PERCÉE DE LA PORTE D'ESPAGNE À BAYONNE EN 1915.
Dès 1914, la municipalité de Bayonne décide de faire une ouverture dans les fortifications.
PORTE D'ESPAGNE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son
édition du 13 mars 1915 :
"La percée de la Porte d’Espagne.
— Si la guerre actuelle n’avait pas éclaté, les travaux inscrits sur le programme de notre municipalité, seraient achevés ou sur le point de l'être. Les événements qui se déroulent sur notre frontière depuis le commencement des hostilités, ont, en effet, accaparé les forces vives de la nation ; il en est résulté un retard, faute de dirigeants et de main-d’œuvre, dans l’exécution de projets longtemps à l’étude, alors que rien ne s’opposait plus à leur réalisation rapide.
La percée de la Porte d'Espagne, jusqu’où doit être prolongée la route nationale n° 10, est du nombre de ces travaux. Elle est maintenant en cours d’exécution. La municipalité, dans cette circonstance, a fait œuvre utile autant qu’humanitaire. Car, dès le début de la guerre, un grand nombre d’ouvriers de tous métiers, se trouvèrent sans travail du jour au lendemain. Rien ne permettait de prévoir la durée de cette situation. C’était la misère à brève échéance. La démolition partielle du rempart accolé à la Porte d’Espagne fut décidée. Elle assura aux chômeurs un salaire suffisant pour vivre, très modestement sans doute, mais vivre, enfin, en attendant mieux.
PORTE D'ESPAGNE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
En même temps, le prolongement de la route nationale n° 10, se poursuivait méthodiquement. Ce qui résistait aux efforts de la pioche ou du pic, céda à la violence judicieusement destructive, dans ce cas, de la dynamite. Aussi peut-on, d’ores et déjà, se faire une idée très approchante, de ce que sera cette nouvelle voie.
La chaussée, macadamisée, aura 7 mètres de largeur. Trois véhicules pourront, de front, s’y mouvoir aisément dans le même sens. A l’usage des piétons, il a été prévu deux trottoirs de 3 m. 75, plantés d’arbres déjà choisis : chêne de Hongrie à feuilles rougeâtres.
La nouvelle route sera le prolongement, en ligne parfaitement droite, de l’ancienne n° 10, avec laquelle elle viendra se confondre entre l’ancien poste d’octroi, devenu, pendant quelque temps, corps de garde, et la poudrière désaffectée — ces deux bâtiments se trouvant situés dans le voisinage de la Porte d’Espagne — pour s'infléchir, ensuite, jusqu’à la percée proprement dite.
Trois raisons militent en faveur de la création de la nouvelle voie devant donner directement accès dans Bayonne, par la rue d’Espagne.
RUE D'ESPAGNE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
En premier lieu, les habitants de ce quartier se plaignent amèrement, de l’isolement dans lequel ils se trouvaient plongés, alors qu’à une époque, peu éloignée, la circulation sur ce point était intensive pour le plus grand bien des commerçants et des propriétaires. "Nous ne voyons passer, disait un honorable conseiller municipal, que des enterrements." C’est, en effet, peu divertissant, encore moins lucratif !
En second lieu, la distance qui séparait la banlieue de la ville sera sensiblement écourtée. Les ménagères de Marrac et de Lachepaillet ne s’en plaindront pas.
Et, enfin, la perspective, large et ombragée, à l’horizon de laquelle apparaîtra notre vieille ville, sera le digne pendant de la promenade des Allées-Paulmy, laquelle arrache toujours aux étrangers, un cri d’admiration, quand ils pénètrent sous sa voûte verdoyante.
PORTE D'ESPAGNE VUE DES ALLEES MARINES BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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