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jeudi 25 avril 2024

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN FÉVRIER 1936 (cinquième partie)

 


UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN 1936.


Dans les années 1930, existe à Bayonne un projet de Collège de jeunes filles.



pays basque autrefois hôtel labourd collège filles
RUE DE LA MAIRIE BAYONNE 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN






Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

plusieurs éditions :



  • le 4 février 1936 :

"Au Conseil Municipal de Bayonne.

Par sa décision d'acquérir les terrains du Polo de Beyris pour le Collège de jeunes filles, le Conseil Municipal a achevé sa séance de samedi dernier, hier, au cours d'une deuxième réunion.

La question du Collège de jeunes filles a été l’objet d’une importante discussion.



Ainsi que nous l'annoncions hier, la séance de samedi dernier s'est poursuivie lundi soir, l’ordre du jour n'ayant pu être épuisé au cours de la première réunion. Hier, MM. Croste, Lafourcade, Lamarque, Outin, Désarménien, Dossat, s'étaient fait excuser de leur absence. Cette réunion n'étant que le prolongement de la première, il est décidé de ne point désigner un nouveau secrétaire de séance. Et la séance continue. 



Le Collège de jeunes filles.



Cette importante question de l’édilité bayonnaise, a avancé hier d’un grand pas dont un avenir proche nous dira si ce fut le définitif. Le Conseil municipal a jeté son dévolu sur le terrain de polo de Beyris et approuve les conclusions du rapporteur, M. Simonet, qui lui en demandait l’acquisition. 



Dans ce but, M. le Maire assortit sa demande des explications suivantes qui permettront aux lecteurs de ce journal auxquels la question a été présentée dans son ensemble, et en fonction de l’opinion bayonnaise, il y a quelques mois, d’en retrouver les grandes lignes. 



"Aucun d’entre nous, dira M. Simonet, ne songerait à dénier le caractère d’urgence de la construction du Collège de jeunes filles. Il y a vingt ans qu’on s’en préoccupe, à quelque municipalité qu’on appartienne. L’immeuble Garay, une ancienne écurie qui menace ruine, n’était qu’une solution provisoire qui n’a que trop duré. 


Dès 1925, on avait pensé, et j’avais ce projet pour particulièrement et personnellement cher, à installer notre collège dans les 18 000 m2 des immeubles et du terrain de l’ancien hôpital militaire. Si l’espace l'avait permis, nous aurions adjoint à ce Collège, une Ecole pratique du Commerce et de l'Industrie, et même un petit Lycée de garçons. Devant les 18.000 m2 pourtant jugés insuffisants et la perspective aussi d’une accumulation d'établissements scolaires, l'autorité académique refuse ce projet. 


Les exigences de l'administration rendaient difficiles les recherches efficaces, en ville, des 2 hectares et demi demandés par l'Autorité académique. Force a donc été de se tourner vers la banlieue. Et la question du prix n'était même pas envisagée. 


Plusieurs propositions furent faites. 


Des terrains à proximité des ateliers Guillerme, à la halte Saint-Léon, furent estimés insuffisants. Le précédent Conseil aurait également songé à l’acquisition de la propriété Caradoc, à Saint-Etienne. Une option même aurait été signée. Mais elle devint par la suite caduque."



pays basque autrefois chateau labourd
CHÂTEAU DE CARADOC BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


La partie du camp Saint-Léon qui demeure libre a été aussi envisagée. Mais ces terrains n’ont été vendus à la Ville que pour y ériger un parc des sports, à l'exclusion de toute autre installation. Les cohéritiers de la propriété Bénac, la famille Léon, demandent 1 800 000 francs des 22 à 23 000 mètres carrés de leur propriété. Après une entrevue du Maire avec les cohéritiers précités, un abaissement du prix à 1 400 000 fr. est obtenu. En fin décembre dernier deux experts déterminèrent que la valeur de cette propriété est de 800 000 francs, première expertise, ou de 850 000 francs, deuxième expertise. Le Maire offre à la famille Léon 850 000 francs. Les cohéritiers jugent cette offre inacceptable. Le Maire leur demande alors de fixer à leur tour un prix. Il n'a pas encore reçu de réponse à sa lettre. 




pays basque autrefois hôtel labourd collège filles
CAMP SAINT-LEON BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



La propriété Molinié, à laquelle on a pensé aussi, n’est pas d'un achat possible, en raison du testament qui la concerne. 



La propriété Barcelère, chemin de Lestouquet, à 400 mètres de Marracq, demande des terrassements importants, a indiqué M. l’Ingénieur de la Ville. Il y a de plus, une construction inutilisable, dont la famille demande 100 000 francs. Le terrain enfin, à 50 francs le mètre, représenterait une somme de 1 million 250 000 francs. On peut espérer une réduction finale de 200 000 fr. Mais le terrain n'est pas intéressant. 



Vient l'offre Balsan ; elle vise 90 000 mètres carrés de terrains, pour lesquels M. le Maire crut devoir prendre une option d’achat à 6 francs le m2 environ pour l’entier domaine à 540 000 francs, ou pour 500 000 francs, la ferme Cabana étant exclus de la vente. 



M. le Maire énumère ensuite les qualités du terrain en question dont il avait été apporté ici précédemment les caractéristiques par notre étude sur la question. Il va ensuite aux objections. Celle de l'éloignement seule se présente. 


"A la vérité, messieurs, cette objection nous est surtout faite par beaucoup de ceux surtout, qui n’enverront pas leurs enfants au collège de jeunes filles. Examinons-la cependant. 


Il est acquis que l'on ne peut trouver en ville un terrain satisfaisant. 


Par ailleurs, tous les établissements se trouvent, à Bayonne, situés au loin, le Lycée, Largenté, la villa Pia ne se trouvaient-elles pas à Beyris autrefois, et ce pensionnat ne jouissait pas, à cette époque, des facilités de locomotion dont ce quartier bénéficie en 1936."



pays basque autrefois hôtel labourd collège filles
LYCEE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Enfin, maintenant. M. le Maire demande à son Conseil d'approuver le projet de Sirven, Derutté, Bassompierre, qui a été déjà approuvé par le ministère de l’Education nationale. 



M. le Maire demande de décider la construction du Collège au Polo, d’autoriser la mainlevée de l'option, le moment venu, de contracter un emprunt de 540 000 francs, amortissable en trente années, de demander la déclaration de cette acquisition d’utilité publique, de prendre l’engagement de voter, le moment venu, les centimes additionnels qui pourraient être nécessaires au paiement des annuités d’intérêts, celle de 1936 devant être acquittée par les prévisions du budget. 



Et le Maire de conclure : "Vous avez le choix entre le Polo ou Bénac". 



Interventions diverses.


M Bergez n’est pas contre ni pour l'achat du terrain. Mais il voudrait au centre de la ville, l'Hôpital Militaire. Pourquoi, demande-i-il, l'autorité académique ne veut-elle pas accepter le projet même réduit des établissements que l'on avait pensé y annexer ? 



pays basque autrefois hôtel labourd collège filles
HÔPITAL MILITAIRE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



M. Simonet lui répond qu'il est moins familier que M. Bergez, ancien directeur d’école, avec les milieux en question, qu‘il ne connaît pas la pensée profonde de M. le Recteur qui ne veut à aucun prix de l’installation à l'hôpital précité. Sur ce point, il peut aussi déclarer que jamais nous n'obtiendrons la subvention de 40%, à laquelle nous pouvons légitimement prétendre. 



M. Duclerc est d'avis qu'avant de prendre une décision pour le Polo, il est indiqué que l’on attende la réponse de la famille Léon. M. le Maire le charge de poursuivre la correspondance engagée. 



M. Hiriart déclare que la question de distance est, en 1936, résolue. Par ailleurs pourquoi acheter à Bénac un terrain dont le prix est supérieur au double de celui du Polo quand il est fait une nécessité impérieuse de ménager les deniers publies. 



M. Bonneman ajoute que l’acquisition du Polo par la Ville, même si le collège n’y était pas construit constitue une affaire remarquable. 



M. Pécastaings approuve l’achat. 



Enfin les conclusions de M. Simonet, rapporteur, sont adoptées à l’unanimité."



A suivre...








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lundi 25 mars 2024

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1935 (quatrième partie)

 

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN 1935.


Dans les années 1930, existe à Bayonne un projet de Collège de jeunes filles.




pays basque autrefois hôtel labourd collège filles
HÔTEL ETCHE ONA BAYONNE 1935
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

plusieurs éditions :



  • le 13 décembre 1935 :


"De quoi discutent les Bayonnais ?


... Du Collège de Jeunes filles..



Conclure ? Pourquoi conclure ? 


La conclusion du problème du collège de jeunes filles ne saurait être apportée que par la construction du dit établissement. Aussi bien n’est-ce point la mission ni le rôle du journaliste que cette conclusion-là. 



Seulement, il faut nous résumer ici en condensant les principales aspirations de la population bayonnaise, puisque c’est surtout l'ensemble de ses conversations que nous avons voulu sonder en vue de donner dans ces colonnes un reflet de l’opinion. 



D’une part, la construction du collège représente une nécessité. 



Personne ne met en question non plus l'urgence de cette réalisation. 



On sait qu’il faut aller vite.



Il ne faut pas qu'un jour, faute d'imprévisions ou de décisions utiles, un accident survienne qui crée les regrets amers et les repentirs tardifs. Allons jusqu'à dire que les délais les plus brefs sont ici de rigueur. Par voie de conséquence, il convient alors de ne point accumuler les entraves et, au contraire, de rechercher les combinaisons à exécution non différée. 



L’opinion publique demande un établissement dont la situation soit particulièrement fonction du centre de la ville. 



J'avoue qu’à ce point de vue je ne suis pas entièrement d'accord avec elle. 



Le centre actuel des activités de la cité n'est pas, ne saurait être celui qui, dans deux ou trois lustres, représentera le centre du plus grand Bayonne. La poussée des villes vers l’ouest se vérifie chez nous comme ailleurs. Bayonne a éclaté peu à peu et s'est répandue hors des limites qui, dans un jadis ou un naguère relativement récents, constituaient pour elle des bornes sinon un corset dont son développement a eu vire fait de triompher. Ce n’est donc point le centre de la ville qu’il faut considérer comme point de repère, puisque ce centre d'aujourd’hui ne sera pas, nous en sommes sûrs, celui de demain. 



Il faut alors et bien mieux trouver le lieu qui par lui-même sera le plus favorable au collège de jeunes filles, qu’on ne le veuille pas situé à Saint-Bernard ou à Saint-Pierre-d’lrube, d’accord, mais qu’on le trouve surtout bien adapté aux destins du futur établissement. 



Il n'est pas vain de considérer cet établissement comme devant servir les besoins de Biarritz, des environs de Bayonne, et il n’est pas sot de prétendre que ses fenêtres s'ouvrent sur les horizons espagnols. 



L'industrie hôtelière scolaire est une donnée complémentaire de l'industrie hôtelière de loisirs. L’une travaille l'hiver, l'autre l'été. Si l'on veut une comparaison, je pourrais citer telle ville de Faculté qui, avec un millier d’étudiants et d'étudiantes, augmente la circulation de l'argent dans son commerce local par un apport de mille fois environ 15 000 francs, qui représentent la somme que produit le séjour de chacun des étudiants dans cette ville, tant par eux-mêmes que par les visites qu'ils reçoivent à diverses occasions. A l’étranger, en Angleterre notamment, ne voit-on pas des cités qui ne sont constituées que par une population universitaire. Dès lors pourquoi perdre l'occasion d'ajouter ainsi à la population de notre ville un apport de consommation dont personne ne se plaindra ? Pour ce faire, il faut, on le voit, envisager un collège de grande classe et de haut attrait. 



Nous attendons avec impatience les résultats des entretiens relatifs à Bénac. Après qu'ils seront communiqués, il conviendra de s'atteler sans retard à un rapport de discrimination entre les divers projets, et ce choix réalisé, il n’y aura plus qu'à passer aux actes de la pioche et du ciment, puisque le financement de l'entreprise a déjà été étudié et qu'aucun retard ne peut sur venir à ce point de vue. 



Ayant examiné le point actuel de cette importante question en ce qui concerne l'opinion bayonnaise. nous arrêterons ici, pour le moment, notre étude tout en nous promettant de la suivre jusqu'à complet aboutissement et de tenir nos lecteurs au courant des modifications oui vont survenir très prochainement dans son orientation, définitive, espérons le, ainsi que tout permet de le croire."



A suivre...






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dimanche 25 février 2024

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1935 (troisième partie)

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN 1935.


Dans les années 1930, existe à Bayonne un projet de Collège de jeunes filles.



pays basque autrefois hôtel labourd polo
HÔTEL ETCHE ONA BAYONNE 1935
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

plusieurs éditions :



  • le 11 décembre 1935 :

"Le Polo de Biarritz ne peut pas, ne doit pas, disparaître.



Aux sujets de préoccupations dont les Biarrots sont assaillis, un autre s'ajoute à présent. Vont-ils perdre le Polo ? 



L’activité commerciale de Biarritz, c'est un fait, s’est ralentie. Son activité touristique qui conditionne la première a d’abord fléchi. Depuis les années de prospérité qui avaient suivi immédiatement la guerre, cette décroissance, notons-le en passant, a été davantage encore qualitative plus que quantitative, pour parler comme à la Conférence navale de Londres. 



Nous avons bon espoir que cela ne durera pas ; que la crise prenne fin, ou au moins s’atténue, et nous verrons revenir à nous la belle clientèle qui y accourait autrefois, — à condition qu’on mette tout en œuvre pour la ramener chez nous et pour la retenir. 



Il est hors de doute que le Polo est, entre beaucoup d’autres, mais peut-être plus que beaucoup d’autres, un élément d'attraction pour la clientèle étrangère On n’ignore pas que la municipalité de Bayonne se proposant de donner une solution, — depuis longtemps attendue. — à la question du Collège de jeunes filles, avait entamé récemment des pourparlers en vue de l'acquisition du terrain de Beyris. 



Que ce terrain convienne à l’édification du Collège, qu'il remplisse ou ne remplisse pas toutes les conditions qu’il faut, ce n’est pas le point qui nous préoccupe ici. 



Mais ce qui nous parait d’importance, c’est de connaître le sort réservé au Polo de Biarritz



pays basque avant labourd polo camp beyris
LE POLO BAYONNE-BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Faudra-t il se résigner à sa disparition? Faudra-t-il admettre qu'il émigre vers une station voisine, — qui ne manquerait pas de l’accueillir avec des transports de joie, sachant le bénéfice qu’elle en tirerait au plus sûr. 



Il est incontestable que le Polo attire à Biarritz une clientèle fortunée. Les joueurs qui se déplacent pour venir jouer en Pays Basque arrivent souvent de loin. Il en est venu non seulement d’Espagne, qui est plus près de nous, mais d’Angleterre, de l'Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud, — d'Argentine, par exemple. 



On sait que, fréquemment, ils ne font pas seuls le déplacement. Ils amènent avec eux des parents, des amis. Autant de profit pour notre hôtellerie. Nous savons de ces joueurs qui, en une courte Saison, ont laissé à Biarritz, plus de deux cent mille francs. 



Devons nous craindre que cette ressource encore vienne à nous manquer ? Ne convient-il pas de permettre au Polo de vivre et de prospérer ? 



