LA PLACE DES BASQUES À BAYONNE EN 1927.
En 1927, l'aménagement de Bayonne se poursuit et Henri Martinet propose d'aménager la Place des Basques.
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| PLACE DES BASQUES ET NOUVELLE POSTE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
basque, le 14 septembre 1927 :
"Les transformations de Bayonne.
La Place des Basques.
Ce qu’on dit et ce qu’on nous communique. — Une mise au point de la Mairie. Un commentaire.
Cette question de l'aménagement de la Place des Basques aura décidément fait couler beaucoup d’encre et suscité bien des discussions, autant sur la place publique que dans les assemblées d’ordre divers. Les discussions, les lettres échangées, les articles des journaux, les communiqués à la presse datent déjà de longtemps et on les connut aussi bien sous la précédente municipalité, lorsque fut tracé le dessin de la place tel qu'on le concevait alors et qu'on exposait le plan des édifices dont le style général était imposé, comme aujourd'hui, encore que ce style différait de celui que nous présente M. Martinet dans son dernier projet.
Depuis quelques jours, de nouvelles critiques ont été formulées contre ce plan et la polémique s'est encore une fois emparée de l’affaire. On a discuté le plan de M. Martinet, on a soulevé des objections concernant précisément le style des édifices à construire et, par la même occasion, on a soulevé d’autres critiques visant plus spécialement le pourcentage imposé aux futurs propriétaires de ccs immeubles pour M. Martinet, auteur des plans.
La Mairie de Bayonne vient de communiquer à la presse et au public à ce propos, une note qui nous est parvenue trop tard, hier, pour que nous puissions la reproduire à cette date. Nous en faisons connaître le texte ci-dessous :
Les interprétations les plus fantaisistes sont données au sujet du cahier des charges de la vente des terrains de l'Esplanade des Glacis, aux enchères publiques, qui doit avoir lieu le 24 septembre prochain à la Mairie.
Le Maire de Bayonne engage les intéressés à se méfier des bruits tendancieux répandus au sujet de cette adjudication, qui doit aboutir à la création d'une place d’un très beau caractère architectural et qui contribuera puissamment à la prospérité et à l'avenir de la Ville de Bayonne. Certaines personnes malveillantes, dans la Presse ou ailleurs, n’hésitent pas à répandre les appréciations les plus inexactes et qui exigent une rectification.
La construction des immeubles soumis aux enchères doit être effectuée suivant une ligne architecturale très simple, inspirée du style de la Maison Basque qui correspond au climat de notre pays et est particulièrement désignée pour l'utilisation des matériaux de notre région.
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| FERME BASQUE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Cette construction présente, en conséquence, toutes sortes d'avantages en même temps que le minimum de dépenses pour les acquéreurs. Contrairement à tout ce qui peut être dit, chacun en dehors de la forme extérieure des façades connue par les plans publiés, a le droit de disposer de son immeuble comme bon lui semble et de l’affecter au genre d'industrie, de commerce ou d’habitation, qui lui plaira, avec toutes dispositions intérieures à sa convenance, sous la seule condition de respecter les lois et règlements qui s'imposent à tout immeuble situé dans le centre de la ville.
Suivant la correspondance échangée entre la Mairie de Bayonne et M. Martinet, qui n’a cessé de faire preuve du plus grand désintéressement dans la préparation coûteuse de ses études, dès le début, il a été expressément convenu que le taux de 2 pour 100 d’honoraires de cet architecte délégué par la Ville de Bayonne, porterait exclusivement sur le montant des travaux des façades et du gros œuvre dont l’ordonnancement architectural est seul imposé par la Ville aux acquéreurs. Ce taux ne vise pas la distribution intérieure des étages, les motifs de décoration intérieure, l'ameublement, les appareils d'éclairage et sanitaires, et de chauffage, que chaque acquéreur a la faculté de concevoir et d'aménager à sa guise. Si M. Martinet a conçu des plans de distribution intérieure pour immeubles à destination de maisons de rapport, de commerce ou d'industrie hôtelière, c’est uniquement pour apporter la démonstration que l'ordonnancement architectural des façades en général ne nuisait nullement à toutes possibilités pratiques de distribution, quel que soit le but poursuivi.
Le 2 pour 100 d’honoraires portant sur la partie originale des travaux conçus par M. Martinet, auteur des plans, et qui reste exclusivement imposée aux adjudicataires, est conforme à tous les précédents suivis par les différentes municipalités de Bayonne, comme aux usages professionnels de la corporation des architectes et à la jurisprudence des Cours et des Tribunaux.
