LA DIGUE DU ROCHER DE LA VIERGE À BIARRITZ.
Dès 1871, la première partie de la digue du Rocher de la Vierge est construite à Biarritz.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
basque, le 25 février 1922 :
"La digue du Rocher de la Vierge.
A propos de notre article du 20 février.
Une mise au point de M. Fitte, premier adjoint au Maire de Biarritz.
Nos lecteurs se souviennent que dans le numéro du 20 février, la "Gazette de Biarritz" a attiré l’attention de la Municipalité sur les dégradations produites par la mer à la digue du Rocher de la Vierge.
Ainsi que nous l'espérions, la Municipalité s’est immédiatement occupée de cette importante question et nous recevons aujourd’hui de M. Fitte, premier adjoint au maire, la lettre suivante, que nous insérons dans son entier :
"Biarritz, le 25 Février 1922.
Monsieur le Directeur de la Gazette de Biarritz,
La presse locale se préoccupe avec juste raison de la question du "Rocher de la Vierge".
J’ai pensé qu’une note résumant la situation serait susceptible d’intéresser vos lecteurs.
C’est l’historique officiel de la digue dont le projet remonte à Napoléon III.
Les conclusions qui se dégagent de l’exposé démontrent que s'il est bon de prendre des mesures conservatoires, il serait excessif de s'alarmer.
L’historique officiel de la digue.
Par décret en date du 23 mai 1863, la création à Biarritz d’un nouveau port dit "Port-Neuf" fut autorisée.
Une somme de 2 000 000 fut affectée à ces travaux.
Une décision ministérielle du 28 août 1861 éleva les prévisions et le crédit à la somme de 2 700 000 francs.
D’après le projet du 15 janvier 1864, le nouveau port devait être placé au large du plateau de l’Atalaye, lequel fait saillie sur la côte, entre le Port des Pécheurs et le Port-Vieux. Au nord de ce plateau, dont la longueur parallèlement au rivage est d’environ 200 mètres, existent différentes roches isolées formant une enceinte irrégulière ouverte à l’ouest et au nord. On couvrait cette enceinte, du côté du large, par une jetée que nous appelons aujourd’hui la digue du Rocher de la Vierge, laquelle partant du rocher de Cucurlon, situé à 120 mètres de l’extrémité ouest de l’Atalaye, reliait ce rocher à deux autres roches isolées et s'avançait ensuite vers le nord-est sur 133 mètres de longueur. On devait l’abriter en outre, du côté de l'est, en joignant par des portions de digue les rochers qui se trouvent au droit de cette extrémité de l’Atalaye. L’intervalle compris entre les deux jetées, qui devait former l’entrée du port, était de 70 mètres au niveau des plus basses mers et la superficie ainsi abritée de 4 hectares 24.
ROCHER DE CUCURLON BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
En 1871, la première partie de la digue, entre la pointe du rocher de Cucurlon et le rocher suivant, était construite sur une longueur de 66 mètres : la deuxième partie était exécutée sur 70 mètres jusqu’au troisième rocher : elle atteignait ainsi le point à partir duquel son tracé devait s’infléchir vers le nord-est sur une longueur de 133 mètres. Mais une décision du 9 août 1870 porta que ce prolongement ne serait pas exécuté.
C’est que les travaux avaient dû se poursuivre dans les conditions les plus difficiles, en raison de la violence de la mer sur ce point le plus avancé de la côte de Biarritz. D’autre part, depuis six ou sept ans que les travaux se poursuivaient, des observations avaient eu lieu et deux considérations en ressortaient : la première, c’est que le port en construction n’était pas susceptible d’offrir aux bateaux un mouillage sûr par tous les temps en raison de la violence du ressac quand les grandes lames de l’ouest viennent s’épancher à son entrée ; la seconde, c’est que l’expérience avait révélé que l’ancien Port des Pêcheurs était capable de remplir, dans l'organisation d’un port de pêche et de pilotage à Biarritz, une fonction des plus utiles et constituait une installation assez complète pour donner un abri sûr et commode à des bateaux de pilote et à des bateaux de pêche de toute espèce, même à des bateaux à vapeur. On se borna dès lors à rechercher l’emploi le plus utile des fonds disponibles, pour compléter et améliorer autant que possible. d’une part le Port-Neuf considéré comme avant-port, de l’autre, l’arrière-port des Pêcheurs constituant le port proprement dit.
AU PORT DES PÊCHEURS BIARRITZ 1902 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les dépenses faites s’élevaient à près de deux millions et il restait 700 000 francs sur le montant des dépenses autorisées, tandis que la réalisation du projet primitivement adopté aurait coûté encore deux millions.
Il y a lieu toutefois de faire observer que les deux millions dépensés avaient eu pour résultat, outre la digue du Rocher de la Vierge et les travaux du Port des Pêcheurs, de doter Biarritz de deux voies qui, sous le nom de chemin d'accès et de chemin de la Chapelle, reliées entre elles par le tunnel de l'Atalaye, forment une route de ceinture qui dessert tout le périmètre du promontoire sur lequel une bonne partie de Biarritz est établie, depuis la Grande Plage jusqu’à la Côte des Basques. De plus, un bâtiment en maçonnerie, construit pour emmagasiner les matériaux, les agrès et les apparaux servant aux travaux, a encore une valeur propre et importante, par suite de son étendue et de sa situation.
A partir de 1871, on ne s’est plus occupé des travaux du Port-Neuf. En 1872, la mer a fait ébouler 50 mètres de longueur de la digue dans sa deuxième partie entre les deux rochers, mais les fragments, ayant pour la plupart un volume considérable, étant restés sur place, avaient paru suffisants pour remplir un rôle de protection.
ESCALIER A LA DIGUE DU PORT NEUF BIARRITZ 1909 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Un décret du 28 mars 1881, rendu conformément à la loi du 28 juillet 1879, a autorisé une dépense de 250 000 francs pour reconstruction de la digue du Rocher de la Vierge jusqu'au niveau des pleines mers de vive eau, la construction de la digue de Gamaritz, enfin le remplacement par une passerelle métallique d’une passerelle en bois qui reliait le chantier de l'Atalaye au rocher de Cucurlon. Ces travaux furent poursuivis jusqu’en 1887, mais on renonça à rétablir la partie de digue écroulée, l'exécution de ce travail devant donner lieu à une dépense hors de proportion avec le but à atteindre. On se borna en conséquence à approprier en forme de promenade l’entrée de la digue.
ROCHER LE GAMARITZ BIARRITZ 1904 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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