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mardi 26 août 2025

LE CONCOURS AGRICOLE À BIARRITZ LA NÉGRESSE EN LABOURD AU PAYS BASQUE (deuxième partie)

 

LE CONCOURS AGRICOLE DE BIARRITZ.


Ce concours agricole, organisé par la Société d'Encouragement à l'Agriculture du canton de Biarritz, existe depuis juin 1898.



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SUR LA ROUTE DE LA NEGRESSE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale, dans diverses éditions :


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 6 janvier 1905 :

"Espèce bovin — Femelles.

Troisième section. — 1er prix : 25 fr. à M. Lasserre, de Bayonne ; 2e prix : 20 fr. à M. Diharce, de Bidart ; 3e prix : 15 fr. à M. H. Borotra, d'Arbonne ; 4e prix : 10 fr. à M. Ithurbide, métayer de Monjustin d'Arbonne.



Boeufs gras.

1er prix : 30 fr. à Martin Dubroca, de Biarritz ; 2e prix : 20 fr. à M. Bernard Seillan, de Biarritz ; 3e prix : 10 fr. à M. Pierre Salha, d'Arcangues.



Race chevaline.


Première section (Poulinières). — 1er prix : 30 fr. à M. Dicharry, d'Ansot, de Bayonne ; 2e prix : 20 fr. à M. Léon Etcheverry, de Bidart ; 3e prix : 15 fr. à M. Etcheto, maison Castinto, d'Arcangues ; 4e prix : 10 fr. à M. J. B. Fourneau de Biarritz.


Deuxième section (Poulains et pouliches). — 1er prix : 30 fr. à M. J. B. Fourneau de Biarritz ; 2e prix : 20 fr. à M. Garat, Aldabe, d'Arcangues ; 3e prix : 15 fr. à M. Laborde, Harretchia, d'Arbonne ; 4e prix : 10 fr. à M. Roger Dulau, maison Molères, d'Arbonne.


La médaille d'argent, don de M. Dufourg, président de la Société d'Agriculture des Basses-Pyrénées, a été attribuée à M. J. Bourtayre, de Bassussary, pour son magnifique taureau de la race du pays.



Espèce porcine.



L'exhibition des rares représentants de la race porcine a été l'occasion d'un éclat de rire général dont retentissent encore les échos sonores du Bois de Boulogne. On a primé, faute de concurrents, un vrai phénomène. Ce cochon apocryphe n'était ni mâle, ni femelle, ni truie, ni verrat, ni chair, ni poisson ! C'était un animal apocalyptique indéfinissable, une sorte d'Hippogriffe moderne, efflanqué, invraisemblable, mâtiné de mouton et d'auvergnat, dont la place est toute marquée, à son décès, dans un musée de curiosités ! Les membres du bureau du Comice ont fermé les yeux sur cette excentricité animale, de même qu'ils se sont montrés d'une indulgence et d'une complaisance sans égales pour les retardataires dans les inscriptions obligatoires au Concours et la durée de possession de certains sujets qui avaient été achetés tout récemment. Passe pour cette dernière fois, mais on ne tolérera pas que cela se renouvelle ! Avis de la Commission."




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MEDAILLE CONCOURS AGRICOLES


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 11 septembre 1922 :

"Chronique Agricole.

Concours agricole de Biarritz.



Au quartier de la Négresse, à Biarritz, le Concours Agricole a attiré une nombreuse affluence d'éleveurs qui, malgré le temps incertain, ont tenu à exposer leurs produits de premier choix.



La qualité et la variété du cheptel présenté une sélection difficile ; aussi faut-il rendre une juste hommage à la compétence du jury qui a décerné les récompenses.



Tout a été parfaitement réussi ; de nombreux prix ont été distribués. Bref, organisateurs et éleveurs ont été pleinement satisfaits.



Parmi les notabilités qui ont honoré cette réunion de leur présence, nous avons remarqué :


M. Maillebiau, président de la Société départementale d'agriculture ; M. Ibarnégaray, député des Basses-Pyrénées ; M. Fitte, adjoint au maire de Biarritz ; M. A. Augey, conseiller général du canton de Biarritz ; M. Soulange-Bodin, maire d'Arcangues ; M. Le Dr Housset, maire d'Arbonne ; M. le marquis d'Arcangues ; M. Forgeot, propriétaire à Anglet ; M. Lahary, conseiller municipal de Biarritz ; MM. Pennes, Laborde, Doyhamboure, vice-présidents de la Société, etc.



Avant la lecture du palmarès, M. Gabriel Moussempès, président de la Société d'Agriculture, adresse ses chaleureux remerciements aux autorités présentes, aux membres du Jury, et aux éleveurs qui ont contribué au succès de la réunion.



Il présente les excuses de MM. le Préfet des Basses-Pyrénées, le sous-préfet de Bayonne et Le Barillier, sénateur, maire d'Anglet qui, empêchés, n'ont pu assister à la réunion de ce jour.



Dans une courte allocution, il rend hommage à l'initiative, la ténacité et la persévérance de nos éleveurs. Il souligne les résultats qu'ils ont obtenus et qui dénotent une amélioration très certaine du cheptel régional.



Il fait ressortir tout l'intérêt que portent à la Société M. Soulange-Bodin, notre sympathique et dévoué sénateur M. Le Barillier ainsi que M. Forgeot qui ont doté le Comice de prix en espèces pour l'amélioration des étables, des cares laitières.



Il rend un public hommage à leur générosité et il termine en engageant les éleveurs à persévérer dans la voie des améliorations, à intensifier la culture du blé, question que la situation actuelle veut à l'ordre du jour.



A son tour, M. Augey, conseiller général, adresse ses félicitations aux concurrents. Une féroce émulation chez eux a amené au Bois de Boulogne des produits de toute beauté. Heureux de pouvoir couronner leurs efforts, le Dr Augey leur promet toute l'aide qu'il est en mesure de leur apporter.




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MEDAILLE CONCOURS AGRICOLES


Le Palmarès.


Race bovine


1re catégorie, race du pays sous poil froment. 

Taureaux, 1re section, n'ayant pas de dents d'adultes. — 1er prix, Bourtayre, 100 fr. ; 2e prix, Hirigoyen, Arcangues, 70 fr. ; 3e prix, 50 fr., Labéguerie J.-B., Bassussary.


2me section, de deux ans et au-dessus. — 1er prix et médaille de vermeil du ministère de l'agriculture, Dartiguelongue, Bayonne, 120 fr. ; 2e prix, Doyharçabal, Arcangues, 80 fr.


Femelles, 1re section, n'ayant pas de dents d'adultes : 1er prix, Maumus, Biarritz, 80 fr. ; 2e prix, Dumay, Biarritz, 60 fr. ; 3e prix, Doyharçabal, Arcangues, 40 fr. ; 4e prix, Destroyat, Anglet, 25 fr.


2me section, n'ayant que deux dents d'adultes : 1er prix, médaille d'argent, Dokelar, Arbonne, 100 fr. ; 2e prix, Oyharçabal, Bayonne, 80 fr. ; 3e prix, Carrère, Bayonne St-Etienne, 60 fr. ; 4e prix, Peant, Biarritz 40 fr.


3me section, pleines ou suitées, ayant plus de deux dents d'adultes : 1er prix et médaille de Bronze, Martinto, Biarritz, 125 fr. ; 2e prix, Borthayre Martin, Arcangues, 100 fr. ; 3e prix, Hausseguy, Anglet, 60 fr. ; 4e prix, Demay, Biarritz, 30 fr. ; 5e prix, Seilhan, Biarritz, 20 fr. ; 6e prix, Auzan, Arcangues, 15 fr.



Bouvillons, races du pays sous poil froment de 1 à 3 ans présentés par paire : 1er prix, Dokelar, Arbonne, 45 fr. ; 2e prix, Dubroca, Biarritz, 20 fr. ; 3e prix, Paul Joseph, Arcangues, 20 fr. ; 4e prix, Florence, Biarritz, 20 fr. ; 5e prix, Auzan, Arcangues, 15 fr. ; 6e prix, Moussempès, Biarritz, 15 fr.


Deuxième catégorie, Taureaux petite race bretonne, 1re section, n'ayant pas de dents d'adultes : 1er prix, Camberabero, Anglet, 70 fr. ; 2e prix, Rebel, Arcangues, 55 fr. ; 3e prix, Labadie, Biarritz, 35 fr. ; 4e prix, Dartiguelongue, Bayonne 20 fr.


2me section, de deux ans et au-dessus : 1er prix et médaille de bronze offerte par M. le Dr Augey, conseiller général : Paul Joseph, Arcangues, 80 fr. ; 2e prix, Labadie, Biarritz, 60 fr. ; 3e prix, Labeyguerie, Bassussary, 40 fr.



... Boeufs gras : 1er prix, Dogarey, Anglet, 80 fr. ; 2e prix, Martignon-Hirigoyen, Anglet, 60 fr. ; 3e prix, Hausseguy, Anglet, 40 fr. ; 4e prix, Faurie, Biarritz, 25 fr.



Race porcine, réservé aux reproducteurs des deux sexes, 1re section. Verrats : 1er prix, Labat Cyprien, Anglet, 50 fr. ; 2e prix, Destrade, Biarritz, 30 fr.



... Race chevaline, 1re section, Poulains et pouliches de 1 à 2 ans ; 1er prix et médaille de bronze du ministère de l'agriculture : Etchecahar Bernard, Arbonne, 70 fr. ; 2e prix, Comet, Biarritz, 25 fr. ; 3e prix, Durcudoy, Anglet, 15 fr. ; 4e prix, Duhart, Bassussary, 10 fr.



... Concours pour le prix de M. Forgeot, propriétaire à Anglet, pour primer les plus beaux produits issus de taureaux hollandais et de vaches bretonnes : 1er prix, Lafitte, Anglet, 80 fr. ; 2e prix, Lissalde, Anglet, 40 fr.



... Exposition de légumes : Médaille de bronze offerte par la Société des Agriculteurs de France : Destrade, Biarritz.



Concours de cultures : 1er prix, Destrade, Biarritz, 200 fr. ; 2e prix, Dokelar, Arbonne, 125 fr. ; 3e prix, Seilhan, Biarritz, 100 fr. ; 4e prix, Sarrebeyrous Jules, Biarritz, 50 fr.



Concours d'étables : Hors concours, médaille d'argent de la Société départementale d'agriculture et diplôme de félicitations : Lude, à Anglet.



Médaille de bronze de la Société des Agriculteurs de France et diplôme : Dokelar, à Arbonne...."



A suivre...










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lundi 18 août 2025

LE LABORATOIRE HYDRO-DYNAMIQUE MARIN DE BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1934 (quatrième partie)

   

LE LABORATOIRE HYDRO-DYNAMIQUE MARIN DE BIARRITZ EN 1934.


A partir de 1929, l'ingénieur Paul Grasset essaya d'exploiter l'énergie des vagues à Biarritz pour produire de l'électricité à moindre coût.



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LABORATOIRE HYDRO-DYNAMIQUE MARIN DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le bulletin de la Société des sciences, arts & lettres de Bayonne, le 

1er juillet 1934 :



"... V Origine des recherches qui ont abouti à la création des installations de Biarritz. (suite)


... Nous ne citons ici que quelques exemples que nous avons observés nous-mêmes, mais dans tous les ports, il se produit des faits de cette nature dont on pourrait citer un grand nombre. Ces quelques exemples permettent d'affirmer que les effets du ressac ne sont pas le fait d'une conjonction rare des conditions nécessaires et suffisantes de sa formation, mais qu'ils constituent un phénomène courant, d'une intensité variable, à peu près permanent, mais dont nous n'apercevons que les effets les plus puissants.



Dans toutes les actions du ressac il semble que l'Energie abandonne son support matériel pour traverser d'autres masses liquides immobiles qui joueraient ainsi un rôle de conducteur de l'énergie, puisqu'elle ne se fixe de nouveau, pour produire son action mécanique, que dans les masses en contact direct avec le rivage. En tous cas, les actions de ressac sont toujours qu'elle qu'en soit la forme, la manifestation finale quoique indirecte, de l'Energie de la houle de pleine mer sur les ouvrages maritimes.



Ce phénomène semble aussi être une sorte de contre-coup de l'impulsion globale des masses d'eau de la haute mer sur des portions de son étendue, plus ou moins et en partie fermées, par des formes rentrantes du rivage, telles que les côtés d'une baie en entonnoir ou la surface relativement enfermée d'un avant-port ou du port proprement dit. Il en est de même de l'étendue d'eau d'un estuaire ou d'une embouchure de fleuve dont les masses d'eau de l'entrée sont situées dans un prolongement plus ou moins accentué du sens et de la direction de la résultante des émissions d'énergie de l'ensemble de la Mer, du large vers le rivage. L'action du ressac se réfléchit sur les obstacles qu'elle rencontre, à la manière d'une bille de billard lancée contre la bande jusqu'à dissipation complète de son énergie.



Les coups de bélier dans les conduites forcées des installations hydro-électriques en montagne, nous offrent également un exemple parfois grandiose de ces transformations de l'Energie sous la forme de Coups de bélier d'onde ou sous celle de Coups de bélier d'oscillation en masse.



Dans le coup de bélier d'onde, la masse d'eau s'écoulant dans la conduite, se trouve brusquement arrêtée par la fermeture du distributeur et reste nécessairement immobile, mais là aussi l'Energie semble quitter son support pour se manifester tout le long de la conduite, par une onde de choc qui la parcourt, avec une vitesse de l'ordre de 900 mètres par seconde. Au contraire, dans le coup de bélier d'oscillation en masse, c'est la masse d'eau elle-même qui se déplace d'ensemble en se soulevant dans la cheminée d'équilibre et absorbe ainsi l'Energie cinétique dégagée par l'arrêt du mouvement de l'eau de la conduite, laquelle se transforme en Energie potentielle de gravité dans l'élévation de l'eau dans la cheminée.



La parenté du processus énergétique qui se manifeste dans les phénomènes de ressac et dans ceux des coups de bélier des conduites d'eau forcées munies de cheminées d'équilibre, est ainsi clairement mise en évidence par les faits. 



Il en est de même dans le processus du fonctionnement du Bélier Siphon Maritime qui transforme en énergie potentielle de gravité l'énergie cinétique des masses d'eau de la Mer dans le mouvement de l'impulsion, que dans celui qui se produit dans le fonctionnement des cheminées d'équilibre.



VI. La solution du problème de l'utilisation de la force des mouvements de la mer par le Bélier-Siphon Maritime à Chambre Barométrique.

Position du Problème.


Etant donné les conditions dans lesquelles se manifeste à nous le processus que la nature emploie dans les mouvements des masses d'eau de la mer, que nous avons exposées plus haut, le problème consiste en définitive à réaliser les desiderata suivants :


1° Capter et recueillir l'énergie de toutes les impulsions produites par la Mer.

Régulariser l'effet produit sur le système proposé, par les variations de puissance résultant des différents degrés d'agitation de la Mer.

3° Obtenir la continuité du travail sur le récepteur, malgré l'intermittence des impulsions.

4° Pour éviter qu'il soit brisé dans les tempêtes, mettre le mécanisme récepteur à l'abri des chocs de la Mer.

5° Disposer les appareils utilisateurs, le tuyau de trop plein et la conduite de dérivation directe à la Mer, d'une façon telle qu'ils puissent toujours absorber toute l'eau apportée par l'impulsion, quelle qu'en soit l'importance.

Eliminer l'influence de la dénivellation de la Marée sur le fonctionnement du système qui doit travailler sans arrêt quel que soit le niveau momentané de cette marée.

7° Le procédé devra être aussi simple que possible, économique quant au prix de revient de l'Energie produite, facile à installer sur tous les points, ou à peu près, des côtes de la Mer et aussi dans toutes les mers.



L'appareil qui peut répondre à tous les desiderata énumérés ci-dessus est le Bélier hydraulique de Montgolfier, mais transformé, pour répondre aux conditions spéciales imposées par la nature même des mouvements de la Mer, et en particulier par la variation très grande de leur puissance.



Le Bélier hydraulique de Montgolfier, ordinaire, ne peut convenir tel qu'il est ; son fonctionnement exige, en effet, une émission régulière de force, de la part du cours d'eau qui l'alimente et sans variations sensibles de la Puissance.



La Nature elle-même nous fournit l'exemple de véritables Béliers Marins ; il existe parfois dans des côtes rocheuses, déchiquetées par la Mer, des sortes de fentes dans lesquelles l'eau se précipite avec fracas et détermine d'énormes jets qui atteignent dans les tempêtes, par exemple à la Pointe des Capucins dans le Goulet de Brest, la crête de falaises de 60 à 70 mètres de hauteur.