Mais comment le pourrait-il si des subventions ne lui assuraient pas la sécurité du lendemain et s'il restait, par ailleurs, à la merci d’un bail annuel, ainsi que c’est le cas à présent, — et c'est là un état de choses particulièrement grave du point de vue de son existence dans l'avenir. 



Mais voici le pire : la suppression, à présent envisagée, du Polo. Si on supprime le terrain de Beyris, croit-on qu’il soit aisé de le transporter, et sans dépenser une somme considérable, sur quelque autre point de Biarritz ou de sa périphérie ? Il ne faut pas perdre de vue, non plus, que les intérêts touristiques de Bayonne sont liés d’une façon étroite à ceux de Biarritz



Ayant en vue, avant tout, l'avenir, — un avenir où tout redeviendra meilleur, — de la grande station et de la Côte Basque, nous voulons encore espérer que cela ne se fera pas. 



Répétons le : rien ne permet mieux de démontrer la nécessité de conserver le Polo, que jusqu'à ces dernières années c'est la clientèle élégante qui a assuré la prospérité de Biarritz et qui en a fait la réputation."



pays basque avant sports polo camp beyris
LE POLO BAYONNE-BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


  • le 12 décembre 1935 :

"De quoi discutent les Bayonnais ? du Collège de Jeunes Filles.



Il est incontestable, en effet, que le Bayonnais moyen s’est habitué à considérer comme solution, future mais sûre, de ce problème du Collège de jeunes filles l’immeuble de l’ancien hôpital militaire. La réclame faite autour de ce site fut énorme, on s’en souvient, au moment des luttes électorales dernières. Nous sommes ainsi. 



pays basque autrefois hôpital labourd polo
HÔPITAL MILITAIRE BAYONNE 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN


On se serait à cette époque fait tuer sur des barricades pour ou contre l’acquisition du dit hôpital militaire. J’ai encore dans l’oreille les vociférations des meetings nocturnes des préaux des écoles publiques et sous la pluie aussi... Et maintenant ; on ne pense que pour mémoire, à un projet, qui, peut-être, d’ailleurs pourra nous revenir un jour ou l’autre mieux assortis à nos possibilités municipales. D’ici là nous nous serons sans doute battu pour le polo, Bénac ou autres lieux... 



Le Bayonnais moyen voudrait sans doute qu’on liquide ces questions oiseuses et qui peuvent rebondir pendant cent sept ans. Mais il se rend compte aussi des charges lourdes qu’elles font surgir à nos horizons budgétaires, si j’ose écrire. Et c’est pourquoi, s’il apprécie la sollicitude que ses administrateurs manifestent pour la sécurité de ses jeunes filles, il ne peut pas non plus ne pas tenir compte de leurs intentions économiques, voire les stimuler. 



Je dois à la vérité de dire que ce point de vue, un peu féroce d’ailleurs, qui subordonnerait la vie humaine en danger à l’argent, est peu fréquent, mais il est existant et je n’invente rien. Les Bayonnais ont peur des aggravations de charges fiscales. Cette hantise n’a rien de spécifiquement bayonnais. Mais dans le problème qui nous occupe, elle trouve à s’exercer d’une manière assez aigüe.



C’est alors que d’aucuns suggèrent d'apporter des réparations au Collège existant. Ici, deux objections : a) le neuf finit par coûter moins cher que les réparations indéfinies ; b) le Collège actuel ne peut plus subir des réparations. Et, par voie de conséquence, nous affirmons que le souci d’aller vite et de se décider à bon escient est absolument justifié pour ne pas dire d'une urgence impérieuse. 



Pas de lésine, donc... 



Pas de dépenses somptuaires non plus... 



Sur ce deuxième point je ne suis pas tout à fait d'accord. Sans jeter l'argent par les fenêtres de l’Hôtel de Ville, il faut tout de même agir avec audace. En matière administrative, ceux qui ne veulent rien oser, finissent par ne rien faire.



Toutefois, je dois reconnaître que si la rapidité est une vertu, la prudence en est une autre. Si l’on s’était pressé de voter l'acquisition du Polo et que cette affaire eût pu être réalisée, n'aurait-on pas à l’heure actuelle un regret cuisant devant les perspectives peut-être plus agréables encore du projet Bénac ? Et c'est pourquoi toute résolution tourne dans un cercle vicieux. 



Demeurerons-nous alors dans les conditions infiniment monotones de l’écureuil qui pédale avec sa propre cage sans avancer d'un pas ? 



Je vous ai dit hier que plusieurs projets se valaient et s’offraient. C’est qu’en réalité ceux que l'on croyait enterrés, ressuscitent. Et aussi que certain terrain du camp Saint-Léon demeure cher à beaucoup de Bayonnais. 



On disait aussi à Bayonne : pour quoi ne transporterait-on pas le terrain du Parc des Sports sur celui du Polo de Beyris puisque cette acquisition est avantageuse et, vraiment une "affaire". Et sur le terrain du Parc des Sports on édifierait aux portes de la ville un superbe collège de jeunes filles ? 



