Libellés

lundi 5 août 2019

DÉPART DE BIARRITZ EN BALLON EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1907


UN DÉPART DE BIARRITZ EN BALLON EN 1907.


Le début de l'aérostation date du 21 novembre 1783, avec le vol de la montgolfière des frères Montgolfier, et des deux pilotes Jean-François Pilâtre de Rozier et Giroud de Villette.


histoire aviation pays basque 1900
DEPART DE BALLON BIARRITZ 1907
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 5 octobre 1907 :


"En ballon.



L'ascension faite la semaine dernière au départ de Biarritz par le ballon le "Fernandez-Duro", piloté par M. Alfred Duprat, l'excellent aéronaute de l'Aéro-Club du Sud-Ouest, est une de celles qui demeureront dans notre Sud-Ouest comme une des plus belles et des plus audacieuses aussi, à ce point qu'on ne saurait guère en souhaiter fréquemment de semblables, l'habilité d'un pilote, si grande soit-elle, pouvant, en certaines circonstances, être à la merci des éléments.



histoire aviation pays basque 1900
PILOTE BALLON FERNANDEZ DURO

Parti à 5 heures du soir de Biarritz avec MM. G. Levavasseur, de cette ville ; M. Eck, Américain, et un autre Biarrot, M.Riquelme, qui insista particulièrement pour prendre part à cette ascension, M. Duprat s'éleva par un temps superbe au-dessus du golfe de Gascogne, avec, au loin, du côté de l'Espagne, une trombe noire et le soleil au delà. Mais laissons parler le pilote lui-même : 

"Il s'agissait d’un rallye-ballon, auquel prenaient part sept autos et de nombreux cyclistes.


ballon biarritz 1900
DEPART DE BALLON BIARRITZ 1907
PAYS BASQUE D'ANTAN


A 6 heures, nous atterrissons à Cambo, où nous allons déposer deux voyageurs, MM. Levavasseur et Eck, pour remonter dans les airs, M. Riquelme et moi, et tenter la traversée des Pyrénées."

 

Malheureusement, la trombe d'eau entrevue de là-haut arrive sur nous. Nous garons le ballon au fond d’une vallée pour toute la nuit à l'abri de l’orage qui vient d'éclater. 




M. Paul Faure, un ami d'enfance que je retrouve là par le plus curieux hasard, après de nombreuses années de séparation, nous donne la plus cordiale hospitalité. 




Le lendemain matin, à neuf heures et demie, M. Riquelme et moi repartons par un vent sud-est. Successivement nous passons sur Biarritz, Bayonne, l'étang d'Hossegor, où apparaît sur son petit promontoire la maison de Rosny, l'écrivain dévotieux de nos landes, puis les étangs de Léon et de Soustons à pic au-dessous de notre nacelle. 



aerostation labourd pays basque autrefois
DEPART BALLON FAURE BIARRITZ 1907
PAYS BASQUE D'ANTAN


A Contis, nous nous rapprochons de l’Océan, le ballon étant ramené en descente par une condensation qui l'amène ainsi, malgré trois sacs de lest jetés, jusqu'au-dessus du courant de Mimizan, que nous franchissons entre Mimizan-bourg et Mimizan-plage. Enfin, grâce à deux autres sacs, nous retrouvons à 3 000 mètres le courant d'air favorable. A ce moment-là, nous apercevons au Sud jusqu'aux montagnes espagnoles de St-Sébastien, et au nord jusqu’à l’embouchure de la Gironde ! Spectacle invraisemblable de beauté.... 




Brusquement, à 11 heures 50, une saute de vent nous porte vers l’Océan ! La situation à cette altitude devient critique. Pas un moment d'hésitation, l'Océan apparaît là au-dessous de nous tout près... Je m’accroche à la soupape, que je conserve ouverte de haut en bas, et je maintiens la corde d’appendice pour éviter que l'aérostat ne fasse parachute en arrivant à terre et ne retarde ainsi la descente, qui se fait rapide. Le guiderope touche, tandis que le vent nous porte à soixante-dix kilomètres à l'heure vers la lisière de la forêt domaniale. 




A 80 mètres du sol, j’ouvre le panneau de déchirure, le ballon ainsi éventré tombe à terre, tandis que pour amortir le choc, je lâche la corde d’appendice et laisse ainsi se former le parachute.




Nous tombons sur le versant ouest de la grande dune littorale, où le sable amortit considérablement notre chute, tandis qu'à 20 ou 30 mètres l'Océan déferle. 



Nous sommes entre Biscarosse-plage et les bains de Ste-Eulalie-en-Born, à environ 14 kilomètres au nord de Mimizan, où, le soir même, nous arrivions sur une charrettes à mules et où nous étions reçus par M. et Mme Laval qui, huit jours auparavant, avaient également reçu le ballon "Cognac", venant de Belgique, pour le grand concours de Bruxelles.





Notre intention était de tenter le voyage de toute la Côte d'Argent jusqu'à la Pointe de Grave, car un moment nous allions droit vers Gujan-Mestras. Les éléments en ont décidé autrement. 




N'empêche que notre voyage fut admirable, et nous permit, même du côté de Contis, d'apercevoir assez loin le fond de la mer, phénomène visuel bien connu des aéronautes passant sur les nappes d'eau.




Ainsi parla l'audacieux pilote, qui fit preuve, dans son ascension, d'un sang-froid et d'une maîtrise digne d'éloges, sinon d'imitation."







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 5 000 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire