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jeudi 4 novembre 2021

FAITS DIVERS À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1938

  

FAITS DIVERS À BAYONNE EN 1938.


Dans ma rubrique "faits divers à Bayonne", après les années 190019011902190319041905190619071908,  

19091910191119121913191419151916191719181919, 1920192119221923192419251926192719281929193019311932193319341935, 1936 et 1937, voici l'année 1938.






pays basque autrefois mairie theâtre
HÔTEL DE VILLE ET THEÂTRE BAYONNE 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN






Que se passe-t-il en 1938 ?



Voici mois par mois ce que rapporte la presse locale :



  • Janvier :

  • "M. Tastet obtient le prix Carnegie du courage. Ce sapeur-pompier bayonnais s'était 
distingué, en 1936, en sauvant une dame de 62 ans et un enfant de 4 ans, lors de l'incendie de la 

rue des Faures. Par ailleurs, professeur d'éducation physique, soigneur des rugbymen de l'A. B., 

il reçoit aussi la médaille d'or du sous-secrétariat aux Sports."



  • Février :

  • "Conflit entre la Ville et le B. L. B. Ce dernier déclarant les lignes déficitaires, veut résilier 
le contrat qui le lie à la Ville pour revenir à l'Etat et porte l'affaire au tribunal administratif. La 

Ville décide d'ester en justice."



  • Mars :

  • "A St-Léon, dans la nuit, sous la pluie, l'auto conduite par M. Arrayet, du bar Edouard, 
rue Bourgneuf, fauche quatre piétons. Yvonne Calvo, 21 ans, décède, Mme Romatet, MM. 

Lacouture, Hugues sont blessés."




pays basque autrefois port
BAYONNE 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • Avril :

  • "Précédant le car qui ramène l'A.B. d'un match à Tarbes, l'auto de M. Lécha heurte un 
platane. M. et Mme Romatet et leur enfant, MM. Berhonde et Laporte, reporter, sont 

sérieusement blessés." 



  • Mai :

  • "La coque de l'hydravion géant L'Aldéraban quitte l'usine Latécoère d'Hardoy. Le convoi 
passe dans la nuit le pont St-Esprit dont on a coupé le courant du B.L.B. Il met deux jours et 

demi pour rejoindre Biscarosse.




hydravion latecoere
HYDRAVION LATECOERE 523 ALDERABAN



  • Un déséquilibré, Juan Silva, réfugié, monte sur le toit de l'évêché. Il se dit poursuivi et 
tombe. Il meurt, le crâne fracassé."



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 15 mai 

1938 :


"Ce matin à cinq heures, un déséquilibré tombe de la toiture de l’Evêché et se brise le crâne...



Le loisible quartier situé à l’ombre de la cathédrale, a été ensanglanté ce matin par un court drame de la folie, semble-t-il, à l'heure de l’Angelus de l’aube. Il ne s’agit probablement pas d’un suicide, car tout démontre la débilité mentale de la malheureuse victime. L’étrangeté elle-même dont s’entourent les circonstances de cet horrible fait-divers ne sera pas sans impressionner beau coup. 


Arrivé depuis deux jours à Bayonne...


Le nommé Alonso, citoyen espagnol, était arrivé depuis quarante-huit heures à Bayonne, en provenance du département de la Loire. S’agit-il d’un réfugié ? Ce n’est pas certain, puisqu’il aurait été trouvé possesseur d’un récépissé de versement relatif à la demande d'une carte de séjour dont la date indique un statut antérieur à celui des réfugiés espagnols séjournant en France de puis le mois de juillet 1936. Les papiers identifiant le malheureux jeune homme le déterminent âgé de trente-sept ans. 


Il se promenait sur les toits..


Alonso errait sur la toiture supérieure de l’Evêché, vers cinq heures et sa promenade insolite n'alla pas sans un certain fracas qui donna l’alarme à l’une des personnes demeurant dans la demeure épiscopale. Elle courut à une fenêtre et interpella le bizarre visiteur, lui demandant la raison de sa présence, et l’invitant à s’éloigner de ces dangereux parages. Alonso, continuant sa course, répondit plein de frayeur, qu’il était pour suivi par une auto (?) et alla se meurtrir dans une chute mortelle sur la terrasse de l’Evêché. 