Des objections se présentent. Tout d'abord, il ne nous parait pas souhaitable que le polo disparaisse de notre attraction touristique. Et ensuite le Parc des Sports nous paraît ainsi qu'il est commencé une affaire résolue et qui entraîna déjà des dépenses assez considérables pour qu'on ne s'amuse pas au petit jeu de démolir et de reconstruire "pour le plaisir". 



Y a-t-il un moyen de concilier les points de vue ? Essayons toujours. Nous parlons ici — et on le sait bien partout — en toute indépendance et en toute bonne volonté. 



Posons une question : 


— La partie actuellement non utilisée du camp Saint-Léon ne peut-elle suffire à la construction d'un collège de jeunes filles ? 



pays basque autrefois sports polo camp beyris collège filles
CAMP ST-LEON BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Si oui, dans le cas où Bénac ne pourrait constituer une réalité voilà un deuxième emplacement qui serait susceptible de plaire tout autant. 



Bénac demande un aménagement de l'ordre de deux millions de francs si je suis bien informé. Conviendra-t-il de s'emballer à fond pour un projet qui ajoute aux dépenses des autres un aménagement aussi dispendieux ? Et ceci est une nouvelle question que je pose. Je ne suis pas le premier à la poser. Ceux qui ont la charge de nos deniers se la sont posée avant moi.



Mais il convient ici d'abattre toutes les cartes sur la table. Une partie se joue. Les finances des Bayonnais sont en jeu. Et comme il faut que Bayonne gagne il faut étudier clairement et ou vertement toutes les combinaisons susceptibles d'assurer cette sécurité. Il ne faut pas que Bayonne soit divisé en deux camps : celui des agissants et celui des commentateurs dont le rôle facile serait de critiques plus ou moins passionnées. 



Je répète souvent et j'aime écrire ici qu'un problème d’urbanisme ou une question administrative, ce n'est pas une pièce montée, préparée et menée contre des adversaires, mais un dossier à liquider en toute objectivité et avec pour seul souci l’intérêt de la collectivité. 



Les circonstances cruciales dans lesquelles vivent les finances publiques interdisent aux citoyens de se livrer au jeu de massacre des projets et aux surenchères de la politique partisane. 



Et ici, puisqu'il s’agit d'un collège féminin, je voudrais que ce but tendu vers le sexe générateur de la courtoisie fit des tenants et des opposants beaucoup plus les pages d'une œuvre d'harmonieuse entente que les irréductibles rivaux aux hargnes déchaînées et en définitive peu constructives."



A suivre...







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jeudi 25 janvier 2024

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1935 (deuxième partie)

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN 1935.


Dans les années 1930, existe à Bayonne un projet de Collège de jeunes filles.



pays basque autrefois hôtel labourd polo camp
HÔTEL ETCHE ONA BAYONNE 1935
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

plusieurs éditions :


  • le 28 novembre 1935 :

"... Le Collège des jeunes filles.



Cette question était le gros œuvre de la séance d’hier soir qui, à part cela, ne contenait aucune affaire bien sensationnelle comme on a pu le voir, encore que les moindres questions d’édilité ne soient pas souvent les moins aisées à résoudre et les plus négligeables. Mais l’opinion publique s’intéresse plus particulièrement à ce Collège de jeunes filles pour lui-même d’abord et en fonction aussi des positions prises par les uns et par les autres. 


On attendait le rapport de M. Simonet sur l’acquisition des terrains du polo de Beyris. Or, au moment où M. le Maire allait présenter son rapport, il a eu, hier, une conversation avec les propriétaires de Bénac. Dans un louable souci d’objectivité, M. Simonet n’a point voulu négliger cette ultime conversation — sera-t-elle ultime ? Il en peut résulter un intérêt. 


Le rapporteur, impartial, et qui veut épuiser toutes les propositions, qui veut présenter un dossier complet à ses conseillers et non une opinion personnelle appuyant sur tel ou tel terrain de sa préférence, vient demander au Conseil municipal de renvoyer cette affaire à une prochaine, à une toute prochaine séance. Il ne s'agit que de quelques jours encore. 


"Ce n’est pas une manœuvre dilatoire que je vous propose, Messieurs, mais le simple désir de faire mieux. Je sais comme vous que l’urgence de notre décision est motivée. Les réparations nous ont coûté plus cher que du neuf et nous pouvons craindre la lenteur de nos décisions devant un édifice qui menace ruine. Mais peut-être que de mes entretiens de demain avec les propriétaires de Bénac sortiront des éléments nouveaux à vous proposer. Quand j'ai été élu votre Maire, je vous ai dit que je n’entendais être que le Président de votre Conseil Municipal. Fidèle à cette manière de penser, je ne veux ici qu'augmenter les données du dossier afin de vous permettre des décisions fondées. Et c'est votre majorité qui fixera l'opinion. Je ne vous demande donc qu’un crédit supplémentaire de quelques jours à peine." Il est fait droit à cette demande dont les motifs contiennent les intentions du rapporteur de ne négliger aucun point de la question a été jugée déjà, mais puisque de meilleures conditions sont possibles pour la réalisation d'un projet depuis longtemps en attente."


pays basque autrefois polo beyris labourd
VUE AERIENNE DU POLO BEYRIS
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • le 30 novembre 1935 :

"Fédération des Groupements Corporatifs et Professionnels. 


