’ont ni le temps ni les moyens de faire promener clans les parcs et les jardins. 



Les étrangers n’ignorent pas ces faits et sont loin de voir, dans un chien qui passe seul, un chien enragé, menaçant la tranquillité publique. Mais ils sont, trop souvent, témoins des brutalités dont ces bêtes sont l'objet, au moment où on les saisit pour les jeter en fourrière, et ils déplorent qu’elles soient traitées avec tant de barbarie. 



D’ailleurs, il est impossible de reconnaître, après l'abattage, si un chien est enragé ou non ; et vous rendriez un réel service à vos nombreux lecteurs en les prévenant que les neuf dixièmes des chiens que l’on tue comme étant enragés, n’étaient nullement atteints d’hydrophobie. 



Ce serait tranquilliser les esprits et sauver la vie à de nombreuses et innocentes bêtes."



"J’en demande bien pardon à l’aimable dame qui signe du pseudonyme "Véritas", mais ses arguments ne m’ont pas convaincu. 



Les chiens sont ici en nombre vraiment excessif. Beaucoup errent en liberté jour et nuit, soit qu’ils n’aient pas de maîtres, soit que leurs maîtres ne s’en occupent plus. Mal nourris, mal protégés contre les intempéries, ces chiens sont les plus exposés aux maladies et à la rage et sont pour cela un danger. 



Ils sont aussi une cause de trouble quand — ce qui est fréquent — leurs hurlements chassent le sommeil des habitants et de leurs hôtes. 



Je ne demande ni la mort du pêcheur ni la destruction des chiens, mais je répète que c'est par les chiens errant la nuit qu’il faut commencer la rafle quand la nécessité s'impose de prendre des mesures de propreté ou de prophyllaxie."



  • La Gazette de Biarritz, le 8 septembre 1912 :

"Arrêté Municipal sur les chiens. 


— Pendant la durée de deux mois, à partir du 1er Septembre, la circulation des chiens sur la voie publique est interdite, à moins qu’ils ne soient tenus en laisse ou muselés. Tout chien qui sera trouvé errant sur la voie publique sera saisi et mis en fourrière."



spa assistance animaux fourrière paris
SOCIETE D'ASSISTANCE AUX ANIMAUX PARIS



  • La Gazette de Biarritz, le 16 février 1913 :

"Les chiens.


Soucieuse de la sécurité publique, notre administration est résolue à se montrer extrêmement sévère pour la police des chiens. Tous les animaux doivent être munis de la muselière et être tenus en laisse. Des procès-verbaux sont faits aux contrevenants, et d’ailleurs la voiture dite "des chiens" parcourt les rues de jour et de nuit pour enlever et mettre en fourrière tous les chiens errants. 


Il y a, en effet, beaucoup de chiens à Biarritz. Le nombre des chiens imposés est de 1 250 environ ; il faut en compter à peu près autant qui échappent à la taxe. Mais la police a mission d’y mettre bon ordre. 



taxe municipale chiens 1855
TAXE MUNICIPALE SUR LES CHIENS 1855

Vendredi, un chien venu de l’extérieur a traversé notre ville, bousculant et mordant un certain nombre de ses congénères. Ce chien a été abattu et son corps a été envoyé pour autopsie à l’Institut Pasteur de Bordeaux. Une enquête très sévère a été faite et tous les chiens qui ont été mordus ou qu’on peut supposer mordus sont signalés et seront impitoyablement abattus, si le chien agresseur est reconnu atteint de la rage."



  • La Gazette de Biarritz, le 2 mars 1913 :

"A propos de Chiens.


On nous écrit : 


Sur votre avant-dernier journal, j'ai lu votre article sur les chiens où vous constatez qu’il y en a 1 250 payant la taxe municipale et peut-être autant ne la payant pas. 



Or, les chiens non inscrits appartiennent généralement à des gens qui n’ont pas les moyens de les nourrir, ou à des assistés du Bureau de Bienfaisance ; n’étant pas nourris, ils vont chercher pâture, mangent des immondices et parfois des charognes. C’est par eux que nous sommes gratifiés de cas de rage et de l’obligation de la muselière. 



Il n’y a vraiment qu’une chose à faire pour obvier à tous ces désagréments, c’est de prendre à Biarritz l’arrêt qu’a pris la municipalité de Bidache, et dont voici la teneur : "Le garde-champêtre est chargé de faire abattre les chiens dont la taxe n’a pas été acquittée en 1912." 



