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samedi 15 avril 2017

LE PUITS SALÉ UGARRE À ESTÉRENÇUBY EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


LE PUITS SALÉ D'UGARRE À ESTÉRENÇUBY.

De très nombreuses sources d'eaux minérales  existent au Pays Basque Nord et certaines d'entre elles, comme celle de Mauléon ont même des vertus curatives.


Dans un précédent article, je vous ai parlé de la source d 'Ahusquy en Soule et je vous propose 

aujourd'hui une nouvelle source minérale oubliée, celle du puits salé d'Ugarre à Aincille-

Esterençuby (Basse-Navarre), datant du haut Moyen-Âge.



En effet, ce puits salé a un passé remarquable.


Le sel se trouve entre 20 et 40 mètres de profondeur.



Mentionnée sur la carte de Cassini, cette source n'est aujourd'hui connue que par son puits 

mais il faut distinguer trois périodes dans l'histoire de ce site, avec l'usine de la saline d'Aincille.





pays basque autrefois
COMMUNE D AINCILLE CARTE DE CASSINI 1750
PAYS BASQUE D'ANTAN

  • Le baron Philippe-Frédéric De Dietrich (savant, homme politique et franc-maçon 
alsacien) (guillotiné le 29 décembre 1793)  expose le curieux régime de cette exploitation de 

sel; la propriété de cette saline est aux 29 habitants de ce village, ce titre repose sur un arrêt du 

Conseil d'Etat de 1672.




De Dietrich raconte que : "la saline est à 4 heures de marche, à 2 000 toiles au Sud-Est de St-Jean-

Pied-de-Port... Le puits est situé entre deux montagnes, dans une gorge étroite. Il a deux 

pieds sept pouces de diamètre et quinze pieds de profondeur ; mais l'eau ne s'y élève que 

jusqu'à deux pieds de l'orifice.

On ne vide ce puits que sept à huit fois par an, parce que son eau perd sa salure après qu'elle a 

été puisée dix jours de suite. La première eau qui remplit le puits au moment où on veut faire 

du sel est rejetée, parce qu'on ne la trouve pas suffisamment salée. On commence donc par 

l'épuiser jusqu'au sol, puis on le laisse se remplir; ce qui se fait en trois jours, lesquels étant 

révolus, on en puise de suite l'eau pendant dix jours consécutifs; à cette époque, les eaux, 

perdent leur salure, et il faut attendre cinq à six semaines pour qu'elles la reprennent; ce qui 

oblige de laisser reposer le puits..."



Le produit de ce puits salé est partagé en 29 portions et l'on établit pour chacune une 

chaudière.

Cette saline qui se trouvait sur la commune d'Aincille fut réunie au domaine royal en 1683.



En 1685, le roi Louis XIV impose la gabelle en Basse-Navarre, contrairement aux lois du pays : 

il s'en suit une révolte à Aincille.


Pour calmer cette émeute le meneur fut pendu publiquement.


Les actionnaires affermaient leurs parts à dix façonneurs  qui exploitaient la petite usine.



Elle comprenait une file de 29 chaudières surmontées chacune d'un petit atelier



Une maison à étage abritait les façonneurs et un magasin attenant abritait le sel issu de 

l'évaporation de l'eau chauffée au bois.



La description  du mode d'exploitation et les chiffres fournis en 1786 permettent d'avoir une 

idée  de la production de sel : en un jour, une chaudière consomme 10 seaux (113 litres) d'eau et 

produit une demi-conque de sel (29 livres soit 14,195 kilogrammes).




Par an, les 29 chaudières consomment 208 800 litres d'eau et produisent 25 230 kg de sel.


Cette activité  disparaît peu à peu.



  • Puis le commerce local : la loi de 1840 exige une concession pour l'exploitation  de puits 
d'eau salée, son propriétaire en fait la demande à partir de 1892 insistant sur le fait qu'il existe 

à l'échelle locale un commerce de sel clandestin portant préjudice aux salines de Briscous et au 

fisc.

Des douaniers surveillaient d'ailleurs le site jusqu'en 1950.



  • Enfin, le projet de création d'un établissement thermal : en 1929 le maire de Saint-Jean-
Pied-de-Port (Donibane Garazi) sollicite un droit de fouilles à l'emplacement des anciennes 

salines en vue d'alimenter un établissement de bains qui serait créé dans la ville.

Le trajet d'adduction  avait été choisi, l'emplacement des thermes repéré, mais la déclaration 

de guerre stoppa le projet.



L'intérêt constant apporté  à cette eau repose sur sa composition : des analyses faites en 1892, 

1935 et 1984 révèlent une concentration de 290 grammes de chlorure de sodium par litre d'eau.



Le sel servait à conserver les viandes et Eugène Goyheneche précise que "c'est donc avec 

raison qu'on a pu dire que la renommée du jambon de Bayonne était le fruit de la 

collaboration entre les porcs du Pays Basque  et le sel de Salies... et d'Aincille".








pays basque autrefois
ESTERENCUBY
 PAYS BASQUE D'ANTAN





pays basque 1900
ESTERENCUBY
 PAYS BASQUE D'ANTAN





pays basque 1900
ESTERENCUBY
PAYS BASQUE D'ANTAN






pays basque autrefois
ESTERENCUBY
 PAYS BASQUE D'ANTAN





pays basque 1900
ESTERENCUBY
PAYS BASQUE D'ANTAN









(Source : http://www.biusante.parisdescartes.fr)




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