Le bureau de la Fédération des groupements corporatifs et professionnels de Biarritz, réuni dans sa séance du 14 novembre 1935, a pris à l'unanimité la délibération suivante, sur la proposition de son président, M. Petit : 


"Le Bureau. 


Considérant que l'acquisition du terrain du Polo de Beyris projeté par la ville de Bayonne pour l'établissement d'un lycée de jeunes filles aurait pour résultat d'enlever à Biarritz et à la Côte Basque un des derniers éléments d’attraction touristique qui retiennent encore dans notre région de nombreux résidants appartenant à l'élite des sociétés françaises et étrangères ;


Considérant, en effet, que s’il est loisible, quoique difficile, aux organisateurs de matches de polo de rechercher un autre terrain, ils n’en perdraient pas moins le bénéfice des aménagements très importants, - de l’ordre de plusieurs centaines de mille francs, - qu'ils avaient investis au Polo de Beyris ;


Considérant enfin que tout en reconnaissant l'intérêt de la création d'un collège de jeunes filles, il panait possible à la ville de Bayonne de trouver des emplacements aussi bien appropriés et qui n'auraient pas l'inconvénient de faire disparaître sans profit le résultat des sacrifices déjà consentis, qu'il serait probablement impossible de renouveler actuellement, au détriment des intérêts touristiques de la région, dont la ville de Bayonne est, au même titre que les autres communes, la bénéficiaire, 


Emet le vœu qu'il ne soit pas donné suite à l'acquisition du terrain du Polo de Beyris par la ville de Bayonne et décide de porter le présent vœu la connaissance des municipalités de Bayonne et de Biarritz et de la préfecture des Basses-Pyrénées."


pays basque autrefois polo camp beyris
LE POLO BAYONNE-BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN




  • le 11 décembre 1935 :

"Le Collège de jeunes filles.



L'histoire de ce projet est celle de tous les projets lents à mûrir. Les difficultés, le temps ne les résout plus actuellement, il les accroît au contraire. Aristide Briand disait qu’une question était moins urgente le lendemain que la veille et qu'un problème différé perdait de son acuité, devenait donc moins redoutable. Malheureusement, ici, il ne s'agit point de grandes questions internationales, mais de murs frappés de vétusté, de menaces d'effondrement qui planent sur la tête de nos jeunes filles. La solution Aristide Briand n’est donc pas applicable. Il faut aller vite. Il y a vingt ans que l’on se presse ailleurs... 



Dernièrement enfin, une commission fut réunie à l’hôtel de ville et il vous en a été ici très longuement parlé. M. le Maire avait reçu une offre alléchante de vente de terrain du polo. L’autorité académique, sous la réserve du transport assuré des élèves dans cet endroit éloigné. l’Association des parents d’élèves, aux destinées de laquelle préside l’ancien proviseur du lycée M. Lelor, avec les mêmes réserves avaient approuvé ce site, cet emplacement.



C'est, en effet, l’un des plus beaux paysages que l’on a devant soi au polo de Beyris. Et à la colline inspirée de Marracq aurait correspondu une autre colline inspirée : celle de Beyris. Mais, en dehors d'autres questions d'un gravité dont on vous parlera dans nos colonnes de Biarritz, l'opinion publique ici trouvait vraiment bien éloigné ce collège de jeunes filles, à Beyris. Le prix de ce terrain était certes tentant. Mais pourquoi acheter un terrain, si l'utilisation n'est pas immédiate au moment où l'argent des villes est aussi rare que celui des particuliers, disait une cloche. Une autre cloche disait : "Le terrain du parc des sports est si près de la ville..." Le carillon des projets de terrain autre que celui du polo s'était tu. Et l'on allait rapporter "le terrain du polo" quand une cloche, de nouveau, se mit à tinter, du côté de Bénac. Nous voilà donc reportés à d'autres conversations, à de nouveaux délais. Le site est ici encore plus central. Un écueil : il y a près de deux millions de frais pour aménager ce terrain... A Beyris, on n'avait qu'à construire... L'achat de l'ancien hôpital militaire ne représente pas une affaire merveilleuse, sans quoi l'opinion hayonnaise n'eût pas touché à ce projet qui fut, on s'en souvient, un terrible tremplin aux dernières élections municipales. Au demeurant, cet achat de l'hôpital militaire, qu'est-t-il ? Des réunions publiques houleuses. Des articles violents. Un dossier refermé et que l'on semble bien ne plus vouloir rouvrir. 



pays basque autrefois hôpital labourd
HÔPITAL MILITAIRE BAYONNE 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN


Quoi qu'il en soit il faut aboutir. De jeunes enfants travaillent dans des conditions dangereuses, d'une part et, d'autre part, il faut de l'argent. Quel est celui des projets qui coûtant le moins cher permettra de résoudre la question urgente dès que possible ? Il me parait que c'est ainsi qu'il faut parler pour être clair. Car enfin les conseilleurs ne sont pas les payeurs et qui commande, paie. Ceci dit, en proverbe mais une fois pour toutes, espérons que nous connaîtrons bien vite les entretiens de Bénac, afin de posséder les éléments d'un choix. Car, là où ne restait qu'un projet, il y en a deux maintenant. Peut-être même davantage..."