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LA POINTE DES CAPUCINS
29 ROSCANVIEL


Le fameux Phare d'Eddystone en Angleterre est parfois entièrement recouvert par les vagues qui dépassent de beaucoup la hauteur de sa lanterne.



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PHARE D'EDDYSTONE PLYMOUTH ANGLETERRE


On peut se demander si, pour résister à ce qu'on pourrait appeler les accès de rage de la Mer, il est possible d'édifier des constructions capables d'y résister. Des essais qui ont été faits il y a quelques années et surtout de la construction que nous avons nous-même édifiée pour le Laboratoire hydro-dynamique marin de Biarritz qui a résisté depuis trois ans déjà à des tempêtes qu'on n'avait pas vues de mémoire d'homme, on peut affirmer qu'avec l'emploi du ciment armé, comme nous l'avons fait ici, cette partie du problème est entièrement résolue.



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LE LABORATOIRE HYDRO-DYNAMIQUE MARIN
AU PHARE DE BIARRITZ 


Le Bélier Maritime concentre la force des lames et peut décupler leur puissance, mais cet effet se produit avec une bine moins grande intensité, dans les lames les plus fortes, et nous avons été fréquemment amenés à constater qu'une sorte de régulation de la Puissance s'effectue automatiquement dans ces circonstances exceptionnelles.



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PLAN D'ENSEMBLE 
BELIER-SIPHON MARITIME A CHAMBRE BAROMETRIQUE


Les lames les plus efficaces ne sont pas les plus fortes, ce sont les houles moyennes qui ont l'effet dynamique le plus grand. Ce que nous venons de dire exprime également l'opinion d'autres observateurs ayant bien étudié ces phénomènes.



Un Bélier Maritime peut être employé de trois façons différentes : comme élévateur d'eau dans un réservoir ouvert, ou dans un réservoir barométrique, ou encore comme compresseur d'air.



Nous reviendrons plus loin sur l'emploi d'un réservoir barométrique ; considérons d'abord l'emploi du travail de la chute de l'eau élevée dans un réservoir ouvert, puis celui de l'air comprimé dans un réservoir fermé. Mais dans chacun de ces deux cas l'utilisation pratique n'est possible qu'à partir et au-delà d'un certain seuil qui est déterminé par une hauteur fixe au-dessus du niveau de la mer pour le réservoir ouvert, ou une pression de régime pour un réservoir à air comprimé.



En effet par nécessité même de construction, le réservoir d'eau ouvert, ne peut être placé qu'à une hauteur fixe qui constitue cette sorte de seuil au-dessus du niveau de la mer. Il s'ensuit que toutes les lames qui ne seront pas assez fortes pour atteindre ce seuil, seront perdues pour l'utilisation ; de plus l'appareil cessera de fonctionner à basse mer, et en outre pendant que la marée baissera, il y aura un plus grand nombre de lames trop faibles pour pouvoir atteindre la hauteur du seuil, puisque la hauteur du réservoir au-dessus de la mer, sera plus grande encore. Ce système ne pourra donc travailler que pendant une fraction seulement, de la durée d'une marée.



Et si, pour utiliser les faibles lames, on abaisse la hauteur du réservoir, on perdra alors pendant tout le fonctionnement, une partie de la hauteur de chute.



C'est là un cercle vicieux auquel on ne peut échapper, et qui oblige à adopter une moyenne, sorte de cote mal taillée, de la hauteur au détriment du rendement.



Les mêmes observations valent pour l'emploi de l'air comprimé, mais ici, le seuil est constitué par la pression de régime sous laquelle les appareils fonctionneront.



De même que pour le système à réservoir ouvert, les béliers à air comprimé ne peuvent fonctionner que pendant une fraction seulement du temps de la Marée, dans le temps où sa hauteur permet de recueillir à la fois l'air et les masses d'eau qui les refoulent dans le réservoir à air comprimé. Ils nécessitent, en outre, l'emploi de turbines à air dont le rendement ordinaire n'est que de 10% environ, tandis que le rendement des turbines hydrauliques du bélier-siphon maritime, est de 75 à 80%.



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BELIER-SIPHON MARITIME A CHAMBRE BAROMETRIQUE


Nous verrons plus loin comment le bélier-siphon maritime à chambre barométrique parvient à éviter ces importantes imperfections."




A suivre...








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jeudi 14 août 2025

LE 14 JUILLET 1919 À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE (deuxième et dernière partie)

LE 14 JUILLET 1919 À BIARRITZ.


La fête nationale française, également appelée 14 juillet, est la fête nationale de la République française. C'est un jour férié en France.



pays basque histoire guerre victoire fête
BAYONNE FÊTES DE LA VICTOIRE
27 JUILLET 1919




Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 14 juillet 

1919 :



"Le 14 Juillet à Biarritz.



... Quand tout le cortège eut pénétré dans le champ de repos et que les couronnes et d'innombrables bouquets de fleurs eurent été déposé sur les tombes de morts pour la Patrie, M. Forsans, sénateur-maire de Biarritz, a prononcé le discours suivant :


"Messieurs,


En pénétrant aujourd'hui dans le Champ de repos où nous avons coutume de venir honorer ceux qui nous ont quittés, où, pendant la longue période de deuils et d'angoisses de la guerre, nous sommes venus nous incliner devant les tombes prématurément closes sur les héros morts pour la France, le souvenir reste encore gravé dans nos coeurs des solennités qui, pendant tant d'années ont conduit ici, en long cortège notre population toute entière.


La guerre alors accumulait hécatombes sur hécatombes ; elle fauchait la fleur de notre jeunesse ; la liste funèbre et glorieuse des héros tombés au Champ d'Honneur s'allongeait sans cesse. Là-bas, l'ennemi souillait le sol de la Patrie et le couvrait de ruines et de cadavres. Nos coeurs étaient cruellement meurtris, mais ils n'étaient pas abattus.