C’est radical, mais c’est juste, et en même temps, empêche cette affreuse maladie qu’est la rage et contre laquelle nous devons tous nous défendre. 



Un chien qui s’échappe sans muselière d’une maison ou d’un jardin parce qu’un fournisseur, boulanger, boucher ou facteur laisse la porte ouverte, est attrapé par la cuisse, et dès ce moment, il en coûte 3 francs pour le reprendre. 



A Bayonne, ville voisine, on se conforme à l’arrêté préfectoral du 8 Décembre 1866, qui dit que la redevance est d’un franc par jour de fourrière pour frais de capture, nourriture et garde. 



Pourquoi alors deux poids et deux mesures dans deux villes-sœurs et pourquoi Biarritz enfreint-il les règlements préfectoraux qui sont faits pour tout le département ? 


Veuillez agréer, etc.... 

D. V."



  • La Gazette de Biarritz, le 12 juillet 1914 :

"Muselez vos chiens. 


— En raison d'un cas de rage qui vient de se produire, le Maire de Biarritz vient de renouveler, pour une durée de trois mois, l’arrêté municipal concernant les chiens sans muselière. 


Tous les chiens errants non muselés seront capturés et mis en fourrière. 


Ne seront admis à circuler sur la voie publique que les chiens muselés ou tenus en laisse. 


Le public est prévenu qu'il doit se conformer au présent arrêté sous peine de contraventions. 


La police exerce une rigoureuse surveillance."



 A suivre...




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dimanche 13 novembre 2022

LES LIAISONS FERROVIAIRES ENTRE LES DEUX PARTIES BASQUES À LA FRONTIÈRE FRANCO-ESPAGNOLE EN 1913

LES LIAISONS FERROVIAIRES AU PAYS BASQUE EN 1913.


Dès 1857, commence, en Pays Basque Sud, la construction de la ligne de chemin de fer Tudela-Bilbao par la Compañia del Ferrocarril de Bilbao à Tudela por Miranda.




pais vasco antes guipuzcoa puentes
TROIS PONTS INTERNATIONAUX ET TRAIN
IRUN GUIPUSCOA




Voici ce que rapporta au sujet de ses communication ferroviaires le quotidien La Petite Gironde, le 

14 octobre 1913 :



"Communications.

Les Relations entre la France et l’Espagne.



Comment relier la Vizcaya et la Haute Navarra à la France ? 



Au moment où le Président de la République française vient de rendre courtoisement sa visite à Sa Majesté Alphonse XIII, aucun bon Français ne peut faire fi des intérêts commerciaux communs des deux nations amies, si importants qu’ils ont été plus forts que les zizanies de politiciens eu chambre et qu’ils ont amené l’heureuse entente actuelle. 



roi espagne président république france paris
LE ROI ALPHONSE XIII ET RAYMOND POINCARE
PARIS 1905



La formule de 1659 : "Il n’y a plus de Pyrénées," n’aura jamais été autant une vérité que le jour où les voies ferrées, en état très avancé d'achèvement, seront terminées, et que le commerce franco-espagnol pourra profiter de ces nouveaux moyens de communication établis au travers même de ces montagnes. 



Cependant, il y aura encore deux régions qui resteront injustement peu favorisées, si la grande Compagnie française des chemins de fer qui a le monopole des relations avec l’Espagne ne se montre pas plus conciliante : la Vizcaya et la haute Navarra, qui enserrent la Guipuzcoa et l’Alava traversées par la ligne principale de la Compagnie des chemins de fer del Norte. sont encore privées de relations par fer directes avec notre pays. 



Ces deux provinces ou parties de province sont très intéressantes, car elles sont des contrées d’un sol très fertile et d’un sous-sol d'une richesse inouïe en minerais de toutes sortes. La Vizcaya est le pays de la Péninsule où règne la plus fébrile activité industrielle, et par suite un essor commercial immense ; l'importance de la pêche sur la côte est universellement connue, et les plus importantes firmes de salaison y ont établi des comptoirs. La haute Navarra produit de grosses quantités do laines. 



Oviedo, A l'extrémité sud-ouest de la Vizcaya, est relié par Bilbao à San-Sébastian, et la capitale de la Navarra, Pamplona, est desservie par la ligne Alsasua-Casetas ; tout le monde sait cela. 



pais vasco antes vizcaya estacion
GARE DES FERROCARRILES VASCONGADOS
BILBAO BISCAYE



Mais d'un côté la gare des "Ferro-Carriles Vascongados", à San-Sebastian, n’est pas réunie par rail à celle de la Compagnie del Norte. Il en résulte que la traversée de San-Sebastian est pratiquement impossible pour les marchandises. 



