LE CAMPING EN 1941 PENDANT L'OCCUPATION ALLEMANDE
LE CAMPING EN 1941.
L'activité de camping date de 1000 avant Jésus-Christ, et était pratiqué par les nomades voulant se reposer.
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Je suis Partout, journal collaborationniste, dans
l'édition du 4 août 1941, sous la plume de José Lupin :
"Campeurs 41. Vos papiers, s’il vous plaît ?
Le camping en 1941 est parfaitement licite et officiellement autorisé. Il ne reste qu'à connaître les formalités auxquelles nous sommes soumis, les difficultés particulières que nous rencontrerons cette année en raison des circonstances, avant de nous en aller d'un cœur allègre prendre notre bain d’air, de verdure et d’eau.
Une réglementation était depuis longtemps souhaitable, la vogue du camping, depuis cinq ou six ans, la rendit nécessaire peu de temps avant la guerre.
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
Ce n’est pas de naissance, ni par goût, que l’individu se soumet à une discipline qui lui impose de respecter la propriété, ou le sommeil, ou la simple quiétude de son prochain ; il y faut un singulier effort sur soi-même, dont peu d'êtres sentent en eux le besoin naturel. Aussi a-t-on dû rédiger des arrêtés, municipaux, préfectoraux et autres, pour inculquer à tous quelques notions rudimentaires de "voir-vivre à la sauvage".
Prenant le problème par un autre bout, diverses associations de camping imposaient à leurs adhérents de signer une déclaration par laquelle ils s'engageaient à ne pas saccager les lieux où ils planteraient leur tente, à ne pas voler ni insulter leurs hôtes d'un soir, à ne pas allumer de feu de bois en pleine forêt..., toutes prescriptions qui, semble-t-il, vont de soi, mais qui, en réalité, ont toujours besoin d'être rappelées : dirons-nous en quelle forêt domaniale, non loin de Paris, les gardes eurent à éteindre, rien que dans le cours du mois de mai 1938, quarante-sept commencements d'incendie dus à des imprudences de campeurs ?
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
Tous les campeurs qui ont souffert de la mauvaise réputation laissée avant leur passage par des confrères indésirables, et d'ailleurs en majorité, n'ont pu qu’approuver les mesures qui tendaient à civiliser la masse de leurs camarades connus et inconnus.
Au printemps qui précéda la guerre, les principales associations qui délivraient des "licences de camper", — licences toutes facultatives, du reste, — se groupèrent en Union Française des Associations de Camping, ou U.F.A.C., qui est la seule fédération de camping existant en France, et dont l’activité se borna, croyons-nous, à émettre un timbre vert, jaune et bleu, fort laid, comme tout objet d’art administratif, portant le millésime de l’année en cours, et qu'il était obligatoire d'apposer sur la "licence" délivrée par chaque association à ses membres.
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
Vint la guerre, vint une sortie en plein air un peu longue, un peu vaste, qui expédia des campeurs improvisés jusque dans les neiges de Norvège, jusque sous les palmiers de l'Algérie. Et, en France même, est-il beaucoup de Français qui n’aient appris au cours de l'an 40, quel que fût leur sexe, leur âge, leur profession, ce qu’était une nuit à la belle étoile, une corvée d'eau, un feu de bois ?
Cette prodigieuse partie de campagne terminée, avec les résultats politiques que l'on sait, les anciens amateurs de camping ne se déclarent point rebutés, mais prêts, au contraire, à reprendre leurs randonnées, et des jeunes gens, plus nombreux encore qu'autrefois, dirait-on, aspirent à les accompagner ou à les suivre.
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
Entre temps, étaient dissoutes en zone occupée toutes associations telles que les éclaireurs, ou scouts, dont les membres portent un uniforme, ou qui sont susceptibles de former des sociétés para-militaires. Ce qui est tout à fait normal. L’honnête et peu dangereux camping, lui, n’était pas atteint par cette mesure : encore fallait-il que le campeur pût justifier de sa condition de touriste inoffensif.
