LA MAISON BASQUE.
Dans la société basque des années 1900, la maison ce n'est pas que des murs appartenant à une famille, c'est bien plus que cela.
FERME BASQUE PAYS BASQUE D'ANTAN |
La maison (Etxea en Basque), en particulier la ferme, ce sont les murs, les animaux, les outils
et également une tombe à l'église.
C'est en grande partie pour cette raison que le Basque ne vendait pas sa maison (transmission
seulement à un ou plusieurs héritiers) car cela aurait été considéré presque comme un sacrilège.
Ce n'est que vers le milieu du 20ème siècle que cette tradition a commencé à changer.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son
édition du 3 avril 1921 :
"Y a-t-il un art Basque ?
Le distingué architecte basque M. Henri Godbarge pense qu’il a tout au moins une architecture basque.
Dans une récente interview accordée à un collaborateur de la Gazette, M. Petit, maire de Biarritz, disait entre autres choses : "Les architectes pourront bientôt recommencer leurs travaux et égrener, avec la diversité de styles qui leur assura tant de succès, un chapelet de gracieuses et confortables villas le long des falaises encore libres".
Les admirateurs de Biarritz souhaiteraient que, dans cet écart vers la beauté de notre région, les futurs propriétaires de villas fussent bien persuadés que le style basque est celui qui convient le mieux à notre pays.
Mais y a-t-il un style basque ?
Il y a en tous cas, une architecture basque. Je veux dire qu’il y a des exemples d’une architecture locale qui ne doit rien à aucun emprunt étranger qui est issu directement des besoins des matériaux du pays et de la main-d’œuvre locale, donc une architecture originale, qui présente ses caractéristiques, au même titre qu’une architecture normande, bretonne, alsacienne, etc...
On a, certes, écrit sur l’architecture basque. Bien des écrivains, en particulier, ont tracé les grandes lignes de l'histoire des différentes habitations, aux diverses époques précédentes ; et en effet il est nécessaire, pour bien saisir dans ces caractéristiques cette architecture, d’avoir tout au moins quelques notions de l’histoire du pays basque.
Mais je n’ai pas la prétention de rivaliser de science avec tous ces écrivains distingués. Là n’est pas du reste le but de cet article. Je veux simplement résumer quelques-unes de mes impressions personnelles recueillies au cours du voyages d’études en pays basque, notamment en pays basque fiançais. Des villages presque entièrement ont gardé leur caractère de vieux villages euskariens, avec leur vieille église, leur cimetière juxtaposé, leurs maisons en pans de bois ou en pierre de la Rhune, jaunie par le temps et le soleil. Certaines villes même, telles Fontarabie et Ciboure, ont encore des quartiers entiers, des ruelles complètes sans une bâtisse moderne. — Il y a matière à méditation. Il y a des sources inépuisables de documentation pour le dilettante éduqué, comme pour le technicien curieux.— Ces habitations visiblement construites à des époques différentes, avaient aussi manifestement des destinations différentes suivant les conditions sociales de ceux qui les habitaient.
Même d'un rapide examen, il apparaît que trois types principaux se dégagent :
La métairie, habitée par le laboureur.
La maison de ville, habitée par l’homme du bourg en général, artisan ou marchand.
Le Castel ou Caserio habités par le noble ou le gentilhomme.
En pays basque Français, la plus répandue, la plus caractéristique. donc la plus intéressante, c’est la métairie.
Pour le voyageur qui croit connaître un pays, en le parcourant, dans un compartiment de chemin de fer, la ferme qu’il aperçoit dans l'encadrement de sa fenêtre à guillotine, est pour lui le prototype et le seul de la maison basque. Ce jugement quoique excessif et incomplet contient, cependant, une partie de la vérité. La ferme basque, en France, est, en effet, celle qui symbolise le mieux l’abri nécessaire à la famille basque "Etche-Ondoa". Elle est la maison souche, bâtie pour abriter les générations de cultivateurs, de pasteurs, d’éleveur de bétail, comme l’ont été les Basques de tout temps.
Cette maison est bien celle qui convient aux besoins du paysan basque, celle qui lui est nécessaire, sans enjolivements superflus, sans luxe dont il n’a nul souci.
L'extérieur et l'intérieur d'une habitation basque.
La métairie est judicieusement placée à l'endroit le plus favorable pour préserver des intempéries. Elle est la plupart du temps adossée à une colline qui amortit le choc des grands vents de mer et qui préserve en partie son mur postérieur et son toit. La façade presque généralement en pans de bois de chêne au contraire, est tournée vers l'Est, vers le soleil ; sur cette façade donnent les jours des pièces d’habitation, les entrées de bétail, toutes baies à l'abri du mauvais temps. Les trois autres façades sont constituées par de grands murs en grosses maçonneries percées strictement de jour nécessaires à l’éclairage ou à la ventilation, fortement abritées généralement par de grands auvents débordants. La toiture est à deux eaux, la plus facile à construire. Deux versants souvent inégaux, en tuiles creuses du pays retenues par de grosses pierres. Le grand versant abrite ou des hangars ou des écuries. Voilà, dans ses grandes lignes extérieures, ces fermes de gracieux aspect ou isolées sur le fond vert de la colline, ou agglomérées, formant un village basque, nichées comme un campement à mi-côte, se détachant en notes blanches rayées de lignes brunes ou rouges entre des bouquets de chênes ou de platanes, non loin du clocher trapu de la vieille église.
La distribution intérieure, parfaitement délimitée par de gros murs, dont le prolongement se manifeste en façade, est presque toujours semblable, répondant à de simples besoins traditionnellement les mêmes.
Au rez-de-chaussée : l’étable, la place des instruments aratoires, les charrettes, l’aire pour le froment et le maïs.
MUSEE BASQUE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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