LES RADELEURS DE L'ADOUR AUTREFOIS.
Pendant des centaines d'années, cette activité économique sur tous les gaves du Sud Ouest (Oloron, Pau) et sur l'Adour a été florissante.
Mais qu'est ce le radelage ?
Cela désigne l'activité de transport de bois par flottage et le radeleur est donc un conducteur
de radeau.
Ce n'est pas en 1900 une activité de loisir mais un travail pénible et dangereux, qui consiste à
guider les fûts de grands arbres abattus en montagne jusqu'aux chantiers de construction
navale qui n'utilisent, jusqu'au 19ème siècle que le bois comme matériau de construction des
bateaux.
Dès le Moyen-Âge, les chantiers navals de Bayonne sont très réputés.
Au 17ème siècle, Colbert et son fils Seignelay organisent, en 1669, la marine de guerre et
choisissent Bayonne pour la construction des corvettes et frégates de la flotte royale.
PORT DE BAYONNE 17EME SIECLE |
Mais, c'est tout au long du 18ème siècle que la construction bat son plein, avec 48 flûtes,
corvettes, gabarres, avisos et bricks construits.
De plus, les chantiers fournissent Rochefort (Charente-Maritime) en pièces et membrures pour
vaisseaux de 34 à 80 canons.
Au début du 19ème siècle, le franchissement de la barre du Boucau pose néanmoins quelques
problèmes.
Napoléon, séjournant à Bayonne en 1808, donne des instructions pour remédier à cette
difficulté, mais sans succès.
De 1802 à 1825, l'activité du port connaît un très net ralentissement, avec seulement 19
vaisseaux construits.
Puis, en 1852, l'Arsenal est définitivement condamné.
Le chemin de fer est arrivé et la vapeur aussi...
Mais avant cela, comment fonctionnait cette activité de radelage?
Tout d'abord, pour les besoins de la Marine Royale, on exploite les forêts béarnaises d'Issaux et
du Benou, ainsi que la forêt de Sainte Engrâce (Soule) et le port d'Athas est aménagé (Gave
d'Aspe).
Une fois les arbres sélectionnés, la coupe commence.
BUCHERONS LANDAIS |
BUCHERON BEARNAIS |
Les bûcherons viennent surtout du Pays Basque.
Le chantier ouvre les premiers jours d'avril et se termine aux environs du 15 octobre.
Les arbres coupés sont amenés sur des sentiers dallés jusqu'au port d'Athas.
ACHEMINEMENT DU BOIS EN BEARN |
L'assemblage des radeaux et leur mise à flôt se fait dans un bassin de 97 mètres de long, 33
mètres de large et 1,60 mètre de profondeur.
Un radeau ordinaire a une longueur de 33 mètres et une largeur comprise entre 3,60 m et 4,20
m, pas plus à cause des passages étroits à traverser.
On ne peut lancer ce type de radeau qu'à la fonte des neiges.
Pour fabriquer un radeau, on choisit les mâts. On y installe des bordages de 12 à 13 mètres de
long.
On attache tous les mâts ensemble avec un cordage.
Puis, on place trois ponts faits de planches pour faciliter la conduite du radeau.
Sur certains radeaux, une légère cabane servait d'abri pour un ho mme.
Les rames utilisées par les radeleurs ont 6,50 mètres de long et entre 10 et 12 centimètres
d'épaisseur.
Elles sont en hêtre, parfois en sapin.
Certaines années, les radeleurs conduisent jusqu'à 300 radeaux jusqu'à la "fosse aux mâts" de
Bayonne.
Et 3000 hommes travaillent à Issaux (Béarn) entre 1772 et 1778.
L'équipage de chaque radeau a un patron et des radeleurs en nombre variable.
Rattachés à la Marine, faisant les classes, les radeleurs mènent les radeaux du port d'Athas
jusqu'à Navarrenx.
Le trajet de 8 lieues (20 kilomètres) est périlleux.
RADEAU SUR L ADOUR 1900 |
Puis, ils reviennent à Athas, en deux jours, à pied.
Les habitants de Navarrenx (Béarn) conduisent ensuite les radeaux jusqu'à Peyrehorade
(Landes) , à 8 autres lieues en aval.
Sur cette partie du parcours, six hommes sont nécessaires par radeau de grande mâture.
Ils touchent 20 livres par radeau.
Jusqu'à Peyrehorade, le flottage est très difficile : lit étroit, pentes fortes, fonds de roches et
galets, débits torrentueux, bancs de sable etc...
Ensuite, de Peyrehorade jusqu'à Bayonne, le lit du fleuve est plus large et le flot moins
tumultueux.
RADELEURS SUR L ADOUR EN 1900 |
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