UN CRIME À CIBOURE EN MARS 1930.
En 1930, plusieurs faits divers sordides marquent les habitant(e)s de Ciboure.
Voici ce que rapporta la presse locale, dans plusieurs éditions :
1) La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 2 avril 1930 :
"...Comment Silva dépeça le cadavre de l'espagnol Gomez.
Les aveux. Le récit de l'horrible drame.
La Gazette a publié hier, dans sa troisième édition, les renseignements de la dernière heure suivants, sur cet épouvantable forfait :
Le Portugais Silva, arrêté préventivement hier, a fait ce matin des aveux complets.
En réalité, fort habilement cuisiné par la gendarmerie de Saint-Jean-Luz, et en particulier par le maréchal-des-logis Sarrade, qui doivent être vivement félicités, Silva commençait avant l’arrivée du parquet, c’est-à-dire hier soir, vers 20 heures, à donner certaines précisions et aujourd’hui la justice connaît tous les renseignements sur ce crime qui revêt un caractère d’abominable cruauté.
Les deux ignobles personnages ont d'ailleurs fait preuve d’un cynisme sans pareil.
Voici d’après l'assassin comment a été perpétré le crime qui fut prémédité : une scie avait été achetée deux ou trois jours avant le meurtre dans un magasin de Saint-Jean-de-Luz.
La femme Liron, dite Maria la Portugaise, vivait maritalement à Ciboure avec un Espagnol, le nommé Gomez. Elle entretenait également des relations avec le Portugais Silva. Ce dernier et sa maîtresse décidèrent, pour être plus libres, de se débarrasser de Gomez. Le forfait s’accomplit dans la nuit du 10 au 11 mars. Gomez fut surpris dans son sommeil et assommé avec une matraque, croit-on. Le corps fut transporté ensuite dans un poulailler situé à 30 mètres de l’habitation et là se déroula l’horrible besogne du dépeçage du cadavre qui permettait de cacher plus facilement le corps du délit. Pendant que Maria la Portugaise maintenait le cadavre, son amant scia les membres sans même les dévêtir de la chemise et du tricot, fit de même du tronc, puis trancha la carotide. Tous les membres assemblés de Gomez furent transportés dans une corbeille par Silva dans le canal cependant que la femme Liron portait la tête dans la chambre de la victime. Dans un vieil ustensile elle la fit brûler pour qu'il n’en restât plus trace. Toutes les taches de sang furent lavées, mais il reste encore des traces sur une planche. On a retrouvé également des débris de vertèbres cervicales. Le tronc ainsi que les autres membres ont été de même retrouvés où le criminel les avait déposés.
Ce dernier venait de partir lorsque nous arrivons devant la gendarmerie où stationne une foule énorme.
La femme Liron subit à nouveau un interrogatoire en présence du capitaine Castaing, mais elle nie énergiquement toute participation au crime. Elle répond à toutes les questions qu’on lui pose, mais continue à protester de son innocence.
Elle a habité Biarritz pendant quelque temps où elle avait élu domicile place Pordelanne. Elle attend un bébé. On ne désespère pas de lui faire avouer sa participation au crime qui sera reconstitué dans quelques jours."
2) La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 3 avril 1930 :
"La reconstitution du crime de Ciboure.
Hier après-midi, le parquet de Bayonne, composé de MM. Rodié-Talbère, procureur de la République, Garrelon juge d’instruction, Reyterou, commis greffier et de Luzarey, médecin-légiste, s’est rendu à Ciboure et a procédé, en présence de Silva et de Vicenta Liron, à la reconstitution du crime.
Une nouvelle autopsie a eu lieu à la morgue de Ciboure, et on a reconstitué le cadavre, en rassemblant les diverses parties du corps trouvées dans la Nivelle et dans le canal.
On a également perquisitionné de nouveau chez les deux criminels. Un service d’ordre, sous la direction du capitaine de gendarmerie Castaings maintenait la foule et évitait tout incident."
CIBOURE 1920
PAYS BASQUE D'ANTAN
PAYS BASQUE D'ANTAN
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