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vendredi 2 août 2019

LA BLANCHISSERIE DU LAC MARION À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1900 (troisième et dernière partie)


LA BLANCHISSERIE DU LAC MARION À BIARRITZ EN 1900.


C'est en 1899 que M. Saint Martin décide d'établir sa blanchisserie moderne au Lac Marion à Biarritz.

pays basque 1900
LAC MARION BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz dans trois articles, 

dont voici le troisième publié le 11 janvier 1901, après le premier publié le 28 décembre 1900 et 

le second publié le 6 janvier 1901 :


"La Blanchisserie du Lac Marion (suite).




...Le linge va maintenant subir une série d’opérations minutieuses qui réclament les mains délicates des ouvrières. 



Au-dessus du rez-de-chaussée, se trouve une pièce affectée à l'apprêtage du linge. Les quantités de matières à apprêter y sont pesées pour constituer des apprêts modulables suivant les goûts des clients. 



Voici, à côté, la vaste salle du repassage. Elle est garnie de tables épaisses, massives, placées, deux à deux, l’une contre l’autre et surmontées de deux étagères où les ouvrières déposent les pièces repassées. 

blanchisserie repassage autrefois
REPASSAGE AUTREFOIS


En face d’une longue table se tient la gérante. Elle place sur ses étagères le linge des clients qui a été soumis au travail des ouvrières. 



Au fond de la salle, se remarquent, sur une table, trois machines, la première pour le glaçage des faux cols et poignets, les deux autres pour le repassage de la chemise. Examinons ces dernières machines : elles se composent d’un long bras en métal et à charnières auquel est adapté un fort ressort à boudin ; le bras est pourvu d’un crochet à son extrémité.



Les fers à repasser ont une fossette ronde près du bout supérieur et près du talon. 

repassage autrefois
FER A REPASSER ET MACHINE A COUDRE AUTREFOIS


L’ouvrière étale sur la table la chemise à repasser ; elle soulève le bras de la machine qui appuie fortement au moyen du ressort, puis met le crochet dans la fossette du bout du fer. Il lui suffit pour repasser de pousser le fer sans effort. 




Veut-elle produire une grande pression ? Elle se penche sur le bras de la machine à l’aide de la main libre. Pour lustrer à la pointe, elle incline la pointe du fer en soulevant le talon. 




Pour peu qu’elle appuie sur le bras de la machine, elle obtient un glaçage si parfait que ses mains et le fer se reflètent sur les séduisantes manchettes. 




Enfin, le tuyautage est confié à une ouvrière qui, à l’aide d’une machine spéciale, fournit un travail supérieur en quantité et en qualité à celui des ouvrières à la main.




Entre ces mains agiles et sous la pression de ces ingénieux appareils, le linge est chatoyant comme un miroir. Cependant, des personnes fort exigeantes, réclament un apprêt encore plus parfait. 




Dans ce cas, les cols, poignets, plastrons sont soumis à l'apprêt ordinaire de la maison, puis les chemises sont suspendues sur des tringles en cuivre, dans un séchoir spécial, où règne une chaleur constante de 70 degrés. L’apprêt est saisi ; bientôt sec, il adhère à l’étoffe. Les chemises sont alors retirées, passées à un second apprêt anonyme, mouillotées dans les parties non apprêtées, et, après plusieurs heures, livrées au repassage. 




Puis, le linge est repassé et placé avec soin dans des caisses, genre chapelière, avec étagères. Dans une autre partie du bâtiment sont situés les ateliers de forge et de menuiserie, et plus loin, pour ne pas incommoder les ouvriers, un soufroir, destiné aux couvertures de laine qui sont soumises, à l’établissement Marion, à un travail spécial fruit de l’expérience de M. Saint-Martin. 

pays basque 1900
PUBLICITE POUR LA BLANCHISSERIE MODELE DU LAC MARION BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



L’usine a rarement recours aux ouvriers du dehors pour les travaux de la forge et de la menuiserie que connaissent parfaitement les employés de la blanchisserie. 




L’ordre le plus parfait, l'activité la plus intelligente règnent dans cette maison modèle : les ouvriers sont respectueux pour les chefs et s’attachent à cet établissement dont la bonne réputation est en partie leur œuvre. 




Les maîtres, de leur côté, sont humains et bienveillants pour leurs ouvriers. Ils ne négligent aucune amélioration intérieure susceptible de rendre leur labeur moins pénible. 




Pendant l'été, quand des grands cuviers montent vers le plafond les épaisses buées, la chaleur est lourde, étouffante. Un ventilateur a été installé ; entraînant au dehors l’air intérieur, il donne naissance à un fort courant d'air qui rend la température supportable. 




Plusieurs réfectoires ont été aménagés dans l'établissement pour les ouvriers et les ouvrières qui peuvent y prendre leurs trois repas, de 9 h. à 9 h. 1/4 ; de midi à une heure ; de 4 h. à 4 h. 1/4. 




Un règlement, fidèlement observé, est affiché dans la grande salle où trône la machine repasseuse. Il débute par des prescriptions morales qu’il n’est point indiffèrent de présenter à la vue ; des yeux qui voient, toutes les heures, du matin à soir, elles entrent mieux, dans le cœur, par une corrélation naturelle. 




Hommes et femmes devront respect au contre-maître. Lui, de son côté, fera usage de bons procédés pour ses ouvriers. La politesse est de rigueur envers tous, surtout à l'égard des étrangers. Tout est minutieusement réglé, les heures d’arrivée, depuis l'entrée des chauffeurs, à 5 heures, jusqu’à celle des azureuses à 6 h. 1/2 et 7 h. ; les pénalités pour les absences non motivées : la place réservée aux clefs et les différentes interdictions, etc. 




Sans doute, les prix sont un peu plus élevés que chez la blanchisseuse, mais le lecteur, le visiteur surtout, peuvent se rendre compte en comparant le fini du travail d’un côté avec l’imperfection et l’usure des autres blanchissages de l’autre, que le véritable bon marché se trouve dans les établissements qu’habite le progrès. 




Le même linge d’hôtel, le même linge de corps blanc, luisant, inodore, peut subir à la Blanchisserie jusqu’à cinq ou six cents fois les diverses opérations que j’ai décrites. C’est le plus bel éloge qu'on puisse faire de cet établissement. 




En parcourant cette blanchisserie (ouverte à tout visiteur), en observant avec attention les diverses et multiples opérations du blanchissage, l’agilité, la bonne humeur des ouvrières, on se rend compte qu’une idée directrice anime cette cité du travail, en combine les éléments et les harmonise pour le plus grand profit de l’établissement et la prospérité de la région."



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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