Relevé aussitôt, il a été conduit au dépôt légal du cimetière Saint-Léon. 


Alonso a été tué sur le coup. 


Somnambulisme ou suicide


Il ne s’agit pas d’un malfaiteur, car l’enquête aurait révélé la présence dans le portefeuille d’Alonso, d’une certaine somme d’argent lui appartenant. Par ailleurs, il serait entré par la porte principale de l’Evêché et aurait gagné les toits normalement, par l’escalier y conduisant. Ni effraction, ni entrée clandestine. Course sur les toits. Faux-pas et mort immédiate. 


L’enquête se poursuit. Elle ne donnera sans doute pas de résultats supplémentaires. Félicitons-nous que cette promenade démentielle n’ait pas eu des suites plus tragiques encore."



  • Juin

  • "Un individu est arrêté sur plainte des voisins qui l'ont vu pénétrer au consulat d'Espagne. 
Il est conduit au poste. Il est relâché peu après. Il s'agit d frère de Me Olphe-Gaillard venu 

porter une lettre à son frère, habitant le même immeuble que le consulat, rue Thiers !"





pays basque autrefois château
CHÂTEAU VIEUX BAYONNE 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • Juillet :

  • "Pierre Laval, sénateur, préside la remise des prix du lycée dont il fut l'élève.


senateur france occupation
PIERRE LAVAL SENATEUR 




  • Août :

  • "L'Aviron Bayonnais est champion de France en yole à quatre (Renoux, Daguerrassar, 
Scriba, Lassalle).


  • Découverte, dans un caniveau des Arènes, d'un obus calibre 70. Un artificier vient de 
Tarbes le désamorcer."



  • Septembre :

  • "On parle de plus en plus des exactions du Führer Hitler. A la cathédrale, une cérémonie 

solennelle est dédiée à la paix."



  • Octobre :

"Les Bayonnais J. et A. Estebétéguy sont arrêtés à Bordeaux avec 2 000 fausses livres (400 

000 F 1938)."



pays basque autrefois fortifications
QUAI DES BASQUES ET FORTIFICATIONS BAYONNE 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • Novembre :

  • "Le navire hollandais Walborg s'échoue à La Barre à 100 m du Mar Caspio. Des marins 
boucalais sauvent quinze naufragés, le vieux cuisinier est seul emporté par les vagues."



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son 

édition du 17 novembre 1938 :



"Les drames de la mer.



Le cargo hollandais "Walborg" projeté à la côte s'échoue ce matin sur la plage du Boucau. 

Le bateau et la cargaison sont irrémédiablement perdus, mais aucun accident de personne n’est à déplorer.


(De notre envoyé spécial) 



La Barre de Bayonne a été, ce matin, le théâtre d’un drame de la mer et le Walborg repose maintenant, à tout jamais semble-t-il, sur les sables boucalais... 


Le cargo Walborg, de nationalité hollandaise et appartenant à des armateurs hollandais également, était parti de Dantzig le 9 courant, à 6 heures du matin. 


Attendu à Bayonne depuis hier matin 7 heures, il devait s’amarrer à Blancpignon, au poste numéro 3. Le Walborg s’est présenté aujourd’hui devant l’embouchure de l’Adour et l’état de la mer, une mer numéro 5, n’offrait aucun obstacle à la franchise naturelle de la Barre


Il apparaît, sans pouvoir rien préjuger du rapport compétent qui sera établi sur la question, que la Barre ne soit pour rien dans cette catastrophe et que les circonstances de l’échouement du Walborg sont dues à une avarie de machine ou une rupture de direction. 


A l’heure où nous écrivons ceci, sur les lieux mêmes du sinistre, telles sont les hypothèses normales qui peuvent être faites étant donné que l’état de la mer et le beau temps ne peuvent être mis en cause, comme elle se produisit pour le steamer Santa-Rita, il y a quelques années. 


Le bulletin respectif donnait, ce matin, marée praticable et sortie pour vapeurs. 


A 10 heures 35, le Walborg fonça de toutes ses vitesses vers l’Adour, mais ratant son entrée alla donner de l’avant sur la plage du Boucau, où il s’enfonce peu à peu. 


Il est hors de doute que le cargo est irrémédiablement perdu. 


