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mardi 19 mai 2020

L'ART BASQUE EN 1926 (première partie)


L'ART BASQUE EN 1926.


En 1926, on essaie de définir l'Art Basque.

VAISSELIER MUSEE BASQUE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

son édition du 11 septembre 1926 :



"L’Art Basque. 




Une conférence de M. B. Gomez au Musée Basque. 




Dans la Grande Salle du premier étage du Musée Basque, où de nombreuses aquarelles et un mobilier de grand style attestent ses dons d'artiste et ses possibilités de réalisateur, M. Benjamin Gomez a donné une conférence sur l'Art basque. 




On sait avec quelle science, quelle autorité, M. Benjamin Gomez a affirmé déjà son talent de conférencier ; il y faut ajouter le charme et la séduction. 




Le public nombreux, élégant, était tout à fait en sympathie avec l'artiste qui sut définir les caractéristiques de l’Art basque. 




Apres avoir rendu un juste hommage au Musée Basque, temple de la tradition et temple aussi de l'avenir, à son animateur M. le Commandant Boissel, Benjamin Gomez établit les trois points de sa causerie : 


Y a-t-il un art basque ? 

Y a-t-il un art moderne "français" ? 

Peut-il y avoir un art basque moderne ? 




Incontestablement il y a un art basque qui s’est exprimé dans l’architecture, la sculpture, la littérature et la musique


Benjamin Gomez ne veut considérer aujourd'hui que l’architecture et, parmi les différents types de maisons basques que présentent le Labourd, la Navarre et la Soule, il n'examinera que la maison labourdine, claire et gaie. 




Il faut distinguer entre la maison-ferme et la maison urbaine, à Ustaritz, capitale du Labourd, il existe de nombreuses maisons des dix-septième et dix-huitième siècle qui offrent un intérêt considérable. 




Ce qui semble avant tout caractériser la maison basque, c'est son toit en pente, son toit en accent circonflexe, son toit d’inégale longueur. 




Que la caractéristique du toit basque soit la dissymétrie, c'est, dit M. Benjamin Gomez, une légende qu'il faut ruiner. 




La pente allongée du toit recouvre le plus souvent une maison contiguë, c’est une continuation de la toiture de la première maison plus élevée, qui abrite la voisine plus humble. Ceci pour les maisons urbaines. A la campagne, c’est la grange ou l'étable accotée au corps du logis principal qui est ainsi abritée. 




La toiture basque en pente douce recouverte de tuiles est souvent très saillante, soit au-dessus de la façade principale (en pignon le plus souvent ) soit au-dessus des façades latérales. Très lourdes, ces toitures doivent être soutenues par des charpentes très solides. 

La façade principale, dans la maison labourdine, est presque toujours orientée à l’Est, ceci pour des raisons climatologiques. 

En opposition aux façades latérales et à la façade postérieure qui sont épaisses et nues, la façade principale ornée de motifs décoratifs, est plus légère (au moins aux étages supérieurs) dans les matériaux employés. Là, au lieu de moellons rudement cimentés, entre les pans de bois qui soutiennent et décorent, on se contente d’un remplissage de briques. 

Les pans de bois sont peints en rouge ou en vert, ils sont placés verticalement ou horizontalement ; il est bien rare de rencontrer des croisillons ; ils s’ornementent parfois de sculptures simples et sans grand relief. Souvent l'étage est en encorbellement. mais la saillie n'est jamais très accentuée et n’a pas besoin de potences ou de corbeaux pour être soutenue. 

Les portes de la maison du Labourd empruntent toutes les formes et tous les arcs. 

Les balcons sont nombreux et situés sous le saillant du toit. Les balustres sont tantôt carrées tantôt tournées. Dans les maisons paysannes, ces balcons ne semblent pas présenter toujours toutes les conditions de sécurité. 

La maison labourdine, crépie chaque année, est éclatante de blancheur sous le soleil. Loti a pu écrire : 

"Guéthary semble une lessive basque séchant au soleil." 

M. Benjamin Gomez nous a dit que les motifs de sculpture rencontrés dans les maisons basques étaient empruntés au style hispano-mauresque, au style renaissance aussi : sculpture en creux, sculpture en facettes, sculpture en champ-levé, simple et primitive. 

Le mobilier basque est en général simple et pauvre, comme il convient à un peuple de rudes agriculteurs.

Passant au second point de sa conférence, M. Benjamin Gomez démontre qu’après une longue période de crise, vers 1900 un nouveau style est né avec Lavirotte et Majorelle. 

Ce style a évolué surtout en architecture, grâce aux nouveaux matériaux, aux nouveaux procédés : mobilier, verrerie, mécanique, tentures et papiers, ferronnerie, etc., il y a un art nouveau universel et cet art s’adapte et se modifie suivant les régions où il est appliqué. 

Le Pays Basque, si particulier, marqué d'une "personnalité" puissante, se doit de conserver son caractère, de l’accentuer encore. Il lui faut, dans son architecture, dans le mobilier de ses maisons, dans ses usages et ses coutumes, rester tout proche de la tradition ancestrale ; il faut que le présent s’unisse intimement au passé, bien entendu, en s'adaptant aux nécessités du moment. 

Et M. Benjamin Gomez, qui est un des apôtres militants de l’Art Basque moderne, termine sa conférence en confessant un rêve où, dans un avenir très lointain il a aperçu un savant groupant et louant toute la brillante pléiade d’artistes qui, aujourd’hui honorent et glorifient notre beau Pays Basque."



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