A suivre...








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lundi 25 décembre 2023

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1935 (première partie)

UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN 1935.


Dans les années 1930, existe à Bayonne un projet de Collège de jeunes filles.




pays basque autrefois hôtel labourd
HÔTEL ETCHE ONA BAYONNE 1935
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 9 

octobre 1935 :




"Châteaux en Espagne au Collège à Beyris.

Le Maire de Bayonne a fait hier une importante communication sur le problème du Collège de jeunes filles.

La Ville a reçu une offre de M. Balzan, propriétaire du Polo de Beyris - Une visite sur les lieux a suivi l'exposé de M. Simonet. M. Maurice, inspecteur d'Académie était présent.



Hier, à deux heures trente, M. P. Simonet, maire de Bayonne, recevait à la mairie de Bayonne M. l'inspecteur d'Académie Maurice afin de lui exposer l'état actuel de la question du futur collège de jeunes filles et lui soumettre un projet et un terrain envisagé, celui du Polo de Beyris, propriété de M. Balzan. Assistaient à cette réunion : M. Daguerre, sous-préfet de Bayonne ; M. Dubois, inspecteur primaire ; Mmes Demassieux, directrice du Collège de jeunes filles ; Giod, professeur du Collège ; le Conseil d’administration du Collège de jeunes filles ; M. le Proviseur du Lycée ; M. Lehr, ancien proviseur du Lycée, président de l'Association des parents d'élèves, assisté du bureau de cette Association, MM. Cazamayou, ingénieur architecte ; Darribet et Fages ; M. le Dr Jean Garat, médecin du bureau d'Hygiène ; MM. les adjoints au maire ; Weiller, Désarménien, Ducler ; M. Frois, ingénieur de la ville. Les membres de la presse y avaient été également conviés. 



Historique de la question.


Voici l'exposé de la question, présenté par M. le Maire : 


Après avoir remercié M. l'Inspecteur d'Académie de sa venue à Bayonne, M. le Maire rappelle que cette question préoccupe Bayonne depuis vingt ans. Il fait l'historique du Collège. Tout d'abord, ce furent les cours-conférences organisés à la suggestion de parents d'élèves et donnés dans la salle des adjudications de la mairie. De là sortit l'idée de la création d'un collège de jeunes filles. La municipalité Castagnet acheta l'immeuble du pensionnat tenu par les demoiselles Garay, mais dans la pensée que ce n'était que provisoire. Les mauvaises conditions dans lesquelles étaient montées les classes d'un collège ainsi constitué font que ce provisoire n'a que trop longtemps duré. Et tout le monde est d'accord pour abandonner définitivement ce local. Il est insalubre et nuisible et à tel point que l'on a dû fermer définitivement l’internat. Toutes les municipalités se sont donc préoccupées de ce problème urgent et grave. 



Divers terrains.


Hôpital Militaire


"Pour ma part, depuis 1925, je me consacre, — dit M. Simonet, — à son examen constant. Le terrain et l'immeuble de l'hôpital militaire ont été soumis à l'autorité académique qui a attiré notre attention sur les inconvénients de ce local qui, du reste, sera utilisé pour une Ecole pratique de commerce et d'industrie."



pays basque autrefois hôpital labourd
HÔPITAL MILITAIRE BAYONNE 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN



Benac. 


"La propriété Benac, située en bordure des Glacis, nous coûterait 1 million 800 000 francs. C'est là un prix trop élevé. Je sais bien qu'en discutant on pourrait descendre à 1 500 000 fr. Mais les propriétaires actuels ne veulent pas démordre de leur prix et nous tiennent la dragée haute."



Lavignotte. 


"La propriété Lavignotte, provenant de la succession de feu Alexandre Molinié, comporte trois hectares. Elle conviendrait très bien. Mais ici Les difficultés tiennent à la situation née de la succession. Le testateur avait formulé des souhaits et des vœux auxquels les héritiers entendent se soumettre et qui font que la moitié seulement de la superficie serait disponible. 



Le Polo. 


Le hasard, enfin, m'a mis, ces derniers temps, sur une nouvelle piste. Le propriétaire du terrain de Polo, M. Balzan, est venu me trouver et me déclarer qu'il désirait vendre le terrain du Polo de Beyris. Aussitôt, je me suis dit : "Voilà ce que nous cherchons depuis de très nombreuses années pour notre collège de jeunes filles !". La situation locative est actuellement la suivante: le bail du Polo vient à expiration dans quelques mois, exactement en fin décembre 1936. En raison de la fin de la Saison, en septembre, la prise de possession du terrain serait possible dès le 1er octobre 1936. Pour le prix, une agréable surprise m'attendait : pour une superficie de 90 000 mètres carrés, 9 hectares, Messieurs, le prix était inférieur de plus de moitié à tout ce qui m'avait été proposé. J'ai discuté encore. J'ai demandé à M. Balzan s’il était prêt à me signer une option. 


pays basque autrefois polo camp beyris
LE POLO BAYONNE-BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Un acte d'option.