Ils sentaient que tous ces soldats qui tombaient pour la sainte cause proclamaient, par leur sacrifice même, l'indéfectible énergie d'une race qui ne peut pas, qui ne peut pas succomber, que les héros succéderaient au héros, que les sacrifices succéderaient aux sacrifices, mais que le jour viendrait qui devrait tout payer ; jour de salut, jour de gloire !



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DRAPEAU FRANCAIS : 
VIVE LA FRANCE !

Et devant ces tertres nombreux, devant ces croix au pied desquelles reposent une partie d'entr'eux, devant ces édifices commémoratifs qui évoquent toute la phalange de ceux qui ont payé de leur sang le salut de la Patrie, de la Liberté, de la Civilisation, j'exprimais, à pareille heure, il y a un an, la foi qui nous animait et dans laquelle nous puisions le réconfort et à vous tous, les vaillants et les martyrs, je disais : "Nous reviendrons, nous reviendrons les bras chargés des lauriers de la Victoire". Et voici qu'aujourd'hui je puis clamer au milieu de vous, de vous toujours vivants en nos coeurs, les paroles suprêmes : "Vous êtes les grand vainqueurs. L'ennemi a reculé, l'ennemi a capitulé, l'ennemi a signé à Versailles l'aveu de ses crimes et de sa défaite, la Paix est revenue ; les hontes du passé sont abolies ; l'Alsace et la Lorraine nous sont rendues ; la France, votre France, est plus grande qu'elle n'a jamais été. Vous êtes vengés ; vous êtes récompensés ; soyez glorifiés à jamais !


A l'heure où je parle, la France entière, que dis-je ? le monde entier porte sa pensée sur le plus sublime spectacle de l'Histoire. Sous l'Arc de Triomphe élevé au siècle dernier à la Gloire de la Grande Armée, défile, aujourd'hui, dans une apothéose sublime une armée plus glorieuse que celle des soldats de l'An II et des soldats du Premier Empire, une armée si grande que l'immense monument ne semble plus à sa taille, celle qui a vaincu deux fois sur la Marne, qui s'est immortalisée sur l'Yser et à Verdun, celle qui, il y aura demain un an, livrait, de Nieuport à Belort, cette gigantesque bataille de plus de trois mois, dont chaque journée eut son bulletin de victoire.


Cette apothéose est la vôtre, à Vous, les Grands Morts de la Patrie, vous qui survivez si magnifiquement par votre oeuvre, vous dont la mémoire sacrée durera plus que tous les monuments humains et sera bénie en nos coeurs de générations en générations."



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DRAPEAU FRANCAIS
VIVE LA FRANCE !

M. Down, vice-consul d'Angleterre à Biarritz, prononça les quelques mots suivants :


"En assistant ce matin à cette pieuse cérémonie, permettez moi, Monsieur le Maire, de vous dire un simple mot :


"C'est que nous sommes réunis ici, pour rendre hommage aux nobles Soldats Français, morts pour la Patrie et, en ce grand jour de la célébration de la Victoire, nous portons nos pensées vers eux, car ils sont ici, devant nous, pour vivre éternellement dans nos mémoires, sachant que le sacrifice de leur vie a été fait, pour la Gloire de la France, des pays alliés et pour la paix des futures générations.


Monsieur le Maire, j'ai l'honneur de saluer en votre personne, les glorieux Poilus Français à qui toutes les nations doivent leur reconnaissance."



M. Bourcier, président de l'Union Nationale des Combattants, prit ensuite la parole en ces termes :


"C'est avec une profonde émotion que je viens, au nom de l'U. N. C. vous saluer, ô nos chers camarades.


En ce jour où toute la France est debout pour célébrer votre Victoire, notre pensée toute entière va vers vous, nos anciens compagnons.


Aujourd'hui, le Jour de Gloire est arrivé et grâce à votre sublime sacrifice, la France rayonne sur le monde entier, ébloui par votre nom immortel, ô Poilus !


Vous avez donné à notre France tant aimée le meilleur de vous-même. Mais avant de tomber, vous l'avez grandie. Vous avez haussé son nom au-dessus des gloires les plus pures. Vous avez fait rayonner sur la Patrie la beauté divine du plus noble idéal.


Vous, qui avez marché avec nous, coude à coude et le front haut sous la mitraille, ou qui obscurément avez rempli votre devoir dans la tranchée boueuse, vous qui êtes tombés face à l'ennemi, vous nous avez montré la route qu'il nous faut suivre pour que notre victoire soit complète.


Dormez tranquilles ô nos Morts Vénérés !


Comme vous nous en avez donné l'exemple au front, nous resterons unis pendant la paix et nous qui sommes restés debout, nous tous, fils de la même Patrie, tous frères de la Grande Famille des Combattants, nous ne laisserons pas s'éteindre le flambeau de vie que vous nous avez confié en mourant.


Nous serons les gardiens de ce dépôt précieux et sacré que vous avez sauvé de la ruine et de la mort et le premier de nos devoirs est celui de défendre et protéger tous ceux pour lesquels votre disparition fait de ce jour de Victoire, de joie et d'allégresse, un jour aussi de deuil.


Vous tous nos héros de la Marne et de l'Yser, de la Champagne et de l'Aisne, de la Somme et de l'Argonne, et vous aussi qui reposez au fond des océans, écoutez le frémissement de nos coeurs.


Puissiez-vous revivre quelques instants et sentir la ferveur dont nous sommes animés pour que votre sacrifice ne soit pas vain et que vos âmes constamment en communion directe avec les nôtres nous dictent à toute heure notre devoir.


