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jeudi 14 février 2019

LE PLAN MANCINI D'INVASION DU PAYS BASQUE NORD EN 1937


EN 1937, LE GÉNÉRAL ITALIEN MANCINI AURAIT PROJETÉ D'ENVAHIR LA CÔTE BASQUE.


En 1937, un projet d'invasion de la Côte Basque aurait existé.


1936 guerre civile espagnole
FRANQUISTES IRUN 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN


Vérité ou fiction ?



Voici ce que rapporta le journal Regards, dans son édition du 30 septembre 1937, sous la plume 

de Charles Reber :


"La vérité sur le plan Mancini d'invasion du Pays Basque.


Hendaye, 24 septembre.


Si le vraisemblable n'est pas toujours vrai, on acquiert de plus en plus l'impression, dans nos temps troublés, que l'invraisemblable, lui, devient de plus en plus vrai !



Tous ceux qui, ces semaines dernières, ont parcouru le Sud-Ouest savaient que la situation y était anormale et qu'elle se tendait chaque jour davantage. Les esprit étaient agités et les bruits les plus contradictoires circulaient.



Agitation politique simplement ? Non point. Nos services de renseignements étaient alertés. La gendarmerie. les gardes mobiles et la troupe ont été renforcés. Que se passait-il, en réalité, qui fût susceptible de justifier un déploiement de forces face à l'Espagne de Franco ?



La vérité a éclaté l'autre jour quand, en nous basant sur des documents irréfutables qui sont aujourd'hui entre les mains du Gouvernement, nous avons révélé dans "Ce Soir" que le général italien Mancini — celui-là même qui commandait les troupes italiennes devant Santander — avait élaboré un plan précis d'incursion et d'invasion armée sur la Côte des Basques, afin "d'aider le mouvement "national" français contre le Gouvernement de Front Populaire."



1936 guerre civile espagne
GENERAL ROATTA MANCINI


Ce plan Mancini, on le connaissait en haut lieu, depuis plusieurs semaines déjà et — on peut le dire aujourd'hui — ce sont les nouvelles parvenues à son sujet, dont l'exactitude ne faisait aucun doute, qui ont déterminé en juillet et en août les importantes mesures de sécurité prises dans le pays basque.



Aujourd'hui, nous sommes en mesure de donner certaines précisions sur ce qui restera le fameux plan Mancini.



C'est à Burgos, le 14 juillet dernier, jour de la fête nationale française — ô ironie ! — que le général italien Mancini exposa à l'état-major du général Franco son projet de déclencher un mouvement insurrectionnel en France qui aurait aussitôt des répercussions en Catalogne. A ce conseil de guerre, assistaient aussi des officiers allemands de la Reichswehr.



En quoi consistait le plan Mancini ?



Il s'agissait, ni plus ni moins, de semer la terreur, pendant les mois d'août et septembre, dans la population française, par des attentats de plus en plus formidables, que les "nationaux" français pourraient exploiter, politiquement, à leur avantage.



Le coup suprême devait être frappé dans la nuit du 8 octobre. Les fascistes français auraient été armés par des envois massifs d'armes passés en contrebande dans les Pyrénées. Au début de septembre, on savait que quatre wagons d'armes et de munitions, d'origine allemande, étaient stationnés de l'autre côté des Pyrénées pour être passés en contrebande en France.



Cette contrebande d'armes avait été placée sous la direction du Commandant Troncoso, arrêté dans l'affaire du sous-marin "C 2", du capitaine Ibanez, adjoint de Troconso — et qui travaille avec des officiers allemands — et d'un nommé Guillermo Echenique, homme de confiance de Troncoso et qui, pendant la guerre, introduisait en France des armes et des explosifs allemands.



guerre civile espganole
SOUS-MARIN C2 BREST 1937



Il convient de dire ici qu'une partie de cette contrebande a pleinement réussi. Des dépôts d'armes — des mitraillettes allemandes de 9 mm. — ont été accumulés à Paris, à Angers et dans certains villages des Pyrénées, notamment à Asquin, sous la direction du marquis de Linarès — celui-là même qui participa au coup de main de Brest. Mieux encore : la police et la douane ont obtenu les preuves matérielles selon lesquelles cette contrebande, sur l'ordre du Commandant Troncoso, a été intensifiée ces semaines dernières et poussée à son maximum.


guerre civile espagnole
TRONCOSO LORS DE SON PROCES A BREST EN 1937


Le 8 octobre, dans la soirée, des désordres provoqués par les fascistes basques devaient se produire à Hendaye et Saint-Jean-de-Luz.



pays basque autrefois
PONT HENDAYE 1937
PAYS BASQUE D'ANTAN


Dans la nuit, à "l'heure H", au moment de la marée haute, les troupes de fascistes français (français si l'on peut dire), embrigadés dans les troupes de Franco, devaient franchir la frontière et occuper la route nationale N° 10.