"Le 1er octobre, j'ai pu signer un acte d'option, option par laquelle M. Balzan s’engage à me vendre, mais où pour ma part je n'ai pas pris l'engagement d'acheter. La propriété, vous la connaissez déjà un peu, du reste, nous allons tout à l'heure nous rendre sur les lieux, sur le terrain du Polo. Elle comporte aussi des dépendances : une ferme, des communs, etc... Cette ferme, à première vue, ne me semblait présenter aucun intérêt, mais à la réflexion j'ai constaté qu'on en pouvait tirer parti. Enfin. Messieurs, l'ensemble, y compris la ferme, coûte 540 000 francs, c'est-à-dire 6 francs le mètre carré ; ou le terrain sans la ferme, ce qui ferait 3 000 mètres carrés de moins, coûterait 500 000 francs. En outre, la ville devant des explications à ses tuteurs, Académie et préfecture, je me suis fait encore consentir un délai jusqu’au 1er juin 1936. Dans toute cette affaire, je vous fais remarquer que je n’ai rien engagé à la légère et que j'ai été extrêmement prudent. De plus, considérons que les terrains voisins valent aisément 75 francs, 70 francs, au minimum 65 francs le mètre, environ. Le nôtre, à 6 francs, représente un cadeau."



La construction


"Pour la construction, j’ai l'intention d'aller vite. J'ai repris le premier projet étudié en 1923 par trois architectes parisiens, lauréats d'un concours institué par la ville de Bayonne, et qui avaient dressé des plans et des devis. Mais leurs plans, il est vrai, avaient été prévus pour un emplacement moindre et un projet plus réduit dont le montant était de 1 200 000 francs. Aujourd'hui, nous voyons les choses beaucoup plus en grand, car l'établissement que nous devons faire à Bayonne ne doit pas être exclusivement réservé aux jeunes Bayonnaises. Bayonne est un centre académique, si j'ose dire, une capitale régionale. Nous devons donc prévoir un internat important. Nous pensions naguère à cent élèves. Nous limiterons donc un étage ou deux de cents pour en loger deux cents ou trois cents. Nous devons rechercher la clientèle espagnole : Bilbao, Santander, Pampelune, Saragosse, en raison de la situation du franc et de la peseta, doivent nous être des foyers de recrutement d’élèves. Le Dr Croste est même d'avis qu'une publicité bien effectuée en Angleterre devra nous attirer des élèves anglaises. Une seule objection nous sera faite, et j'y ai pensé. C'est un peu loin. D'une part, nous, Bayonnais, nous estimons toujours que nous sommes loin de Bayonne dès que nous sortons de la place d'Armes ou du centre immédiat de la ville. D'autre part nous avons à considérer les bienfaits du vent d'ouest, le vent salubre et vivifiant qui souille sur le terrain du Polo et qui est le plus sûr collaborateur de M. le Dr Jean Garat, médecin chargé de veiller à la bonne santé et à la salubrité de notre ville. 



Enfin, vous verrez que nous ne mettrons pas plus de quatre petites minutes pour nous rendre en automobile au Polo, et j'ai l'intention d'examiner l'organisation du transfert des élèves par des autocars dont les entreprises hors saison ne demandent que du travail. Au Conseil municipal, dimanche, j'ai soumis ces projets et l'approbation a été unanime." 



Avis de M. Maurice.

Après cet exposé, M. Maurice, inspecteur d'Académie, a apporté à M. le Maire les remerciements de l’administration scolaire et l'a complimenté pour la netteté avec laquelle il condamnait l'établissement actuel. "Je me réjouis de vos dispositions et je me permets en ce qui me concerne de vous assurer de notre entier concours."



Avis de M. Lehr.


M. Lehr, au nom des pères de famille, remercie également M. le Maire d'envisager cette solution, déjà entrevue ; il se déclare personnellement acquis à ce projet, mais il va réunir son Association incessamment afin de mettre au courant et de recueillir son avis. 

(N.D.L.R. — Nous croyons savoir que cette réunion se tiendra jeudi soir, 10 octobre.) 



Avis de M. Ducler


M. Ducler présente ensuite une observation relative "à l’extrême éloignement de Beyris. Pourquoi voir trop grand, dit-il encore, — je ne crois pas aux élèves espagnoles, et encore moins aux élèves anglaises que vous escomptiez tout à l’heure. Cet emplacement est très bien, mais trop éloigné de la ville."


M. le Maire lui répond pour lui démontrer qu'il n’a pas trouvé d'autres terrains ailleurs. "Si j'en avais trouvé sur la place d'Armes, je les aurais pris tout de suite." 


M. Maurice recommande à M. le Maire de veiller à ce que dans le rapport qui sera présenté à l'autorité académique soit prévue et comprise la...élèves.


La visite des lieux.


Puis la séance est levée. On se transporte sur le terrain du Polo. Sur place, les discussions reprennent et aussi les projets. Le soleil a daigné paraître et il fait du gazon du terrain un beau lac de verdure. Un petit bois de chênes et de pins, déjà un peu rouillé d'automne, la ferme rustique que des pampres et des vignes vierges enveloppent, en prévision sans doute de la fraîcheur du soir, la chaîne violette des montagnes ondule à l'horizon... Certes ! si le Collège, un jour, s'édifie là ce sera au moins au creux d'un beau paysage de chez nous, ce toujours à quoi rêvent les jeunes filles..."



A suivre...










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