Par ailleurs, Pamplona ne communique avec Irun que grâce à une boucle de 157 kilomètres, alors que la distance entre les deux villes est inférieure à 60 kilomètres en ligne droite. 



Les relations de ces régions avec la France, comme importation et exportation, sont donc entravées et présentent do telles difficultés qu'elles sont à peu près nulles aujourd’hui.



Heureusement, deux initiatives louables font espérer qu'il n’en sera pas de même dans un délai d'autant plus bref que les volontés se montreront plus nombreuses autour des efforts accomplis.



D'abord, quelques capitalistes de San-Sebastian, aidés de l'influence morale des riches et puissants "Ferro-Carriles Vascongados", ont construit un tronçon de San-Sebastian à la frontière française, déjà ouvert au trafic voyageurs et qui pourrait l’être très prochainement au trafic marchandises, tandis que se terminerait la ligne Irun-Pamplona par Elizondo, San-Esteban. Cette ligne, récemment mise en construction, se grefferait à la station S.-S.-F.-F. d'Irun, et son trafic pourrait arriver à Hendaye sans transbordement.



pais vasco antes tren
BILLET DE TRAIN FERROCARILES VASCONGADOS
DE BILBAO A SAN SEBASTIAN 



La Compagnie du Midi, jalouse de ses prérogatives et paraissant mal comprendre ses intérêts, a grevé d'une lourde contribution les ressources de la Compagnie S.-S.F.-F. pour lui permettre accès sur notre territoire et lui laisser passage sur ses terrains jusqu'à la gare d'Hendaye : la Compagnie française retient 59,90 % des recettes brutes sur le parcours Hendaye-Irun alors que le Norte espagnol prélève 20 % de toutes les autres recettes de la Compagnie S.-S.-F.-F.. Les deux vieilles Compagnies assurent, en revanche, le service des recettes. Il eût semblé plus politique pour le Midi d'abandonner cette contribution infime pour lui, et de ne songer qu’à l'augmentation de trafic qui résulterait à son profit de l’adduction d'un tonnage de marchandises très important, dont une faible partie seulement, vu les difficultés présentes, prend la voie de mer ou les itinéraires longs existants, quand la valeur des marchandises permet de les grever de transports coûteux. Le Midi ne pouvant invoquer la raison de "concurrence", il faut qu’il fasse preuve d’une meilleure connaissance de ses intérêts. Il ne doit pas s'opposer, par une ridicule sympathie d'actionnaire pour la Compagnie del Norte, à l’essor de deux entreprises nouvelles déjà autorisées par le gouvernement espagnol, et appelées à lui apporter dans la suite de gros bénéfices. 


obligation chemins fer midi
OBLIGATION COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DU MIDI


La Compagnie S.-S.-F.-F. ne pourra peut-être pas mener à bien cette entreprise par ses seuls moyens, mais aux termes d'engagements existants, elle sera soutenue par les "Ferro-Carriles Vascongados", dont c’est l’intérêt, et qui sont capables de l’effort nécessaire pour contrôler le trafic d’Oviedo à Pamplona, et l’amener à Hendaye aux Chemins de fer du Midi de la France. 



C’est au gouvernement français, fort du courant d’opinions présentes, de tendre la main aux deux provinces basques défavorisées. C’est au ministre des travaux publics d’éclairer la situation, après entente avec son collègue des finances pour règlement des questions d’organisation douanière locale, se rappelant utilement que les différents accords avec l’Espagne rendent légalement possible l’établissement de toute nouvelle gare frontière



Deux hommes d'Etat éminents, l'un Français, l'autre Espagnol en même temps que Basque pressentirent il y a un demi-siècle les besoins d'aujourd’hui : le sénateur de l’empire, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères. M. Drouyn de Lhuys, et don Javier de Isturitz, ministre de l'intérieur d’Espagne signèrent à Paris la convention du 8 avril 1864, qui régit encore les relations franco-espagnoles par Hendaye-Irun. Dans leur sagesse ils eurent la prévoyance de l'avenir et le troisième paragraphe de l'article 4 de cette Convention fut rédigé par eux dans la pensée certaine que le trafic franco-espagnol était appelé à prendre des proportions sans cesse grandissantes. Les Hautes Parties contractantes s'y promettaient d’étendre le bénéfice de leur entente aux autres points où pourraient venir "aboutir des voies terrées auxquelles le régime des transports internationaux pourrait être appliqué." 