En ce qui concerne l’équipage, son transbordement a pu être opéré aussitôt et aucun accident de personne n’est fort heureusement à déplorer. 


Le Walborg était porteur en outre d'une cargaison de charbon polonais de trois cent mille francs de valeur, destinée aux "Combustibles Bayonnais", également perdue. On peut évaluer à plus de deux millions les dégâts de cet accident lamentable. Ils seraient, paraît-il, couverts pour la presque totalité par des assurances. 


Détail curieux, le Walborg, de 1 500 tonnes et de quelque 80 mètres de long, battant pavillon hollandais, était attendu à Bayonne par ses propriétaires qui assistèrent ainsi à sa perte et qui voyaient douloureusement le bateau s’enfoncer dans les sables boucalais, tandis que d’épais nuages de fumée noire s’échappaient de son unique cheminée vers un ciel étrangement clair et bleu où jurait un merveilleux soleil de Côte Basque. 


On remarquait sur les lieux diverses personnalités et M. le capitaine Lartigau, commandant le port de Bayonne, M. Hargous, secrétaire de la Chambre de commerce, plusieurs courtiers maritimes, MM. Forgues, Gabriel Castagnet, Pariès, etc..."





  • Décembre :

  • "Le VFDM ferme la ligne de tram déficitaire de la Barre. Elle est reprise par le B.L.B. 
pourtant, lui aussi, déficitaire !


  • La Ville dépense 36 000 F pour consolider la place du Réduit endommagée par la chute de 
l'échauguette. Elle vote le projet d'une vespasienne souterraine sous la même place."



pays basque autrefois réduit pont
QUARTIER DU REDUIT ET PONT ST-ESPRIT BAYONNE 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son 

édition du 5 décembre 1938, sous la plume de Bernard-Hallet :


"Qu’attend-on pour réparer le Réduit ?


Au sortir de la gare du Midi, le voyageur qui prend le pont Saint-Esprit va trouver devant lui un paysage heureux de couleurs et de proportions qui a depuis longtemps tenté les peintres à la plume et au pinceau. 


Malheureusement ses yeux seront aussitôt choqués : il s’agit de l’échauguette tombée en ruines dans l’Adour, jamais réparée, de plus en plus hideuse à voir. 


Au lieu de la lanterne de Vauban qui constituait un coin charmant en rappelant, non sans élégance, les souvenirs de notre glorieux passe passé d’histoire, ce point le plus central de notre cité se trouve être une sorte de dépotoir de matériaux de... destruction. 


Nous croyons savoir que la responsabilité de ces réparations incombe à l’Administration des ponts et chaussées. 


Nos lecteurs se souviendront peut-être que nous l’avons prévenue déjà à diverses reprises. 


Les mois passent. 


Rien n’est fait. 


L’été s’est écoulé et nous avons dû supporter cette verrue à la jonction la plus rarement harmonieuse et décorative de deux fleuves. 


Doit-on laisser cette échauguette à l’abandon ? 


Que fait-on pour remédier a cet état de choses ? 


Des sites ainsi dévalorisés enlaidissent Bayonne la Touristique et chacun sait que la beauté d’une station fait partie de son capital essentiel. 


Il nous parait de plus urgent de porter l’attention de tous sur le fait que le mauvais temps va entraîner peut-être la Nive à modifier son cours déjà tumultueux. 


La violence torrentielle qu’il prend chaque hiver risque de développer davantage l’érosion lente, mais non moins implacable, contre laquelle on n’a même pas effectué des travaux de la plus élémentaire prévention. 


Si, non pas demain, mais immédiatement, on ne se soucie pas de faire protéger les bases de l'extrémité de la place du Réduit, il faut redouter des accidents plus graves. 


Nous parlons en connaissance de cause et selon des avis d’hommes de l’art. 


Il importe que ces premières mesures soient prises de toute urgence et surtout que l’on se décide enfin à régler le sort de ce site malheureusement détruit et qui, indépendamment des souvenirs qui s’y attachaient, formait le plus joli coin de Bayonne. 


Il est présentement un panneau de publicité à rebours."



(Source : Un siècle à Bayonne de Manuel Castiella aux éditions Atlantica et https://www.aviafrance.com/latecoere-523-aviation-france-930.htm )












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