Nous voulons que de tous ces champs ensanglantés jaillissent les gerbes plus fécondes de nos énergies qui referont une France toujours plus belle et plus aimée et dont le nom sera l'étoile flamboyante, guide de l'Humanité."



Sous la direction de M. Rosenfeld, les enfants des Ecoles communales ont chanté un air patriotique et l'orchestre du Syndicat des Musiciens de Biarritz a exécuté, sous la baguette de M. Dutournier, un morceau de circonstance.



Mme Claverie-Clouzet a chanté deux couplets de la "Marseillaise" dont le refrain a été repris en choeur, puis la cérémonie a pris fin."







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samedi 9 août 2025

LE PAIN "ESPAGNOL" AU PAYS BASQUE EN MAI 1918 (quatrième partie)

   

LE PAIN "ESPAGNOL" EN MAI 1918.


Pendant la Première Guerre mondiale, la question du ravitaillement est un sujet quotidien préoccupant dans toute la France, et au Pays Basque également. 




PAIN 1918



Voici ce que rapporta E. Seitz dans le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-

Luz, dans plusieurs éditions :



  • Le 16 mai 1918 :

"Le pain espagnol. — Le maire de la ville de Bayonne a pris l'arrêté suivant :


Art. 1er. — A dater de ce jour l'exposition et la mise en vente de tout pain blanc dit Espagnol, ou de toute autre provenance, sont interdites sur tout le territoire de la commune de Bayonne autrement qu'au prix de la taxe fixé par l'arrêté susvisé de M. le préfet des Basses-Pyrénées du 21 décembre 1917.


Art. 2. — Toute infraction aux dispositions de l'article qui précède entraînera la confiscation du pain exposé et mis en vente. Ce pain sera distribué aux Orphelinats de la Ville, sans préjudice des poursuites exercées contre les contrevenants par application de l'article 471, paragraphe 15 du Code pénal.


Art. 3. — M. le commissaire central de police et les agents de la police municipale, M. le préposé en chef de l'octroi et les agents sous ses ordres sont et demeurent chargés de l'application du présent arrêté.


Fait à l'Hôtel de Ville de Bayonne, le 10 mai 1918.

Le maire : J. Garat."



  • Le 19 mai 1918 :

"Hendaye.

La question du pain espagnol.



— Décidément il ne sera plus facile de spéculer comme on le faisait scandaleusement sur les privations du public et sur la faim en vendant à des prix abusifs le pain importé d'Espagne.



Après les arrêtés pris par le maire de Bayonne et par le maire de Biarritz pour rappeler à la raison les vendeurs de pain, voici que la municipalité d'Hendaye agit à son tour pour réglementer le cours du pain espagnol.



Voici en effet l'arrêt qui vient d'être pris :


Considérant que le pain espagnol acheté sur place, en Espagne, revient à 0.60 peseta le kilo, ce qui, au cours actuel du change, représente 0 fr. 95 ;

Qu'il est inadmissible que le même pain, importé en France par des particuliers qui en font l'objet d'un commerce important, soit revendu à 2 fr. 50 et 3 fr. le kilog.


Arrêtons :


Art. 1er. — A partir du 18 mai 1918, il est interdit à tout entrepositaire ou revendeur de pain blanc, dit espagnol, sur le territoire de la commune de Hendaye, de livrer cette denrée à un prix supérieur à 1 fr. 25 le kil. ;


Art. 2. — Toute personne qui vendrait ou achèterait du pain espagnol au dessus de 0 fr. 65 la livre, s'exposerait à la réquisition de son stock au prix de la taxe locale, soit 0 fr. 65 le kilog., et à être poursuivie pour hausse illicite en matière de ravitaillement."



  • Le 24 mai 1918 :


"Restrictions à Biarritz.



— Ceux qui subissent les restrictions à Biarritz, ceux surtout — et ils sont l'immense majorité — qui se font un devoir de s'y conformer dans toute leur rigueur nécessaire, seront bien étonnés d'apprendre que des rapports adressés au ministre du ravitaillement accusent notre département et Biarritz en particulier, de ne pas observer ces restrictions.



M. Forsans, sénateur, maire de Biarritz, qui, à la mairie, doit soutenir une lutte continuelle contre les difficultés de ravitaillement tout en veillant scrupuleusement au respect de toutes les réglementations, a répondu par la lettre suivante au préfet des Basses-Pyrénées :


Le Sénateur-Maire de Biarritz à Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées, Pau.


J'ai eu connaissance de la dépêche en date du 6 de ce mois par laquelle, à la suite d'un rapport qui lui a été fait, M. le ministre du ravitaillement relève que les dispositions légales et réglementaires édictant des restrictions diverses ne seraient pas régulièrement observées dans le département des Basses-Pyrénées.


Il signale notamment qu'à "Biarritz le régime de la carte ne fonctionne pas dans les hôtels et qu'on donne le pain à discrétion, qu'il se fait dans cette commune et dans les environs un commerce de pain blanc espagnol , vendu à 2 francs le kilogramme. Le pain est passé en fraude à la frontière et est destiné à la clientèle riche. Les boulangers eux-mêmes s'adonneraient à ce trafic et la vente de ce pain, malgré un arrêté du maire qui l'interdit, continuerait clandestinement".


Je regrette que M. le ministre ait pu être si mal renseigné et qu'au lieu de lui dire que le pain est ici dépensé sans mesure — amère dérision ! — on ne lui ait pas plutôt rappelé que nous en avons été complètement privés à diverses reprises et qu'à l'heure actuelle les Basses-Pyrénées sont réduites à la ration de 200 grammes tandis que cette ration, dans les autres départements, n'est nulle part inférieure à 300 grammes.