diplomate homme politique france ministre restauration
PHOTOGRAVURE D'EDOUARD DROUIN DE LHUYS
PAR AUGUSTE-CHARLES LEMOINE VERS 1865


pays basque autrefois espagne ministre intérieur
PORTRAIT DE FRANCISCO JAVIER DE ISTURIZ
PAR ANTONIO GISBERT 1872


Lavech de Chancy, président de la commission de "Commerce et Transport" de la Chambre de commerce d’Espagne, A Bayonne."





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jeudi 15 septembre 2022

L'HÔPITAL MARIN DE HENDAYE - HENDAIA EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1913

L'HÔPITAL MARIN EN 1913.


Dès 1895, l'Assistance Publique de la Ville de Paris acquiert un terrain pour y construire un hôpital.




pays basque autrefois sanatorium preventorium labourd
SANATORIUM DE LA VILLE DE PARIS
HENDAYE 1913





Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Figaro, le 5 octobre 1913, sous la plume de Paul 

Strauss :



"A Hendaye.



En des pages émouvantes, Alexandre Hepp a dépeint les désastres d'une hérédité morbide invaincue ; il a voulu, romancier social, exhorter à l'action les indifférents, en montrant la gravité des tares héréditaires tenues pour inéluctables. L'auteur d'Une Cruelle Etreinte s'est efforcé de frapper dur et il a recouru à la manière forte pour faire pénétrer dans les cerveaux rebelles l'idée neuve de prophylaxie antituberculeuse ; il a déployé avec son talent accoutumé un pessimisme fait pour justifier la thèse du certificat de mariage du bon poète Jean Lahor et pour servir d'excuse au législateur de l'Etat d'Indiana ou de celui de New-Jersey.



Les maîtres de la médecine contemporaine, Brouardel, Grancher, Landouzy, ne professent pas une doctrine aussi intransigeante ; ils enseignent la prudence, également éloignée, suivant la parole même du professeur Landouzy, de l'indifférence pernicieuse aux individus, à la famille et à la société et d'une peur inconsidérée, mauvaise et inhumaine conseillère.



pays basque autrefois hôpital marin labourd
EXERCICES D'ASSOUPLUSSEMENT ENFANTS
HÔPITAL MARIN HENDAYE



Quelle que soit l'hérédité, de graine ou de terrain, s'il y a toujours des précautions à prendre et des risques à courir, l'espoir d'une sauvegarde victorieuse n'est pas amoindri. Et cette perspective d'une résistance efficace s'élargit chaque jour, à mesure que le domaine de la médecine préventive s'étend et que l'hygiène sociale prend davantage conscience d'elle-même.



Il n'est jamais permis de désespérer, surtout en puériculture. Des soins attentifs et, la tendresse maternelle ont raison des pires prédispositions morbides. Et, si le milieu familial est périlleux ou suspect, si la famille est impuissante à l'oeuvre de préservation physique, la bienfaisance privée et l'assistance publique ont leur responsabilité qui commence.



La France, si lente à organiser de toutes pièces sa défense sanitaire, a eu la première un riche outillage d'hôpitaux marins et de sanatoriums maritimes. Non sans une légitime fierté, le docteur Armaingaud, l'un des promoteurs avec Bergeron de ces stations marines, a pu invoquer des statistiques triomphantes. Toutes les nations ont renforcé, sur le modèle français, leur armement antituberculeux ; quelques-unes semblent avoir pris l'avance pour leurs colonies de vacances, leurs stations de forêts ou d'altitude, sans toutefois rivaliser avec nous pour le traitement maritime. 



Les chantres de la mer, Michelet en tète, n'ont pas exagéré ses bienfaits. C'est la grande réparatrice. Il la faut aimer jusque dans ses excès. Cette dévotion n'a d'ailleurs rien d'exclusif. Les amoureux de la montagne ne doivent pas être jaloux ; les cures d'altitude leur sont réservées et les sports d'hiver leur valent un regain de vogue, un surcroît d'attraction. Les amis des champs, eux non plus, n'ont aucun sacrifice à l'aire. La part qui leur reste est la plus grande et la plus belle.


pays basque autrefois hôpital marin labourd
ENFANTS HÔPITAL MARIN PLAGE HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Toute une science nouvelle, indépendante de l'hydrologie en plein épanouissement. et dont le rôle n'est pas réduit, s'est formée pour utiliser les climats, la mer, la montagne, les vallées, la campagne, dans un but sanitaire et pour un objet médicamenteux. La thérapeutique puise dans la nature de meilleures armes et de plus sûrs remèdes. Le soleil lui-même, trop longtemps ignoré pour ses vertus purifiantes, concourt à des cures merveilleuses, à Leysin et ailleurs.



