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dimanche 4 août 2019

LES BASQUES EN 1834 (deuxième et dernière partie)


LES BASQUES EN 1834.


Pendant la première guerre Carliste, les journaux de France s'intéressent à l'origine du peuple Basque.


pays basque autrefois
CARTE DU PAYS BASQUE EN 1834


Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette du Languedoc, dans son édition du 2 septembre 

1834, et dans la seconde partie de cet article :



"... Ce peuple, que les souverains de France et d'Espagne ont partagé en deux portions inégales, est l'un des plus belliqueux de l'Europe. La frontière est-elle menacée, il vole aussitôt à sa défense : c'est l'aquilon chassant du sein des Pyrénées la foudre et la tempête. Mais n'attendez pas toujours que, l’orage écarté, le Basque s’asseye sous la tente, s’endorme dans des cantonnements, se captive dans une caserne ; il échappe aux appels, non par dépit, non par trahison, mais pour aller jusqu’à dix lieues, quelque temps qu’il fasse, quels que soient les dangers semés sur sa route, embrasser encore son vieux père (aita) ou les auteurs de ses jours (burrasoac) ; il faut qu’il console l’épouse inquiète ; qu’il interroge d'une joue brûlante la chair et le souffle de ses enfants endormis. 


guerra carlista pais vasco
PREMIERE GUERRE CARLISTE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Aux avant-postes où il aime tant à se placer, dans les combats qu’il recherche avec avidité, sa famille parait, en pensée, à son courage et à sa sensibilité. L’imagination exaltée lui suffisait alors ; mais dans l’oisiveté, dans la tranquillité d’un poste éloigné, le miroir des songes se hâle bien vite, les jouissances du souvenir s’altèrent ; il se lasse de voir ainsi, il lui faut toucher. Une nouvelle expédition est-elle fixée ? faut-il refouler vers l’Ebre les légions de Rodil ou de Lorenzo ? Les camarades qu'il a laissés près des chefs s'élancent, se dispersent, frappent à toutes les chaumières, et longtemps avant que l’assemblée soit battue, les bataillons basques, plus que complets, marchent gaiement à de nouveaux combats. 




Les Basques sont les premiers, dit-on, qui ont osé poursuivre et attaquer les baleines ; ils luttèrent d’abord avec ces énormes cétacés dans le golfe de Gascogne , et lorsque cette mer ne leur offrit plus de proies de ce genre, ils allèrent les chercher en s’exposant aux dangers d’une navigation lointaine, et en s’élevant jusque sous les latitudes voisines du pôle. 



baleine pays basque autrefois
BASQUES ET BALEINES
PAYS BASQUE D'ANTAN


Cette nation est à la fois agricole et industrielle ; ses champs offrent des modèles de culture, des manufactures de diverses espèces, des forges où le minerai, extrait des montagnes du pays et transformé en barres, en lames, en armes excellentes, en ancres de vaisseau, ajoute à la richesse locale. C’est là qu'on a confectionné quelquefois d’excellentes pièces d'artillerie en fer, forgées en masse, battues au marteau et forées ensuite. Les fabriques de baïonnettes pour toute l’Espagne sont à Tolosa ou dans les environs. Les fusils de Biscaye, si renommés et si bons, sont confectionnés dans les villes de Placentia, d'Eybar et de Elgoybar ; ces trois villes pourraient en fournir mille chaque mois. D’autres manufactures d’armes existent à Hernani et sur plusieurs points principaux des provinces vascongades



guipuzcoa antes
CASA CONSISTORIAL EIBAR GUIPUZCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

En jetant un coup d’œil militaire sur ces provinces, on trouve presque partout des positions avantageuses, soit pour le développement de corps considérables, soit pour l'établissement d'embuscades dans lesquelles tomberait un ennemi qui ne connaîtrait pas les localités. Cette partie de l’Espagne est plus qu’aucune autre susceptible d’être défendue pied à pied ; et ou y rencontre des positions telles, qu'avec deux cents hommes bien commandés, on en arrêterait dix mille. Il est rare de pouvoir s’y livrer aux opérations de la grande guerre ; et, pour en être paisible possesseur, il faudrait occuper tous les villages, tous les points susceptibles d’être défendus. On peut affirmer, sans crainte d’être démenti par les officiers supérieurs qui ont visité ces provinces, que leur conquête et leur conservation offrent des difficultés également grandes et souvent insurmontables. 



Il est peu de nations aussi attachées à leurs antiques libertés que les peuples de l’Alava , du Guipuscoa et de la Biscaye. Le roi n’est que leur seigneur ; ils se gouvernent par leurs propres lois ; et le monarque devait autrefois aller jurer, sous l'arbre antique de Guernica, de maintenir dans toute leur intégrité les fueros ou privilèges des trois provinces. D’après l’ancienne habitude, ils doivent toujours, comme ils viennent de le faire aujourd’hui, se lever en masse lorsque le roi leur en donne l'ordre.



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ARBRE DE GUERNICA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Pendant deux mois, les Biscayens doivent s’entretenir à leurs frais et dépens jusqu’à l'arbre de Mulato, qui est sur les confins du territoire de Lujaondo : quand une fois ils ont dépassé cet arbre, le roi est tenu de les payer pendant deux mois, et pendant trois si l’armée sort des montagnes. Chacune dus trois provinces vascongades forme une république séparée, qui en renferme un grand nombre d’autres : ainsi celle de Biscaye, nommée el Senhorio de Biscaye, se compose de cent dix républiques confédérées. Dans chaque province , le roi est représenté par un corrégidor, dont les fonctions consistent à surveiller les intérêts du souverain et à communiquer ses demandes aux magistrats de la république. 



La liberté dont jouissent les habitants des Vascongades, et leur attachement aux anciennes institutions, expliquent parfaitement leur courageuse résistance et la haine qu’ils portait au gouvernement usurpateur et tyrannique qui pèse sur le reste des provinces espagnoles. La piété de ces peuples les porte d’ailleurs à ne point reconnaître une autorité évidemment ennemie de la religion catholique. Notre philosophisme, nos théories saint-simoniennes n’ont pu germer dans le cœur des Basques.



Le respect pour les mystères, pour les sacrements, s’est conservé intact dans les trois provinces, sans éprouver d’altération. Malgré les efforts des Français et ceux des libéraux envoyés exprès de Madrid pour prêcher l'impiété et l’oubli des saines doctrines, braves et pieux, les Basques ne séparent pas dans leurs pensées l’amour de la liberté du plus vif attachement au culte de leurs pères.




On peut les vaincre ; on ne pourra jamais leur faire adopter les criminelles utopies des novateurs. C’est un peuple courageux et fidèle qui présente au monde civilisé l’exemple de la foi la plus pure, de la valeur la plus brillante et de la loyauté la plus parfaite."




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