C’est là que l'U.F A.C., disons l’Ufac, rentre en jeu. Il a été simplement décidé que tout campeur devrait être inscrit à une association de camping reconnue, c’est-à-dire affiliée à l’Ufac, et prêt à présenter à toute réquisition des autorités sa carte revêtue du fameux timbre de l’Ufac au millésime de 1941.
Les formalités à remplir ne sont pas compliquées, puisque l’association qui délivrera à un campeur une carte de membre lui remettra en même temps le timbre de l’Ufac : celle-ci, étant une fédération, n’a pas affaire aux cam peurs individuellement, mais aux sociétés seules. Quant à ces sociétés, ce sont les mêmes que celles d’avant la guerre, et les principales se nomment Camping Club de France, Canoë Club de France, Club Alpin Français, Kayak Club de France, etc...
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
Tout muni qu'il soit de papiers dûment en règle, le campeur n'en sera pas moins tenu de prendre quelques précautions élémentaires, que recommande le plus simple bon sens.
La guerre n’est pas finie, et il est naturel que les autorités allemandes interdisent de se promener et de séjourner en certains lieux : non seulement les terrains militaires, les champs de tir, le voisinage des aérodromes, comme en temps de paix, mais les approches des côtes de l’Atlantique ou de la Manche, qui sont en quelque sorte un "front" où il pourrait être dangereux de s'aventurer, même si on en avait l'autorisation.
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
Sur le reste du territoire occupé, est-il besoin de dire que dans certaines communes le camping peut être parfois momentanément interdit ? par exemple lorsque les campeurs de la semaine précédente ont oublié le respect dû aux prescriptions de la Défense Passive... Aussi faut-il toujours mieux s’enquérir, dès l’arrivée, des interdictions possibles : mairies et gendarmeries sont là pour vous renseigner.
De même, pour s’installer dans une forêt domaniale, il faut commencer par chercher un garde, demander son autorisation, se faire indiquer les secteurs interdits, s’il y en a ; et si vous utilisez un des innombrables terrains appartenant à un club, c’est ledit club qui vous dira quelles démarches vous devez, le cas échéant, faire au préalable auprès des autorités françaises ou allemandes.
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
Au début de cet été, des difficultés ont surgi en quelques endroits, certains maires trop prudents ayant interdit purement et simplement de camper sur le territoire de leur commune, malgré cartes de clubs et timbres de l'Ufac brandis par les infortunés campeurs. Depuis ce temps-là, M. Borotra a été alerté, et il a dû faire connaître aux préfets que le camping est loin d'être un genre d’activité répréhensible. On peut espérer qu’à l’heure où paraîtront ces lignes, tous les maires de France ne seront plus que sourires à l’égard des touristes de plein air qui leur feront visite.
Et si, maintenant que toute documentation utile a été rassemblée et offerte aux désirs inquiets du "campeur 41", on sollicitait de nous un avis personnel, voici ce que nous conseillerions :
Nous n’avons jamais goûté, tout en reconnaissant qu’il présentait certains avantages, le camping collectif ; nous avons fui la promiscuité de nos semblables, répugnant à retrouver sur le même carré d’herbe des voisins de palier qui nous horripilaient depuis un an, avec leurs discussions politiques, leurs disputes conjugales, les cris de leurs gosses ou le chahut de leurs phonographes ; nous avons dit et écrit que si l’on donnait à élire un animal-totem pour le campeur, nous désignerions le hérisson, et non pas l’escargot.
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CAMPING PLEIN AIR 1941 |
En 1941, nous ne pensons pas que ce soit une mauvaise méthode de jouer plus que jamais au hérisson. Un groupe de deux ou trois camarades, sac au dos, s’en vient frapper à la porte d'une ferme, se présente, tâche d'avoir bonne mine malgré la poussière de la route : il serait bien surprenant qu’après un bout de conversation avec un paysan de France, vous lui demandiez un coin de son champ pour y passer la nuit et qu’il vous le refusât. Vous aurez de la sorte toutes les garanties de sécurité que vous pouvez souhaiter, puisqu'il vous aura lui-même indiqué, en ami, les règlements à observer et les précautions à prendre."
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