Hôpitaux marins et Sanatoriums maritimes, les uns publics, les autres privés, remplissent pour le relèvement de l'enfance maladive ou malade le rôle le plus efficace. La cure marine est à double fin, chirurgicale et médicale ; elle n'a pas pour unique objet le traitement médical ou chirurgical proprement dit, elle comporte la prévention des maladies infantiles, la préservation de l'enfance chétive.



Après l'hôpital de Berck-sur-Mer, l'un des joyaux de l'Assistance publique de Paris, la création de l'établissement modèle d'Hendaye, dans un site ravissant, a comme inauguré une seconde étape dans l'histoire du traitement marin.



pas-de-calais hôpital marin
HÔPITAL MARIN 
62 BERCK-SUR-MER



L'Asile pour enfants de la Ville de Paris, dont le nom technique devrait être celui de Préventorium, après quatorze ans de fonctionnement, a réalisé les espérances des fondateurs et a pris rapidement, dans l'outillage préventif, une place de choix.



Au début, les familles parisiennes s'effrayaient un peu de l'éloignement. C'était, ou peu s'en faut, l'exode pour l'Espagne. Le retour à Paris des premiers bénéficiaires de ce séjour réparateur dissipa promptement les appréhensions initiales. En peu de temps, l'institution d'Hendaye devint populaire dans les faubourgs.



Le Conseil municipal de Paris, à bon droit fier de cet établissement si utile, n'a pas tardé, d'accord avec le conseil de surveillance, à tripler l'effectif, à le porter de deux cents à plus de six cents. Le nombre des convois a augmenté ; la durée moyenne du séjour a pu être légèrement prolongée. L'afflux des demandes d'admission ne s'est pas ralenti ; toutes les exigences ne sont pas satisfaites. La règle inflexible de la limite d'âge ferme la porte de l'Asile tutélaire à de nombreux adolescents des deux sexes qui ne trouvent nulle part l'abri de salut dont ils ont besoin.



pays basque autrefois hôpital marin
GARCONS HÔPITAL MARIN HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



En toute saison, hiver comme été, au printemps comme à l'automne, six cents enfants convalescents, débiles, plus ou moins profondément atteints dans leur équilibre de santé, des garçonnets amaigris, des fillettes aux joues pâles, passent plusieurs mois sur cette plage hospitalière ; ils parviennent ainsi, pour la plupart, à conjurer la maladie, à reprendre des forces, à recouvrer la santé. Les candidats à la tuberculose, comme on les appelle, ont les plus grandes chances d'échapper à leur destinée tragique.



Souvent l'amélioration n'est qu'éphémère. Une fois réintégrés au logis familial, l'action délétère du taudis a tôt fait d'effacer les traces de la bienfaisante villégiature au pays basque. Une deuxième cure peut bien restituer le terrain perdu. Si les conditions d'existence et de milieu ne se modifient pas, une récidive fâcheuse est toujours à craindre.



Une fois de plus, s'affirme la connexité des mesures de bienfaisance et de prévoyance. Leur enchaînement seul assure la sécurité définitive. Le protectorat de l'enfance en danger physique a pour aboutissant le patronage familial.



pays basque autrefois sanatorium plage
SANATORIUM PLAGE HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Tout d'abord, il importe essentiellement d'établir une surveillance médicale prolongée à la sortie des stations de repos et de convalescence, afin de pouvoir dépister promptement les récidives et ordonner d'urgence le retour à la mer ou aux champs.



Une fois l'enfant soustrait au péril imminent, c'est la famille atteinte ou menacée que le devoir social ordonne de protéger, par l'assainissement du logis, la fourniture d'une habitation salubre et économique, par l'intervention sanitaire la plus secourable et la plus préventive.