En même temps, des colonnes motorisées devaient traverser les ponts d'Hendaye et de Béhobie, après avoir réduit à l'impuissance les gardes mobiles, douaniers et gendarmes de service. D'autres groupes armés devaient franchir les Pyrénées par la Rhune — fortifiée par des ingénieurs allemands — et le Col de Saint-Ignace, pour voler au secours des "nationaux" français.



Ce n'est pas tout.



Des bateaux auraient été concentrés à Fontarabie, Pasajes et San-Sébastien. Ces embarcations devaient apporter de l'autre côté de la Bidassoa et en différents points de la côte basque, des formations armées, dont la mission était de prendre à revers les défenseurs éventuels d'Hendaye.



Le général Mancini estimait qu'il suffisait de deux heures pour mener à bien cette opération. On eut parlé d'un soulèvement "national" dans le Pays Basque et l'on eut profité de la situation ainsi créée en France pour entamer d'autres offensives sur le continent et en finir avec l'Espagne républicaine.




Ce plan, si insensé, si romantique qu'il soit, et qui prouve que le fascisme ne recule devant aucun moyen pour arriver à ses fins, a pour lui des éléments qui l'authentifient. Reprenez l'histoire de l'Oustacha, qui opéra en Croatie ces dernières années et qui se trouvait à la solde du fascisme italien. Le plan d'attentats terroristes du général Mancini est exactement celui qui a été suivi en Yougoslavie, où l'on faisait sauter les trains et les édifices. Quand le Duce crut que la situation était mûre, c'est l'incursion armée contre la Lika, en Dalmatie, qu'il déclencha. Des oustachis croates, cantonnés dans la petite enclave italienne de Zara, sur l'Adriatique, assistés de troupes italiennes, tentèrent une nuit de maîtriser les postes frontières et d'envahir le pays. La veille, un simulacre d'émeutes avait eu lieu dans le pays. Bref, les attentats terroristes qui ont eu lieu en France ces mois derniers, et le projet d'invasion du Pays Basque, ressemblent comme des frères aux attentats oustachis en Yougoslavie et à la tentative d'incursion en Dalmatie. Et quand on saura — comme la police française le sait aujourd'hui — que les services terroristes italo-allemands de Franco fabriquent à Pasajes des bombes destinées à la France, sera-t-il encore besoin de conclure ?




Le plan Mancini a échoué, grâce à la révélation qui en a été faite — ou peut-être n'est-il qu'ajourné ! Peu importe ! Nous sommes maintenant avertis, nous savons ce que nous pouvons attendre de Franco et nous devons tirer la leçon des événements.




Pour rétablir la situation dans le Pays Basque, des mesures énergiques sont nécessaires, qu'il ne faut pas marchander et qu'il convient de prendre sans tarder.




La première de ces mesures est la fermeture de la frontière avec l'Espagne de Franco, fermeture qui ne nuira en rien au commerce français puisque Franco n'accorde aucune autorisation d'achats en France. Cette fermeture ne pourra nuire qu'à l'Italie et à l'Allemagne, qui transitent par Hendaye du matériel de guerre.




La seconde mesure, c'est de frapper les responsables de cette situation de guerre civile. Le Pays Basque convient aujourd'hui, dans son écrasante majorité, que M. Herbette, ambassadeur de France à Madrid, mais qui a déserté son poste pour s'installer à Saint-Jean-de-Luz, doit être immédiatement remplacé dans ses fonctions (M. Herbette touche 663 000 francs par année pour représenter la France à Saint-Jean-de-Luz). N'a-t-il pas été le grand protecteur du commandant-pirate et corsaire Troncoso ? N'a-t-il pas couvert de son autorité les espions de la Grande Frégate de Biarritz, que l'on vient d'expulser après avoir fermé cette villa ? Son collaborateur, M. Tur, agent consulaire français à San-Sébastien, n'a-t-il pas aidé dans ses entreprises le fameux marquis de Linarès, participant au coup de main contre le sous-marin "C 2", contre le "Campéamor", à Bordeaux, et qui introduisait en France des explosifs et des armes ?



guerre civile espagnole
JEAN HERBETTE AMBASSADEUR DE FRANCE EN ESPAGNE 1937


L'épuration a commencé dans le Sud-Ouest. Elle doit se poursuivre sans la moindre défaillance."





Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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2 commentaires:

  1. Attention ,attention le fascisme monte de plus en plus en Europe,France Italie,Allemagne......NO TIENEN QUE PASAR.....

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  2. Document bien lisible, clarté & photos.

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