UNE VISITE DU CAMP DE BEYRIS EN 1941.
Après une période consacrée au sport de polo, puis aux sports équestres, le terrain du polo de Beyris de Bayonne a été transformé en camp d'internement, de 1939 à 1947.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 3 mai
1941, sous la plume de François Serpeille :
"Visite avec M. Georges Scapini, du camp de prisonniers de guerre de Beyris.
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, M. Georges Scapini, ambassadeur de France, chargé des services des prisonniers de guerre, a fait, ces jours derniers, une visite des camps du Sud-Ouest. Arrivé à Biarritz dans la soirée avec M. Jean Desbons, directeur des services d’inspection des camps de prisonniers, il décida dès le lendemain matin de visiter le camp de Beyris. C’est donc de façon inopinée que M. Georges Scapini et. M. Jean Desbons arrivèrent avec des officiers de l’O. K. U. et de la Prop. Staffel Bordeaux.
JEAN DESBONS DEPUTE HAUTES-PYRENEES DE MAI 1936 A MAI 1942 |
Beyris, par ce matin ensoleillé de printemps, exhalait une bonne odeur de verdure encore fraîche de rosée.
Nous voici dans l’allée centrale du camp bordée de chaque côté de plusieurs rangs de cabanes en bois qui s'étendent sur une longueur de 5 à 6 cent mètres environ : cinquante-six baraques installées pour loger une moyenne de cent hommes chacune. Le camp de Beyris abrite 1 700 prisonniers, appartenant à l’armée d'Afrique : Sénégalais, Malgaches, le reste Arabes et Berbères Nord-Africains. Tous les hommes sont alignés sur plusieurs rangs de chaque côté de l'allée centrale. Les uniformes kakis et les turbans clairs dominent. Çà et là le burnous d’un spahi ou une chéchia écarlates mettent une note éclatante sous le ciel d'un bleu tendre. Ce qui frappe aussitôt, c'est le bon état des uniformes, la tenue correcte de ces hommes, leurs visages noirs ou bruns rasés de frais ou encadrés d’une courte barbe bien soignée.
TIRAILLEUR SENEGALAIS ET SPAHI MAROCAIN PEINTURE M. ORMEZ |
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