C'est évidemment le sauvetage de la graine qui doit avoir la priorité. Un grand praticien, Grancher, ne s'est pas borné à proclamer le principe, à promulguer la théorie ; il a fondé l'oeuvre admirable qui porte son nom et dont les Foyers de campagne, épars en plusieurs départements, sont des outils de régénération par la terre et par le grand air, comme les hôpitaux marins et les asiles maritimes opèrent le salut par la mer.



pays basque autrefois docteur labourd cambo
DOCTEUR GRANCHER ET SON EPOUSE ROSA BREU 
CAMBO-LES-BAINS



Ces vérités sont familières à M. le Président de la République. L'honneur que M. Raymond Poincaré va faire à l'Asile régénérateur et salutaire d'Hendaye n'est pas un simple témoignage de sympathie pour la ville de Paris et l'Assistance parisienne. La visite du chef de l'Etat a une signification plus haute ; elle marquera l'intérêt croissant des pouvoirs publics pour les oeuvres de prophylaxie sociale et de préférence pour celles qui ont pour objet la préservation physique de l'enfance et doivent avoir pour récompense un accroissement de la vitalité nationale."




pays basque autrefois président république labourd
RAYMOND POINCARE A HENDAYE 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN



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lundi 8 août 2022

BIARRITZ EN LABOURD VILLE-ÉTAPE D'UNE COURSE DE DISTANCE AÉRIENNE AU PAYS BASQUE EN 1913

BIARRITZ VILLE ÉTAPE AÉRIENNE EN 1913.


Dans les années 1910, Biarritz a été, de nombreuses fois, ville-étape pour des courses aériennes.




france aviateur pilote 1910
AVIATEUR MARCEL BRINDEJONC DES MOULINAIS



Voici ce que rapporta à ce sujet Jacques Mortane dans le journal La Vie au Grand Air, le 1er 

novembre 1913 :



"Les étapes d'une course de distance.



La Coupe de Distance Pommery fut fondée en 1910. Une somme de 50 000 francs était offerte aux aviateurs et répartie en six primes semestrielles de 7 500 francs chacune. La première prenait fin le 30 avril 1911, la seconde le 31 octobre 1911, la troisième le 30 avril 1912, la quatrième le 31 octobre 1912, la cinquième le 30 avril 1913, et la dernière le 31 octobre 1913. Chaque vainqueur était le pilote qui, à la date de clôture, avait accompli le plus long voyage en ligne droite entre le lever et le coucher du soleil, à condition que le départ ait été pris en France et que la distance couverte soit supérieure à celle du précédent lauréat. Chacun de ceux-ci recevait, outre 7 500 francs, une réduction de la Coupe Pommery. Le vainqueur définitif, Brindejonc des Moulinais, recevra la Coupe elle-même.



Au début, cette épreuve ne sembla point passionner les pilotes : à cette époque, il est vrai, dans les meetings, ils gagnaient beaucoup plus en risquant moins, et ces 7 500 francs étaient considérés comme un accessoire. La seconde prime fut, en effet, disputée par Védrines au cours de la course Paris-Madrid. Mais, à partir de la troisième, les temps ayant changé, ce sont des luttes fantastiques, des duels homériques. D'ailleurs, d'après le palmarès, le lecteur va se rendre compte des progrès accomplis dans cette lutte de trois ans contre les records ;


1er semestre: 1er Jules Védrines, sur monoplan Morane-Gnome, de Paris à Poitiers (293 kilomètres).

2e semestre : 1er Jules Védrines, sur monoplan Morane-Gnome, de Paris à Angoulême (394 kilomètres).

3e semestre : 1er René Bedel, sur monoplan Morane-Saulnier-Gnome, de Paris à Biarritz (656 kil. 100).

4e semestre : 1er Daucourt, sur monoplan Borel-Gnome, de Valenciennes à Biarritz (852 kil. 300).

5e semestre : 1er Guillaux, sur monoplan Clément-Bayard-Gnome, de Biarritz à Kollum (1 253 kilomètres).

6e semestre : 1er Brindejonc des Moulinais, sur monoplan Morane-Saulnier-Gnome, de Paris à Varsovie (1 390 kilomètres).



