LE CHÂTEAU DE CARADOC À BAYONNE.
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| CHÂTEAU DE CARADOC BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Avant le château de Caradoc, existait la propriété de "Mérignac".
Quand le 31 décembre 1856, le général John Hobart Caradoc, 2ème Baron Howden, achète cette propriété de 2 hectares, il l'appelle Casa Caradoc, par affection pour l'Espagne, où il est ambassadeur de Grande-Bretagne (entre 1850 et 1858), et surtout du nom de sa maison de Murcie en Espagne.
C'est d'ailleurs sur la route de Madrid et se trouvant à passer par Saint-Etienne (Bayonne) que le général découvre ce site magnifique dominant la vallée de l'Adour et Bayonne, sur lequel est édifié une demeure bourgeoise passablement délabrée. Il décide de l'acquérir sur le champ pour y faire construire un très beau château qui pouvait lui servir d'escale entre son Irlande natale et Madrid.
Il choisit le célèbre architecte italien Albano qui vient d'achever en 1847 le théâtre royal italien de Covent Garden, à Londres. De la demeure originale, Albano ne garde que les fondations. Sur ces bases, il élève une résidence somptueuse flanquée à chaque angle de tours octogonales. La demeure est ensuite entourée d'un parc qui figure par mi les hauts lieux de l'horticulture française.
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CHÂTEAU DE CARADOC BAYONNE
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Deux ans plus tard, il achète la métairie contiguë de Sescosse et porte ainsi l'étendue du domaine à 3 hectares.
Il s'installe à Caradoc au moment de sa retraite de l'armée, en 1861, alors que les travaux ne sont pas encore tout à fait achevés. Il y restera jusqu'à sa mort le 9 octobre 1873, et son corps est inhumé au pied de l'escalier d'honneur.
Voici ce qui parut dans le journal Le Siècle, dans son édition du 16 juillet 1874 :
"Conformément à un Arrêt de la Haute Cour de chancellerie, rendu dans l'instance Hamilton contre Dallas, 1874, H. n° 118.
Les créanciers du très-honorable John Hobart Caradoc, baron Howden de Howden et Grimston, dans le comté d'York, lieutenant général dans l'armée de Sa Majesté, et chevalier grand'-croix du très-honorable ordre du Bain, qui résidait à la casa Caradoc, près Bayonne, en France, où il est mort le 9 octobre 1873 ou vers cette époque, devront envoyer, le 1er octobre 1874 ou auparavant, par lettre affranchie, à M. Henry Ray Freshfield, de la maison Freshfield et Williams, demeurant au n° 5, Bank-Buildings, dans la Cité de Londres, solicitor des défendeurs, sir Robert-Charles Dallas, baronnet, et Edward-Richard Meade, exécuteurs testamentaires en Angleterre du défunt, leurs prénoms et nom, domicile et profession, et tous les détails de leurs créances, le relevé de leurs comptes, et la nature de garanties, s'ils en ont aucune.
A défaut de se conformer à cet avis, ils seront exclus d'une manière absolue du bénéfice de cet arrêt.
Tout créancier nanti d'une garantie devra la produire devant le vice-chancelier, sir James Bacon, en son cabinet, n° 11, New-Square Lincoln's Inn, Londres, le mardi 3 novembre 1874, l'heure de midi, temps fixé pour la décision à l'égard des créances.
—Fait le 7 juillet 1874.
Joshua Bird Allen, commis principal ;
Bell, Stewards et Ce, solicitors du demandeur, 49, Lincoln's Inn-Fields (Londres)."
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QUARTIER SAINT-ESPRIT ET CHÂTEAU DE CARADOC BAYONNE
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Sur son testament, n'ayant pas d'héritier et sa femme étant décédée avant lui, il lègue sa propriété, pour l'usufruit, à Lucie de Laborde et, pour la nue propriété, à Emmanuel Bocher, son neveu, ami de Sarah Bernhardt. La dame refusant son legs, le bien passe aux mains d'Emmanuel Bocher, qui ne fait avec sa famille que de rares séjours à Caradoc. Toutefois, au cours de ces brèves incursions, il ne manque pas d'entretenir ce splendide héritage, un château de 2 620 m2 répartis sur trois niveaux et son parc.
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| EMMANUEL BOCHER |
Ce nouveau propriétaire acquiert des terres alentours et porte le domaine à 11,5 hectares, ce qui fait de lui le créateur du "Grand Caradoc". Il faut alors compter avec une équipe de 15 à 17 jardiniers permanents, sous l'égide d'un chef jardinier de renom pour entretenir le parc. De l'avis général, c'est entre 1888, date des dernières acquisitions, et 1920, date de sa revente, que Caradoc connaît son rayonnement optimal. Il a été aménagé par le célèbre paysagiste Edouard André : plantations de cèdres du Liban, de sapins du Caucase, d'araucarias du Chili et de gingkos de Chine.
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| PAYSAGISTE EDOUARD ANDRE |
Voici ce que rapporta le journal Le Gaulois, le 15 octobre 1892 :
"Caradoc.
C'est ainsi que se nomme la résidence d'automne et d'une partie de l'hiver de M. Emmanuel Bocher, le spirituel et aimable gentleman que tout le monde connaît et apprécie.
Qu'on se figure en plein pays du soleil, dominant un des faubourgs de Bayonne, dont moins d'un kilomètre la sépare, une délicieuse villa dans le goût italien, d'un style fantaisiste et original. Au pied, la ville de Bayonne, formant le premier plan d'un splendide panorama, dont les Pyrénées sont 1'arrière-plan. Une vue idéale, d'autant plus pittoresque et plus riante que, contrairement à ce que nous nous imaginons, nous autres gens du Nord, le Midi, dans ces régions, est aussi frais, aussi verdoyant que la Normandie."
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Magnifique parc
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