La vérité est, Monsieur le Préfet, qu'à Biarritz, l'arrêté par lequel vous avez fixé à 200 grammes la ration de pain est indistinctement appliqué à tous, aussi bien aux hôtels qu'aux petits ménages et que nous observons avec la plus grande rigueur toutes les mesures de contrôle que vous avez sagement prescrites pour en assurer l'exécution.


En l'absence de la carte individuelle qui n'existe encore ni dans les Basses-Pyrénées ni dans les départements voisins, nous remettons chaque jour à chacun des hôtels un nombre de rations de 200 grammes correspondant au chiffre des personnes qui y prennent leurs repas et ce chiffe est chaque semaine, l'objet d'une vérification.


Dans ces conditions, j'ai le droit d'affirmer que les hôtels ne peuvent donner du pain à discrétion à leurs clients et de protester contre la généralisation d'un cas isolé qui peut se produire partout où plusieurs personnes prenant leurs repas en commun, il est loisible à l'une d'elles de faire bénéficier une autre de tout ou partie de sa ration.


Il est exact que, depuis quelque temps, du pain espagnol est mis en vente à Biarritz. Mais ce pain n'est nullement passé en fraude à la frontière. Il est introduit sous les yeux des autorités françaises ; il n'est nullement réservé pour la clientèle riche puisque chacun peut s'en procurer, et la vente e est faite, non clandestinement, mais au grand jour.


Il en est de même d'ailleurs dans toutes les localités de la région. Pouvions-nous, alors que plusieurs fois par semaine nous n'avions pas de pain, priver les familles de la ressource du pain espagnol ? Je ne l'ai pas pensé et même à l'heure actuelle, tant que la population est condamnée au régime de la ration de 200 grammes, j'estime qu'il ne serait pas sage de la priver d'un supplément d'alimentation qu'elle peut se procurer sans nuire à l'intérêt national.


Mais si je n'ai pas cru devoir interdire la vente sur le territoire de la commune du pain espagnol dont l'entrée en France est permise, je me suis du moins attaché à prévenir les abus auxquels cette vente pourrait donner lieu. C'est ainsi que j'ai fait saisir le pain dont le prix de vente est trop élevé et que, dès la première heure, cette vente a été interdite aux boulangers afin de leur éviter la tentation de ne pas observer la taxe et une surveillance exercée par le commissaire de police garantit l'application de cette mesure. C'est ainsi que, prévenu par lui il y a quelque temps de l'infraction commise par un boulanger, après m'être rendu compte que des poursuites seraient dépourvues de sanction, j'ai adressé au contrevenant une lettre dont copie est ci-jointe.



Il n'est donc pas exact de dire que les boulangers de Biarritz s'adonnent au trafic du pain espagnol.



Il est dit d'autre part dans le rapport qui a ému M. le ministre du ravitaillement que "dans la plupart des hôtels et restaurants de Biarritz on sert du beurre et des repas d'avant-guerre : Le tout est d'y mettre le prix et de prendre ses repas dans les appartements".



Il m'est agréable de trouver dans la forme même de cette énonciation — paraphrase d'un diction fameux — la preuve certaine que l'auteur du rapport n'a pu relever dans aucun des 150 établissements de Biarritz servant des repas, une seule infraction ayant pu échapper à la surveillance de la police municipale.



Celle-ci pourrait-elle induire en tentation le maître d'hôtel par des offres engageantes et se donner ainsi le malin plaisir de constater la contravention après l'avoir provoquée ?



De tels moyens ne sont pas à notre portée et sincèrement, je déclare qu'il ne peut nous convenir non plus de les employer..."



A suivre...








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mardi 5 août 2025

UNE FÊTE RUSSE À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1925 (cinquième et dernière partie)

  

UNE FÊTE RUSSE À BIARRITZ EN 1925.


Dans les années folles, de nombreuses fêtes ont lieu à Biarritz, attirant les personnalités du monde entier.



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FÊTE RUSSE SEPTEMBRE 1925
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta la presse locale, à propos d'une fête russe, dans plusieurs éditions :



  • La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 21 septembre 1925 :

"La Fête Traditionnelle Russe.



... La Tombola.



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PUBLICITE TOMBOLA
SIX ROBES DE LUCIEN LELONG


On sait que M. Lucien Lelong avait généreusement offert au Comité de la Princesse Paley six robes qui devaient être mises en loterie. Au cours du dîner, les billets s'enlevèrent rapidement ; mais quand le défilé des splendides modèles de Lucien Lelong eut pris fin, on eut l'idée de mettre aux enchères les derniers billets. Excellente idée ! Les robes avaient été trouvées si belles que les enchères eurent un succès énorme et que le prix des billets restants se trouva triplé et même quadruplé. Quand on saura que le vendeur était M. André de Fouquières on ne s'étonnera pas, car il n'en est point de plus persuasif, ni surtout de plus dévoué quand il s'agit de bienfaisance, si ce n'est Harry Pilcer qui le secondait de sa voix brève et non moins persuasive.



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MARCELIN ANDRE BECQ DE FOUQUIERES



Ce fut ensuite l'instant solennel. Chaque femme avait déjà fait mentalement son choix : "Si c'était moi ! se disait-elle"...



Une main innocente — innocente — tira le premier numéro : 557.

— 557 ! Où est le 557 ?

— Voilà ! voilà !

— Le 797, puis le 769, le 820, le 457, le 127.



Les six élues avaient le sourire. les autres se consolèrent avec un flacon de parfum. "Tout le long..." Une autre fois, elles seront plus heureuses.