Sur 6 primes, 4 furent gagnées par la maison Morane-Saulnier, ce qui est le plus bel éloge qu'on puisse faire de cette firme, étant. donné le critérium de perfection d'appareil constitué par la Coupe de Distance. Un seul pilote a remporté deux primes : Jules Védrines.




france aviateur pilote 1910
AVIATEUR JULES VEDRINES



La première fois, huit aviateurs s'étaient inscrits : Jules Védrines, le premier, le 21 mars 1911, et il accomplissait son vol de Paris à Poitiers, le 28 mars. Edouard Nieuport, Bobba, de Laët, Molla, G. Bresson. Pierre-Marie Bournique et André Beaumont, étaient les autres concurrents. Mais, ou ils ne prirent pas le départ, ou ils ne purent mener à bien leur tentative. Seul, le vol de Bobba, le 22 avril, est à signaler : il se rendait d'Issy-les-Moulineaux à Châtellerault. Quant à Pierre-Marie Bournique, il avait volé de Reims à Hirson, de Laët du Crotoy à Dranouth, sur la frontière Belge, André Beaumont d'Issy-les-Moulineaux à Châtellerault.



La seconde prime était remportée encore par Jules Védrines qui, pratique, profitait de la course Paris-Madrid pour concourir. Il se rendait de Paris à Angoulême sans escale, faisant faire un saut de 101 kilomètres au record de la précédente Coupe. La tentative la plus heureuse qui pouvait lui ravir la victoire, était celle d'André Beaumont, allant de Buc à Avignon dans la même journée. Mais la vitesse moyenne de 50 kilomètres à l'heure, exigée par le règlement, n'ayant pu être respectée à cause des nombreux détours prévus dans la course Paris-Rome, c'était Védrines qui restait détenteur.



Parmi les autres tentatives, citons celle d'Emmanuel Hélen volant de Paris à Château, près d'Orléans.



Nous arrivons alors à la période heureuse de la Coupe de Distance. Elle n'est plus disputée d'une façon accessoire, mais pour elle-même. Cette troisième prime qui se termine le 30 avril 1912, donne lieu à un duel merveilleux entre le regretté René Bedel et Maurice Prévost, qui tous deux luttent toute une journée, traversant la France, et ne se trouvant séparés le soir au crépuscule que par quelques kilomètres.




france aviateur pilote 1910
AVAIATEUR RENE BEDEL


france aviateur pilote 1910
AVIATEUR MAURICE PREVOST



12 concurrents s'inscrivaient. Le vainqueur des deux premières primes était victime d'un terrible accident qui faillit être mortel. Parti de Douai pour Madrid avec un 160-chx., il filait à une allure foudroyante, lorsqu'aux environs d'Epinay, victime d'une panne d'essence, il tombait brutalement sur les rails du chemin de fer.



Le même jour, le dernier de la compétition, René Bedel, quittait Villacoublay, tandis que Prévost, avec un passager, partait de Jarville (près Nancy), tous deux luttaient âprement, se dirigeant vers le sud-ouest.



Le soir, Bedel atterrissait à Biarritz et Prévost aux Sables-d'Olonne, six kilomètres à peine séparaient leurs deux parcours, Bedel gagnait par 656 kil. 100.



Si dans la troisième prime nous faisons un saut de 252 kilomètres, nous passons dans la quatrième de 656 kil. 100 à 852 kil. 500 : bonds prodigieux qui prouvent la valeur des pilotes et des appareils. Biarritz semble être la cible des concurrents : Daucourt triomphe, partant de Valenciennes et atterrissant à Biarritz. C'est la dernière prime où le vainqueur terminera sa randonnée en France. Désormais, notre pays sera trop petit pour ces envols merveilleux.



Pas moins de 24 départs seront pris pour la troisième prime. Ce sont dans l'ordre ceux de : Brindejonc des Moulinais, de Villacoublay à Attendorn, (Allemagne) ; Audemars, de Paris à Essen ; Frantz, de Chartres à Mons ; Brindejonc des Moulinais, de Villacoublay à Rude (Belgique) ; Guillaux, de Biarritz à Coutras ; Bathiat, de Calais à Contés-les-Bains, dépassant les 800 kilomètres ; Astley et miss Davies, de Paris à Bonn ; Baron Pasquier, d'Etampes à Fontainebleau ; Guillaux, de Bordeaux à Saint-Ay, près Orléans ; Frantz, de Chartres à Poitiers ; Guillaux, de Calais à Vendôme ; Cavelier, de Calais à Juvisy ; Guillaux, de Calais à Paris ; Janoir, de Calais à Contés-les-Bains, comme Bathiat ; Daucourt, de Valenciennes à Biarritz, ce qui lui vaut la victoire avec 852 kil. 500, mais ce qui ne décourage pas ses rivaux qui continuent : Brindejonc vole de Calais à Beauvais, Molla, de Calais à Saint-Pol, Bunard et Senouque, de Calais à Bordeaux, Bathiat, de Calais à Boulogne, Audemars, de Biarritz à Château-l'Evêque, Brindejonc est arrêté par le brouillard, Gilbert également, puis, dans un nouvel essai, celui-ci se rend de Valenciennes à Issy et Brindejonc de Villacoublay à Mézières.