Pour mettre un terme aux interprétations fantaisistes ou malveillantes et dans le désir de renseigner toutes les personnes qui voudraient être fixées sur le sens et la portée du cahier des charges, M. Garat se tiendra tous les matins à la disposition de ceux qui voudraient bien le voir dans son cabinet, à la Mairie, de 10 heures à midi.
Le Maire : J. Garat.
Notre confrère La Petite Gironde en même temps qu'il imprime aujourd’hui cette communication publie, sous les initiales L. M., un article d’allure très modérée, très impartiale, qu'il examine le projet de M. Martinet. Il nous a paru intéressant de faire connaître les réflexions de notre confrère, à nos lecteurs. Voici donc cet article :
Les projets de M. Martinet retiennent l’attention. Le 24 septembre, la municipalité mettra en vente les terrains et les Acquéreurs, sans plus tarder, auront à passer à l’exécution.
Il faut admirer cette volonté décisive, qui a su donner un temps aux critiques, aux contestations, mais qui, à l'heure convenue, passe de la théorie à l’action. A vouloir retenir toutes les plaintes et toutes les lamentations, à vouloir écouter tous les donneurs de conseils, on en arriverait, comme dans l'apologue du "Meunier, son fils et l'âne", à force de vouloir contenter tout le monde, à n'arriver à rien.
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| FABLE LE MEUNIER, SON FILS ET L'ÂNE |
La place des Basques sera livrée aux maçons. "Quand le bâtiment va, tout va" nous dit un proverbe, dont la vérité se justifie amplement, aujourd'hui à Bayonne.
De l'exposé de M. Martinet, nous retiendrons les caractéristiques suivantes :
La place sera orientée du nord au sud, laissant en arrière l'hôtel des postes en construction. Au sujet de cet hôtel, il faut regretter que cette administration impose aux salles des modèles types, qu'elle a arrêtés une fois pour toutes. Aucune considération ne lui fait modifier ses plans. C'est comme les chalets des gardes-barrières sur la ligne du Midi. Elle a trois modèles de bureaux, le numéro 1, le numéro 2, le numéro 3, suivant l'importance des villes. L'hôtel des postes à Pau fut bâti sur cette donnée, il n'était pas achevé qu'il était reconnu incommode et insuffisant. Les erreurs n'entrent pas en ligne de compte dans le domaine administratif. L'hôtel des postes de Bayonne sera une nouvelle erreur.
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| HÔTEL DES POSTES PAU BEARN D'ANTAN |
La place des Basques aura 140 mètres de long sur 80 mètres de large, 10 mètres de plus que la largeur des Champs-Elysées, à Paris. La façade sud, par une percée de 34 mètres, aura vue sur le panorama de l'Adour et de la Citadelle. Celle du nord aura l'horizon des glacis.
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| MAISONS BASQUES AUX GLACIS BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les constructions auront un cachet uniforme, sans lequel les plus belles avenues n'auront pas de ligne. Ce cachet fait la beauté de la rue Rivoli, à Paris. La place des Basques continuera, avec une nuance, la ligne de la place d'Armes et de la Liberté.
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| PLACE D'ARMES ET THEÂTRE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le rez-de-chaussée comprendra une galerie avec colonnades couvertes, qui seront le rappel de nos célèbres arceaux. Je me souviens d'une dame qui faisait visiter Bayonne à ses amies et qui, au moment de pénétrer sous les arceaux, leur dit : "Mesdames, vous avez ici toute la ville !".
Incontestablement, on a ici le goût des arceaux, qui eurent jadis une raison majeure. Par une série de petits bras, comme sur le lac de Venise, la Nive pénétrait dans le coeur de la ville. Les arceaux formaient les docks couverts. Il y avait aussi le port de Suzée, le port de Castets, ceux des rues Marengo, Galupérie, des Tonneliers. Le port du Verger amenait les eaux de l'Adour jusqu'aux remparts du Château-Vieux, auquel on devrait bien rendre aujourd'hui son ancien nom de Floripés, au pied fleuri.
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| RUE DU PORT NEUF BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Une originalité de cette architecture sera l'aménagement du 4e et dernier étage en "loggias", supportant les combles, où seront les chambres des domestiques. Le Grand-Hôtel de Bayonne a déjà réalisé cette disposition.
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| GRAND-HÔTEL BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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