Maintenant, on danse, pendant que, de chaque côté, des fontaines lumineuses continuent la féérie des couleurs, des scintillements. Sur le plateau de verre, les diamants se jouent sur les épaules nues et brillent sous la lumière qui sans cesse change de teinte... On danse, on danse. La nuit est toujours d'une douceur acquise et c'est à peine si, par instant, on entend le bruit d'une vague qui vient mourir sur la grève.



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PARURES PARFUMS LUCIEN LELONG



Autour de la Fête.



Les Parisiens qui subissaient, il y a quelques jours, en plein mois de septembre, une température de 3 degrés au-dessus de zéro, pourront-ils croire que le 19 septembre, cinq cents femmes en grand décolleté et cinq cents hommes en smoking ont dîné et soupé de dix heures du soir à trois heures du matin en plein air, au bord même de l'Océan ?



Ce fut vraiment une des grandes nuits de Biarritz, une de ces nuits qui portent au loin la réputation de notre station.



D'un effet très réussi les deux fontaines lumineuses qui fonctionnaient samedi pour la première fois.



Ce n'est du reste, qu'un début : d'ici quelques jours, tout le pourtour de l'esplanade où l'on danse sera entouré de fontaines et alors le coup d'oeil déjà si grandiose sera véritablement féérique !



Comme il restait quelques carnets de billets à placer pour la tombola, M. Pierre L.f.tt. suggéra à la princesse Paley de les faire vendre aux enchères par André de Fouquières et Pilcer. Aussitôt dit, aussitôt fait. Total : 7 500 fr. de billets supplémentaires vendus.



La Princesse Paley était radieuse. Elle était habillée en noir rehaussé d'argent et sa toilette était réussie au possible.



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PORTRAIT DE LA PRINCESSE VALERIANOVNA PALEY
PAR PASCAL-ADOLPHE-JEAN DAGNAN-BOUVERET 1904


Elle fut véritablement émue quand Mlle Ch.p.on vint lui remettre, au nom de tous, une magnifique gerbe de roses.



Nous devons, en effet, être tous reconnaissants à cette grande dame, si simple et si artiste, d'avoir doté Biarritz d'une fête aussi incomparable et qui constitue pour notre station une publicité mondiale.



Au Bar, tenu par des jeunes filles exquises, on a fait 6 000 francs de recettes.



Lucien Lelong avait eu la gentille pensée de faire distribuer à toutes les dames un délicieux petit coffret de parfumerie.



Le nom d'un de ses parfums est original : "Tout le long..." Suggérons-lui encore : "Le long du ruisseau", "Le long des fleuves", "Le long des lèvres".



M. Henri L.l.ng avait acheté pour lui seul 1 500 fr. de billets. Quelques autres généreux convives en avaient pris pour 500 et 1 000 fr. Comment résister aux sourires de l'adorable princesse Nath.li. P.l.y et de Mlle M.lt.e qu'accompagnaient le marquis de Guy d'A.r.y et André de Fouq...r.. ?


Le temps était idéal.


A 9 heures, le vent soufflait encore en tempête. A 10 heures, la douceur de la nuit était infinie.


— C'est le temps de la Princesse ! a murmuré quelqu'un.



Jamais on n'avait vu autant de robes personnelles sur un dancing. Que de couleurs adorables, que de notes inattendues, que de fantaisies charmantes ! Vraiment, l'art de la couture n'a jamais été porté si haut.



Le dancing lumineux du Pavillon Royal est du reste merveilleux pour la présentation des robes et les toilettes ne peuvent pas passer inaperçues ! Dites-le vous bien, mesdames !



Lucien Lelong et Pilcer ont réalisé un véritable tour de force en mettant sur pied un véritable spectacle non pas en quelques jours, mais en quelques heures !



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COUTURIER LUCIEN LELONG



Et quel spectacle !



Ah ! cette fois, il était "dans le ton !". Quelle ingéniosité raffinée dans cette présentation des modèles ! Le Casino de Paris n'eût pas fait mieux... après trois mois de répétitions !



Parmi les gagnants des six robes Lucien Lelong, citons : Princesse de Kapurthala, Mrs G. Waterton, lady Irène Cuzon, Mlle Chapon.



L'an prochain, des glaces mobiles empêcheront le vent de gêner les dîneurs. Le Pavillon Royal a dix mois devant lui pour son fignolage.



C'est magnifique, mais n'est-ce pas un peu grand pour les soirs ordinaires ?


M. Hieulle a prévu l'objection. Le Pavillon Royal se présentera à toutes les combinaisons :

1° Le grand dancing lumineux sera l'esplanade pour les galas (six cents couverts) ;

2° Les deux terrasses avec petit dancing au milieu pour les soirs ordinaires (de 50 à 100 couverts) ;

3° Le salon d'entrée pour les soirs de pluie ou de très grande fraîcheur ;

4° Tous les salons en construction, plus de nouveaux à construire cet hiver pour les grandes fêtes (1 000 couverts), et les salles de jeux en plus.



Pilcer s'est très heureusement renouvelé avec son numéro de danse accompagné par les nègres qui tournaient en jouant autour du dancing. Gros succès.



Les voyageurs qui se trouvaient dans le train amenant à Biarritz les douze ravissants mannequins de Lucien Lelong n'ont pas dû s'ennuyer !


Il paraît que l'un d'eux qui devait aller à Madrid est descendu à Biarritz !!



On avait rapproché l'orchestre du dancing et cette fois on pouvait très bien danser. Plus l'orchestre sera près, mieux on dansera. Il ne faut pas oublier l'immensité du cadre et aussi le bruit des semelles auxquelles ce gravier est resté attaché.


L'orchestre serait sur le dancing même que cela n'en vaudrait peut-être que mieux."









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