Maintenant, les parcours vont dépasser 1 000 kilomètres ! La cinquième prime revient à Guillaux. Deux pilotes arrivent à totaliser quatre chiffres : Eugène Gilbert avec 1 050 kilomètres et Guillaux avec 1 253. C'est au cours de son vol pour la Coupe que Gilbert fait un vol de 825 kilomètres, sans escale, de Paris à Vittoria (Espagne), sur son monoplan Morane-Saulnier. Il convient de signaler également le raid de Daucourt qui, le premier, se rend en une journée de Paris à Berlin. Des performances splendides sont accomplies, ainsi que le démontre la liste suivante :


1er Guillaux, de Biarritz à Kollum (1 253 kil.).



france aviateur pilote 1910
AVIATEUR MAURICE GUILLAUX


2e Eugène Gilbert, de Paris à Medina del Campo (1 050 kil.). 


france aviateur pilote 1910
AVIATEUR EUGENE GILBERT


3e Daucourt, de Paris à Berlin (950 kil.).



france aviateur pilote 1910
AVIATEUR PIERRE DAUCOURT


4e Schemel, de Paris à Cologne (761 kil.).

5e Audemars, de Paris à Hanovre (700 kil.).


france aviateur pilote 1910
AVIATEUR EDMOND AUDEMARS


6e Eugène Gilbert, d'Ambérieu à Doullens (620 kil.). 

7e Brindejonc des Moulinais, de Paris à Munster (600 kil.).

7e Jules Védrines, de Lyon à Rouen (600 kil.).

9e Audemars, de Paris à Dusseldorff (500 kil.).

10e Legagneux, de Paris à Barbezieux (480 kil.)



france aviateur pilote 1910
AVIATEUR GEORGES LEGAGNEUX


11e Letort, de Paris à Maestricht (350 kil.).

11e Janoir, de Biarritz à Poitiers (350 kil.).

13e Letort, de Valenciennes à Péronne (120 kil.).

14e Grazzioli, de Paris à Amiens (110 kil.).



Le triomphe de Brindejonc.



Nous arrivons alors à la sixième et dernière prime. On se souvient des merveilleux exploits de Brindejonc des Moulinais, volant de Paris à Varsovie, dans la tempête. Le classement s'établissait ainsi :


1er Brindejonc des Moulinais, de Paris à Varsovie (1 390 kil.).

2e Guillaux, de Biarritz à Brockel et non Brakel (1 370 kil.).

3e Augustin Séguin, de Biarritz à Felsmore, au nord de Brême (1 350 kil.). 



france aviateur course 1910
AVIATEUR AUGUSTIN SEGUIN


4e Eugène Gilbert, de Paris à Cacérès (1 300 kil.).

5e Guillaux, de Paris à Almeida (Espagne 1 200 kil.).

6e Letort, de Paris à Berlin sans escale (deux fois, 950 kil.) et Augustin Séguin, de Paris à Berlin sans escale (950 kil.).



On conviendra que la Coupe ne pouvait être plus glorieusement terminée.



Ces sept voyages ne sont-ils pas admirables ?



Sur six appareils vainqueurs, nous retrouvons quatre fois le Morane-Saulnier, qui, depuis plus de deux ans, glane tant de lauriers mondiaux. C'est la consécration officielle de ce que tout le monde sait sur les qualités de cet appareil merveilleux. Et sur six primes, cinq ont été remportées par le moteur Gnôme, qui prouve, une fois de plus, la valeur de la fabrication française que l'Europe nous envie. Rien ne peut être comparé à ce glorieux moteur qui partout triomphe et marque sa supériorité ; qu'il s agisse d'épreuves de longue distance, d'altitude, de durée ou de vitesse.




aviation aérodrome 1910
AERODROME MORANE-SAULNIER



Comme la traversée de la Méditerranée de Garros, le voyage Paris-Varsovie de Brindejonc des Moulinais passera à la postérité. Et tous deux furent réussis sur Morane-Saulnier, munis d'un moteur Gnôme. De telles constatations prouvent le génie de nos constructeurs et la hardiesse de nos pilotes."







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